Récit de la course : Grand Raid Manikou 2008, par tiblam

L'auteur : tiblam

La course : Grand Raid Manikou

Date : 19/12/2008

Lieu : Grand Rivière (Martinique)

Affichage : 1652 vues

Distance : 127km

Objectif : Pas d'objectif

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Mon grand raid Manikou, un raid vu par la fin du peloton (2008)

Hello,
me revoici en Martinique sur les traces de mes traces du manikou, donc j'ai revécu sur le papier ce que j'ai vécu. Alors accrochez vous, mon récit est aussi long que la course, je comprendrai que certains abandonnent ... il faut de l'entrainement ...
 
En tous cas, il y a une vidéo qui passe plus facilement, le montage de mon père : http://fr.video.yahoo.com/watch/4446081/11918594
 
 
 
Mardi 2 décembre 2008, bois de vincennes, 6h du matin, ma dernière séance de fractionné : 25 * 30' 30' ... Il ne fait pas particulièrement chaud, et j'avoue être un peu fatigué ... A la 7e reprise j'entends un "tchak" et je sens un truc qui s'est distendu dans mon mollet, et ensuite impossible de courir, voire de marcher. J'essaie de rentrer comme je peux chez moi, en boitillant un max. Je suis dégoûté et me dit que je ne pourrai peut être pas faire le manikou, je suis à plat !!! Mais Audrey,ma femme me soutient dans cette épreuve au lieu de me convaincre de ne pas faire cette "course de fous", donc j'apprécie vraiment. Je vais voir l'ostéo le lendemain qui me dit que je pourrai reprendre le lundi tranquille ... plus de peur que de mal
Je reprends donc le lundi 8/12, et sens qu'il me faut faire très attention, car il y a une nette différence entre mes 2 mollets; ça tire un peu, mais je peux courir, mercredi je fais 20kms, ça va, c'est cool ... Et Vendredi 12/12, courant le matin de nuit, je ne vois pas un monticule de terre dans lequel je bute, et quand j'essaie de me rattraper, je sens une décharge électrique et mon mollet me fait à nouveau très mal. Là, à une semaine du manikou, je commence à m'inquiéter un max. Je me suis entraîné, je ne pourrai pas faire cette course etc etc ... Enfin, le dimanche je pars pour madinina, et heureusement, mon père que je retrouve sur place est kiné, et mon futur beau frère aussi. Pendant une semaine, je fais une heure par jour de stimulation électrique avec un super appareil dernière technologie ( je vous encourage à aller voir Gregory PASTEL ), et tous les soirs, mon père me fait un massage ( lui aussi je vous encourage à aller le voir Emile BLAMEBLE , et certains en ont profité sur la manikou d'ailleurs :) ), et là, je dois dire que je comprends comment les footballeurs ou autres sportifs de haut niveau arrivent à récupérer super vite ... Enfin, tout ça était une longue intro pour vous raconter mon manikou.

Mon grand raid Manikou, un raid vu par la fin du peloton ...

