Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2005, par UPDA
UTMB 2005 : CR en 100 fragments
1. La longueur d’un CR ne reflète pas la qualité du coureur, mais peut être davantage celle de la course. Concernant l’Ultratrail du Tour du Mont Blanc, il doit être possible de faire plus long encore. Long, parce que la course est longue, et que 25, 30, 40 heures et davantage, ça occupe. Long, parce qu’elle est très belle, traverse les nuits, traverse les vallées et les cols, les hameaux, les villages et les villes. Long, parce que les rencontres sont nombreuses, avec les autres coureurs, avec les bénévoles, avec les paysages. Long, parce qu’on se fréquente rarement soi-même aussi durablement, « On n’est jamais si mal accompagné que seul ».
2. En le découpant en 100 fragments, j’espère en aérer la lecture. C’est aussi le rythme de la course, morcelée par les ravitaillements, les ascensions et les descentes, les sections plates, les (rares) passages de bitume, la boue, la pluie ou le soleil, qui ont dicté la forme de ce récit.
3. L’histoire débute très en amont, à peine posté le bulletin d’inscription. Cette année, il fallait faire vite (avant avril ou mai). Pour 2006, il faudra faire attention.
4. Avec le système d’attribution des numéros de dossard de l’UTMB 2005, où les finishers de l’an passé récupèrent un numéro correspondant à leur classement, mon dossard 1063 signifie probablement que je suis le 63ème à m’être inscrit sur le site, en novembre dernier. Aussi, voici bientôt 10 mois que je trépigne. Une préparation perturbée par une douleur plantaire à gauche (myoaponevrosite) contractée en février et qui m’avait conduit à annuler ma participation au marathon de Paris, puis à couper l’entraînement jusqu’en mai. Début Juillet, je faisais le TGV avec mes complices sur l’UTMB, Pascal et Stéphane. Excellent test sur 73km, au cours d’une journée magnifique et sur un terrain extraordinaire, mes 14h, modestes mais rassurantes, m’avaient rendu confiance et je partais en vacances début Août avec l’intention de compléter intensivement ma préparation, avec du vélo dans les cols pyrénéens, et des courses longues en nature. Une nouvelle sortie sur bitume réveillait malheureusement ma douleur plantaire, et, à l’approche du 26 août, date fatidique du départ, la gène persistante avait tendance à m’obséder, mais n’atténuait toutefois pas mon enthousiasme. Enfin, le jour J est là, l’heure H approche, et je savoure chaque instant qui me rapproche du départ.
5. J’ai trouvé sur le forum du site officiel (www.ultratrailmb.com, une mine d’informations) un véhicule qui circule le jour de la course de Toulouse vers Chamonix, avec deux Vincent(s) et un Renaud à l’intérieur. Ils me récupèrent à Chambery et nous finissons la route ensemble.
6. Les Vincents sont généreux de recommandations. Ils ont tout deux terminé l’UTMB 2004 en 37 et 43h. Le conseil le plus appuyé qu’ils me donnent : « ne donnes jamais ton dossard en arrivant à un relais ». Traduire : L’état sur lequel il faut juger si l’aventure peut être poursuivie n’est pas celui dans lequel on arrive au relais en ruminant sa fatigue ou ses douleurs, mais celui qu’on récupère après la pause, au moment où on le quitte. Je dois cogiter avec ça.
7. Arrivée à Chamonix vers midi, alors que le temps est ensoleillé, le ciel à peine voilé, sans menace, pour rejoindre Pierre, Pascal et Stéphane dans un restaurant où nous avalons des pâtes en sauce. Pascal et Stéphane ont dormi sur place, dans un gîte magnifiquement accueillant, et sont bien reposés. Nous mettons au point une brève stratégie d’avant-course (retrait du dossard, repos, puis dépose des sacs pour les points relais à Courmayeur et Champex, puis marche jusqu’au départ).
8. Devinons les coureurs parmi les passants, sur une allure un peu plus tendue, un tee-shirt aux couleurs de l’UTMB, ou la présence d’un sac avec poche à eau, ou encore, un regard un peu lointain…
9. La remise des dossards est plus rapide que ce que j’appréhendais. Un amical individu pointe sur une liste la présence du matériel obligatoire au fur et à mesure que je le sors de mon sac. Puis je rejoins de charmantes dames qui me remettent le tee-shirt de la course. Stéphane refuse de se déshabiller pour l’essayer devant elles, puis se fait offrir un DVD sur son seul sourire. Le pro.
10. Une autre formalité rapidement remplie avec la remise d’une mini-poubelle, à scratcher sur la ceinture ventrale. A l’usage, je trouverai ce petit sac extrêmement utile, m’évitant de remettre les papiers sales dans la poche où je stocke mes barres, ce qui entraînait parfois des manipulations un peu délicates, lorsqu’il faut aller chercher l’alimentation de deux doigts fouillant dans la masse des emballages tassés au fond de la poche…
11. Retour au Gîte, où Cécile nous invite à boire un thé. Le temps de buller un peu.
12. Comme le ciel est bien dégagé, on étale nos affaires sur la terrasse, et on commence à remplir nos sacs destinés à rejoindre Courmayeur et Champex. Je me rendrai compte plus tard que je n’ai pas mis d’affaires assez chaudes dans le sac de Courmayeur, pensant que je ferais cette portion de jour. En revanche, la contenance des sacs me permet de mettre une paire de chaussure dans chacun, au cas où mes pieds poseraient des problèmes.
