L'auteur : André 78
La course : Trail des Cerfs - 52 km
Date : 17/5/2009
Lieu : La Queue Lez Yvelines (Yvelines)
Affichage : 3297 vues
Distance : 52km
Objectif : Pas d'objectif
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4h45, réveil en sursaut en entendant mon réveil sonner. Je me lève sur la pointe des pieds et descends pour avaler mon indispensable tasse de café et mes tartines beurre salé, miel et confiture. C’est pour essentiel moi de démarrer la journée avec ça. Un coup d’oeil dehors…humide, j’espère que je ne vais pas retrouver les conditions des 30 km de l’ice trail du mois de janvier que j’avais surnommé « mud trail » tellement les conditions avaient été délirantes : de la boue de la boue et de la boue sur les 15 premiers km, l’enfer !
Je passe prendre Stéphane, mon coach / entraineur pour cette édition du trail des cerfs et que j’avais rencontré la première fois sur le 23 du SQY et qui court avec moi pour ce 50km. C’est cool.Direction La Queue les Yvelines, en général je passe par là pour aller à Thoiry ou pour aller à la serre aux papillons, mais aujourd’hui ce n’est pas le même programme !
Après avoir finalisé nos préparatifs, Stéphane retrouve une connaissance : « c’est un fou : il s’entraine à 15 km/h sur les berges de la Seine ! » Bon on verra ils ont tous les deux fait la Saintélyon, je me sens petits bras avec mes 2 deux trails de 23 et 30 km de puis octobre dernier !
Manque de temps pour aller saluer les kikous que j’aperçois avec leur beau stand – Bravo !
On se retrouve sur la piste pour le départ, 7h00 c’est parti pour les soi-disant 50 km et 1000 m de D+….que le 51ème et le 52ème seront longs !!!
J’y vais tranquille, je n’ai encore jamais couru cette distance en trail, mais je suis confiant par rapport au programme d’entrainement que Stéphane m’a fait et que j’ai suivi à lettre.
Dans une descente je referme le sac à dos ouvert d’un coureur : un ch’ti de St Quentin, quelques mots pour lui dire que je suis né à Valenciennes et pour lui souhaiter bonne course, et je continue.
Stéphane est parti devant, j’essaie de le repérer mais en vain, tant pis je déroule. La forêt est belle, le temps reste frais et clément, les petits raidillons s’enchainent suivis de grandes lignes droites, de belles montées et de belles descentes, des chênes splendides sans doute plus que centenaires, je profite des beaux paysages que nous offre cette course.
15ème, pas de ravito en vue, on continue…17ème : « attention au pont ça glisse », et oui… et je me prends une bonne gamelle sur la toute petite descente : tibia et mains égratignés, rien de grave, j’entends un autre coureur se prendre une chute, pas de bol ! Ravito, je prends quelques minutes pour me restaurer, ça fait du bien. Je suis dans les temps : je me suis fixé de finir en 6h / 6h30, malheureusement Stéphane n’est pas là, dommage.
En continuant, je retrouve toujours à peu prés les mêmes coureurs non loin de moi dont le dossard n°1, puis un anglais qui était avec l’ami de Stéphane dans le gymnase au départ.
25ème le chemin est très boueux, je contourne par la gauche, de grosses touffes d’herbes recouvrent de l’eau, j’essaie d’éviter de mouiller mes chaussures – mauvais souvenir du trail de janvier - j’enjambe un tronc d’arbre qui me barre le passage, je glisse, chute en avant et mon tibia droit heurte violemment le tronc, je me retrouve les 2 mains dans l’eau, le visage à 5 cm de l’eau. L’anglais qui me suit me demande si ça va. Je me relève et repart : même pas mal, même pas mal, je ne regarde pas mon tibia : pas envie d’abandonner au 25ème, c’est trop con ! Je cours, je cours, ça me lance un peu dans le pied et la cuisse, on verra plus tard, pourvu que ça tienne.
Les km s’enchainent et ça va, je retrouve le dossards n°1, petite discussion :
- « tu as déjà fait des trails de cette distance ? »
- « oui : UTMB, la Diagonale en octobre dernier, la Saintélyon en décembre et il y a un mois à cette heure-ci j’avais fini Paris (3h49) »
Tiens 3h49, c’est le temps que j’avais mis pour Paris en 2008.