Vendredi 19/12/2008, 3h du matin (et oui, toujours pas la course :)), mon réveille sonne, il me faut prendre une douche qui réveille, mon gatosport, du café ( je vais en avoir besoin ) et hop à 4h du matin, nous partons avec mon père du carbet pour grand rivière ... que c'est long, dire que je vais me tapper ça à pied, ça n'en finit pas ... Enfin, nous arrivons vers 5h, contrôle du matos obligatoire, encore un peu de café, je vois Philippe que j'avais vu au brieffing, et ça y est je suis sur la ligne de départ. A 6h, top c'est parti, ça commence
en descente, c'est cool, mais ça dure 500m, et on commence l'ascencion de la Pelée. Au début, on est plutôt serrés, et ce sont des escaliers, ça va, on monte tranquille et le terrain ne glisse pas. Ensuite, on arrive dans une espèce de plaine verte qui monte très doucement, une espèce de faux plat. Bon, je me permets de trotiner quand même ... Il fait plus humide, je fais gaffe de ne pas glisser, car j'ai quand même un peu peur pour mon mollet. Plus tard, ça devient de l'alpinisme, on a les cordes , c'est très raide, et presqu'arrivés au sommet, ça monte très pentu, et il fait froid, en m'arrêtant pour mettre mon coupe-vent je me fais dépasser par un gars avec une barbe blanche qui n'a pas l'air de parler français, et qui je trouve respire fort, et a l'air d'en chier ... Enfin, j'arrive au sommet, et malgré les beaux jours et les pitons découverts de ces derniers jours, ce n'est pas cette fois ci que je ferai une photo de la Martinique entière vu de son sommet ...La descente est raide, mais par rapport à ce qui arrive, ça va encore, même si ça ne m'a pas empêché de tomber, et de voir d'autres glisser ... J'arrive en bas en 3h15 je crois, je vois mon père c'est cool, il me dit que le premier est passé à 7h45, c'est hallucinant !!!
Enfin la descente vers Ste Cécile est plutôt pas mal, je peux courir, je rencontre une fille qui a fait la diagonale des fous et un rouquin ( dossard 75 ) ainsi que 2 que je ne vais pas arrêter de suivre tout le temps  ,  qui me rassurent sur la barrière horaire des 16h que je ne pense pas atteindre compte tenu de l'impossibilité d'avancer dans cette partie de l'île. En plus entre l'aileron de la pelée et ste cécile, les crampes sont déjà présentes, et on n'est pas encore au 25e ... Enfin, à Ste Cécile, mon père est à nouveau là, et il connait le staff médical, donc il peut avoir des crèmes pour me masser, et c'est encore pas mal appréciable ... On est d'ailleurs à l'endroit où il a passé son enfance, et quand je repars, il m'accompagne un peu, en me faisant le guide touristique, c'est vraiment une belle ballade le manikou ...
Je repars à l'assaut du morne jacob, de la trace des jésuites et du morne du lorrain. Un concurent,Gilles, me rattrape, je me mets de côté pour qu'il me double, il me dit non non, je vais à ton rythme ... Je n'aime pas spécialement cela, car je ne veux pas me sentir ralentir quelqu'un, et qu'il m'attente, et qu'ensuite quand je sois en forme devoir l'attendre. Je l'informe de ce fait, et nous nous balladons ensemble. Que c'est dur !!! Les crampes arrivent à intervalles d'une 1/2h, mais elles passent en s'étirant un peu, donc ça me rassure. Mais comme ça prend du temps !!! Nous n'arrêtons pas de monter pour redescendre,  et la vitesse ... 6km en 3h ... Les descentes sont en plus très dures, glissantes, mes batons téléscopiques se défont souvent, une partie reste plantée dans la terre molle. Enfin, je stresse de plus en plus sur la barrière horaire, car il ne reste plus beaucoup de temps et nous sommes loin du 35e km. Nous arrivons d'ailleurs à un ravito situé au 33e, et il nous reste 1h30 pour faire 2 kms ( d'après les barrières horaires ), donc nous sommes très just ... Mais là au ravito, Françoise ( de l'orga ) nous rassure, et nous dit que c'était ici la barière horaire, ça me redonne le moral !!! Nous avons encore théoriquement 17 kms -> 20h, mais finalement il n'y a que 12 kms, dont 7 qui n'avancent pas ... Il y a un gars qui nous rejoins Gilles et moi, je ne sais pas comment il s'appelle, mais il est sympa et souriant ( la suite m'apprendra qu'il s'appelle Georges) ... Enfin, ces 7 kms de morne de montée/descente glissante passés, on se retrouve sur de la route bétonnée. Là, je suis content, je peux recourir. J'essaie de motiver Gilles pour qu'il coure, mais il boite un peu, et me dit, qu'on se retrouve à la rivière blanche. Je lui propose mes batons, il me dit non, qu'il aura mal quoiqu'il arrive. Heureusement que je ne les lui ai pas passés, parce que c'est la dernière fois que j'ai vu Gilles, et ils m'auraient énormément manqué pour la fin ( 82 kms ) de l'aventure ... Sinon, la descente vers la rivière blanche se passe pas mal, je cours bien, je m'arrête pour prendre une fleur de balizier que je vais offrir à ma petite femme Audrey à l'étape ... J'arrive donc au domaine de la rivière blanche où je suis accueilli non pas par Audrey ( pas encore sur place ), mais par des jeunes medecins femmes, qui me font un check up, et me taquinnent sur le fait que c'est pour elle la fleur ... Donc c'est assez sympa :).
Au domaine, je pensais me doucher, mais la douche froide ... pas pour moi :) ... Je mange , c'est bon !!!! J'essaie de rattacher mon lacet qui a pété (des salomons, visiblement, c'est classique , mais à part faire un noeud entre les 2 bouts, je ne peux pas repasser dans le trou sur le côté ) ... Et mon père me masse pendant à peu près une heure, où j'essaie de dormir, car je sens que la nuit va être longue, j'aurais du mal à m'arrêter, car les barrières horaires ... je ne veux pas connaître le stress que j'ai eu toute la journée ...

