Bonjour à toutes et tous,
Je suis aujourd'hui face à des interrogations de débutant.
Après mon premier et unique marathon en 2011 (très mauvais souvenir), je n'ai plus jamais progressé.
J'ai eu des années creuses (moins de 300 km en 2015) et à part un RP sur les 20 km de Paris en 2016 (pas un RP de fou d'ailleurs) et un très bon dernier km sur la R4C l'année dernière, je n'ai plus vraiment eu d'occasion d'être content de moi sur une course.
Il y a deux ans, je me suis mis à nager et j'ai revécu avec 10 ans d'écart, ce que j'avais vécu en CAP. Partir de rien ou presque et progresser à vue d'oeil. C'était grisant et ça m'a reboosté pour me remettre sérieusement à la CAP. Avec derrière la tête, l'idée folle (ou pas) d'arriver (enfin) à établir à 46 berges les RP potables que je n'ai pas réussi à établir à 35.
Depuis janvier grosse reprise en main. Régime, reprise d'un bon rythme de CAP (aucune semaine à moins de 2 séances en janvier et février, aucune semaine en dessous des 3 séances en mars et depuis le début du confinement 4 séances semaines. Pendant le confinement, des séances d'une heure max évidement donc pas de sorties longues mais des sorties variées, ma minuscule banlieue étant construite sur une butte, pas une rue plate ou presque dans mon rayon d'un km.
Aujourd'hui, 5 mois après la reprise en main, le bilan est correct. -9 kg (mais toujours trop de poids, 1,77m pour 84 kg, je vise 79, ce qui me ferait revenir à un poids jamais atteint depuis... mes 13 ans
Aucun problème pour maintenir un pouls à sub 140 en EF (merci Papy, le fil sur l'EF m'a marqué à vie) et capable d'encaisser sans problème 4 séances semaine pour un volume la semaine dernière de 41 km (8/10/9/14).
Seulement voila, j'ai l'impression que je suis juste capable de bouffer ces km (c'est bien déjà) mais aucune certitude sur ma capacité à revenir sur mes très vieux RP. Jamais réussi il y a 10 ans à passer sous les 50 minutes au 10 km malgré plusieurs tentatives alors que des mecs de 50 ans sans entrainement font 45 à leur première tentative. C'est super atteignable, j'en suis persuadé. Même ma montre me dit que je vaux 48 min (enfin elle me dit aussi 3h40 au marathon et quand je repense à mon 4h35 à Vincennes, j'ai un peu envie de pleurer).
Je me rends compte également qu'à force de faire le yoyo avec mon poids et d'être en situation d'éternelle reprise, je suis un éternel débutant.
Je ne comprends pas certaines de mes séances. Concrètement, je n'ai jamais été aussi en forme, aussi reposé, aussi bien alimenté et aussi svelte depuis 30 ans. Psychologiquement, tout va bien, j'ai continué à travailler, mais moins, à aller sur le terrain mais moins, j'ai mieux dormi car la circulation dans ma rue a été très calme. J'ai lu, je me suis occupé de ma famille et j'ai couru.
Je devrais donc voler ? mais non. Quand je fais 10 min en AS10 (de mon AS10 de mon vieux record de 2011 (12 km/h) je suis bien, mais je me sens incapable de tenir ça 50 min. Et surtout mes allures ne sont pas du tout calés. Quand je crois être en AS21, je suis trop rapide. Quand je crois être en AS10, je vais bien trop vite et je me crame. Comme je me sens en forme, j'augmente la fréquence de mes pas. ça me permet d'aller plus vite en EF mais en AS21 le cardio devient fou ^^
Bref, je ne sais plus du tout comment m'entraîner. Des fois j'ai envie de tout envoyer balader et de partir courir dans la montagne. Ce qui me retient ? Ici, y'a pas de montagne
Je ne peux pas me tester sur piste, elles sont fermées. Je ne peux pas aller sur mes parcours parisiens, fermés aussi. Mes RP sur Strava tombent les uns après les autres mais je ne suis sur Strava que depuis 2 ou 3 ans et je n'ai aucune course réussie sur cette période.
Je lis les récits de certaines séances, les mecs tiennent des chronos sur 1000 mètres à la seconde près, moi j'ai des écarts de 10 bpm dès que j'ai 1 mètre de D+, des courbes de vitesses qui ne ressemblent à rien.
Bref, plus le temps passe et plus je me sens perdu dans ce sport avec l'impression que quoi que je fasse, je suis condamné à errer dans les fonds de classement. La malédiction du poireau en quelque sorte. Je refuse de me résigner. Mais à quoi me raccrocher ? à ma Garmin et ses prédictions de course ? je refuse d'admettre que ma montre soit la seule à croire en moi
Quoi qu'il en soit, merci aux courageux qui m'ont lus, ça m'a fait beaucoup de bien de raconter tout ça