Récit de la course : Semi-Marathon de Lille 2009, par Charlou

L'auteur : Charlou

La course : Semi-Marathon de Lille

Date : 5/9/2009

Lieu : Lille (Nord)

Affichage : 1747 vues

Distance : 21.1km

Objectif : Battre un record

2 commentaires

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I Love Lille !

Ce samedi, c'est la Braderie : youpi ! Faire les étals des bradeux, je m'en fiche un peu, j'y passe tous les ans depuis que je suis gosse. Les moules frites, moyen, pas mal de potes ne sont pas sur place ce week-end, et je ne tiens pas à en manger tout seul. Reste un seul truc à faire : le semi-marathon ! (Bah oui, c'est tellement évident ^^)

Je reviens donc, un an après, sur les lieux de mon premier (et à ce jour unique) semi. L'an passé, j'y étais arrivé un peu par hasard, avec une préparation très limitée, et ça s'était soldé par 1h48'32", et énormément de douleurs musculaires les jours suivants. Cette année, je ne suis pas tellement mieux préparé (un peu quand même), mais j'ai un peu plus d'expérience (mode "Vieux briscard ON" ^^) Et surtout, je ne viens pas seul : Benou, un ami de mon équipe de volley, m'accompagne sur la distance pour sa première course officielle ! Vu nos entraînements, il est largement capable de tenir mon rythme, la seule inconnue concerne sa capacité à résister le long des 21,1 kilomètres.

 

Nous arrivons à la Mairie, l'antre de Martine, pour nous changer. Le hall d'honneur est très joli, et avec tous ces coureurs, ça ajoute un peu de couleurs, c'est folklorique ^^ Puis, échauffement très court pour aller au départ. Il est 8h40 environ, il fait beau, juste tiède comme il faut, c'est LE temps idéal pour courir. De là où nous sommes (aux environs de la 800e position), nous voyons la foule s'amasser derrière nous, et devinons que le fait d'avoir zappé l'échauffement sera bénéfique en termes de temps au final. Le plan de course est simple : on court ensemble sur la première boucle de 9 (?) km, à rythme modéré, et à partir de là, on avise.

 

GO ! C'est parti ! La meute s'élance, et nous suivons le flot. Globalement, nous ne sommes pas gênés par le trafic, le boulevard de la Liberté est large, et j'avais conseillé à Benou d'user à volonté du slalom pour doubler, tout en faisant attention à ne pas gêner les plus rapides. Bref, on court à deux. On dépasse un meneur d'allure, que nous avons supposé être celui des 2h. Enfin, c'est ce qu'on a cru lire. Il faudra remonter quand même : les objectifs sont de 1h50 pour Benou (qui espère surtout finir) et 1h45 pour ma pomme (à la limite, juste battre mon record me comblerait). Comme tous les ans, il y a un monde fou sur les bords de la route, c'est tellement agréable cette ambiance ! Ca a du bon la BraderieOn dépasse la place de la République, on tourne dans le boulevard Vauban, et on rate de peu le passage de la tête de la course qui arrive déjà dans l'autre sens. L'an passé, je l'avais largement vue... Irions-nous plus vite ? Benou est bien, fluide et à son aise, moi un tout petit peu au delà du rythme que j'aurais voulu suivre, mais après tout, on est en compèt', il faut lâcher les chevaux ! Premier épongeage, on continue. A noter que nous n'avons toujours pas vu le meneur des 1h50. Un coureur nous affirme qu'il est loin derrière. Nous sommes rassurés.

Rien de transcendant à signaler jusqu'à la rue Nationale. Là, le beffroi indique 9h35 environ. Pour un peu plus de 7 kilomètres de course, c'est correct, même bien, d'autant que nous sommes toujours dans d'excellentes dispositions physiques. Nous avions chacun notre petite bouteille d'eau à la main, et si la mienne est finie depuis quelques temps déjà, Benou gère bien son hydratation. La Grand'Place, noire de monde elle aussi, puis le premier passage sur la ligne (enfin, à côté de la ligne) : 40'05". Wow, elle fait vraiment 9 bornes la première boucle ? Si oui, ça signifie que je suis au delà de ma meilleure perf' sur 10 km... alors que là, c'est un semi ! Pourtant, on n'a pas l'impression d'aller si vite... Google Maps m'apprendra plus tard que cette première partie de course ne mesure en réalité que 8,3 km.

 

Dans le boulevard Jean-Baptiste Lebas, nous sommes toujours à deux. Nous guettons Poulpi, un ami qui est secouriste sur le parcours. Benou l'apperçoit, pas moi, mais tant pis. Et là, c'est le tournant de la course (enfin, de "notre" course) : à la sortie du boulevard, pour revenir sur la Liberté, il faut tourner à gauche à 90°. Il y a une arche gonflable, il va falloir passer à la corde. En vieux briscard donc (^^), je me glisse à gauche de la route, et frôle cette arche. Benou, lui, a du faire l'extérieur, gêné par un paquet de coureurs plus lents. Ce simple passage suffit à me donner 10 mètres d'avance ; en apparence rien, mais Benou semble commencer à être dans le dur, et il se refuse à boucher le trou d'un coup. Il a raison. Mais 500 mètres plus loin, il est toujours à 20 ou 30 mètres derrière, et je sens que j'ai de la réserve. Un coup d'oeil derrière, je lui fais signe que je m'en vais. Il me fait signe d'y aller. Alors c'est parti ! Il reste environ 9 bornes de course, et pour la première fois depuis le départ, je remonte nettement le flot ; il faut dire que j'ai mis une belle accélération, qui m'a d'ailleurs surprise moi-même. Quand je me retourne, une borne plus loin, Benou n'est plus en vue ; j'espère qu'il n'est pas en train d'exploser...

