giloubee a écrit:En prenant du recul on peut se dire que les conversations sont assez lunaires. (...)
J'ai basé 10 ans de ma pratique à expérimenter la CAP la plus naturelle qui soit pour finir par courir la majorité du temps pied nu.
Ah ah je me demandais quand tu allais t'en mêler. 10 ans seulement ? je cours depuis 17 ans et il me semble bien qu'un Gilou, toi ou un autre, ici ou ailleurs, m'avait déjà répondu à l'époque de mes débuts "cours pieds nus" à la question "quelles chaussures"
À ce stade de religiosité, je ne peux que m'incliner
Puisque l'heure est à la nostalgie, parlons un peu de mon amour immodéré pour les chaussure très amorties.
Il y a deux choses qui ont énormément freiné mon arrivée dans le monde merveilleux des coureurs et une qui a freiné considérablement ma progression (1 minutes gagnée sur 10km en... 17 ans).
Tout d'abord, mon expérience de secouriste. Au siècle dernier, j'ai, avec la Croix-Rouge été présent sur la ligne d'arrivée de nombreuses courses. Notamment le marathon de Paris. 1991 je crois, j'avais 17 ans. Un vrai traumatisme. J'avais été affecté à l'équipe de podologues. Mon rôle était essentiellement de vider les seringues remplies de pus et de sang qu'ils sortaient des ampoules des milliers de pieds qui puent qui s'entassaient dans les tentes. Un carnage. Je me suis dit jamais ça. Nier que les progrès technologiques des textiles et des chaussures permet à tout le monde ou presque de courir un marathon dans un relatif confort me semble incompréhensible.
La seconde c'est deux films, le vainqueur avec Michael Douglas et marathon man bien sûr. Ils disent que c'est dur, ils bouffent des oeufs crus, se lèvent aux aurores, c'était pas vendeur. Et surtout, dans les deux à un moment ou un autre du film, ils courent en étant bien déglingués et ça ne donne pas du tout envie. Quand Dustin Hoffman s'enfuit dans la nuit la bouche en sang, il me semble qu'il court pied nus et ça m'a un peu traumatisé.
Les chaussures très amorties et très confortables que j'ai chaussées quand j'ai décidé de m'y mettre sont donc pour beaucoup dans le fait que je n'ai pas abandonné au bout de trois fois.
Et pour ce qui est de mon absence pathologique de progression, il y a de façon évidente mon rapport tout aussi pathologique à la bouffe. C'est ainsi, mon problème de lenteur ne peut se régler que sur la balance et elle et moi sommes en conflit permanent depuis 40 ans (jusqu'à 10 ans j'étais tout fin).
De fait, je cours et courrai jusqu'à la fin avec des drop de 12, une enclume à chaque pied, beaucoup de mousse et une priorité absolue donnée au confort.
Et par ailleurs, de même qu'acheter des livres et lire des livres sont deux activités très distinctes, acheter des pompes et courir avec sont deux activités qui n'ont même pas besoin d'être complémentaires.