Récit de la course : Marathon de la baie du Mont-St-Michel 2004, par zebu

L'auteur : zebu

La course : Marathon de la baie du Mont-St-Michel

Date : 20/6/2004

Lieu : Cancale (Ille-et-Vilaine)

Affichage : 2460 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

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Premier Marathon

Salut,

De retour du Marathon du Mont Saint Michel, je vais tenter d'en faire un CR aussi fidèle que possible.
Je vais commencer par vous remercier pour les messages d'encouragements, ça fait toujours chaud au cœur.

Samedi soir, vers 19 h retrait des dossards avec femme et enfants. Nous sommes partis à trois couples, les trois hommes courrant le marathon. Des objectifs bien distincts 3h07, 3h30 et pour zebu himself, finir et cerise sur le gâteau en moins de 4h30. L'objectif est modeste mais la préparation n'a pas été optimale. J'étais parti sur un plan pour 8 semaines à raison de 4 entraînements par semaine, et celui-ci s'est trouvé amputé de deux semaines et demi à cause d'un fascia lata au genou droit. Les 4 entraînements n'étaient pas tenables dans mon état donc, réduits à 3 séances les bonnes semaines, et deux seulement les semaines moins roses. J'ai cependant toujours gardé la sortie longue du week-end. La dernière semaine avant le marathon, ma cheville gauche s'est aussi rappelée à mon bon souvenir, sans que cela me gêne pour courir.

Je viens maintenant au marathon en lui-même. Le lever était prévu à 5h00, pour un départ à 8h30. L'endormissement la veille a été plus que laborieux, et c'est avec 2h30 de sommeil que je me lève...
Petit déjeuner copieux : pain tartiné de miel, thé, café, gateau de riz, jus d'orange.
6h25 : Nous partons pour l'hippodrome de Moidrey d'où partent les navettes nous amenant au départ à Cancale.
Nous sommes vers 7h50 à Cancale et partons mettre nos affaires à la consigne, je me tartine de Nok sur les pieds, vaseline entre les cuisses, sur les seins et sous les aisselles. Je fais un échauffement très léger et contrairement à ce que je pensais, le cardio ne monte absolument pas...cool.
Je me place à l'arrière, aux côtés des quelques déguisements, et pas mal de vieux routards venus en bandes qui n'ont comme objectif que de finir le marathon, ce qui me convient très bien. Le départ est donné à 8h30 précises, et nous passons la ligne au bout de 3 minutes, je pars sur des bases de 6'20 au km, étant complètement dans l'inconnu. Le cardio indique entre 75 et 78 % de FCMax, ce qui me convient tout à fait. Dès le deuxième km, arrêt pipi et je perds la bande de papys qui avait pourtant l'air bien sympathique. Au km 2, je passe en 12'45. Je suis très bien, mais je me freine et je ne compte pas accélérer du tout. Si jamais j'ai le courage, j'accélèrerai dans la dernière ligne droite (de 4kms !!). Les kms 3 (5'59), 4 (6'11) et 5 (6'20) se passent tranquillement. Je prends mon temps au ravitailement (bouteille d'eau, verre d'eau glucosée, sucre, banane, barre de céréales), marche un peu et repars. Le temps est excellent, température idéale (14-18°C), et ciel nuageux => nous ne verrons que rarement le soleil, ce qui, pour une fois, me fait extrêmement plaisir. Arrêt pipi après le km 5 ( je me suis arrêté tous les 4kms pour uriner !!), tout va très bien. Je n'ai pour l'instant aucune douleur, ni au genou, ni à la cheville, ce qui me rassure.

Km 6, 7 et 8 (6'26, 6'11 et 6'14) se passent pépères. Je suis juste devant un type déguisé en bigoudenne, et on a le droit à des "Vive la Bretagne !!" à tour de bras. Le public est très sympa, l'organisation sans faille. Deux coureurs devant moi s'arrêtent pour cause de crampes, et les médecins en moto les prennent tout de suite en charge. Ca monte et ça descend un peu, mais rien de bien méchant, le cardio est toujours au beau fixe entre 73 et 77% de la FCMax. Au km 8, je commence à sentir mon genou droit :-((( ça sent pas bon du tout. La dernière fois que j'ai eu ce problème à l'entraînement, j'ai du arrêter de courir, et rentrer en marchant. Mais la douleur n'est pas intenable, je fais attention à bien me mettre au milieu de la route lorsqu'elle est bombée, et cela s'estompe en un ou deux kms.
A partir du km 9, je décide de courir avec deux personnes qui font leur premier marathon comme moi et qui veulent finir en 4h30... Nickel. L'un des deux est un véritable métronome (ce qui n'est absolument pas mon cas), et gère plutôt bien son effort. Nous calquons donc sur son allure, et discutons tranquillement. On passe au km 10 en 1h02'43, ravito toujours pareil, on marche un peu, arrêt pipi un peu plus loin et on repart...

