par F@bien » sa fiche K
» 04 Juin 2007, 21:08
CR du Trail d'Alencon
Départ de Paris samedi soir vers 18h, bouchon parisien, arrivé à Alençon vers 21h
On recherche un hôtel, on trouve un McDo ... Deux sandwichs, une frite, une boisson gazeuse et un dessert,
voilà mon repas d'avant course.
On trouve finalement un hôtel à 8 km du départ, parfait !
A 23h30, extinction des feux ... 6h30, le reveil sonne.
6h45, on se lève, je me prépare rapidement : crème NOC aux endroits sensibles sur les pieds + deux sparadras,
une première paire de chaussette, une deuxième. Ensuite les lentilles. Le porte-fioles est déjà prêt de la veille.
Une fiole avec de l'eau salée, deux avec de l'isostar, une avec de l'eau + deux morceaux de sucres + une gel énergétique +
mon téléphone portable. Normalement il y a deux ravitos : au 28ème et 42ème.
7h05, on sort de la chambre, direction la ville de Radon, où sera le départ et arrivée du trail d'Ecouves et d'Alencon.
Sur la route, on voit la brume du matin, plusieurs voitures se suivent, je sais que l'on va tous au même endroit.
Clignotant à gauche, la voiture devant vient de le mettre aussi, coup d'oeil dans le rétro, derrière la même lumière orange clignotte.
On arrive sur le site à 7h20 environ, je vais chercher mon dossard, je suis le plus jeune participant au trail 61.
Ma plus longue course, c'est 21.1 km à Boulogne, Paris et Sables d'Olonne (une semaine avant ce trail).
Mercredi j'ai effectué ma seule sortie longue : 1h40 dans le bois de Vincennes !
A 8h quand le départ sera donné, je partira pour beaucoup plus longtemps.
Un estimateur de performance me donne 6h10, sans préparation je peux facilement imaginer faire 7h ...
Je suis garé à côté du vainqueur de l'édition 2006, j'observe, il mets de la NOK partout sur son corps.
Je fais pareil : les tétons, l'entre-cuisse, les épaules.
Les chaussures, je les ai mises à Courchevel il y a 1 an et lors de ma sortie "longue" cette semaine, elle vont connaitre
enfin leur "vraie" nature. Un tee-shirt léger. Le porte-fioles. Le dossard 176. Tout est prêt.
A 7h50, je vais au toilettes, à 7h57, le speaker demande de se mettre sous l'arche de départ.
Aucun échauffement, je crois que ce n'est pas la peine ...
Après un petit speach', le départ est donné, nous sommes 124 partants,
on effectue un petit tour dans l'herbe pour étirer le peleton avant d'entrée dans la fôret.
Je suis dans les premiers, départ assez lents, ma copine me dira plus tard que nous allions vraiment vite et
se demanda ce que je "foutais" avec les premiers ...
Il a plus ces derniers jours dans la région, le terrain est boueux, avec diverses flaques.
Je pense à ne pas mouillé mes pieds.
Logiquement ca monte tout de suite, quatres hommes se détachent,
je suis juste derrière le 5ème, nous sommes que tous les deux.
Rapidement je perds une fiole, demi-tour je la rammasse, la replace, elle retombe, je prends mon temps
et la place enfin correctement.
Dans cette première partie, c'est une succession de difficultés et de "remise en forme".
Dès la 20ème minute, je commence à boire.
Nous sommes sur des tout petits chemins, on évite les cailloux, les branches, les orties, ...
On saute un petit fossé, on se fraye un chemin à travers un sous-bois, on est en hors-piste,
on suit scrupulesement les rubalises ...
Alors que nous sommes sur un large chemin et que nous alimentons, j'entamme la conversation avec mon compagnon,
Bruno, déconcentration d'un instant et nous ratons l'entrée dans le bois, un troisième coureur revient à notre hauteur.
Pour la première fois, je mène le groupe, ca doit faire 1 h que nous sommes partis.
Sortie de la difficulté, je m'apercois que nous avons perdu Bruno.
Je le vois à 50m, nous décidons de l'attendre, on s'alimente en l'attendant.
15 min plus tard, à nouveau nous le lâchons : dans une partie boueuse, il prends le mauvais côté et s'enfonce.
Le temps de sortir de là, nous sommes déjà loin.
Je me retourne souvent pour vois s'il revient.
Au profis d'une descente, il revient et nous passe !
Je ne le reverrai plus !
Nous sommes donc deux en 6ème et 7ème position.
Nous arrivons au premier ravito au kilo 27, ca fait 2h05 que nous sommes partis.
Je remplis deux fioles d'eau, les deux autre sont encore pleines.
Il y a de l'emmental, des bananes, des oranges, pommes, pruneaux, abricot sec, eau, coca, jus d'orange.
Je prends 3 verres d'eau et de la banane. 2 min d'arrêt. On repart.
Un petit tour autour d'un champ et le trail commence ...
