L'auteur : Rascasse
La course : Chaberton Marathon
Date : 2/8/2009
Lieu : Montgenevre (Hautes-Alpes)
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Distance : 42.5km
Objectif : Pas d'objectif
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En 2008 j’avais repéré le Chaberton Marathon et cette course m’attirait, mais n’ayant aucun copain de club disposé à y aller j’y avais renoncé.
Cette année courant juillet sur le forum je vois un fil de discussion sur cette course et une recherche de co-voiturage de VB.
Ni une ni deux voilà l’occasion de ne pas faire le déplacement tout seul, réponse sur le fil, plus un copain de club qui se décide, l’année 2009 s’annonce meilleure. Demande supplémentaire de Badgone pour emmener MartineV avec nous, difficile de refuser, mais ces dames devrons réduire la taille des trousses à maquillage, je n’ai qu’une petite Punto et avec le matériel de camping ça va être serré ! Dommage pour Jean Michel qui se serait bien incrusté.
Arrivés samedi soir, après un bivouac à Montgenèvre un peu perturbé par des italiens bruyants installés à côté, le dimanche matin nous avons pris la navette pour nous rendre au départ à Cesana et j’ai fait connaissance avec Dominique Nugre, Maud Giraud et Corinne Favre, c’est bien de se déplacer avec Martine, elle connait tout le monde
Après un long briefing en italien et un assez court en français nous informant que des orages étaient prévus dans l’après midi le départ a été donné aux 270 coureurs du Trail des Forts.
Après 5 ou 6 km, des tonnerres et des éclairs ont commencé à animer le ciel avant que les gouttes commencent à nous arroser. La montée se poursuivant sous les averses, certains coureurs de l’avant de la course ont fait demi-tour (Marco Olmo, Karine Hairy entre autres).
Au ravitaillement à mi-montée les signaleurs informaient les coureurs que la course ne monterait pas au pic du Chaberton mais descendrait directement par le col qui est à 2700m.
L’altitude, la pluie et le froid commençaient à faire leur œuvre sur certains coureurs imprévoyants qui n’étaient pas équipés pour ces conditions météos.
Au sommet du col, le signaleur indiquait que la course était arrêtée à Clavière.
Etant encore en bonne condition malgré la longue montée, l’altitude, la pluie et le froid, j’ai attaqué la descente sur un rythme élevé, descente technique sur un sentier sinueux dans les roches et cailloux détrempés, un vrai régal, ça m’a permis de doubler pas mal de coureurs tétanisés soi par le froid, soi par la peur de la chute soit par les deux.
A mi-descente, à la fin de la partie technique, sur un replat et une petite remontée, je me suis fait doubler par Ben Johnson, je n’ai même pas eu le temps de voir son dossard, mais il s’agissait du premier de la course de 22 km parti sur le même parcours 1 heure après nous !
Ayant eu la confirmation sur la fin de la descente que la course s’arrêtait bien à Clavière, j’ai vraiment lâché complètement les freins pour finir.
Après la ligne, dans la confusion ambiante due à l’arrêt imprévu de la course, ne voyant pas Martine et Gérald qui étaient devant, j’ai supposé qu’ils avaient pris la navette pour retourner à Montgenèvre et je suis parti à la rencontre de VB en remontant la course à l’envers.
A un gros kilomètre, j’ai retrouvé Virginie, pétrifiée de froid, qui n’arrivait plus à descendre et je l’ai accompagné jusqu’à la ligne d’arrivée, elle n’était pas au courant que la course était arrêtée.
Nous avons pris la première navette afin de retourner à la voiture récupérer nos sacs et d’aller prendre une douche chaude (non, non esprits tordus…les filles à l’office du tourisme et les garçons à l’espace partenaire !).
Après une bonne douche « réchauffante », je retrouve Virginie sous le chapiteau, à table avec Corinne Favre, Maud Giraud (vainqueures de la course), mais pas de Gérald et Martine !
Question des filles « Tu as vu Martine et Gérald ? » réponse de Rascasse « Non » et là étonnement de tout le monde avec un début d’inquiétude, Martine ne répondant pas aux appels téléphoniques.
Au bout d’un moment je décide de retourner à Clavière voir si je pouvais avoir des informations.
