Récit de la course : 50 km du Périgord Noir 2010, par patcastelnau

L'auteur : patcastelnau

La course : 50 km du Périgord Noir

Date : 24/4/2010

Lieu : Belves (Dordogne)

Affichage : 1620 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Bravo les Fondus et Ultrafondus !

C'est en terminant le Marathon de Millau l'an dernier (sept 2009), que je m'étais dit : "Et pourquoi pas un petit 50 ?". Or, je ne voyais que celui de Belvès dans le calendrier. Il m'attirait par la beauté des villages et châteaux qu'il offrait tout au long de son parcours. De plus, il avait l'avantage de n'être pas trop éloigné de mon lieu de vacances familial à Figeac (Lot).

Pour ce qui est de l'entraînement, j'avais fait le strict minimum avec du long le dimanche (dans la prépa en 8 semaines) et deux petites sorties hebdo, et une allure d'escargot, autant dire peu de désir de résultats ou de temps, juste l'idée de terminer. De plus, la dernière quinzaine me vit avec une bronchite carabinée qui me fit craindre l'abandon avant même le départ.

Mais, j'étais bien là sur la ligne de départ à 8h ce 24 avril 2010. Nous nous étions perdus avec mon père sur les petites routes lotoises entre Gourdon et Dommes et je pris mon dossard à peine 1/4 d'heure avant le pistolet. Un temps grisâtre et assez lourd présidait à ce départ. Je ne me sentais vraiment pas à l'aise, pas dans l'ambiance. Dès lors, le premier tour de village fut pour moi un petit calvaire, avec l'impression de courbatures et de manque de souffle. Je mis bien dix kilomètres avant d'être vraiment réveillé. Jusque là, j'avais pratiquement marché et étais au 10 en 1h30. Je ne savais pas bien comment cela allait tourner. Puis, le soleil se levant, les lignes droites me redonnèrent le moral, et je laissai là les marcheurs pour prendre un petit 8 à l'heure pépère au milieu de la plaine après St-Cyprien. Cela dura à peu près jusqu'à mi-course : je me sentais enfin bien. C'est alors que toute mon impréparation se manifesta. Dès la mi-course, je commençais à piocher et au lieu de penser le kilométrage de 10 en 10, je ne pouvais les envisager les choses que de 5 en 5. A La Roque Gageac, mon rictus sembla tellement photogénique que le caméraman de France 3 Périgord voulut le mettre absolument "dans la boîte" : "Pas la peine de saluer au passage", me dit-il, alors que, malgré la souffrance, je m'évertuai à faire un petit coucou.

Dans la tête alors, je pensais au 35 et au delà au marathon, que j'avais tout de même l'intention de passer sous les 6h, et pour l'au-delà, pas la peine d'y penser. Il faisait alors chaud sur le bitume et sous la casquette, mais les nombreux ravitaillements (officiels, mais aussi les officieux qui firent un bien fou par moments) me permirent au moins d'éviter le coup de chaleur que je redoute tant.

Enfin, se profila la piste cyclable vers le km 38 et ses zones ombragées plus fraîches. Les dénivelés un peu décourageants n'avaient pas eu raison de ma volonté et je passai au marathon en 5h52', pauvre temps mais je ne pouvais faire mieux ce jour.

Il restait 8 km à parcourir et là, j'entrai dans l'inconnu. Ma course se fit petit trot et de nombreux marcheurs me doublèrent : eux pimpants et moi épuisé qui tentait d'en terminer. Là, le temps et mes jambes semblaient arrêtés : le découragement me gagna vraiment au 46ème km. Quand je vis le panneau et que je me dis que je ne serais sur la ligne que dans 40', je faillis me poser là, sur le bord, et attendre. Je marchai pendant 100 m puis reprit mon trottinement machinal. C'est alors que 4 dames fringantes et marchant d'un bon pas me doublèrent. Je décidai de suivre les mollets de la dernière d'entre elles, et me caler sur son allure me redonna le soupçon de volonté nécessaire pour ne pas abandonner. Le dernier km approcha alors, sous la forme d'une longue côte suivie d'une longue descente : un oeil sur le chrono, je vis que j'accrochai encore les 7 à l'heure et je franchis la ligne en cédant la place à la dame qui m'avait si gentimment servi de "lièvre" au cours des derniers hectomètres. Je regardai, ébahi, les Cent Bornards repartir, sans réellement comprendre le comment (Comment peut-on aller aussi loin, se dépasser autant, toucher un tel niveau de souffrance ?). Je savais en tout cas à ce moment précis que je ne serai jamais Centbornard. Mes Cent Bornes à moi ne font que 50 km et c'est déjà ça.

Bravo à tous les arrivants de cette drôle d'aventure !

1 commentaire

Commentaire de alain posté le 25-04-2010 à 18:11:00

Un grand bravo, tout le monde à sa victoire personnelle quelque soit le niveau, tu as su te surpasser c'est le principal.
Au plaisir de te relire

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