Je n’en crois pas mes oreilles, comment enchainer autant, surtout qu’il a l’air de souffrir.
« Combien de temps pour la Diagonale ? »
« 54 h »
« Et tu dors combien de temps ? »
« 2 X 1h30, mais là je commence un peu à fatiguer »
J’ai l’impression d’avoir un extra-terrestre à coté de moi, comment peut on enchainer des courses pareilles les unes à la suite des autres, comment l’organisme peut il supporter cela, je n’en reviens pas.
Je continue en laissant ce coéquipier derrière moi, j’attends avec impatience le ravito du 40ème, en espérant qu’il ne soit pas au 42ème !
Mon tibia est ok, je pense que le fait qu’il soit bien chaud me fait passer la douleur.
J’avais une appréhension par rapport à l’auto ravitaillement, allais-je réussir à me maintenir avec une glycémie suffisante sans être écœuré par les gels sucrés, j’avais emmené un paquet de TUC et 3 mini cakes-maison fait par ma femme, mais finalement je n’ai pris que 3 TUC.
40ème : le ravito est là, en plus j’aperçois Stéphane, cool. Il me fait signe et m’attend pour repartir.
Coca, fromage, tuc, saucisson….ça fait du bien, je ne tarde pas trop pour repartir vite avec Stéphane. Sympa de pouvoir faire les 10 derniers ensemble. En fait, Stéphane dévale les descentes très vite et je le rejoins dans les montées qu’on fait en marchant.
- « c’est ma technique, me dit-il, montées en marchant bien et descentes à fond. »
Effectivement ça à l’air efficace quand on peut le faire après 5h de course !
On regarde nos chronos : si tout va bien au pire en 5h45 ce sera fait….oui mais…c’était sans compter les 2 km de plus.
La météo reste stable, frais quelques gouttes parfois, finalement des bonnes conditions.
Je double un Kikou avec un bandeau dans la main
- « là, je suis à fond » me dit il ! Ca a l’air difficile.
La dernière descente qui nous ramène sur la route à la Queue m’est très pénible : les cuisses me font bien souffrir et malgré la pente douce, je n’arrive pas à accélérer. Nous sortons de la forêt, Stéphane m’attend encore, re-sympa ! Coach jusqu’au bout !
Je comprends que les 50 se transforment en 52, ah les enfoirés !
Les derniers mètres, le retour dans l’enceinte du stade, le dernier tour de piste, Stéphane est parti devant moi, je trouve qu’il y a une sorte de sadisme de la part des organisateurs à nous faire faire encore un tour de stade, mais bon l’arrivée est là, ouf, mon premier 52 bouclé en 5h54 et finalement en pas si mauvais étant que ça, même si mes cuisses me font bien mal et que je crains la douleur à venir sur mon tibia.
Ravito, on retrouve la connaissance de Stéphane qui a bouclé en 5h07, chapeau !
Je n’arrive pas à m’étirer, bon on fera ça plus tard, direction les douches, Dieu que c’est bon !
Mon tibia ne va pas trop mal, mais je sens que ça a bien tapé, j’ai encore une bonne douleur au touché 6 jours après !
Je suis super content au final : c’est une très belle course très bien organisée, le balisage a été remarquable, et l’ambiance très bonne. Vivement le prochain trail. Cette course faisait partie normalement de mon entrainement pour le Tour de la Grande Casse le 23 août prochain, mais un mariage dans la famille me contraint de reporter ce gros projet à une autre fois – dommage.
Un grand merci à tous, promis la prochaine fois je prends le temps de passer au stand Kikous, pour faire plus connaissance !!!
2 commentaires
Commentaire de XBo posté le 24-05-2009 à 18:58:00
Salut André,
Le kikou "à fond" avec un buff autour de la main c'était moi. Tu à l'air content de ta sortie, c'est l'essentiel.
Comme la plupart de nous, tu t'es cassé la figure sur le pont du 17eme (malgré les avertissements de l'organisation !) et tu as trouvé "sadique" les 2 kms en +
Bonne récup et bonne prépa pour la grande casse...
A+
Xavier
Commentaire de Jay posté le 24-05-2009 à 22:22:00
tres sympa le CR et bravo pour le chrono .
on tourne sur des courses similaires , la SQYrace, l'icetrail , les Cerfs... donc à bientot.
Txo,Jérôme
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