L'auteur : shaqui
La course : Saintélyon - Relais à deux
Date : 6/12/2009
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 4319 vues
Distance : 69km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
Le récit est également disponible à l'adresse suivante : Compte rendu Blog SaintéLyon
Bonjour tout le monde,
Cela fait plusieurs mois que je reste muet sur ce Blog et la course à laquelle j’ai participé ce week end m’a donné l’envie de mettre un terme à ce « silence blogostique »
Cette couse se déroule le 5 décembre et les plus avertis, informés, passionnés d’entre vous se seront doutés qu’il s’agit de la doyenne du « trail » (50% de chemins, 50% de route), la SaintéLyon. L’an dernier j’avais déjà effectué cette course en relais à 3 avec mon frère et un collègue à lui du CMI de Tullins. A l’époque j’avais effectué le premier relais de 16KM reliant Saint-Etienne à Saint Christo en Jarez après un mois d’entrainement lui-même précédé d’une année quasi vierge de course à pieds. Suite à cette course j’ai réussi à maintenir une récurrence dans mes sorties CAP jusqu’à cette fin d’année pour compter entre début Janvier 2009 et fin Octobre près de 900km soit environ 3 sorties par semaine.
Me sentant donc beaucoup à l’aise, forcément mieux préparé, nous décidons mon frangin et moi-même de monter le Team Exbrayat et de se positionner en relais à deux sur cette édition 2009.
Cette association validée, je me lançais donc, enjoué par cette belle perspective, dans un plan d’entrainement de 7 semaines basé (J’ai effectué 7 semaine sur 8 suite à une erreur de calage dans le calendrier…) sur celui proposé par le magazine Endurance Mag.
En début de semaine précédant la course, le frangin (malgré un bon rhume et de la fatigue liée notamment à son déménagement) attend tout comme moi impatiemment le Week end. Malheureusement, Jeudi il sera contraint à se rendre chez le médecin… c’est la tuile, arrêt maladie. Sur le coup je ne pense plus trop faire cette course, j’imagine ensuite le temps de quelques heures d'effectuer le parcours de mon frère et donc tenter le challenge d’un raid solo en partant avec les relais, mais j’opte finalement et judicieusement pour la recherche d’un remplaçant que je trouve chez Atousports. Merci à Eric pour sa course et sa sympathie.
Jour J : il me semble être prêt pour effectuer ces 40.7 Km (Merci Garmin) dans la nuit. C’est pour moi une véritable inconnue car ma plus longue distance effectuée lors de mes rares expériences en « compétition » date d’ Octobre 2007 avec 18KM parcouru lors de la Puma Trail à Nant. Arrivés aux Parc des expositions de Saint-Etienne, Eric et moi-même commençons à nous mettre dans l’ambiance. Je profite de l’attente pour rejoindre deux collègues, Benjamin et David, également inscrits et sur le relais à deux.
Pan ! il est une heure du matin et Eric et David sont partis pour environ 3 heures de course entre Saint-Etienne et Sainte Catherine. De notre côté, Benj et moi même prenons la navette d’1H15 qui nous amènera sur notre « camp de base ». Eric me transmettra le relais au bout de 2H55 de course d’une première partie qui n’a rien d’une partie de plaisir.
Je suis donc parti sans véritable objectif de temps (mais en ayant tout de même à l’esprit que 4 heures ça serait bien et que je dois être « facile » jusqu’à Soucieux en Jarez, KM 45, 27KM après mon départ) et donc très tranquillement depuis Sainte Catherine jusqu’à Saint Genoux.
J’attaque la montée de Sainte Catherine dans des conditions tout à fait clémentes qui nous accompagneront jusqu’à l’arrivée. Dans les montées, j’avais décidé en amont de la course de marcher plus ou moins rapidement en fonction de la difficulté. Cela est mis en pratique lors de cette première ascension de 1KM 800 et 85 m de D+, je passe par La Bullière et emprunte ensuite la descente du Bois d’Arfeuille en direction du premier ravito de Saint Genoux qui sera précédée d’une légère côte. Cette zone du bois d’Arfeuille est technique avec beaucoup de cailloux qu’on ne peut pas percevoir en pleine nuit, il faut donc être très prudent pour éviter de se blesser. J’arrive et franchis le ravito de Saint Genoux 8 Km, 1H11 après mon départ. La petite appréhension passée, c’est à ce moment que je me sens vraiment dans la course.
Ayant décidé de faire deux arrêts, à Soucieux et Beaunant, je continue donc mon chemin et entame une nouvelle ascension de 90m de D+. Celle-ci passée, c’est une longue descente alternant chemins et parties goudronnées qui me guidera aux relais de Soucieux en Jarez, après 17KM de course en 2H06. Dans mon plan de course, Soucieux c’est l’occasion de renouveler les 1,5 L (Eau + Hydrixir, 1,5 L devant me permettre de boire deux bonnes gorgées tous les ¼ d’heure) avec lesquels je suis parti de Sainte Catherine. Après une bonne attente je récupère enfin de l’eau, je sollicite l’aide d’un camarade pour faire le plein de mon CamelBack et là « mauvaise surprise », je n’ai consommé que la moitié ce qui est peu pour moi car je transpire assez généreusement. (Note pour plus tard : l’avantage des gourdes, c’est de voir ce que l’on consomme). Une fois le plein effectué je sors de « l’écurie » avec une envie énorme, je m’amuse, je suis content. Je repars donc au sein de ce toboggan naturel géant qui me fera « glisser » entre guillemets jusqu’au Garon qui sera succédé par une montée de 85 de D+ à laquelle suivra une descente de 2KM vers Chaponost, celle-ci comprenant un passage très agréable fait de sentiers roulants dans un parc de la ville. Chaponost est situé à 24KM de mon départ, il reste à ce moment encore 17KM à parcourir.
