L'auteur : Fred44
La course : Raid de l'Estuaire St-Nazaire Couëron
Date : 11/4/2009
Lieu : St Nazaire (Loire-Atlantique)
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Distance : 91km
Objectif : Pas d'objectif
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RAID DE L’ESTUAIRE - TRIGNAC à COUERON OFF ROAD - 91 km (D+ 1080m) - 11/12 AVRIL 2009
Voici le compte rendu de cette belle épopée :
1. L’avant course :
La dernière semaine, j'ai commencé à ressentir un peu de stress, mêlé à cette envie d'y être déjà - je me faisais la course dans ma tête et je m'imaginais seul dans les marais de Brière en pleine nuit ou sur le GR3, tout seul dans la forêt au milieu de nul part. Le samedi l'excitation est à son comble - je me demande si je suis bien préparé, si je pourrai aller au bout. Je commence à préparer mes sacs et à tout vérifier (mon sac de course + celui de Savenay à mi-course + mon sac d'après course et celui pour le départ). L'après midi, pas de sieste, trop énervé (l'adrénaline commence à monter). Départ à 17h30 et passage chez Jérôme. Nous partons, direction Couëron, le vélodrome. Arrivée vers 18h15, nous rencontrons quelques coureurs. Nous retrouvons des connaissances parmi les organisateurs et bénévoles, entre autre, Brigitte la femme de François qui doit nous emmener à Trignac, Bruno qui sera aux ravitaillements et Frank, le beau-frère de Gilles qui doit accompagner Jérôme à VVT pour ouvrir le parcours et contrôler le balisage. Arrivée à Trignac aux environs de 19h30, salut aux organisateurs (Gilles et François) et quelques coureurs déjà arrivés. Retrait du dossard (n°92) + contrôle du sac (matériel obligatoire). Installation dans un vestiaire pour se mettre en tenu en prenant son temps (le départ n’est que dans trois heures). Je contrôle à nouveau le sac, vérifie ce que je dois emporter, je me beurre de NOK et peaufine les derniers réglages. Ensuite, on avale une salade de pâtes et un gâteau de semoule et voila le vestiaire qui se rempli. Bonne ambiance et rigolade en attendant le briefing - voilà l'esprit de la course que je conçois et que l'on retrouve dans l'ultra. Rappel des troupes vers 22H15 pour le briefing qui à lieu dans le couloir, car le complexe est occupé par un tournoi de basket. Rappel des consignes de sécurité et de course par Gilles et François - entre autre, de l'eau jusqu'à mis-cuisses dans les marais, sinon le reste est à peu près sec. Puis environ 30 minutes d'attente jusqu'au départ - là on sent que tout le monde est tendu. H-5, on sort sur la ligne de départ (pas froid, je suis en corsaire + maillot près du corps manches longues + tee_shirt manches courtes et veste coupe-vent)
2. La course :
23h00 : DEPART, les chevaux sont lancés (il y a 39 concurrents). On fait le tour d'un étang pour repasser sur la ligne de départ et déjà les meilleurs sont devant. Pas de problème, je vais à mon rythme, je ne veux pas partir trop vite, la route est longue. Au bout d’environ 1 km, je me retrouve dans un groupe de huit dont la plupart étaient avec moi dans le vestiaire. On «roule» ensemble environ 3 à 4 km, jusqu'au début des marais. Au milieu d'une petite route nous voyons des commissaires nous faire signe d'aller à droite dans le premier marais (pour rappel, dans les marais, ce sont des petits bâtonnets fluorescents accrochés à des piquets bois qui doivent nous indiquer le chemin). Donc, tout le monde, devant comme derrière voit le premier bâtonnet et ensuite continu tout droit. Et la, c'est la pagaille, on ne voit plus de bâtonnet, c'est la panique, ceux de devant font demi-tour et c'est déjà le bordel, on a de l'eau jusqu'aux cuisses, mais elle n'est pas froide. Mais pas de panique, avec 2 ou 3 gars, nous faisons aussi demi-tour en décrivant un cercle, mais toujours pas de fluo. Nous revenons vers le premier bâtonnet et là nous voyons le suivant qui est placé le long du canal. En fait, il fallait regarder à droite au lieu d'aller tout droit, c'est ce que l'on appelle le troupeau de moutons. Donc à ce moment nous sommes 3 ou 4 puis je me retrouve rapidement tout seul. Il faut vraiment être concentré pour apercevoir les fluo. Chemin faisant, je traverse ce marais et aperçois la sortie car un commissaire nous l'indique en agitant une pile