Récit de la course : Trail des Aiguilles Rouges 2008, par Duvi

L'auteur : Duvi

La course : Trail des Aiguilles Rouges

Date : 28/9/2008

Lieu : Les Houches (Haute-Savoie)

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Distance : 54km

Objectif : Terminer

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Trail des Aiguilles Rouges 2008


Le "Trail des Aiguilles Rouges", le voici, le voilà, c'est je jour J-1. J'y suis , j'y reste, en tout cas jusqu'au départ ! De ce trail, la 1ère fois que j'en avais entendu parlé (fin 2007), alors que je ne savais même ce que ce mots voulais dire, c'est dans le télécabine d'Argentières, où une brave personne, qui avais fait la 1ere édition l'année passée, faisais le topo à ses amis. J'ai eu largement le temps de l'écouter car ce p....n de télécabine est tombé en panne pendant une bonne heure (faut dire qu'à Argentières, on paie un max pour un minimum de prestation ... pognon, pognon et pognon sont les 3 doctrines de la station). De plus, ma petite femme était coincée dans la cabine d'avant .... mais valais peut-être mieux qu'elle n'entende pas la conversation. Brif bref, je me dis simplement que ce gas est un peu givrés (y z'ont couru dans la neige ...), même si j'avais déjà gouté à la course à pied en montage (c'est plus long que le mot "trail", donc dorénavant je décide d’adopter ce mot) avec le semi-d'Aletsch (2x) et Sierre-Zinal (1x). La 2e fois que j'en ai entendu parlé, c'est par mon frère qui me dit qu'il aimerait bien faire un trail dans les Aiguilles Rouges..... oui oui c'est ça, ce sera sans moi ....

Le temps passe, le printemps et l'été arrive et je cours de plus en plus et je me tape coup sur coup 2 marathons de montagne (des "maratrail", je me rapproche du "trail"), celui du Val-de-Travers (CH) et celui de Chamonix. Trop bestial, celui de Cham c'est si bien passé que je décide d'accrocher. J'enchaîne avec Sierre-Zinal et le marathon de la Jungfrau (CH). Tellement bestial (j’insiste) que j'enchaîne immédiatement avec mon inscription .... pour le trail des "Aiguilles Rouges 2008" ..... heu ... fréro .... au fait je me suis inscrit ..... Bon ben ce sera sans lui car il n'est pas encore prêt !

Et me voilà un certain 27 septembre 2008 (la veille), en train d'écouter le briefing de la course, en présence de la 1ere fois de visu de Dawa Sherpa. ça commence mezzo, le débriefing est nul, aucune info utile, alors que pour moi c'est une première ... une telle course ! Ce qui suit n'ira pas mieux, car je me rends peu de temps après le briefing à la spaghetti party. Ooooohh, la queue, mmmh, y'a du monde ! Je fais la queue et connaissance avec l'organisateur de la course Nicolet-Revard. Un gaillard très sympa, visiblement habitué de ce genre de course. Brif, bref, après 30 à 40min d'attente nous arrivons gentiment à la caisse quand la brave demoiselle nous demande nos tickets ! Hein, quels tickets ? C'est précisé sur le site qu'on peut les prendre sur place. Oui, mais y'a plus assez de pâtes. Ahhhhh .... entre temps une personne me donne son ticket car son copain qui n'en a pas n'a pas pu rentrer non plus, du coup ils vont tous les 2 ailleurs. Mais la brave demoiselle, voyant que ce n'est pas mon ticket A MOI me le confisque et me dit d'aller voir ailleurs si j'y suis, pas sympa du tout la demoiselle !!!! On se fait refouler avec mon compagnon d'infortune, lui redescend sur le Fayet chez sa fille et moi je vais me trouver un resto à pâtes à Cham. Bof, l'ambiance n'y est pas, je mange au milieu des touristes du week-end. Bon je regagne ma chambre d'hôtel dans Cham.
3h du mat, le réveille sonne et moi avec. ça vas, pas trop mal, pas encore la pleine forme, mais une fois mon Gatosport englouti, ça ira mieux. Je descend sur la place de Cham où les bus de l'orga doivent nous prendre. Bon le lieu n'est pas exactement celui indiqué et il n'y a qu'un bus au lieu de deux ... l'orga continue, pas terrible et ça va pas s'améliorer par la suite.

Bon on arrive sur place, c'est l'essentielle, reste juste à deviner ou est le départ ... 5h, du mat, on est tous dans le peloton, au milieu des Houches, de nuit ..... et ..... 5-4-3-2-1 BOUM et c'est partit mon kiki !!!! Yeah, cette fois ça y'es, je ne peux plus revenir en arrière. Pourtant les 3600m de D+ annoncé mon fait réfléchir plus d'une fois (6x le Salève ... impossible).
Courir avec une frontale, nouvelle expérience. Mais tout se passe bien. On va pas trop vite et je me suis mis bien au milieu au départ de sorte à ne pas trop gêner, ni être gêné. Attention aux racines, c'est quand même délicat par moment. On traverse un bled, où il y a quelques personnes qui sont là pour encourager .... y sont insomniaques ou ils ont perdu un pari ! Merci quand même. Et là commence une jolie montée sur le refuge Moede-d'Anterne. Brrr, fait pas si chaud! On commence à atteindre 2000m d'altitude et le sol et bien gelé par endroit ... on frôle les zéros degré ... mais on assiste au levé du soleil sur le Mont-Blanc, tout simplement exceptionnel ! J'arrive gentiment au 1er ravito de Moede d'Anterne. Ouais, une table enfouie sous un couvert, donc difficile d'accès, c'est un peu la bousculade ... et pour remplir ma poche à eau ... une jerricane de camping avec le mini robinet .... bon, faut limiter la course à 10 coureurs ..... bon aller, ça ira beaucoup mieux par la suite et les coureurs seront mieux réparti.