Le Centre
Finalement, je repars à 19h45 de la rivière blanche poussé par Laurence ( vainqueur femme 2007 grand raid, et vainqueur open 2008 du raid jungle ) me disant : "allez allez, la barrière c'est 20h, il faut être parti avant 20h" et elle dit aux autres "c'est le dernier, après c'est bon" ... Bon, ben, là , j'ai le moral à 0.000000000001 , moi qui pensait qu'il fallait arriver à une barrière avant l'heure et pas en être parti, en plus je suis dernier ... Je me dis que je dormirais bien, et que finalement, j'ai fini le raid jungle, c'est déjà pas si mal ... Donc, je me mets le casque sur les oreilles; et j'écoute de la musique, comme pour la longue du marathon des sables, et je pars pour les gués suivi par mon père en voiture jusqu'à la route principale ... C'est assez sympa, ça éclaire la route, et il m'encourage en me disant, tu vas rattraper les 2 ( dossards ?? et ??) que je suis tout le temps ...  Mais ce n'est  pas mon but, je suis dans ma musique, et je me dis que je vais faire la nuit seul, ne pas dormir et que demain je rattraperai du monde.

C'est parti dans les champs de cannes ou de bananes, je ne sais pas bien, j'avance, et à un moment je double 2 personnes, je ne suis plus dernier , un peu de pêche retrouvée … J'avance, j'hésite à quelques carrefours, car la nuit, dans les champs, on ne voit pas bien le balisage. D'ailleurs un peu plus tard, je vois 2 personnes qui reviennent en arrière, c'est Georges et Bernhard. Ils me disent qu'il n'y a plus de balisage, heureusement qu'ils l'ont vu, car j'étais parti … Donc on revient en arrière, et on décide de continuer tranquilles ensemble. C'est tout de suite plus sympa, on parle, je refais un peu d'allemand, car Bernhard est autrichien ou allemand ( sa réponse n'était pas claire pour le bilingue que je suis…).

Arrivés au rond point sarrault, je croise Greg qui me dit que Gaétane ( ma sœur) va venir courir avec moi en haut de roches carrées, est ce qu'on y est dans 1h ?  Mais roches carrées et à 8kms de montée à 20%, donc je lui dit qu'il a le temps J  ET c'est au bout de ? heures , en tous cas, c'est vers minuit que Gaétane nous retrouve  en haut de roches carrées, on commence une descente raide pour les jambes vers le st esprit je pense et des champs jusqu'à l'habitation Clément qui prend du temps à arriver, c'est le 70e, on est tous fatigués, je comptais m'arrêter, mais on me conseille le contraire, par rapport au fait que je suis dans la course et que se faire la montagne du vauclin au soleil, c'est mieux la nuit …

Donc nous voilà repartis vers 3/4h du matin repartis à l'assaut du morne ?? très dur puis de la montagne du vauclin, c'est raid, on finit par un chemin de croix. C'est le lever du jour, c'est super beau, on voit les 2 côtés de l'île.La descente est une descente d'enfer, trop dur pour les jambes, mais bon, faut y aller … Nous arrivons enfin tous ensemble au stade du vauclin ver 8H30 où mon père nous attend en massant quelqu'un puis me masse, et j'essaie de dormir un peu. Mais j'ai un peu de mal, je veux partir pour essayer d'arriver en fin d'après midi à Ste Anne, ça a l'air jouable, on est au 86e, en gros il reste un marathon. Donc un marathon en 10h pour une partie qui est censée être plate, ça va … En tous cas, maintenant je suis largement dans les barrières horaires, donc ça va le moral !!!

 

