Récit de la course : Trail Blanc - 28 km 2010, par zooler

L'auteur : zooler

La course : Trail Blanc - 28 km

Date : 10/1/2010

Lieu : Serre Chevalier (Hautes-Alpes)

Affichage : 2292 vues

Distance : 28km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

Partager :

Le trail blanc plus blanc que blanc

Pour mettre dans l'ambiance de ce trail blanc de Serre Chevalier 2010 :

les chutes de neige du vendredi 8 font la une des infos, les préfets de plusieurs départements décident même d'interdire aux camions la circulation ; On croisera des files de poids lourds immobilisés sur le bord de l'autoroute au milieu de nulle part sur plusieurs kilomètres : impressionnant !

Mon hébergement est prévu au refuge du Lautaret au dessus de Serre-chevalier, je l'appelle pour discuter des conditions d'accès en voiture. Sa réponse est simple : « trouvez un autre hébergement, le col du Lautaret est fermé, là je suis bloqué, impossible d'accéder jusqu’a moi, il y a d'énormes congères sur la route. »

 

Bref, ce trail blanc promet d'être épique. Premiers contacts avec la neige le samedi avec un footing sur les pistes de ski de fond. On part et rapidement on se demande si le Garmin fonctionne car il indique 8min au kilo. Aurait-on la berlue ? Mais non les mirages, c'est réservé au désert. Là il faut se rendre a l'évidence, courir dans la poudreuse ressemble a un combat de tous les instants avec cette lâche substance qui a bien décidé de ne pas se laisser écraser par votre pied sans chercher a fuir. Ca s'apparente un peu à une course dans le sable mais en plus froid, en plus glissant et en plus mouillée. Bref même si le coeur bat fort dans sa cage, ça n'avance pas. Il est temps de revoir à la baisse les prévisions pour la course car il va falloir beaucoup de temps pour réaliser ces 30kms. Faire du 10km/h relèverait de l'exploit (d'ailleurs le lendemain, en finissant en moins de 3h, cela donne un classement dans les 10 premiers!!). Il sera donc important de prendre pas mal de barres énergétiques et beaucoup d'eau.

 

5cm de plus tombent dans la nuit (juste au cas où les 60cm de poudreuse n'auraient pas suffi) et départ le dimanche a 9h. Ca commence par une grosse côte et averti par le test de la veille, je pars tranquille, ces 30kms vont en paraître bien plus. Le terrain du début est encore plus dur (ou plutot devrais je dire plus difficile car il est justement tout sauf dur !) que celui testé la veille. Toute la chaussure s’enfonce dans la neige et lorsque la couche supérieure cède, on s’enfonce jusqu’au mollet. Il faut être bien vigilant pour éviter la chute ou pire une cheville en vrac. On alterne ainsi petites montées et descentes jusqu’au premier ravitaillement : il faut bien en profiter car le suivant est situé au kilomètre 24km soit 14km plus loin ou presque 2h plus loin !!

Puis on pénètre sur le premier monotrace du parcours (portions non damées et tracées a la raquette), on s'enfonce profondément environ tous les 10 pas et on a du mal à garder son équilibre et à rester dans ce petit couloir de 50cm qui slalome et où la neige forme tout sauf une surface plane. Un pas à côté et on s’enfonce tout de suite jusqu’à la cuisse. Bref il faut jouer les équilibristes pour éviter d'y laisser trop de forces. On m'annonce environ dans les 50 premiers à ce stade de la course.

Le soleil fait une rapide apparition et le décor devient encore plus magique car il faut préciser que depuis le début, on évolue dans un paysage sublime. On a droit a une petite portion roulante sur une route avec peu de neige et ça fait un bien fou au moral de pouvoir enfin dérouler un peu. Ensuite on revient dans l'enfer blanc avec une succession de courtes montées et de descentes. Au début, j'essaye de courir dans toutes les montées. Puis dans une des cotes, je vois un concurrent 10m devant qui se met à marcher. Je me dis « tiens lui je ne devrais pas tarder à le rattraper ». Au bout de quelques minutes, je ne suis toujours pas à sa hauteur, je lève les yeux (qui sont surtout rivés sur le chemin pour poser le pied au bon endroit) et là je le vois toujours 10m devant avec son sac à dos qui me narguerait presque. Bref la révélation : dans cette neige, à part peut être pour les premiers, rien ne sert d'essayer de courir en côte, on va aussi vite en marchant avec des grandes enjambées et bien sûr c’est beaucoup moins fatiguant. Je marcherai donc ensuite dans toutes les côtes.

 

On passe devant un bénévole qui nous annonce une arrivée à 6 ou 7kms, bizarre au garmin, j'en suis à 17kms, il en reste donc normalement 13. Je n'y crois pas trop et en effet il en restait bien 13 et pas des moindres puisque c’est là que la majeure partie du dénivelé est concentrée. A partir de là, je ne fais que remonter des places et c’est bon pour le moral surtout que je me sens encore en pleine forme. Parfois, les descentes sont bien raides et on glisse plus que l'on ne court. Enfin le deuxième ravitaillement arrive (il était temps car mes bidons étaient vides), une boisson énergétique et c’est reparti pour les 6 derniers kilomètres. Et là, bonne surprise, la neige est presque dure. Je peux donc passer à 12km/h et finir en même temps que la troisième féminine. Bilan 3h27 pour ces 30kms et une 36ème place.

 

Il ne faisait pas très froid contrairement a l'année précédente (environ -2 degrés), un collant long, un maillot thermique, un kway coupe vent, des gains et un bonnet m'ont suffi pour ne pas avoir froid. J'avais les Yaktrax aux pieds, je ne suis pas sûr que ça servait des masses (il me semble que parmi les favoris peu en avaient) à part peut être sur la dernière portion roulante sinon la neige était tellement molle qu’il n’y avait tout simplement pas d'accroche.

1 commentaire

Commentaire de raspoutine 05 posté le 12-01-2010 à 00:20:00

Mille félicitations, tu t'en es vraiment bien sorti !

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Version grand écran