13. Nous prenons la pose au pied de l’aiguille du pic du midi, et prenons quelques photos d’avant départ. Le côté ridicule de nos tenues (et de l’attitude martiale) nous échappe complètement, nous sommes déjà dans la course.
14. A 17h30 nous quittons le gîte pour aller donner nos sacs. Trouvons une place inespérée sur le parking, Stéphane s’y gare, et les sacs sont déposés.
15. Sur place, rencontre de « Dhom ». Dhom est un finisher 2004 et son CR est un classique pour qui prépare l’UTMB (sans doute pour les autres aussi). C’est un récit très vivant et une mine d’information. Nous avons probablement été nombreux à nous en inspirer pour préparer notre course. Le bonhomme est chaleureux et c’est avec plaisir que nous nous souhaitons une bonne course. Je sais d’ailleurs que je le verrai à nouveau tout à l’arrière du peloton au moment du départ. Il me présente également Cathy qui suit les coureurs et relève mon dossard pour les encouragements.
16. Dhom a pris le pari de fermer la marche du peloton au premier virage après le départ. Il pousse la sagesse jusqu’aux dernières extrémités.
17. Entamons une marche économe, le portable à l’oreille pour les derniers contacts avec la famille avant le départ.
18. Arrivée sur la place du départ. Grosse foule dense, mais ambiance assez bonhomme. Quelques brefs discours aux micros (Catherine P., Michel P. qui annonce du beau temps pour toute la course, un autre orateur qui le contredit –c’est lui qui sera dans le vrai, Vincent D., le maire de Chamonix..)
19. Nous nous situons très à l’arrière du peloton, sur les marches de l’escalier de l’église ce qui nous permet de rester assis, à quelques mètres de Dhom. Le temps de déposer nos sacs, de marcher jusqu’au départ, nous sommes sur la place qu’une demi-heure avant l’heure prévue de départ. Nous n’avons donc pas à nous impatienter debout, et les derniers moments s’enchaînent assez rapidement.
20. Occasion d’un échange avec Jean Luc, qui a préparé l’UTMB en effectuant pas moins de 27000m de dénivelé positif cumulé au mois de Juillet en ballades. En revanche, peu d’expérience véritable de ce genre de course.
21. Il faut maintenant retenir un peu son souffle, parce qu’un mouvement dans la foule signale l’imminence du départ. Le moment approche à grand pas. Je jubile de parvenir à l’instant que j’anticipais depuis des mois.
22. Le départ est donné peu après 19h alors que retentit une musique grandiloquente, et que l’on voit les premiers s’engager dans la brève descente qui mène au premier virage. A ce moment nous sommes, quant à nous, parfaitement immobiles.
23. Nous passons enfin, goguenards, sous l’arche parmi les derniers, près de 4 minutes après le passage des premiers.
24. Les premiers hectomètres dans Chamonix se font entre deux rangés denses de spectateurs enthousiastes. Etonnement de nous voir aussi bien encouragés. Les premiers, on peut comprendre, ce qu’ils réalisent est phénoménal, mais nous autres, les « lambdas » du peloton, avec nos mines piteuses (hum)…Nous jouons le jeu, en prenant le parti d’être encore plus bruyant. L’ambiance est survoltée, mais nous prenons gare de ne pas courir trop vite. Nous devons avoir tout au plus une cinquantaine de concurrents derrière nous.
25. Quittons Chamonix toujours sur une route goudronné, jusqu’au pied d’une falaise d’escalade, où nous nous engageons dans un large chemin terreux, pas trop humide, qui ondule gentiment en sous bois. Nous commençons à alterner marche et course à pied, avec le parti pris, par égard pour le genou de Stéphane, de ne pas courir plus de 20 minutes d’affilée. Pascal est avec nous, plutôt un poil devant.
26. L’ambiance reste euphorique. On s’apostrophe entre coureurs, ou avec le public. Tout le monde est ravi, public et coureur, que la course soit enfin partie.
27. Dans une montée, j’ai la surprise d’entendre mon nom appelé derrière moi. C’est Olivier, de Perpignan, que je n’avais pas vu depuis 13 ans et notre séjour commun en Guadeloupe. Nous devisons sur nos parcours respectifs, puis décidons de courir ensemble. Il a préparé l’UTMB en participant au marathon du Vignemale mais ne fait pas une grande confiance à sa préparation.
28. Nous nous souvenons avec amusement que l’une des dernières fois que nous nous étions vu avant notre retour avait été à l’occasion de la traversée de Basse-Terre dans une ballade qui nous avait paru d’une longueur dantesque et d’une technicité effrayante.
