Récit de la course : 20 km de Lausanne 2010, par doune

L'auteur : doune

La course : 20 km de Lausanne

Date : 25/4/2010

Lieu : Lausanne (Suisse)

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Distance : 20km

Objectif : Se dépenser

1 commentaire

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20 km de Lausanne - édition 2010

Samedi après-midi, après avoir été snowboardé la matinée, je me rends en compagnie de mon petit cousin à Lausanne. Je dois participer à l’épreuve des 20 km, formant une boucle à travers la ville, autant connue pour son accueil du siège du CIO que des pentes qui parsèment ses rues. D’ailleurs, par endroits, on se croirait vraiment à San Francisco, surtout lors de belles journées ensoleillées.
Après une grosse heure de route, nous arrivons sur les berges du Leman et trouvons tant bien que mal le parking et le départ. Il faut dire que ma connaissance de Lausanne reste à améliorer, malgré mes 6 mois d’études dans cette ville. Après avoir retiré mon dossard en quelques secondes, grâce à un dispositif au top, je file récupérer le t-shirt offert pour la participation à la course. Là, cela s’annonce plus compliqué, je ne trouve pas mon chemin du premier coup, et cherche tant bien que mal le bon stand dans le village « sponsor » de l’organisation.

 

Cette année, le maillot est vert pal, avec des inscriptions beiges, j’aime beaucoup. D’ailleurs, j’ai décidé de faire la course avec.
Après avoir bu un coca-cola à la buvette (quoi, comment ça pas une bière ? Nan, mais faut rester sérieux quand même…) je retourne à la voiture me changer, et quitte mon cousin par la même occasion.

L’échauffement…

J’adresse un bon point à l’organisation, pour avoir mis à disposition plusieurs terrains de foot pour les sportifs. Au moins, j’aurai pris mes marques directement pour m’échauffer, toujours de la même façon, celle que j’ai apprise lors de mes longues années de footballeur.
Chaque dossard affiche une couleur (blanc, rouge, jaune, vert et bleu) correspondante au bloc de départ. Je m’élancerai du premier bloc, avec les tout meilleurs. Je ne me souviens plus mon estimation de temps pour réaliser le parcours, mais cela me semble irréel d’atterrir dans cette catégorie. Après, m’être rendu compte de cela, je commence à stresser un peu, ai-je surévalué mon niveau ? Vais-je tenir au rythme annoncé par le ballon 1 h 30 ? Que faire si je ne tiens pas ? À quel moment réviser ma stratégie de course ? Tant de questions qui me hanteront jusqu’au coup de pistolet annonçant le départ. D’ailleurs, l’échauffement fera tout pour ne pas me rassurer, je trouvais que les candidats qui partageront mon bloc de départ courent vite et sont à fond dans le sérieux. Personnellement, j’ai la tête partagée entre ma matinée de snowboard et mes doutes… 20 minutes avant le moment fatidique, je stoppe mon échauffement et passe à la balade, c’est beaucoup plus sympa, et je peux voir l’arrivée du 10 km par la même occasion.

Le départ

10 minutes avant le départ, je me rends sur la ligne, et me glisse dans le bon bloc. Des bénévoles sont là pour vérifier si chacun respecte bien la règle imposée par l’organisation. Heureusement, ou malheureusement, ils n’ont pas vu en moi une potentielle erreur de casting. Blaguant un peu avec le monsieur ballon, un candidat vient lui demander sa stratégie de course, il voudrait viser 2 ou 3 minutes en dessous de 1 h 30. Le meneur d’allure hésite encore, et décide alors de tenir la même vitesse quelque soit la difficulté dans l’épreuve. Soit, ça sera donc 4 min 30 s/kilomètres.
Après le discours de l’organisateur, axé sur la mort de Juan Antonio Samaranch, qui fut à l’origine de cette course, quelques instants de silence sont respectés, suivis d’applaudissements, qui au final dureront autant. Un bien bel hommage !