Après environ 2h d'arrêt nous voilà repartis tous les 3.vers Macabou, Gaétane s'arrête là, après 8h de course, pas mal pour une reprise après accouchement …. On nous avait prévenus qu'il y avait un mur, mais en fait il y en avait des tonnes, ce que je pensais être du plat s'avère être que du « montée/descente », et ce jusqu'à la fin, il faut en être conscient , enfin, vaut mieux en être conscient à partir du Vauclin que dans le morne du lorrain au 35e,sinon le moral … Enfin, nous arrivons au 95e (ie Macabou) en environ 4 ou 5h, ça nous faisait une belle moyenne horaire : 2.5 km/h … A Macabou vers midi, une heure, je me dis que ça va être dur d'arriver pour 18h à la maison, mais bon, je ne vais pas m'arrêter là non plus. Au ravito, je me goinffre de sandwichs, j'ai faim et pas mal de salé. Quand je suis bien repu, un organisateur arrive avec un poulet coco qui m'a donné bien envie, mais je n'avais plus de place, j'étais dégoûté de ne pas avoir été prévenu avant…  Enfin, les 3 larrons repartent ves Ste Anne, mais là, je connais, je suis assez confiant … Nous voilà sur la magnifique plage de grand macabou, mais que c'est dur de marcher sur le sable, j'avais oublié le marathon des sables …  Et pour couronner le tout, il fait super beau, et le soleil tappe pile poil de face sur ma tête … J'ai envie de m'hydrater, mais je n'ai pas soif, je me force à boire, avec mon camelback jaspire de l'eau que je recrache sur ma casquette pour avoir le max d'hydratration, car c'est de ça dont j'ai envie : d'eau sur la gueule … Là, le camelback n'est pas top ; c'est mieux le systme de bidons du sac raidlight du mds.

Enfin, nous avancons, suivi des organisateurs qui débalisent … ça ce n'est pas toppissime pour le moral car ils vont vite, et on sent qu'ils nous pressent… mais ça force à avancer, et ils sont très sympas et nous encouragent.Au 100e km je n'ai même pas cette joie d'avoir réussi une distance extraordinaire à pied. Je ne me rends compte de rien, car j'ai très chaud, et suis comme un lendemain de nuit blanche : dans le coltard … Nous arrivons à Macré où ma petite femme Audrey m'attends avec 2 copines : Mimi et Claude. Mes compagnons de galère et moi sommes bien contents d'avoir un peu de présence féminine dans ce grand raid très raid. Mimi et Claude nous accompagnent environ 3 kms, et il n'y a que la courageuse Audrey qui continue avec nous jusqu'à Cap Chevalier. Cette partie, je l'ai déjà faite plusieurs fois, mais aujourd'hui, elle est vraiment plus longue. Une partie nous a paru interminable, le balisage indiquait que ça ne faisait que 6.5kms, et nous 3 étions sûrs d'avoir fait au moins 10 kms, j'ai jeté un œil sur ma montre GPS, et nous avions à peine fait 5 kms … C'est dur …

A Cap Chevalier, Audrey nous quitte, et la nuit nous rejoint : 2e nuit sous les tropiques à la belle étoile … Nous ne voyons pas bien le balisage, et des gens nous disent, « normalement il faudrait faire un détour par là, mais vu votre état, passez directement là ». Déjà, nous ne voulons absolument pas tricher, surtout pas après toute cette souffrance, en plus pour gagner 200m, et leur chemin a l'air plus que sombre et sans balisage, donc nous attendons nos « serre fils » qui vont débaliser derrière nous …

Nous voilà donc partis vers la baie des anglais, dans des chemins inconnus, qui eux aussi remontent et descendent … il ne fait pas chaud, on ne risque plus de se perdre, mais je commence à « pêcher des lambis », c'est trop dur, bizarre, j'ai vraiment envie de dormir, mais j'ai vraiment l'impression d'avancer comme un robot, un zombi, je pense ressentir la sensation que Stephen King décrit dans son livre « Marche ou crève » , c'est tout à fait ça !!!  Avant la traversée de la baie sur des pontons et des tours et détours que je ne comprends pas, je me sens perdu tout le temps ; nous nous arrêtons à un ravito tous les 3, et je trouve qu'on s'arrête trop longtemps, mais aussi pas assez, je me dis que si je ferme les yeux je vais dormir, donc j'essaie de gérer de fermer les yeux, mais de ne pas me laisser aller au sommeil, donc ce n'est pas évident, et finalement je ne me repose pas !