29. Nous avons également avec nous Anne et Yann, qui cheminent ensemble jusqu’aux Houches. Yann partira ensuite à un rythme soutenu et nous ne le reverrons qu’à Chamonix.
30. Peu après 20h, nous quittons le chemin de terre, gagnons une descente de bitume assez raide, nous engageons sur un pont, et après deux virages assez larges, entrons aux Houches, où nous attend le premier ravitaillement. Il est alors 20h15 nous sommes tout à fait dans mes plans de route (Merci Rémi), et à mon grand étonnement, alors que nous sommes très en queue du peloton, le ravitaillement reste conséquent.
31. Aux Houches, il y a encore un public nourri pour nous encourager. Des gamins tendent la main pour qu’on y tape, ce qui va faire chuter Stéphane, qui se prend son bâton entre les jambes (« honni soit qui mal y pense »). Je fais remarquer la grande maladresse de Stéphane avec ses bâtons, qui, soit les pique dans mes talons, soit les coince entre ses grandes guibolles. Heureusement, on va bientôt se mettre à monter.
32. Pour ma part, j’ai préféré les garder sur le sac (ils sont téléscopiques) et avais décidé de ne les sortir qu’aux Houches (en fait, je les garderai ensuite jusqu’à mon arrêt – où j’ai aussi apprécié de pouvoir les ranger à nouveau sur mon sac, au lieu d’avoir à les garer à droite ou à gauche, au risque de les perdre, comme Pascal).
33. C’est aux Houches que le soleil couchant projette ses derniers feux sur le massif du Mont Blanc. Comme on circule dos aux aiguilles, on est obligé de se retourner, et donc de s’arrêter plusieurs fois pour observer l’effet de lumière qui est rendu. C’est extraordinaire (photos). Les gens nous apostrophent pour que l’on ne perde pas le spectacle (« retournez vous c’est magnifique ! »).
34. Assez vite après les Houches, le bitume commence à serpenter en grimpant, et dans les virages, il est parfois possible d’admirer à nouveau la lumière du couchant sur les montagnes. L’ambiance reste euphorique comme depuis le départ.
35. Tout en continuant à monter, nous quittons le bitume, et retrouvons avec plaisir un chemin terreux. C’est pendant la montée du col de Voza que les frontales commencent à s’allumer. Nous tardons un peu à enclencher les nôtres, car la lumière est encore suffisante pour bien voir le terrain, mais bientôt, tout le monde circule avec l’éclairage.
36. En fin de montée, la pente se raidit, et nous réalisons qu’il est difficile de se distinguer dans le noir. Certains portent des lumières distinctives, comme un bracelet qui clignote en rouge autour du bras. Nous convenons d’un cri de ralliement, afin de rester à portée d’oreille les uns des autres. Pascal ayant disparu devant, avant que nous ayons atteint les Houches, Olivier, Stéphane et moi nous répartissons les rôles, en fonction des compétences de chacun. Stéphane fait très bien l’otarie, Olivier produira le hululement de la chouette, et moi, mes talents limités ne me permettent que d’imiter platement le canard. Au cours des heures suivantes, nous entendrons l’otarie, la chouette et le canard s’aboyer dans la nuit pour contrôler les présences. Peut être certains coureurs gardent-ils un souvenir ému du cri poignant de l’otarie dans la nuit du col du bonhomme, auquel le malheureux canard répondait d’un "coin-coin" étouffé.
37. Nous touchons au col de Voza à 21h22 (1769/1922 partants). C’est parfait selon le tableau de marche le plus optimiste (calé sur 39h, ce qui était ambitieux). Nous sommes montés à l’économie, en frisant le 12m/minute au grand effroi de Stéphane, mais en gardant une impression de facilité. Pas de pause en revanche pendant la montée, sauf à prendre une photo ou à sortir la frontale du sac. Nous serions quelques minutes derrière Pascal.
38. Au col de Voza, premier pointage et deuxième ravitaillement. L’ambiance nocturne me rappelle la SaintéLyon, d’autant qu’il y a un public très présent et qui se manifeste avec enthousiasme. Stéphane retrouve sa belle-famille et passe un bon moment à discuter. Je me ravitaille conséquemment, Olivier itou. Sur mon insistance, nous finissons par repartir avec l’impression d’avoir un peu brusqué Stéphane. Je ne sais pas combien de temps nous sommes resté au col de Voza (le pointage a eu lieu à l’arrivée au col), mais, à la louche, quinze minutes ont du y passer. D’autre part, je me suis un peu refroidit pendant l’arrêt.
39. La descente débute par du goudron assez raide, sur lequel nous accompagnent le Beau Père et la Belle Mère de Stéphane. Je fais une pause pour un motif que j’ai oublié, et ils prennent un peu d’avance.
40. La présence des coureurs autour de nous est encore assez dense. Mais probablement moins que si nous étions plus haut dans le classement. A preuve, le public qui nous demande fréquemment si nous sommes encore suivis par d’autres concurrents.