Une nouvelle petite escalade de 60 mètres de D+ , un peu de plat et c’est une descente de 2KM environ qui nous amènera au ravitaillement de Beaunant (3H26 de course). C’est le deuxième ravitaillement sur lequel je stoppe et consomme rapidement quelques pates de fruits et des tranches de mandarines d’autant plus appréciables que la barre multi fruits que je consomme en deux fois chaque heure (Toutes les 30 mins) depuis le début de ma course commence par m’écœurer.
Nous voilà aux pieds de cette ascension qui va nous mener jusqu’à Ste Foy Les Lyon. Je me lance, prends le temps de discuter avec quelques sympathisants du dialogue (bon certains commencent par être bien entamés, en même temps ça peut se comprendre, notamment chez les solos qui doivent commencer par sérieusement galérer), déconne à moitié en disant que je préfère cette montée à certaines descentes ; entre nous ce n’était pas tout à fait une boutade car les longues descentes sur goudron commencent par me « gaver » (Je trouve ça monotone, ça ne m’amuse pas comme cela peut être le cas dans les sentiers) ; ce n’est pas ma tasse de thé (ou café, c’est comme vous voulez).
Après 3KM et 125 mètres de D+ nous sommes arrivés à Ste Foy Les Lyon. Je n’ai jamais couru aussi longtemps et je suis forcément un peu plus fatigué mais la cardio ne bronche pas, il reste stable, je suis serein. Serein mais pas fou car je comprends rapidement qu’il sera difficile pour moi de terminer mon relais en 4 heures. Lyon est à 10KM et je pense à ce moment que je peux faire un temps sur cette dernière partie. Ma gestion de course me semble bonne (excepté mon manque de consommation en liquide) car je suis là comme prévu, « frais », à 10KM de la ligne en me disant que je peux terminer avec plus de rythme.
Je m’élance donc dans la descente de Sainte Foy, ça tape sec. Cette année, elle est moins longue et "s'érige" (c'est le terme adapté à ce moment de la course lol) assez rapidement devant nous, la surprise du chef ! (qui n’en est pas une car j’avais lu ça dans le road book) une nouvelle montée jusqu’à Fourvière. On monte, on monte et je commence par sentir les cuisses se durcir mais vraiment rien de méchant. Arrivée « en haut », un léger faux plat et là… j’ai les cuisses en béton. Je n’ai rien vu venir. Ce léger faux plat laisse place à une descente généreuse qui s’avère très difficile. C’est la première fois de la course que j’ai l’impression de me faire passer alors qu’il m’a semblé grignoter des places tout au long de mon parcours. Sur le coup, je suis un peu « vert » et pense que je suis un couillon car je n’ai pas assez bu. Après coup, je réalise que c’est ma première longue course et que cela fait partie des aléas : rien ne remplace l’expérience, la mienne étant pour le coup vierge sur ce type d’épreuve. (Ce n’est pas avec 7 courses au compteur entre 2007 et 2009 – dont 4 cette année - qu’on bâtit une expérience)
La partie horriblement goudronnée (Je n’aime vraiment pas ça) se termine pour « passer la main » à des escaliers que je descends avec un manque certain d’agilité ; en fait j’édulcore la réalité car ils m’ont vraiment fait mal et j’ai du les descendre en serrant les dents, les cuisses et les genoux devenant douloureux.
C’en est terminé des escaliers, on passe devant le dernier ravitaillement de la course, situé à 7KM de l’arrivée. Là, ça sent vraiment les écuries ! mais comme j’avais pu le lire ces 7derniers KM ne sont pas une partie de plaisir, pas du tout. Je suis toujours frais d’un point de vue cardiaque mais j’ai les cuisses et les genoux qui m’empêchent totalement d’avancer. On zigzague dans les rues de la capitale des Gaules pour arriver sur les quais. J’avance tant bien que mal sur les quais… à cet instant, c’est long, long, je regarde mon Garmin et le chiffre après la virgule indiquant la distance se met à jour trop beaucoup trop rarement... Je serre les dents, j’arrête de bloquer dessus et pense au ptit frère qui aurait du m’attendre à l’arrivée ; ça aide vraiment
J’y suis, j’aperçois une foule massée vers l’arrivée. Au passage devant ce public chaleureux qui nous applaudit tous de bon matin, j’en profite, les poils se hérissent, c’est que du bonheur !
Je termine en 4 heures 39, loin des 4 heures que j’avais en tête, mais il faut emmagasiner de l’expérience et celle-ci était une première, une bien belle première.
Bravo à toutes et tous, bravo et merci à Eric de m’avoir transmis le relais, bravo à Benj et David qui terminent en 7H22.
Quelques chiffres et données sur mon relais :
D+ +577,0 / D- -1 112,1 Distance : 40,7 KM
St Catherine / Saint Genoux (8KM) : 1H11
2 commentaires
Commentaire de vial posté le 08-12-2009 à 23:07:00
allez l'année prochaine
tu doubles la distance
michel
Commentaire de shaqui posté le 09-12-2009 à 09:09:00
Et pourquoi pas :)
Enfin d'ici là, il va falloir apprendre ;)
Merci Michel
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.