Récit de la course : 100 km de la Côte de Beauté 2005, par LTDB
L'auteur : LTDB
La course : 100 km de la Côte de Beauté
Date : 16/10/2005
Lieu : Royan (Charente-Maritime)
Affichage : 2660 vues
Distance : 100km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
100km de la côte de beauté - 16/10/2005
Et dire, en relisant le dossier d'inscription, qu'au sujet du parcours il était écrit : « Un aller-retour ROYAN / LA TREMBLADE : parcours plat sur route ou piste cyclable à 100m de la plage »...
Il est 5h45 ce dimanche 16 octobre lorsque je rejoint le lieu de départ de cette première édition des 100km de la côte de beauté en compagnie de ma tendre & douce (qui doit m'accompagner en vélo) et de mon paternel. Que mes parents soient d'ailleurs ici publiquement remerciés pour leur gentillesse et leur dévouement tout au long de ce WE : pas évident de faire 2 fois 850km d'une seule traite en 3 jours pour que le fiston n'ait pas trop de congés à poser !!!!
Je retrouve donc sur place les pôtes avec qui j'ai éclusé quelques « jus de houblon » la veille et nous attendons le départ.
6h00 : départ d'un handisport accompagné de son guide. Salve d'applaudissements et haie d'honneur pour ce courageux, et encore on savait pas la nature des premiers km, sinon les applaudissements auraient été encore plus nourris.
6h15 : c'est parti ! On commence par un tour du parking des Jardins du Monde puis on va faire une boucle aux abords du lycée de l'Atlantique (fô bien qu'au total ça fasse 100km !). Ensuite on prend la direction du front de mer royannais. Il fait frais, c'est pour cette raison que j'ai mis mes avant-bras de vélo et mon buff, mais je vais vite les redonner à Sandrine lorsque je la retrouverais au niveau du Palais des Congrés, lieu à partir duquel les vélos sont autorisés à nous escorter (km 5,4).
Pour le moment tout va bien, les sensations sont bonnes, je semble être dans le tempo... bien que les indications kilométriques ne soient pas légion. Pas fastoche de se caler.
A partir de la jonction avec nos accompagnateurs vélo changement de décors, on nous fait emprunter le sentier des douaniers... non éclairé. Gasp ! Je reste à côté d'un courreur doté d'une frontale en essayant d'éviter les flaques (il avait plu la nuit même). Sandrine à vélo derrière n'est pas très rassurée non plus... surtout en entendant le ressac en-dessous de nous.
S'ensuivent alors plusieurs km où on va faire le yoyo entre sentier des douaniers / bord de mer et quartiers résidentiels, avec à chaque fois une belle bosse à négocier. On a même droit à un passage de 200m sur la plage, dans du sable à la densité inégale selon les appuis ! Super sympa comme circuit mais un chouilla déstabilisant lorsqu'on s'attendait à un parcours plat sur bitume... et qu'on s'était entraîné pour.
A partir du 20°km on commence la première portion de piste cyclable dans la forêt (celle avec les montagnes russes pour ceussent ki y étaient), et cet à cet moment-là qu'une douleur lancinante à la hanche dûe à mon arthrose se manifeste. Comme cette douleur s'était déjà manifestée de temps en temps durant ma prépa je ne me formalise pas trop...
On passe devant les horribles constructions du Club Med qui jurent vraiment avec le cadre et on arrive à La Palmyre, où se trouve Noël, le Nelson Monfort d'A2DM !!! Je suis légèrement en avance sur mes prévisions sans avoir pour autant l'impression de forcer. Mais il est vrai qu'un vent non négligeabe nous avait aidé à chaque fois où nous avions longé la côte.
S'enchaînent ensuite de superbes kilomètres dans la forêt, au gré d'une charmante piste cyclable par endroits vallonnée. La douleur s'intensifie et vers le 35°km j'avoue à Sandrine que ça fait 15 bornes que je souffre. Mais pour le moment je parviens à dominer la douleur alors je continue.
Je discute, au gré de mes rencontres, avec des concurrents, histoire de penser à autre chose qu'à mon arthrose. Et c'est ainsi que je passe quelques minutes en compagnie de Stéphane Mathieu avec nous avons parlé, je vous le donne en mille, des 24h de Saint-Maixent (et de Fred bÎssÜr) ainsi que de Millau.
Mais ce ne sont que de trop faibles répits, la douleur revenant sans cesse à la charge, plus virulente à chaque fois. Arrivé à La Tremblade, à l'approche du 50°km, elle est à la limite du supportable et me fait claudiquer. Je dis à Sandrine qu'il faut que je marche car je ne peux plus courir correctement. S'ensuivent alors plusieurs (longues) minutes de souffrance, physique certes, mais encore plus que ça, psychologique. Et c'et durant cette phase où je suis au plus bas que je croise les pôtes (Jean-Marc, Pascal et Noël). Je suis abattu, j'en chialerai presque, je peste contre le sort, bref j'ai fait mon deuil de mon objectif chronométrique (et pourtant je suis passé en 4h42'30 au 50°km).
Mais il n'est pas question pour moi d'abandonner (c'est d'ailleurs ce que je dis à ma mère au téléphone juste à ce moment-là) et il n'est pas acceptable de rallier l'arrivée en marchant. Il faut absolument que j'essaie de trottiner, coûte que coûte !!!
Merveilleusement épaulé par une accompagnatrice hors pair (je veux parler de ma femme en or pour ceussent qui suivraient pas au fond de la classe), je décide, lorsque la douleur s'est un peu estompée, d'accélérer le rythme de marche puis, voyant que ça tient, de trottiner doucettement.
Et c'est avec cette stratégie que j'ai effectué tout le retour : gérer la douleur afin qu'elle reste supportable, ce qui ne m'a fait marcher qu'une autre fois, à 22km de l'arrivée alors qu'on longeait le bord de mer à La Palmyre avec le vent de face. J'ai attendu qu'on rentre à nouveau dans la forêt pour relancer la machine et là, non stop, même dans les montagnes russes. Tout en courant. La douleur s'en est même définitivement allée vers le 80°km.
Je vous passe ces 20 derniers kilos car il suffit de vous remémorer les 20 premiers et d'y rajouter une fréquentation humaine importante (bonjour les slaloms entre les gens) et un balisage laissant par endroits à désirer.
Et que dire de la fin où l'on vous fait faire 2 tours de piste une fois entrés sur le stade d'honneur !!! M'enfin fô bien qu'au total ça fasse 100km !
Mes sentiments étaient mitigés une fois la ligne franchie. Pas d'exhultation comme j'ai pu ressentir sur d'autres 100km mais satisfait d'avoir fini sans trop marcher... et en ayant « vaincu » la douleur, ce qui ne sonne pas le glas de mes périgrinations dans l'ultra. Mais surtout hyper heureux d'avoir pu tout partager avec ma tendre & douce, notamment les moments de galère, ça n'a pas de prix ! Pour le chrono... on verra à une autre occasion, une occasion où j'aurais été correctement informé de la nature du parcours afin de m'y préparer en conséquence.
Et dire, en relisant le dossier d'inscription, qu'au sujet du parcours il était écrit : « Un aller-retour ROYAN / LA TREMBLADE : parcours plat sur route ou piste cyclable à 100m de la plage »...
Amicalement.
LTDB_content_tout_de_même_d'avoir_participé_à_la_première_édition_d'une_épreuve_d'ultra
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