Récit de la course : La Rubatée Verte 2009, par Lucien

L'auteur : Lucien

La course : La Rubatée Verte

Date : 9/8/2009

Lieu : Lajoux (Jura)

Affichage : 3383 vues

Distance : 9.5km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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LA RUBATEE VERTE

 

Lajoux (alt. 1170m) situé dans le Haut Jura, territoire verdoyant et montagneux de Franche-Comté, est un délicieux petit village ou l’on a placé une bonne centaine d’âme. Pour que ces personnes puissent y vivre, on leur a construit des maisons, des commerces. Une mairie pour les comptabiliser afin qu’aucun ne s’échappent. Un bistrot pour qu’ils s’y retrouvent au moment de l’apéro. Une école pour éduquer leurs progénitures, une pharmacie pour leur prodiguer les premiers soins aidés du docteur toujours sur le qui-vive. Oui, car chaque individu a son importance dans une communauté. Je passerai trop de temps à vous énumérer tous ce qui se passe dans un village du Haut-Jura tellement les choses sont bien faites pour que chacun se sente à son aise. En un mot, c’est un village verdoyant du Haut-Jura.

 

 LAJOUX

 Arrivé sur les lieux bien avant l’heure du départ,  je suis aux anges après avoir traversé une partie du parc national du Haut-Jura. Je ne connaissais pas beaucoup le coin de Saint Claude. La sortie de la ville, en prenant la direction de Septmoncel, est digne de faire partie de ce département si méconnu, j’ai été enthousiasmé par tant de hauteurs, de roches, de forêts. La route en lacet qui m’a conduit sur le plateau de Lajoux est à prendre avec prudence. Je noterai dans un coin cette région montagneuse pour de futures découvertes pédestres.

 

 

                                                                SUR LA ROUTE DE SEPTMONCEL

Comme je disais me voilà à Lajoux. Prise du dossard où je salue El Yazid et hop échauffement. J’oubliais de vous signaler que je me suis blessé au niveau du tibia, certainement un tendon. Hier j’avais un mal fou en marchant mais ce matin j’ai prit la résolution de venir de toute façon, car on m’attend (ça aide). Alors l’échauffement sur la route, impossible, beaucoup trop mal. Je me dirige donc dans les pâtures verdoyantes et mouillées de Lajoux. Ca va mieux mais dans les descentes le tendon me brule par moment alors il faut que j’adopte une autre façon de descendre. Je grimpe sur les hauteurs de Lajoux où j’ai pu admirer le Col de la Faucille. Il y a un petit vent frais qui ne fait pas de mal. Une chose est sûre, je prendrai le départ. En fractionnant en côte, je croise Raphaël, on est bien content de se voir. Un p’tit jeune qui commence à me grignoter quelques secondes à chaque compète, ça donne du piment à la course. Le tendon va encore mieux mais le mal est encore là, je pense que je serai anesthésié pendant l’effort comme c’est souvent le cas (mystère du corps humain que seuls les coureurs connaissent).

 

  SUR LES HAUTEURS

 

En m’approchant de la ligne de départ, je vois Angelo, « encore là le rital ». Bonne poignée de main, quelques mots, quelques histoires vite dites. "A tout à l’heure". Je me situe en milieu de peloton, les places sont déjà prises devant. Raphaël est aux avants postes. Je me retrouve au milieu des féminines, pas du tout désagréable. C’est même parfumé et mignon comme tout. C’est ma place, je ne vais pas partir trop vite pour rester un peu avec elles.

 

Le départ est donné dans la bonne humeur et l’ambiance est bonne enfant. Un départ sur l’herbe, c’est génial mais attention aux appuis. On vire à droite pour rejoindre une petite route de campagne qui tourne assez rapidement à gauche pour grimper d’un coup sec. Nous montons sur Trécombe. Bien raide la côte et sur bitume mais pas pour longtemps, les jambes n’avancent pas comme je le voudrais et je l’ai senti dès le départ. Pour l’instant le peloton reste compact, on double très peu, le soleil chauffe, il est 10 h passé, nous transpirons tous en soufflant comme des bœufs (seules les filles respirent). La petite route devient sentier gravillonné, c’est déjà mieux. Le public qui nous encourage c’est posté à cet endroit stratégique car au deuxième passage les rangs seront décimés, seuls les vaillants passeront. (J’aime foutre les boules aux lecteurs). A peine commencé que l’on en chie, dans ma tête se bouscule un tas de questions, le plus simple est de faire ce cross à la rigolade. Y aller tranquille, ne pas trop faire souffrir ce foutu tendon qui pour l’instant est en mode veille.