La course

Le départ est lancé, je déclenche mon chronomètre au coup de pistolet et c’est parti ! Quelques mètres plus loin, je passe la cellule du chronométrage officiel. Le rythme imposé par le meneur d’allure me semble élevé à première vue, mais je décide quand même de suivre. Les minutes passent, je ne vois toujours pas de panneau kilométrique, je n’en verrai pas beaucoup d’ailleurs, seulement 6 sur 20… (Le 3e, le 7e, le 10e, le 12e, le 14e et le 19e…) A 3km du départ, je me trouve déjà presque dans le rouge, sans doute à cause de la chaleur… alors que l’on n’a toujours pas abordé la moindre côte ! D’ailleurs, à ce moment-là, on attaque la première, qui s’effectuera sans encombre, j’ai même pris 10 mètres sur le meneur d’allure. Je décide donc de ralentir, déjà que je ne me sens pas au top doutant de ma capacité à tenir le rythme, il n’est pas le moment de lâcher la bête… surtout si loin de la ligne d’arrivée.
Ensuite viendra le 4e kilomètre où j’ai rêvé d’un ravitaillement en eau le plus rapidement possible, j’avais soif et regrettait déjà d’être parti sans réserve…
Arrivé au 7e kilomètre, je me dis « voilà un bon tiers de fait ! », ma montre indiquant 30 min 45 secondes, je suis entre les meneurs d’allures, et l’objectif qui semblait encore irréel de 1 h 30 est encore jouable.
Les côtes, ressemblantes à celles de mon terrain de jeu favori « le combo cote des gardes + cote du parc de St-Cloud », se succèdent. Je survole la difficulté qui s’offre à moi, doublant beaucoup de coureurs partis trop vite à priori. D’ailleurs, je rattraperai mon léger retard (une trentaine de mètres) sur les meneurs d’allures, et les dépasserait même, je me sens de mieux en mieux. Soucieux de monter « à mon rythme », je décide alors de fixer un nouvel objectif, rester dans le rythme jusqu’au 10e kilomètre, voir au sommet de Lausanne, au passage de la cathédrale si je suis joueur.
Je passe alors le 10e en 43 min 26 secondes, et le 12e en environ 52 minutes, je passerai à une heure de course entre le 13e et le 14e kilomètre. Les 2/3 de la course sont faits, je suis toujours dans les temps de l’objectif, quoi qu’un peu en retard néanmoins. On n’a pas encore fini avec les côtes, un concurrent m’annonçant « le plat de résistance ». Miam-miam, où est donc cette difficulté qui nous tendait les bras ? Quand vais-je exploser ? Oui, parce qu’il y a bien un moment où je vais « pêter » vu le rythme que je m’impose… où sont les meneurs d’allures, je suis en retard sur le temps attendu et ils sont derrière moi !
Le plat de résistance sera en faite, la montée, puis le tour de la cathédrale. Je connaissais déjà cet endroit pour y avoir été souvent boire des bières dans un petit bar avec une amie. Je ne fus donc pas surpris. Me voilà sans objectifs pour la suite, les meneurs d’allures sont loin derrière et je me sens en forme. Je décide alors de finir la course au feeling, tout en ménageant mes cuisses dans la descente en appliquant la technique « barefoot », apprise lors du test des fivefingers de Vibram. Posant le pied à plat, sans taper, et descendant en inclinant mon buste en avant, je me sens voler dans la descente, sans avoir mal aux cuisses. Un bon point ! À ce moment, là, je croise mon cousin et son père au bord du parcours, m’attendant pour m’encourager. Ça fait chaud au cœur ! D’ailleurs, où sont les copains lausannois ? Loïc loupera par contre la photo au passage, un grand concurrent devant moi me masquant. Tant pis…
Les minutes passent, je sens qu’inconsciemment j’accélère encore, toujours poussé par l’envie de rattraper et doubler le concurrent qui me devance. Je commence à sentir une petite pointe dans la cuisse gauche, serait-ce l’arrivée d’une crampe ? M’en fiche, si elle arrive, je me dis que j’aurai tout donné jusque-là ou presque, je n’aurais rien à regretter si je devais finir en marchant à cause d’elle. Je suis déjà heureux d’avoir tenu si longtemps à ce rythme là.
Les kilomètres s’enchainant, je rencontre de plus en plus de concurrents qui ont vraiment ralenti le rythme, tentant de rallier l’arrivée, même totalement cuit. De mon coté, ça va… suis au top ! et tiens, un panneau « 19 », synonyme de flamme rouge, il est alors temps d’accélérer encore plus et de finir en boulet de canon ! Arrivé sur la piste du stade « Juan Antonio Samaranch », je jette un coup d’œil pour trouver l’arrivée. « OK ! Elle est à 200 m », c’est donc parti pour une allure « type entrainement fractionné court » qui me permettra de doubler encore 3 concurrents. 1 h 25 min 21 s à mon chronomètre, je passe la ligne, extrêmement heureux de ma course. J’ai encore du mal à m’y faire d’ailleurs. C’est la course la plus aboutie que j’ai pu faire jusque-là.

Au final...

Je récupère ma médaille, une bouteille d’eau et de quoi manger un peu… et je file à la voiture pour retrouver mon petit cousin. Une séance d’étirements/débriefing et retour à la maison… avant un bon bain bien chaud et un bon repas. Un petit check sur le site de l’organisation avant de m’endormir me donnera :

  • mon temps officiel : 1 h 25 min 10 s et 8 dixièmes (précision suisse oblige),
  • mon classement : une 57e place dans la catégorie des hommes âgés entre 20 et 30 ans (226e toutes catégories confondues),
  • et une allure moyenne : 4 min 15 s/kilomètre (soit 14,1 km/h).

Là, je réalise… il y a moins d’un an, je tenais à peine 6 minutes à 14 km/h lors de mon premier test VMA, me fixant alors comme objectif de retrouver mon niveau de l’épreuve du baccalauréat, où j’avais tenu cette vitesse pendant 20 minutes. Là, je viens de la tenir presque 1 h 30… J’en reste sans voix.

 

( extrait de www.coureurduchablais.eu )

1 commentaire

Commentaire de CROCS-MAN posté le 27-04-2010 à 13:23:00

BRAVO pour ton chrono et merci pour ton récit.

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