Dans les bois, ca monte, ca descend, le sol n'est plus plat mais en dévers !
On est en permanence en "hors-piste". il n'y a pas de temps de repos.
J'avance en pensant à bien voir les rubalises, mon collègue ne suit pas, je me retrouve seul.
Ce que je craignais le plus arriva : plus de rubalise !
Je fais quelques mètres en arrière, et voit mon compagnon accompagné d'un autre coureur.
On retrouve le chemin. Je souffre un peu dans cette partie, j'ai du mal à les suivre.
Finalement nous nous retrouvons à nouveau à deux, avec mon compagnon, nous venons de lâcher le
coureur qui était revenu sur nous.
Puis à nouveau seul, je vais plus vite, c'est sûr.
Nous sommes sur un chemin balisé, c'est facile, seulement voilà au bout d'un certains temps
je ne vois plus de rubalise ... pourtant je ne vois pas où j'aurai pu rater une rubalise.
Je continue un peu et me résigne, je fais demi-tour.
Je récupère un puis deux et 4 concurrents. On fait tous demi-tour, en effet tout le monde a remarqué
qu'il n'y a plus de rubalises.
Après concertation, on repars dans le sens "logique", des petits rigolos ont du enlever les rubalises.
(Ca sera confirmé par l'organisation). J'ai du faire 500m en arrière ... donc 1 km en plus.
Je lâche tout le monde mais mon plus vieux compagnon revient.
On arrive à la partie escalade. Petite grimpette à l'aide des mains et à travers les rochers.
C'est dur ! Je ne le sais pas encore mais on vient de faire les 12 km les plus difficiles !
Il reste 2 km avant le 42ème kilo et le deuxième ravito.
Dans ces deux kilo, je lâche à nouveau mon compagnon.
J'arrive au ravito, rempli deux fioles d'eau et une de coca ...
Je parle avec les bénévoles et leur dit que j'attends mon compagnon,
ils m'indiquent que dans 11km on repasse à peu près ici et donc à nouveau au ravito ! Bonne nouvelle !
"le vlà" me crie un bénévole, un coureur apparait, ce n'est pas lui !
C'est celui qui nous avait rejoins dans la partie difficile.
Un troisième homme arrive, Jean-Piere. Suivi de près par mon compagnon.
Tous les quatres au ravito, deux souffrent de crampes, mon compagnon semblent dans un état second.
Jean-Pierre repars, j'attens encore un peu, après 5min au ravito, je repars.
Je n'ai pas fais 10m qu'une de mes fioles s'écrase au sol en émettant un cri d'horreur.
J'ai compris tout de suite, le coca secoué ..., résultat j'ai les mains qui collent et un fiole en moins !
Les deux coureurs sont revenus sur moi mais je les sème rapidement et reviens sur Jean-Pierre rapidement.
Il souffre de crampes mais il avance bien le bougre.
Souvent je le lâche mais alors que dans les montées je marche et me ravitaille, lui courre et revient.
J'ai soif et boit beaucoup, vite fait bien fait je n'ai plus d'eau.
On passe depuis le début de nombreux ruisseaux, j'attends sagement le prochain et rempli deux fioles.
Cette fois je reste avec Jean-Pierre en permanence, il reste 10 km, on arrive au dernier ravito.
Arrêt d'1 min, j'ai encore rempli mes fioles, ca devrait aller jusqu'au bout.
On parle beaucoup avec Jean-Pierre, le parcours est rapide avec de nombreuses descentes.
Je trouve même que l'on va très vite, j'ai du mal à le suivre.
A 7 km de l'arrivée, on se "tape" des marches. Jean-Pierre crie de douleurs, il s'étire rapidement.
Moi j'ai continué mais en marchant. Je le vois revenir rapidement. Il me dit que ca revient derrière ...
On repars mais pas pour longtemps ... A 5 km de l'arrivé, on doit franchir un nouveau fossé,
Jean-Pierre saute et crie à nouveau, j'ai l'impression qu'il s'est blessé, je continue de courir en pensant à lui
et aux autres qui reviennent ...
Il reste 5 km, je marche dans les montées, courre dans les descentes et sur le plat.
Je croise un bénévole, il reste 1.5 km, je commence à marcher ... sur le plat.
Non, je dois finir 6ème, je me remets à courir.
J'arrive dans le stade, je vois ma Femme qui m'encourage à retardement, surprise de me voir si vite ...
J'entends alors, 'ils sont deux" !
Je me retourne, c'est Jean-Pierre qui sprint !
Je passe le ligne en 5h54'30" , Jean-Pierre passe 4" après moi ! 6ème et 7ème
On tombe dans les bras l'un de l'autre.
Le 8ème arrivera finallement en 5h58. Bruno mon compagnon au tout début termine 3ème en 5h30 !
Massage, repas et retour à Paris.
36h après ce trail, j'ai un peu mal au niveau des fessiers, et j'ai une brulure au niveau de ma cheville gauche.
Sinon tout va bien !