Récit de la course : Trail du P'tit Train de la Haute-Somme - 35 km 2010, par rené80amiens

L'auteur : rené80amiens

La course : Trail du P'tit Train de la Haute-Somme - 35 km

Date : 25/4/2010

Lieu : La Neuville Les Bray (Somme)

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Distance : 35km

Objectif : Pas d'objectif

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Trail du p'tit train de haute Somme 2010

25 avril 2010, à Bray sur Somme (80):

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La 2ème édition du trail du p’tit train de la haute Somme de dimanche dernier,  fut dotée de conditions idylliques :
 T° 10°c, terrain sec, pas de vent, le tout sous un soleil radieux.
Pour l'occasion, j'avais ressorti le camel back du placard, lequel contenait une poche d’eau de 2L, et une autre de 1L d'hydrixir (soit 380kcal)+ 1 bouteille 0.33 d'hydrixir (120kcal) au cas où...
Avec l’antioxydant, les 2-3 morceaux de banane du ravito placé à mi-parcours, je serai aisément à 80kcal/5km, soit l’équivalent des besoins sur marathon, puisqu’aujourd’hui, le but était de le faire à cette intensité, même si la veille j’avais fini mon footing de 5heures jusqu'à 3h30 du matin (Eppeville oblige).
Cette semaine (ndlr : sem16), ayant zappé la séance de côtes, l’occasion était donc de se rattraper avec 511m de D+ sur ces 35km. Normalement, je devais le faire avec un ami coureur de la région Parisienne, mais s’étant trompé dans la programmation de son GPS auto, il s’est vu atterrir à Froissy, mais celui au dessus de Beauvais et non de Bray sur somme ! Après quelques parlotes ici et là avec d’autres coureurs, l’échauffement se fit tranquillement, jusqu’à que je m’aperçoive à 10mn du coup d’envoi, que mon dossard était resté dans la voiture ! Un aller-retour express me fit revenir sur la ligne de départ dans les temps, quelques peu essoufflé certes, mais échauffé ! ça commence bien!

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Le temps de faire baisser le rythme cardiaque, et hop, c’est parti pour une balade de 36km, et oui, cette année, l’organisation avait légèrement modifier le parcours en rajoutant un p’tit détour d’1km sur la fin. Pas découragés pour autant, Benoît (Delefolly, vainqueur cette année) et Laurent (Lamotte, son dauphin) prirent de suite la tête de la course, creusèrent l’écart, et on les a plus jamais revus, enfin jusque l’arrivée ! Un coureur en bob a bien tenté naïvement de les suivre, mais ça n’a pas duré très longtemps, il fut repris au km suivant par le groupe de 5 coureurs que nous formions, postés quelques hectomètres derrières eux
Un second lâcha prise, et c’est dans la 1ère ascension que ce fut mon tour, un fois, puis une 2ème fois, avant qu’à mon tour j’en reprenne 2.
Si vous avez bien suivi, alors vous aurez constaté tout comme moi que je n'avais pas bougé, en restant embusqué à la …6ème place ! ;) 
A jouer ainsi au chat et à la souris, les km passèrent assez vite, mais la distance avec eux augmentait aussi, peut être étais-je à 100m. Cela allait-il être plus dure que prévu ? Difficile à dire, il était encore trop tôt pour le savoir, patienter était la meilleurs alternative…attendre que la fatigue envahisse nos organismes, qui plus est de ces brillants coureurs, qui semblaient néanmoins bien décidés.
Pour ne pas trop décrocher, il fallait tout de même tourner entre l’intensité marathon et semi, c’était presque un risque, car parfois le cardio grimpait même au delà dans les montées

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et m'indiquait le danger dans les escaliers