41. Lorsque nous bifurquons sur la gauche en quittant la route goudronnée, nous nous sommes à nouveau réuni, et la belle-famille nous quitte. Nous nous engageons sur un chemin très roulable, qui va descendre assez régulièrement, à l’exception de plusieurs montées dont une plus prolongée.
42. Cette portion jusqu’aux Contamines est assez longue, mais pas désagréable. Les lumières du Fayet, de Saint Gervais, et peut être aussi de Sallanches, nous apparaissent parfois en contrebas. Au grès des arrêts techniques, nous doublons ou nous faisons doubler, mais l’impression globale est que notre rythme est un peu plus élevé que celui du peloton et que nous remontons.
43. Après avoir traversé de petits villages, nous entrons sur une portion étroite, assez grasse, qui chemine dans la forêt, au milieu de racines. C’est un passage technique, qui retient le peloton en file disciplinée, assez lente. De brefs moments nous piétinons, mais sans arrêt véritable.
44. Cette portion où le rythme est ralenti me permet de faire le point sur mon état physique, alors que nous dépassons les trois heures de course. Les sensations ne sont pas terribles, j’ai les jambes assez lourdes depuis le départ, ce qui me confirme que je suis parti relativement fatigué. Fatigue à la fois générale, liée aux deux mauvaises nuits qui ont précédé la course, et musculaire, peut-être due à l’excès d’entraînement pendant les deux premières semaines de vacances début août, aggravée par la séance burlesque de course en piscine, le samedi précédent, qui m’avait laissé des courbatures pendant trois jours.
45. Un autre point m’inquiète de façon obsédante. La myoaponévrosite plantaire au niveau du pied gauche se manifeste de façon croissante et semble ne pas bien tolérer ce début de course. La gène initiale, présente dès le départ, s’est progressivement muée en douleur, et à présent, chaque appui me rappelle sa présence. Je me demande jusqu’où peut aller cette douleur et ce que je serai capable de tolérer. A chaque pas, je recroqueville mon pied dans la chaussure pendant le temps de suspension, afin de décontracter ma plante.
46. Nous retrouvons du bitume à l’approche des Contamines. A nouveau, présence d’un public assez nourri, et, en se dirigeant vers le point de ravitaillement, qui parait assez central, nous croisons le départ des coureurs qui poursuivent leur route. Depuis un petit moment, l’Otarie et le Canard, lorsqu’ils se manifestent bruyamment, n’entendent plus la chouette, et Stéphane et moi parvenons seuls au ravitaillement à 23h28 (1653ème).
47. Stéphane commence à se plaindre de son genou. Sa tendinite du TFL se manifeste à l’occasion des longues descentes, et nous redoutions, à titre de test, la descente du col de Voza. Il pense toutefois pouvoir gérer le problème, au moins jusqu’aux Chapieux.
48. 23h28 reste tout à fait honorable par rapport au programme prévu, bien qu’à nouveau il vaille mieux tenir compte des horaires de départ des points de ravitaillement plutôt que des temps d’arrivée, comme le fait le pointage de l’organisation et le communiquent les « temps de passages ». Il me semble aujourd’hui que cette première portion de 25km avait été bien négociée, sans puiser dans les réserves, mais que, dans l’optique d’une nouvelle participation visant le bouclage complet, un passage à peine plus rapide aurait été préférable.
49. Au ravitaillement des Contamines, je prend un peu de soupe, et m’alimente. Ma poche à eau est encore bien pourvue, je ne la remplierai qu’au refuge de la Balme. Pascal nous attendait et je le croise brièvement, mais nous perdant à nouveau au moment de se réunir, il repartira avant nous.
50. Après une progression sur la route pour quitter les Contamines, nous gagnons un sentier large, en léger faux plat montant, qui se laisse courir facilement. Nous ne nous en privons pas, Stéphane assurant en particulier des relais assez appuyés. Je cale mon rythme sur le sien, toujours exagérément attentif à la plante de mon pied gauche. Du coup, nous passons à notre Dame de la Gorge vers 00h20 à ma montre, et attaquons le premier gros morceau de l’UTMB, le col du bonhomme.
51. Cette portion ne m’est pas inconnue. Nous l’avions parcourue avec Pascal en reconnaissance de nuit au mois de Juillet, en faisant la portion Notre Dame de la Gorge-Chalet de plan Varraro, aller et retour par pleine lune. Bien que le ciel soit moins beau qu’à l’occasion de cette reconnaissance, il est étoilé et un quartier de lune y est visible. Les frontales sont utiles, car la lumière est nettement insuffisante.
52. Le chemin Romain monte de manière assez soutenue jusqu’à Nant Borrant (un vin chaud et le salut à Martin le british, qui me donne rendez vous pour une bière à l’arrivée – plus vu après), puis après une portion un peu moins raide, nous gagnons une plateforme étendue qui donne à voir, au loin devant nous, le chapelet de frontales et les lumières du refuge de la Balme. En alternant course et marche toujours accompagné de Stéphane, nous progressons assez rapidement.