Peu de coureurs sur l’arrivée, le classement étant affiché, un coup d’œil me permet de savoir qu’ils sont arrivés 5 minutes avant moi, ce qui est déjà un peu rassurant. Je remonte à Montgenèvre donner la nouvelle, mais là toujours la même question « Où sont-ils ? ».
Finalement on finit par les voir arriver, l’air fatigués et étonnés de nous voir douchés, et changés alors qu’ils pensaient que nous étions derrière.
Et là, la question qui tue : « Où est-ce qu’on pointe avec la puce ? Elle est où la ligne d’arrivée ? ».
En fait ils n’avaient pas eu l’information de l’arrêt de la course et dans la confusion, le parcours n’ayant pas été matériellement barré après l’arche de Clavière ils avaient continué la course.
Toute cette partie de la course étant sur l’Italie, les signaleurs donnaient les bribes d’informations qu’ils avaient, mais en italien…
Ils ont trouvé bizarre au bout d’un moment de ne plus voir de coureurs, commençant à avoir de la neige, à ne plus trouver le traçage, ils ont finit par repérer Montgenèvre pendant une éclaircie et sont redescendus directement sur le village.
Donnant ces informations aux organisateurs, la question était « Il y a-t-il d’autres coureurs qui sont passés à travers les mailles du filet ? ». Aux dernières nouvelles non, fort heureusement.
Tout est bien qui finit bien et les organisateurs confus ont fait monter Martine et Gérald sur le podium pour leur rendre hommage et leur offrir 2 énormes pastèques, à laquelle il s’en est rajoutée une troisième, Martine étant 1ère V1.
Et là, grande rigolade, la Punto étant déjà bien remplie par les sacs et le matériel de camping ? Il ne restait plus qu’à les mettre sous les pieds des passagers (ce qui n'en a pas altéré le goût).
Un week-end de course vraiment particulier à cause de la météo, mais bien sympathique qui m’a permis de côtoyer quelques coureurs parmi les meilleurs et de voir que ce sont des gens très abordables, avec le même état d’esprit que la masse des traileurs.
Avec ce que j’ai pu voir sur la course, le recul, les informations concernant la coureuse hospitalisée dans le coma et les informations retournées par Martine et Gérald, je ne peux que saluer la sage et courageuse décision des organisateurs (surtout du maire de Montgenèvre) d’arrêter la course afin d’éviter un nouveau drame.
Il ne me reste qu’une chose, c’est surveiller le Kivaoù de l’an prochain pour y retourner et profiter complètement de ce beau parcours et son cadre magnifique.
7 commentaires
Commentaire de millénium posté le 06-08-2009 à 20:16:00
très très beau récit !
Merci de m'avoir ramené ma bibiche , certes congelée mais en bonne santé !!
Au plaisir de te rencontrer.
Commentaire de sarajevo posté le 06-08-2009 à 21:11:00
ben dis donc ... faut que je note cette course ...
c'est le bordel ... il fait froid ... il y a des éclairs et pas de ligne d'arrivée ...
Ca au moins c'est de la course de montagne ...
Merci pour le récit et peut être en 2010 ...
a+
pierre
Commentaire de martinev posté le 06-08-2009 à 22:47:00
Magnifiquement racontée, il ne me reste plus qu'à m'y mettre.
Très heureuse d'avoir fait ta connaissance et encore merci pour le covoiturage. A bientôt sur un autre trail avec le soleil cette fois!!!
Commentaire de Xavhië posté le 07-08-2009 à 00:45:00
Va falloir apprendre l'italien pour la fin du mois, on ne sait jamais... En tous cas, bravo à tous pour votre courage à affronter de telles conditions!
Commentaire de marvin593 posté le 07-08-2009 à 07:52:00
j'espère vous y croiser l'année prochaine
Commentaire de VB posté le 07-08-2009 à 09:01:00
Merci Michel pour ce CR racontant ce fameux WE, çà été un très grand plaisir et j'espère à une autre course !!!!
Commentaire de Rascasse posté le 07-08-2009 à 18:32:00
La chose importante à retenir pour moi sur ce premier co-voiturage Kikouresque, c'est qu'à 4 personnes avec matériel pour le camping/bivouac et ma petite Punto, il faut que je sorte la remorque, surtout si j'emmène des "podiums potentiels"...
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