Enfin, nous arrivons à trabaud où un bon ravito avec un gros barbecue et un gros feu nous attendent, pareil, même technique pour fermer les yeux, pas reposante, je pense qu'on va repartir, je vois Bernhard s'allonger sur une bâche, bon, ben je décide de faire de même, en plein vent, mais j'ai mon coupe vent, et Bernhard devant moi … Finalement, sans m'en rendre compte, ni avoir prévenu quiconque de me réveiller, je m'endors, et c'est en sursaut qu'une heure plus tard je me réveille, mais il me faut un petit temps pour savoir ce qu'il se passe. D'ailleurs Christophe ( de l'organisation) me demande si tout va bien, et si je sais où je suis. En effet, au début, je me suis dit, c'est fini, j'ai fini le manikou, à non, on est à trabaud, zut quelle heure est il, j'ai perdu combien de temps ?  Et Christophe , ainsi que les autres organisateurs étaient cassés eux aussi n'en savaient rien. C'est Georges qui nous a rassurés en disant qu'on avait dormi 1h, ça va, et même ça va très bien, je me sens en forme, et quand on repart c'est cool, car le sable de trabaud est assez dur ; je connais la savane des pétrifications, je connais les salines, ainsi que caritan/salines, je sais que je n'ai plus beaucoup de dénivelé.  L'avenir nous dira que je m'étais trompé …

Enfin, trabaud et la savane des pétrifications se passent très bien. Georges et Bernhard sont un peu derrière moi, et arrivé à la table du diable, j'ai continué en solo. J'hésitais à courir, mais j'ai marché jusqu'au début des salines, et là, regain de force, il me reste normalement 7 kms, donc sur toutes les salines je cours. Je sens que je gagne du temps, qu'au lieu de mettre 4h pour ces derniers kms, je vais peut être mettre 1h  à ce rythme là …

Enfin, j'arrive assez vite au début de salines/caritan ; je connais encore, ça va, mais je ne peux pas courir, on ne voit pas bien, il y a du sable fin , donc j'avance doucement, j'arrive au dernier ravito qui me dit que l'arrivée est dans 3kms. Sachant que l'arrivée est au stade, et que la fin de la marche dans le sable est à caritan,et qu'entre les 2 il y a environ 1.5 km, je me dis que j'ai bientôt fini ma grosse galère … Mais je me trompais lourdement, je ne savais pas que Caritan/ Salines avait autant de dénivelé, des pointes que je ne connaissais pas, je pensais même que j'arriverais directement à la pointe marin, sans passer par caritan tellement c'était long ; au final au lieu de 3 kms,mon GPS m'a annoncé 5 kms, ce qui était normal car au total j'avais bien mes 127kms de prévus, mais … dans la têt e pour un parcours inconnu, c'est toujours dur à gérer …

Je sors enfin de la galère pour rejoindre la route où Audrey et mon père m'attendent, et me suivent en voiture, je leur demande combien de kms il me reste, et je suis un peu bougon quand mon père me dit 1km, car il en reste au moins 2 … Et oui, il faut être précis dans ce genre de phase finale de la course, chaque mètre est important, enfin je sais que beaucoup me comprenne …

J'arrive donc à Sainte Anne, je traverse le bourg animé, je passe devant le cimetière, aperçois le stade,mais ce n'est pas là l'arrivée, il faut se diriger vers la plage ; enfin, là, je ne m'enerve pas trop, car Audrey court avec moi, et me dit l'arrivée est au club med, donc je me conditionne sur le club med, car après de toutes façons, il n'y a plus de route … Et en fait, l'arrivée se faisait au camping, donc bien avant le club med … L'arrivée n'est pas celle de l'ironman, mais Audrey et mon père sont là et me tombent dans les bras, donc c'est super. Et sans eux je ne serai pas arrivé au bout. Je finis assez en forme, en tous cas, bien plus en forme que le 3e de la course.

Et nous rentrons à la maison, où il y avait le chanté noël que j'ai raté. Je vois que mon père appelle ma mère pour lui dire qu'on rentre, et essaie de lui dire un truc de façons à ce que je ne comprenne pas,mais il a laissé le haut parleur, et ma mère commence à dire : «  donc je leur dit de … » et mon père raccroche et il essaie de me babouler sur autre chose, donc je fais comme si je n'ai pas compris, je sens que quelque chose m'attend, mais je ne sais pas quoi …  Quand j'arrive, tout le monde est dans le jardin à m'applaudir, me faire une hola, enfin, là, je suis tout timide, je ne sais pas quoi dire, je suis fier de moi, j'ai traversé mon île,mais devant tout ce monde, je me sens tout petit, et me dirige rapidement vers la douche. Je discute, bois de l'eau Didier avec les plus courageux ( il est 2h du mat), et puis je ne vais pas tarder à aller me coucher, ça va faire 48h que je n'ai pas dormi,là c'est bon, je vais retrouver Audrey et rêver à mon prochain défi.

1 commentaire

Commentaire de LtBlueb posté le 15-09-2009 à 22:00:00

Bravo pour être aller au bout : la hola était amplement méritée !

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