53. Nous touchons au refuge de la Balme à 1h12 (1506ème). La température a nettement chuté, et nous nous sommes équipés des Gore-Tex depuis déjà un moment (je ne me souviens plus l’endroit où je l’ai enfilé). J’avais prévu d’y remplir ma poche à eau et fais donc un arrêt relativement long. Pascal nous y attendait, et lorsque nous repartons nous sommes à nouveau trois.
54. Du refuge de la Balme, la montée du col du Bonhomme débute définitivement. Le spectacle des frontales serpentant dans la nuit, aussi loin devant que derrière nous, est fantastique. L’étroitesse du chemin oblige à se mettre en file indienne, et à part les arrêts au bord du chemin (déjà des crampes pour certains), il n’est pas possible d’effectuer des dépassements.
55. En montée je me sens bien, et mon pied gauche se fait oublier. Je monte à un bon rythme, Stéphane et Pascal décrochent à peine. Nous débouchons au col du bonhomme avec Stéphane, sous les encouragements tonitruants et inépuisables d’un spectateur dont on entendait les vociférations depuis plusieurs minutes avant de parvenir à sa hauteur. C’est encore l’occasion de manifester mon admiration et de renouveler mes remerciements aux bénévoles, spectateurs, pointeurs, tout ces gens qui n’étaient là que pour notre immense plaisir et à qui nous avons volé sans vergogne du temps et de l’énergie. Merci, merci.
56. Le passage entre le col du Bonhomme et le refuge de la croix du Bonhomme me semble plus court que ce que j’avais anticipé. Tant mieux, parce que le froid est assez vif. Nous sommes pointés au refuge et basculons sur la descente avec appréhension. Stéphane pour son genou, et moi pour mon appui gauche.
57. De fait la descente sur les Chapieux est interminable. D’abord raide et technique, elle devient, après le Chalet de Plan Varraro, douce, sinueuse, redoutablement longue. Comme Stéphane se plaint avec insistance de son genou, nous sommes très modérés dans l’allure, et arrivons aux Chapieux peu après 4h.
58. L’arrivée sur les Chapieux est grandiose (4h17, 1404ème). Les derniers hectomètres de descente sont animés par la musique d’un groupe, et nous chantons « let it be » à tue-tête en arrivant dans une allée éclairée d’une guirlande de lumière, chauffée d’un grand feu, puis entrant dans une tente pour se restaurer (soupe de pâtes, pain). Pascal nous rejoint, nous l’avions perdu dans la montée du Bonhomme, mais nous ne voyons pas arriver Olivier.
59. Nous sommes restés assez longtemps aux Chapieux. A notre arrivée, la tente était pleine, et il m’a semblé qu’elle se désertait au fur et à mesure, comme si nous gagnions la fin du peloton. Notre situation dans la course a pu nous permettre d’éviter la cohue (le gros du peloton) passé avant nous. Cet arrêt prolongé nous a fait reculé dans le classement au pointage suivant, ce qui sera la seule fois de la course.
60. Stéphane est ravi de montrer ses pieds à Marina, la podologue qui lui a confectionné une semelle orthopédique dont il est fanatique. Animés par la curiosité, Pascal et moi nous succédons auprès d’eux, en émettant quelques commentaires inoffensifs et tout à fait gracieux, que Stéphane nous reprochera toutefois plus tard.
61. Nous quittons les Chapieux (pas avant m’être réchauffé au feu – sensations délicieuses sur le plan musculaire, alors que l’arrêt m’avait rendu des muscles douloureux et courbatus) alors qu’il fait encore nuit. Il me semble que nous avons décollé vers 5h00 (nous projetions de repartir initialement vers 4h30), mais je ne suis plus très certain de ces horaires.
62. Une longue portion de route monte tranquillement vers la ville des glaciers. Nous marchons, et j’ai du mal à retrouver le rythme du Bonhomme. Etait-ce la longue descente des Chapieux ? l’arrêt prolongé ? je m’accroche péniblement aux pas de Pascal et Stéphane en attendant que ça passe.
63. Je progresse très lentement. Cette portion est certainement courable, mais je ne parviens à récupérer de mon arrêt des Chapieux.
64. Après être passé près du refuge des Mottes, nous grimpons le col de la Seigne. Le jour s’est levé, et nous avons pu éteindre les lampes frontales peu de temps avant.
65. Les sensations ne sont toujours pas revenues, et Stéphane nous lâche rapidement dans la montée. Je n’ai pas de souvenir d’une grimpée de grande difficulté, mais l’ascension reste soutenue et longue. Pascal et moi naviguons à quelques encablures de Stéphane que nous voyions, au dessus de nous, très à l’aise.
66. Du col de la Seigne (7h24, 1444ème), la vue vers le grand col Ferret n’est pas dégagée. Nous pouvons admirer les glaciers qui coulent depuis le massif du MontBlanc. Il fait encore assez froid et nous commençons à descendre, tout trois à nouveau réunis.