Tout se déroule tranquillement, jusqu'au semi marathon, sans PDT (hein Papy, tu vois cooooolll le zebu), aucune douleur, les animations sont sympas, le public chaleureux mais on commence à voir les premiers coureurs en défaillance... Surtout des blessures, des crampes et je ne pensais pas en voir autant si tôt. Je vous passe les temps intermédiaires, mais je suis très régulier, et on passe le semi en 2h13'52. Là, les choses sérieuses commencent, puisque je n'ai à mon actif qu'un seul semi, terminé en 2h, dans un état très moyen. Je suis encore frais, pas de jambes dures, mais je commence à me dire que ça va bien finir par arriver, et que je vais me taper "le mur" à un moment ou à un autre. Je retrouve la famille zebu au km 27, alors que je pensais les voir vers le 31e km... Bon, la fin va être un peu plus longue, mais je m'arrête pour embrasser tout le monde, et je repars rejoindre mon collègue de course, l'un des deux ayant décidé de nous laisser partir pour ne pas risquer de finir trop cramé. L'alllure s'est réduite, nous tournons aux alentours de 6'30 au km, et plutôt 7' quand on arrive aux ravitos. J'ai eu beaucoup de mal à revenir sur lui après mon petit arrêt familial, et je me demande si je dois ralentir l'allure ou pas. Finalement, je le rejoins au ravito suivant vers le 30e (3h11'56), et j'ai du mal à repartir, les jambes commencent à être dures. Arrêt pipi un peu plus loin et je ne le rejoindrai pas cette fois, je décide de rester dans les temps que je m'étais fixés : j'ocille entre 6'10 et 6'30 au km, et je sais que je dois pouvoir accélérer à la fin si je reste dans le même état. Le nombre de personnes qui marchent est impressionnant, je remonte pas mal de monde et c'est assez bon pour le moral... Le km 35 arrive, avec son ravito où je prends plus de temps que d'habitude, je mange en mastiquant bien les aliments, je m'hydrate beaucoup et je repars. Les postes de secours sont pleins, je me demande si un petit massage ne ferait pas de mal, mais je me ravise et je continue. Les temps sont identiques, je ne suis pas très régulier mais cela ne varie pas de plus de 20', ce qui est, pour moi, assez extraordinaire ;-)))
La dernière ligne droite s'approche à grand pas, et le Mont aussi !!! Je décide de faire un dernier arrêt pipi juste avant la grande ligne droite, où ça doit être moins simple de s'arrêter tranquillement. Et à ce moment là, je décide d'accélérer, la route est très étroite, petite bande de bitume et noire de monde de part et d'autre, on se croirait dans la montagne au Tour de France !! Je suis complètement porté par le public, et je décide de ne plus m'arrêter jusqu'à l'arrivée, je rattrape un nombre incalculable de coureurs, et continue à accélérer. Le km 39 est avalé en 5'41, le km 40 en 5'40, je saute le ravito, je ne prends qu'une bouteille que je me verse sur la tête tout en courant. Le km 41 est couru en 5'27 et le km 42 en 5'22, les larmes me montent aux yeux sur les derniers km, je sais que je vais finir et j'espère passer sous la barre des 4h30. Je passe la ligne d'arrivée en 4h27'05..... Je suis Marathonien !!!!!!!!!!

Joie indescriptible, j'ai visiblement l'air d'un zombie, les bénévoles, extraordinaires d'ailleurs, me demandent si j'ai besoin d'aide pour marcher mais finalement je tiens debout... Les sensations se bousculent dans ma tête, la satisfaction d'avoir vaincu un mythe, bref du bonheur à l'état pur.

Je rejoins mes collègues après m'être alimenté, ils m'aident à m'allonger et surtout à me relever... Ils sont sympas de m'avoir attendu, ayant respectivement terminé en 3h09 et 3h27...
On rentre tranquillou en car, on reprend la voiture et on trinque à notre marathon. Retour en fin de journée au Havre, Madame Zebu conduisant, ce qui est nettement plus prudent.

Voili voilou le CR du Marathon du Zebu, sans doute un peu long => merci à ceux qui sont arrivés jusque là. Maintenant, place au repos, plus de CAP pendant au moins 10 jours, et j'ai bien envie de recommencer un de ces quatre.

Zebu_heureux_très_heureux_très_très_très_heureux

1 commentaire

Commentaire de Kiki14 posté le 19-06-2006 à 23:43:00

Bravo Bravo Bravo Marathonien

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