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mais bon…c’est du trail !
En tous les cas, en tant que spectateur ainsi placé, je constatais que ces 2 SEM reprenait le V1M, mais que ce dernier semblait gérer, maîtrisait ses efforts, et pouvait partir quand bon lui semblait, c’était l’impression qu’il me donnait…
Le seul moyen à ma disposition pour recoller ces 3 vaillants, c’était les descentes, Xavier me l’avait appris à la 6000D (ch'copain perdu !!), cela m’encourageait, et au file du temps je revenais, et me calait derrière leur foulée. Je constatais que le cœur passait de 166 à 162bpm. J’étais bien, récupérais, et sentais qu’ainsi je durerai. Y avait-il aujourd’hui un coup à jouer 
Pour la 1ère fois, j’avais idée de jouer  sans jamais montrer mon état de santé, sans jamais passer devant, même en descente, et attendre, attendre patiemment les ¾ de la course en restant ainsi, puisque c'était la stratégie. Parfois restant légèrement décoller de quelques mètres pour montrer que je faisais simplement parti des meubles, je souhaitais simplement me faire oublier, histoire de n pas me faire supçonner.
On atteignait la mi course, le groupe était jusqu’à là bien unifié, ça discutait, et silencieusement j’écoutais.
De fil à aiguille, ils se dévoilaient… j’apprenais que le temps les usait, ils étaient admiratifs de l’allure du V1, dont je sus plus tard qu’il se prénommait Brice, et il dirigeait le groupe. Je l’étais tout autant, je l’observait depuis un moment. Ses trajectoires étaient toujours à la corde, il grimpait aussi bien qu’il descendait, et visiblement il avait un fort mental, car il tenait, et semblait facile, et au fil du temps , cette fois-ci, je trouvais qu’il prenait petit à petit de l’avance...
Le parcours se profilait descendant, cette portion de route l’était durablement, et le chemin qu’on allait prendre sur la gauche un peu plus loin l’était davantage.
Je crois qu’il était temps de réagir, de ne pas le laisser partir car ses qualités nous permettraient pas de revenir s’il venait à s’enfuir.
Alors, d’un coup, je jaillis par l’extérieur, quittant ainsi mes 2 acolytes, et pris Brice en chasse en allongeant la foulée jusqu’à lui. La situation s’éclaircissait, chacun compris ce qu’il se passait : la course commençait !
Je dévoilais mon jeu, je pris le virage le plus court possible, et par insolence je pris les commandes dans le chemin herbeux. La réaction ne se fit point attendre, Brice relançait et repassait devant, me rappelant ainsi à l’ordre ! Ma 1ère attaque avortait ! et d'autres en suivraient!
Sagement, en bon élève, je me rassoyais, mais maintenant il savait !
Dans les côtes, je le talonnais, dans ses retros il me guettais. Parfois, je m’économisais, je le laissais monter seul, de toute façon ce n’est pas en côte que la différence se ferait, il montait trop bien, et ne lâchait rien.
On arrivait au point de ravitaillement, le seul sur le parcours. Précipitamment, il pris des raisins secs, et un gobelets d’eau, puis filait. Tant qu’à moi, j’économisais ce que je portais, donc je m'arrêtais aussi et pris des morceaux de bananes (fruits très énergétiques), et avalait l’eau du gobelet. Un regard sur l’arrière, pour constater que l’écart était fait, et je partais. Brice avait déjà passé le pont une vingtaine de mètres plus loin.
Quand je le rejoignis, je fus étonné en faite de constater qu’il n’avait pas de ravito perso sur lui, ce que je n’avais pas remarqué jusqu’à là. Il y a plusieurs km, j’avais bien constaté qu’un camion de l’aérospatial de Méaulte s’était arrêté pour lui donner une canette de 7up, ou quelque chose comme ça, mais bon, ça m’a pas plus percuté plus que cela !
Un peu plus tard, je fis le rapprochement avec sa volonté de vouloir faire des relais en me l’imposant en ralentissant.
Ok, je prends mais c’était à mon détriment. En effet, quand j’étais devant, j’étais à 166-167bpm, alors quand je le suivais je revenais à 162-163bpm. Cette constatation me fit prendre la décision de marquer une distance entre nous, ce que je fis en le masquant lors de l’occasion de la prochaine ascension. Les premiers étaient si loin devant que peu importe le temps qu’on ferait, seul le classement était intéressant.
Le match se jouait donc pour la 3ème place, et il ne restait plus que 5 jeux dans ce dernier set ! 5km petits km, à la fois si peu mais si long...
Jusqu’alors , j'avais tout tenté, coup droit le long de la ligne, revers coupé, revers frappé, tout y est passé, mais il résistait aux accélérations en fin côte, en descente, et sur plat.
Ces derniers km allaient-ils se finirent au tie-break ?
Il me restait encore une dernière possibilité…c’était de le travailler en le faisant déplacer, à droite, à gauche, jouer long au fond du cour, puis le faire venir au filet. Je savais qu’en le dépassant, il réagirait, il rallongerait pour me faire rasseoir. Mais ça a un coup énergétique. Pour ma part, j’avais bu tout ce que j’avais pris, mais il me restait encore cette fameuse petite bouteille de 33cl, tant dit que lui, il ne pouvait pas ‘bleuffer’, il n’avait plus rien, il le savait, et moi aussi.
Et comme souvent, dans ce cas là, c'est souvent dans les derniers km que la panne survient, et il n’échappa pas à la règle.
Pour éviter un smatch sur la dernière balle de match, car finir au sprint sur un trail c’est ce que je voulais le plus éviter, j’étais déjà à 175bpm pour 177 maxi, je retentais un énième dépassement. J’étais maintenant à 180, ma montre indiquait 35km, plus qu’un ! mentalement, je me suis dit, va pour 37, donc plus que 2, fait comme tu peux, et si il passe, alors il méritera amplement sa place, et cette fois-ci, par respect ,j’irai m’asseoir , puis ce serait aussi volontié, puisque j'étais fatigué, car j’aurai vraiment tout donné, mais de tout façon, il avait déjà toute mon admiration...
Quand il eu franchi la ligne d’arrivée, on s’est serré la main, honoré d’avoir concouru à ses côtés, et pas moins heureux d'y être finalement arrivé. Ce fut un grand match, une grande course, qui restera un grand souvenir .
Alors Bravo à toi, Brice, et merci aussi à l'organisation pour la garderie des enfant, sans laquelle je n'aurai pu venir ;)

1 commentaire

Commentaire de fanfan59 posté le 07-05-2010 à 16:13:00

Bonjour René. Superbe souvenir que le petit train pour moi qui ai passé toutes mes vacances d'enfant et d'ado dans la Somme (Frise, Cappy, Feuillères, Bray, Corbie....). Pourquoi pas ce trail pour moi dans .... 3 ans. Je t'embrasse

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