67. Le refuge Elisabetta est touché à 8h04 (1428ème). Nouvelle pause alimentaire. Au cours des derniers hectomètres du col de la Seigne, je m’étais senti dans une forme ascendante. Après la descente, et le cheminement sur un large chemin bordant, je suis carrément d’attaque pour remonter vers l’arrête du mont Favre. Cette évolution en dent de scie de la forme physique est certainement le propre des courses de longue durée. Il faut s’en convaincre pour supporter les coups de « moins bien » en attendant les périodes de « mieux ».
68. Je me retiens pour ne pas dépenser trop d’énergie dans cette ascension. Le retour de flamme s’accompagne d’un sentiment euphorique, et je pourrai à présent même me mettre à courir dans l’ascension si je ne me modérais pas. Lorsque le chemin se rétabli et que nous commençons à traverser, j’attends Pascal et Stéphane puis nous repartons ensemble.
69. Au moment d’attaquer la descente vers Courmayeur, j’avise de mettre à profit ma bonne forme du moment pour me constituer un petit matelas d’avance que je pourrai gérer à Courmayeur. J’y compte prendre une douche, me changer entièrement, me restaurer, et pourquoi pas dormir un brin. J’en averti mes compagnons de route, et attaque une descente rapide.
70. Je reçois à nouveau, comme hier soir, des SMS de ma supportrice préférée, restée à Chambery. Elle a suivi les passages des coureurs sur internet et dès hier soir m’a tenu au courant de la progression. Ce lien épisodique, ténu, alors que les contacts téléphoniques ne me sont plus possibles en Italie et en suisse, m’est divinement agréable. Alors que je progresse à la vitesse de la fourmi dans un paysage aux dimensions effrayantes (pffui, quand on devine que le Grand Col Ferret est là bas tout au bout, dans les nuages…), j’ai la sensation que ma trajectoire millimétrique s’inscrit progressivement sous les yeux de mes proches, rivés à leurs écrans, mes enfants avec mes parents, mon frère et ma belle-soeur à Font d’Urle, Fred à Chambery puis à Turckheim chez Anne et Christian…Savoir qu’une attention, lointaine mais persévérante, est attachée invisiblement à nos pas est d’un immense soutien. Nous allons lentement, oui, et sans savoir vraiment jusqu’où et pourquoi exactement, mais derrière nous, il y a toutes ses paires d’yeux, précieuses à nous seuls, et qui sont braqués sur nos seules traces, les rendant distinctes de toutes les autres…
71. Comme toute les descentes sur l’UTMB, celle-ci parait longue. Au Col Checrouit (10h26, 1316ème) je savoure un morceau de fromage délicieux. La descente reprend de moins en moins agréable.
72. Enfin le terrain se redresse, et, indéniablement, nous sommes dans la vallée. Il faut décontracter les quadriceps, qui ont encaissé 9 km de descente soutenue, à petits pas rapides.
73. On traverse le vieux Courmayeur dans de sympathiques rues étroites, puis gagnons le centre de sport, dans lequel je pénètre à 11h10 en 1257ème position.
74. Courmayeur, après une douche et un change complet (y compris chaussure), j’attaque le plat de lasagne (peu appétissant). Pascal puis Stéphane qui a géré sa douleur au genou dans la descente me rejoignent. Lorsque nous repartons, la barrière horaire n’est pas très loin (on quitte le centre vers 12h45 à ma montre). La pause a donc été de 1h35 pour moi, ce qui, aujourd’hui, me parait excessivement long.
75. Après un désagréable parcours dans Courmayeur (traversée de rond point, puis ascension d’une rue passante), nous atteignons le pied de la montée vers le refuge Bertone. En descendant vers Courmayeur j’avais pris la décision de remplacer mes chaussures. J’imaginais que, de varier les appuis dans la chaussure gauche, m’aiderait à gérer mes douleurs plantaires. Au sortir du centre des sports, je redoute d’avoir pris une mauvaise décision : j’ai encore plus mal qu’avant, et chaque pas gauche m’est pénible. En fait, dans la montée de Bertone, la douleur plantaire va s’atténuer progressivement, et je parviendrai –à peu près- à l’oublier.
76. Comme après les Chapieux, les sensations sont mauvaises, jambes lourdes, muscles froids et douloureux. Je prends un rythme assez lent, contenu de toute façon par la file indienne qu’autorise le sentier assez étroit et pentu sur lequel nous cheminons avec Helga la chamoniarde, qui fera le tour complet.
77. Dans la file indienne qui monte vers Bertone, un groupe d’italiens, dont Massimo qui grommelle sans discontinuer. Massimo semble à la dérive, et plus très motivé. Ses amis le relancent régulièrement, alors qu’il leur répond avec une mauvaise humeur évidente. Il avance néanmoins, et je serai surpris, 5h plus tard, de retrouver toute la bande, à peu près dans la même disposition d’esprit, la pluie en plus.
78. La montée est raide, mais pas très longue, et nous touchons le refuge Bertone à 14h20 (1160ème), tout trois ensemble. Le temps s’est couvert, mais à part quelques ondées, nous n’avons pas eu à subir la pluie.