Aller, je range la frontale et j’entame la descente à travers les champs dont une bonne section dans un mélange de boue et de bouses de vaches ... c'est bon pour les pieds. Je ne sais pas si c'est du à cela, mais une petite envie de ch... me vient. Je me retiens car on passe suffisamment souvent à côté des refuges ... mais je ne m'y arrêterais pas, sauf au dernier où on me dit qu'il n'y a pas d'eau .... zut encore raté.

Brrr, fais toujours froid. Je commence la montée sur le Brévent ... à l'ombre, hombre ! J'appréhendai le sentier au début car j'y étais passé quelques années plus tôt à ski et j'avais le souvenir que c'était un peu aérien sur des versants bien fuyant, mais il n'en est rien, tout va bien ... mais je me retrouve face à des échelles peu avant le col. Aie, j'aime pas ça, mais en fait ça passe assez facilement. Faut dire qu'avec le monde et l'ambiance, le passage fait moins d'effet. J'arrive au col, et du même coup au 2e ravito, il était temps car je commence gentiment à tomber en hypoglycémie. Hiiiiii enfin le soleil, on passe de l'hiver à l'été en l'espace de 2m. Je vois un coureur qui est soit en hypothermie soit atteint de parkinson aigue, mais vu qu'il porte une doudoune, je pense plutôt à la 1ere hypothèse. Je prends mon temps, strech et mange un peu et c'est parti pour dévaler sur le versant chamoniard. Hmm, ce soleil qui réchauffe, que c'est agréable .... on se croirait à la plage. Je descend tranquille, fait tous les lacets du chemin alors que la plupart de mes collègues de course coupent à travers. Je me fait allumer tout azimut, mais bon je sais déjà que je les retrouverais dans la prochaine la montée ... et la montée, la voici la voilà. Un peu rude, en plein cagnard (mais ça vas encore, je suis toujours en train de me réchauffer) sur une piste carrossable. L'arrivée du télécabine de Planpraz se dessine, pointage du dossard avec un lecteur magnétique comme au supermarché. Et oui, ils nous ont déjà proactivement étiqueté, comme ça si jamais un d'entre nous trépasse, il se retrouvera directement dans le rayon viande du SuperU locale !!!

Allez, une dernière montée jusqu'au lac Cornu, suivi d'une belle descente sur le lac Blanc avec un ou deux passages câblés. Endroit bucolique et hyper touristique ! Il y a un concentré de randonneurs assez impressionnant, décidemment tout le monde est redirigé, par les guides/office du tourisme/bouquin, au même lieu ... bon au moins ça préserve la montagne. La suite sera un slalom spécial entre les touristes et les cailloux, mais c'est sympa car on est encouragé. Encore un petit lac et c'est la dernière descente sur Chamonix .... selon le road book. Bon ben je réalise qu'un trait droit sur la carte du profile sensé représenter une descente continue, est en fait composé d'une multitude d'oscillations, surtout positive ... aie ça fait mal alors que j'entâmes mon 2e coup de pompe. Celui-là m'accompagnera presque jusqu'à la fin. La fin est assez limite car on empreinte une sentier plutôt exposé, pas trop large avec un Chamonix bien fuyant en bas de la vallée. Je pense que l’adrénaline inhibe mon vertige …. on est un peut pêté quand même. Allez encore quelques montées, descentes, montées, descentes, montées, descentes, montées, descentes, montées, descentes et l'aire d'arrivée se pointe au devant. Le speaker est là pour m'encourager sur les quelques derniers mètres ..... et c'est la soulagement, c'est fini, yes I DID IT !!!! (J'aurais jamais imaginé ça quand j'étais coincé dans le télécabine d'Argentières 1 année auparavant).
11h31 de course et un classement dans le 1er tiers de la course, de quoi être super content pour 1 première … même si je suis un peu cassé tout de même !!!

Une tartiflette géante mijote dans son caquelon, mais je préfère m'effondrer dans l'herbe, mon estomac n'étant pas encore dispo pour ce genre de ripaille. Bon, petit hic de l'arrivée, pas de WC (ça c'est chiant .....) et pas de massage. Ouais, je pense que c'est trail le moins bien organisé de tous (et j'en ai fait plusieurs après l'écriture de ce récit). Mais ça fait rien, je suis bien content et je viens de réaliser un rêve ...........

Cédric Delavy

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