 

 LA FORET PROCHE

Puis une descente légère tapis de petits cailloux nous fait rentrer dans la forêt. Le rythme est cassé après cette côte assez dure peu après le départ. Il faut bien avancer. A l’ombre nous récupérons, l’air est frais à part un moment où les arbres étant plus rares le soleil nous réchauffe de ses rayons.  On court, on court, un spectateur perdu dans le bois nous encourage. Puis à gauche une autre difficulté, courte mais assez ardue, nous ralentie. Un peu de boue, ça grimpe dur (la Châtelaine : alt. 1210m). Tant que ça monte pas de problème pour le tendon, il aime et moi aussi. Nous sommes un petit groupe,  personne ne parle, je crois qu’il vaut mieux. Enfin on redescend et on remonte, ils sont chiant ces jurassiens. Après on s’étonne que les bucherons font encore 1.80m à 80 balais.

 

2ème kilomètre. Nous sommes toujours dans la forêt et on vallonne, la fraicheur nous redonne du tonus. Je passe deux féminines que j’encourage juste avant la sortie de la forêt au environ du 3ème kilo. Elles me répondent aimablement avec le sourire. Nous arrivons dans les champs où je passe le ravito sans rien prendre. On descend dans les champs (combes) pour grimper tout de suite. Le sol est tendre à souhait et le tendon ne me fait pas trop mal en descendant. Je vois Raphaël à une centaine de mètres devant moi. Les filles me suivent d’un jet de pierre. Les mignonnes se régalent dans le cadre enchanteur du Haut-Jura (Le Petit Pré). L’herbe est d’un vert éclatant sous le soleil et rajoute à la beauté du paysage (une envie folle de s’y rouler et de s’y endormir). Pour l’instant on court et on en chie. Nous grimpons de nouveau pour ne pas changer, je me rapproche de  Raphaël mais ne peut le rejoindre pour l’instant car ça redescend et je fais attention car je ne suis pas encore assez chaud et le tendon picote encore. Faux plat montant et on nous encourage. Montée raide, pirouette cacahouète. Descente dans les cailloux, attention, c’est de la roche, surtout ne pas glisser. Le tendon ne rigole plus du tout. Ca frappe dur. Encore un raidillon bien sympa pour bien casser (sur Lajoux).

 

 

4ème kilos, nous arrivons sur une petite portion de route, 100m environ puis nous reprenons à droite un petit sentier qui descend. Ca galope, le sol est tendre j’ai moins mal. Petite butte à droite où le concurrent  entre Raphaël et moi se vautre de tout son long. Là,  je prends le p’tit jeune avec moi, quelques mots sympas et me voilà reparti pour boucler le premier tour dans l’herbe toujours aussi verte et sous les applaudissements, nous entendons les cloches tinter, qui les remuent ? Des vaches ou des spectateurs?  Les 4.5 kilo en 22’58s, moins bien que l’année dernière (22’01s).

 

 

J’entends : «  Laurence, deuxième dame », elle est juste devant moi. Au passage de ce premier tronçon le speaker cite tous les noms au fur et à mesure du passage des coureurs. Un coureur du petit groupe que nous formions s’échappe, on le laisse partir, il à l’air d’être bien, son tee-shirt marathon laisse penser qu’il est très endurant. Sur la portion herbeuse je rejoins Laurence avant d’attaquer la côte raide qui s’ensuit, elle s’accroche sur mon passage, les spectateurs n’en ont que pour elle, on entend partout les gens crier « ALLEZ LOLO ». Elle est derrière moi, un concurrent s’interpose entre nous mais lâche petit à petit et Lolo continue son chemin toujours sous les cris de ses supporters nombreux et enthousiasmés par ce petit bout de femme. Arrivée au faux plat descendant qui remet les choses en ordre et permet la relance à ceux qui en ont gardé sous la semelle, Lolo se trouve légèrement décroché. Marathon Man est devant et a prit une cinquantaine de mètres.

 

 

                                            FERME DU HAUT-JURA

Nous entrons dans le bois où la fraicheur ravive nos forces. Nous reprenons notre rythme au fur et à mesure que le sentier tendre le permet à l’ombre du feuillus et des épicéas. On passe devant une ferme sous le soleil avant de revenir faire un tour dans la forêt par la gauche. Les cailloux nous gênent surtout moi car le tendon n’aime pas toutes ces contorsions. Je reviens subitement sur Marathon Man, il lâche du lest, il n’a pas l’air d’être entamé et pourtant il se retrouve derrière en un clin d’œil, ça vallonne et Marathon Man est là à quelques mètres attendant certainement un moment difficile pour se relancer et me doubler pour une dernière fois. J’en chie car ça grimpe dur par endroit. Super parcours qui fait bien travailler. Marathon Man se laisse encore distancer, un peu trop à mon avis, là je vois qu’il a du mal. Je prends la décision d’en rajouter une couche pour le distancer pour de bon, d’autant plus que la douleur s’est dissipée depuis peu mais je ne forcerai pas outre mesure car demain à froid ça risque d’être la galère au lever.