79. Le refuge de Bertone est très agréable, notamment par la gentillesse des bénévoles qui y accueillent les coureurs, et nous prenons à nouveau le temps d’une pause prolongée. Le passage qui suit entre Bertone et Bonati ne me laisse plus aucun souvenir. Je me rappelle quand même avoir titubé sur le chemin, et repéré que l’horaire, vers 15-16h, correspondait à la baisse de vigilance circadienne, prévisible. J’ai diablement sommeil, mon humeur est sombre, Stéphane remarque que je ne rigole plus à ces vannes. Le refuge Bonati est atteint à 16h22, en 1173ème position. Pause brève. Puis départ.
80. Sur le chemin nous rejoignons Astrid, qui n’aime pas les casquettes. Comme Pascal et moi sommes précisément équipés de cet ignoble couvre-chef, nous essayons de le faire disparaître rapidement, quand elle nous précise que son aversion ne la concerne qu’elle et que chez autrui, elle tolère la casquette. Rassurés.
81. Astrid progresse lentement, avec un strap à mi-hauteur de jambe. Nous suspectons une tendinite du jambier antérieur, et lui souhaitons bon courage pour rejoindre Arnuva. Sa course devrait s’arrêter là. Bravo Astrid !
82. Tout en progressant avec lenteur (« ne crains pas d’être lent, crains seulement d’être à l’arrêt »), nous attendons avec impatience la descente sur Arnuva, qui semble ne jamais venir. Le chemin est en flanc de montagne, et domine d’assez haut le Val Ferret, que pourtant nous devrions finir par rejoindre. Le terrain est plus gras, et la pluie se met à tomber, d’abord discrète, puis plus intense. Lorsqu’enfin le chemin se raidit pour gagner le fond de la vallée, le sol est détrempé, et nous assurons nos appuis dans la boue. Les bâtons sont très utiles.
83. Arnuva est rejoint à 17h43 (1156ème). La marge avec les barrières horaires reste confortable, mais elle diminue régulièrement et ça commence à nous inquiéter. La politique à adopter commence à se dessiner de la façon suivante : partir d’un relais peu avant la barrière horaire, et gagner dans le trajet une marge suffisante qui permette de ménager un arrêt à l’étape suivante. En fait, du fait de l’altération rapide des conditions de circulation (pluie et boue), il ne sera pas possible, sur les trajets qui vont suivre, de constituer des réserves de temps à mettre à profit !
84. Stéphane, qui a souffert à nouveau du genou dans la descente, jette l’éponge. Parvenir à ce point là était pour lui inespéré, qui ne pensait pas prendre le départ encore trois jours avant le départ !! Au cours de la course, il a successivement pensé s’arrêter aux Contamines, aux Chappieux, et à Courmayeur. Il va encore plus loin. Nous le félicitons de sa belle ténacité puis repartons sous la pluie forte avec Pascal.
85. Curieusement, j’ai trouvé Stéphane, en dépit de son genou, le plus en forme de nous trois. Il n’a pas souffert du manque de sommeil, comme moi, ou de troubles digestifs, comme Pascal. Il avalait les montées avec une facilité évidente, et la lenteur de ses descentes n’était due qu’à la nécessité de ménager son genou. Le seul point où il m’a paru moins compétitif a été la longueur de ses arrêts. Revoir ça avec lui.
86. A Arnuva, je comptais m’allonger prendre un peu de sommeil. La tente étant occupée par le ravitaillement et les coureurs, je ne trouvais pas d’endroit protégé de la pluie et me résignais à me coucher à même le sol, pendant 5 minutes. Ce comportement a un peu alarmé les suiveurs, mais même aujourd’hui je ne le trouve pas incohérent. J’avais simplement envie de m’allonger et de fermer un peu les yeux. Pas de me laisser mourir par terre devant tout le monde.
87. Nous attaquons le Grand Col Ferret avec une certaine appréhension. La pente est rendue glissante par la pluie maintenant assez forte, et la déclivité rend parfois périlleuse la progression. Nous évoluons avec un groupe de 6 italiens, qui ont des formes très hétéroclites.
88. Le passage du col est glacial, et nous sommes pointés à 19h55 (1056ème), avec aucune intention de nous attarder. La descente qui suit sur La Peulaz aurait été très roulante par temps sec. Avec la boue qui fuit sous les appuis, elle est vraiment casse-gueule, et fatiguante.
89. Les alpages de La Peulaz sont atteints à 20h39 (1043ème). Pendant que nous prenons un bol de bouillon, nous entendons la pluie redoubler sur le toit. Voilà qui nous incite à prendre un peu de temps avant de repartir. Problème : j’ai très froid.
90. Je me lance dans des calculs. Nous avons le temps de gagner La Fouly dans les délais impartis, et même de repartir vers Champex. La portion La Fouly-Champex est très longue, et comporte une ascension, qui est modeste, mais arrive assez loin. On peut projeter facilement, qu’à ce rythme, il nous faudra encore 2h pour gagner la Fouly, et derrière, entre 3 et 4h pour toucher Champex. Soit 5 ou 6 heures encore de marche, pour une barrière à Champex qui est à 3h30. En quittant La Peulaz à 21h, c’est simple, on peut exclure la possibilité de faire une pause à Champex.