Sur ce bon rythme, j'avale le bitume. Le ravito à la sortie de la rue de La Bassée est géré parfaitement, un jeune bénévole me met dans les mains un gobelet, une figue et une orange : nickel ! 200 mètres à rythme réduit pour absorber ça correctement, puis on y retourne. Au 15e kilomètre, ça y est, on va traverser la Deûle. L'an passé, ça avait été le début du calvaire, avec les cuisses dures, les gens qui me dépassaient de toutes parts, le souffle court. Là, c'est l'inverse, j'arrive en pleine bourre, l'euphorie m'envahit doucement. Sur le chemin autour de la Citadelle et de Grimonprez-Jooris, je slalome un petit coup, et tâche de couper les virages à l'intérieur : ça joue peu, mais psychologiquement, on se dit qu'on fait le moins d'erreurs possible.

 

18e kilo, ça y est, la cuisse droite commence à grogner. Peu importe, il reste 3 malheureuses bornes, dans moins d'un quart d'heure c'est fini, alors je ne relâche pas la pression, d'autant que je continue de rattrapper des gens : chaque t-shirt fait office de point de mire sur lequel il est possible de revenir. En entrant dans la rue Nationale, il reste 1,5 km à tout casser. Au loin, le beffroi indique 10h34. Mon record sera explosé, c'est sûr ! Dernière éponge, et sur la Grand'Place, je vois Kaou venue m'encourager avec son copain. Le deal, c'était "si je fais un bon temps à Lille, je passe te voir à Lyon dans 15 jours et j'y fais le semi". Alors, en venant lui taper dans la main, je lui dis au vol "C'est bon pour Lyon !"

Reste à gérer la rue de Paris, ses pavés, et le lactique qui monte de plus en plus à force d'être à fond. Un coureur me voit passer et dit "S'il te reste du jus,vas-y fonce, c'est le moment ou jamais !" Tu parles d'un conseil ^^ A 500 mètres de la ligne, c'est sûr que ce n'est plus vraiment le moment de gérer ^^ Au loin, je vois l'arrivée ; le chrono indique 1h40'05". Le fol espoir de faire moins d'1h40 s'est vite éteint, mais au moins je n'ai pas besoin de sprinter comme un dératé. Arrivé à 20 mètres de la ligne, je lève les bras, tellement je suis fier de ma course ; j'hésite même à passer en faisant un saut de cabri ou une roulade, avant de me dire que la puce du dossard risque de ne pas être détectée ^^ Alors je passe à pied, comme tout le monde.

 

1h40'35" finalement (et 1h39'53" au temps à la puce, que j'apprendrai plus tard, forcément) ! Je n'en reviens pas : mon record est pulvérisé de 8 minutes ! Je souffle quelques instants, mais je me sens bien. Pas de médaille à l'arrivée, c'est un peu frustrant, mais quand j'apprends qu'il fallait faire moins d'1h05, je me dis que je ne suis pas là de l'avoir, cette médaille ^^. Puis, je guette Benou. Le chrono défile, et j'espère le voir arrvier avant 1h45. Non, toujours pas... Ca y est, le voilà : il a le teint rouge, mais il avance encore efficacement et passe en 1h45'58" ! Superbe première performance !

Lui aussi est ravi de sa course, je pense avoir réussi à lui transmettre le virus de la CàP ^^ On file au ravito, on mange et boit comme il se doit, Kaou nous retrouve un instant, puis on file à la Mairie. Fiou ! Lundi matin, ça va sentir le fauve en rût ici, Martine va pas être contente ! Pas de douches donc, on rentre directement chez nous, en tram, où la conversation s'éteint ; la fatigue prend le dessus.

 

En bref, une course toujours aussi agréable à courir, avec une ambiance extraordinaire, une organisation bien ficellée (on regrette juste les gobelets aux ravitos, une petite bouteille c'est mieux...), la météo qui nous gâte... Génial ! Et deux chronos de rêve pour Benou et moi, c'est une course en tous points réussis !

Dans 15 jours, ce sera donc un nouveau semi, à Lyon. L'occasion de faire mieux ? En tout cas, une chose certaine, je serai à nouveau présent l'an prochain ici à Lille !

 

Merci de m'avoir lu, à très bientôt !

Charlou

 

(PS : Pour ceux que ça intéresse, le CR de ma course à Lyon a été recemment mis en ligne =))

2 commentaires

Commentaire de Francois dArras posté le 03-10-2009 à 18:27:00

Belle course et bon récit.
La prochaine fois il te reste plus qu'à partir tout de suite sur le bon rythme pour faire encore mieux.
Je vais aller voir ce que t'as fait à Lyon.

Commentaire de Aouet64 posté le 05-10-2009 à 11:56:00

Je suppose que tu sais que tu as fais un negative split ? Ca consiste à courir la 2ème moitié de course plus vite que la 1ère, ça se gère et c'est comme ça que j'ai réussi mes meilleurs chronos. En tous cas pour un 2nd essai, c'est déjà très prometteur. Mon petit doigt me dit qu'on pourrait bien se recroiser. C'était bien Lyon ? Allez, je file voir ton récit !

A+
Stéphane

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