 

 UNE COMBE

6.5 Kilos, ne parlons pas de temps je ne regarde plus le chrono et je dis bonjour au gens qui nous applaudissent. Nous sommes toujours dans la forêt et ce n’est pas si facile d’éviter la blessure avec ces racines qui serpentent au milieu du sentier. On sort du bois et nous nous retrouvons de nouveau dans la combe un peu plus chaude que tout à l’heure. On nous applaudit encore et encore. Un papy jurassien me crie 59ème. On me double dans une côte sous un soleil généreux qui nous vide de notre eau. Tout se passe en montée-descente. Je suis seul, derrière une file de coureurs épars grimpe les bosses vertes des combes. Je vois Marathon Man mais déjà bien loin. Quelques cailloux sur le sentier pour nous prévenir que nous sommes toujours à Lajoux au cas où nous l’aurions oublié. Le coureur en bleu qui m’a doublé va maintenant au même rythme que moi, même si de temps en temps il prend de la distance. Dès que je le prends en chasse, il redémarre pour récupérer les quelques mètres concédés. Cette partie de « chat et la souris » ne profite qu’à lui. Impossible de le reprendre pour l’instant. Dans la partie rocailleuse, je ralentie, pour cause. Ca glisse et la jambe blessée répond comme elle peut. La petite partie goudronnée n’arrange rien et tee-shirt bleu reprends encore quelques mètres.

 

                                            COMBE ANTICLINALE

Personne derrière, je reviens sur l’homme en bleu qui accélère de nouveau dès le chemin à droite qui fonce sur l’arrivée, encore 500 bons mètres. On nous encourage. Je fonce tel le fou car derrière une ombre s’est faufilé mais pas le temps de me retourner totalement. L’homme en bleu a senti mon retour et ne se laisse pas faire. Derrière, ça se rapproche surement mais je tiens encore le rythme, si je me retourne je vais perdre quelques secondes précieuses car j’entends dans l’herbe le froissement des chaussures qui insistent. Je n’ai pu voir qu’un tee-shirt clair. Il doit rester 200m environ, j’attaque sur la dernière petite bosse, je garde mon écart avec le coureur derrière moi et revient sur tee-shirt bleu mais il est trop tard. Je passe la ligne, content d’avoir participé à cette Rubatée Verte sans trop avoir souffert de ma blessure. Je laisse mon dossard peu après, je me retourne quand même pour voir qui me filait le train avec autant de pêche par un retour fantastique sur les derniers 500m. Hé bien, je vous le donne dans le mille : Maîlys, une belle jeune fille au sourire rayonnant. Que de surprise lors de ce cross. Raphaël n’arrive pas trop loin de moi, il commence à mieux gérer ces courses.

 

 PARC NATUREL DU HAUT-JURA

Je rejoints la voiture pour me laver un peu avec de l’eau et mon gant de toilette car il n’y a pas de douche (disons plutôt que je me cache derrière un arbre dans la forêt proche pour me foutre à poil et bien me nettoyer). Tout est prévu, une bouteille d’un litre d’eau suffit pour se rafraichir et laver le principal de la sueur.

 

Au retour je vois Raphaël qui a apprécié cette course nature. On file avec son pote pour l’apéro offert par l’organisation. Les podiums peu après, bien pourvus en récompense. Un bon petit repas sous chapiteau qui nous cache du soleil chaud. On a bronzé lors de la course. J’aperçois Angelo, on se tape un fou rire de derrière les fagots.  Après une discussion d’un bon ¼ d’heure et ses histoires d’antan (Angelo a toujours de fabuleuses histoires), je dois malheureusement partir il est 13h40 et je dois être à Besançon au environ de 16h (retour tranquille). A noter que l’après-midi c’est la fête à Lajoux, plein de jeux sont proposés aux jeunes et aux plus âgés, notamment le loto bouse, a voir sur le site. Salut les kikous et à plus.

 

                                                            SURPRISE !!! UN ETANG

 

Résultat : les 9 kms en 46’21s

59ème sur 134 au scratch et 8ème  VH2 sur 22  

 

PS : lundi 10 août 2009, lever très dur, cheville et tibia douloureux. Je verrai par la suite mais pas question de rester inactif…                                       

 

           

           

 

                                                

4 commentaires

Commentaire de lulu posté le 12-08-2009 à 11:09:00

Un bien beau récit comme d'hab !!!
Bravo à toi et bonjour à ton tendon....
ça va mieux ????

Commentaire de maï74 posté le 13-08-2009 à 08:43:00

Salut Lucien, c'est moi qui te collait aux fesses à la fin !!!
Dommage que j'ai pas porté mon buff rouge et blanc, en tous cas belle course de ta part en étant blessé, et récit bien écrit !
Soigne bien le tendon...
A+
Maïlys

Commentaire de bluesboy posté le 13-08-2009 à 21:08:00

Salut Lucien
Encore un beau récit de ton tour de Franche comté des courses natures
Pour ton tendon est ce que tu n'en fais pas un peu trop (de courses)
La rubatée verte je ne connais pas encore ,je n'ai fais que la rubatée blanche en ski (au siécle dernier)
Soigne bien ton tendon et à bientot

Commentaire de ravachu posté le 20-08-2009 à 15:51:00

beau récit avec plein de belles images...
pour vu que j'ai encore la fritte comme toi quand je serai V2!
Bravo encore

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