91. A ce stade, cette éventualité est inimaginable pour ma pomme. Depuis le milieu de l’après midi, je paye mon manque de sommeil des nuits précédents la course, et, bien sûr, la première nuit dans la montagne. Je ne conçois pas de continuer sans dormir au moins un cycle de 90 minutes, perspective que je me promettais pour Champex depuis déjà plusieurs heures.
92. Mon esprit déroule sa logique embrumée. Si je ne peux pas dormir à Champex sans me mettre hors délais, il n’est pas nécessaire de m’exposer encore à la pluie que j’entends redoubler sur le toit. Je peux rester encore emmitouflé dans la couverture en attendant que le panier à salade vienne me chercher.
93. Pascal est plus hésitant. La descente sous la pluie dans la nuit ne l’enthousiasme pas, mais moins encore la perspective de se retrouver seul. Je lui signale un Gallois qui s’apprête à continuer. Pascal hésite encore une fraction de seconde, puis nous allons ensemble tendre nos dossards au pointage.
94. La Peulaz, 97km, 21h10, j’ai suivi le conseil des Vincent(s) et je n’ai remis le dossard qu’une demi-heure après mon arrivée. La barrière horaire tombe à 21h30, nous voyons partir quelques courageux, qui s’engageront sur la route, quitte à parcourir une distance plus importante, pour éviter les glissades du sentier qui descend sur La Fouly.
95. De La Peulaz, nous sommes ramenés sur La Fouly, puis, de la Fouly sur Champex. A Champex, douche et change complet, avant de reprendre le car qui nous transporte à Chamonix, où nous arrivons vers 3h du matin. Un dortoir accueille notre impatient sommeil, enfin.
96. Je dors comme une souche, jusqu’à 10h. En me levant, je vais récupérer le sac que j’avais laissé à Courmayeur, et mon cadeau (un portefeuille estampillé UTMB). Je retrouve mes complices au gîte.
97. Pascal est déçu. Il s’en veut probablement de n’être pas reparti seul. Lorsqu’on vient de passer plus de 25h avec un coureur, et qu’il arrête, il doit être difficile de ne pas se sentir aspiré. On peut aussi incriminer une préparation, jugée insuffisante. Insuffisante, je ne suis pas certain. L’endurance nécessaire à un effort de ce type requiert sans doute plusieurs années d’entraînement. Pascal aurait-il pu boucler le tour ? J’en doute. Les personnes qui sont repartis de La Peulaz ce soir là ont gagné La Fouly, pour s’y arrêter. Peut-être certains ont-ils touché Champex. Mais pour faire le tour, comme Helga, il fallait être parti de là depuis déjà un bon moment.
98. Stéphane est encore très animé. Cela ne va pas durer. Dès que nous prenons la route du retour, il entre assez brutalement dans un état d’épuisement avancé. Il semble que toute l’énergie encore disponible soit mobilisée pour la seule respiration et autre fonction primaire indispensable, les autres paraissant transitoirement suspendues (langage, motricité, vision, sens de l’humour). Au grès de quelques vomissements, motivant des arrêts fréquents sur la bande d’arrêt d’urgence, et de quasi-évanouissements, nous parvenons tout de même à Aix les Bains. Lorsque je le confie à Flo, il semble un peu mieux. Flo lui trouve d’ailleurs une mine éclatante. Je crains que ce ne soit dans la tête.
99. A ma grande surprise, la récupération les jours suivantes ne pose pas de problème. Je suis très peu courbatu, et ne souffre pas d’autres douleurs que ma plante gauche, surtout le matin après le réveil, quand je pose le pied au sol. Ce qui n’a rien d’original, pour une myoaponevrosite.
100. A l’analyse tête reposée, la préparation a pu être insuffisante, mais elle a suivi les aléas des blessures, des contraintes professionnelles, etc…La stratégie de course ne m’a pas paru optimale, surtout du fait de la longueur des arrêts. Je viserai volontiers d’être 4 ou 5 heures plus tôt vers la Fouly. Ceci, en prenant le même départ, mais à partir du col du Bonhomme en allant un peu plus vite et en réduisant surtout le temps des arrêts. Enfin, la course a été à la hauteur de mon attente. « Tough », comme disent les anglais. Chapeau bas aux finishers. Pour moi, l’an prochain, et sans hésiter, je vais remettre le couvert....
UPDA, 1er septembre 2005
Un Pied Devant l’Autre
2 commentaires
Commentaire de joy posté le 05-10-2005 à 18:24:00
COOL POTO SA C DU CR BOUDIOU COMME DIRAIT L AUTRE
A+
Commentaire de chouette ! posté le 23-12-2005 à 14:13:00
la "chouette" te dit merci et bravo pour ton talent de narrateur, en espérant en août prochain susciter à nouveau quelques lignes de compte rendu ! Bon entrainement.
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