électrique. Je me retrouve sur du bitume, longe un canal pour passer sur un pont, puis longe l'autre coté (j'aperçois la frontale des autres coureurs me suivant). A la fin de la route, un chemin m’emmène vers le deuxième marais avec des passages de quatre étiers avec encore de l'eau aux cuisses. Il faut toujours être vigilant car les balises ne se voient pas très bien dans la nuit, mais on fini par s'habituer. A la sortie, je traverse le canal sur une passerelle haute et là un groupe de quatre devant moi me semble perdu. Il y a une rubalise sur un poteau, mais il y a deux options possibles. Après quelques tergiversations et s’être fait rattrapé par deux coureurs, nous prenons l'option de longer le canal par le chemin nous menant à une route. Bonne pioche, mais le groupe est trop rapide pour moi. Je les laisse partir devant, j’en profite pour faire mon deuxième arrêt et me fais rattraper par quatre coureurs dont le n°89 (Christophe Guillaume) qui était dans le vestiaire avec moi. Nous courons ensemble, puis longeons le Brivet sur un chemin très roulant. Au niveau de la troisième passerelle, nous voyons des flèches au sol nous indiquant de prendre à droite. Sans être totalement sûr de cette route, mes compagnons sont partis devant. Pas le temps de trop réfléchir, je décide de les suivre. Au bout du chemin, des bouts de rubalise sur la gauche, mais pas de fléchage. Nous poursuivons donc sur notre gauche, sur une route. Plus on avance, et moins on voit de marquage. En toute évidence, on s'est trompé car on aperçoit les autres concurrents en parallèle sur notre gauche. La cadence s’accélère (12 km/h) et il est trop tard pour faire demi-tour. On se dit que l'on va trouver un chemin et un pont pour nous ramener sur la bonne voie. Mais les trois premiers ont vraiment des doutes et veulent faire demi-tour. Je leur dis d'aller voir jusqu'au prochain carrefour à 200 mètres. Et là, à notre grande surprise, nous apercevons des commissaires de course, ainsi que les coureurs qui arrivent par le bon chemin. En fait, nous n'avons été ni avantagés, ni lésés, mais avons pris un chemin différent. Deuxième erreur en peu de temps, il faut se re-concentrer. Nous voilà donc sur la bonne route. Parmis le groupe, je ne sais pas combien ont suivi. On traverse un giratoire, pour prendre en face une petite route, et je m'aperçois que l'on est plus que 3 (dont le n°89). Mais au bout de 500m, je dois à nouveau m'arrêter et laisse filer mes compagnons.
Je ne les retrouverai qu'au premier ravitaillement à La Pommeraie au 24°km. Je me retrouve donc tout seul, et après un long bout de route, je me retrouve à nouveau dans les marais. Mais là, c'est magnifique, je cours le long d’un canal et la pleine lune se reflète dans celui-ci. Le passage des petits étiers s’effectue au sec à l'aide de petites passerelles métalliques. Le balisage est toujours effectué à l'aide de fluos qui nous indiquent l'endroit pour passer ces étiers. Ensuite, les marais se font de plus en plus discrets pour faire place à la route ou à des chemins très larges pour rejoindre le premier ravitaillement à La Pommeraie au 24° km. Là je retrouve encore les quatre concurrents et fais pointer mon carnet de route par les deux bénévoles (Bruno et Philippe) - Je suis pointé 19° à 1h43’ (2h43'de course).
Après remplissage de la poche à eau, restauration (solide et liquide) et quelques mots échangés, je repars au bout d'environs 10' avec le groupe. A partir de ce point, je connais bien la route car je l'ai balisée avec Jérôme les deux années précédentes (mais la nuit, c'est quand même différent). Au bout d'environ 2km et au terme d'une montée sur route en faux plats, deux coureurs décrochent. Nous nous retrouvons à trois (avec le 89), le long de la nationale. Peu après je décroche car mon allure est moins rapide. Mes deux compagnons prennent le large car je dois encore m'arrêter (pour ôter les graviers récoltés dans les marais dans une de mes chaussures et qui me gênent) Et me voici donc encore tout seul et je suis environ à 4h00 de course. J'enchaîne routes et chemins larges, c'est très roulant. Mais après une longue ligne droite le long d'une voie ferrée, voici la première belle côte sur bitume que je franchis en courant. Après un virage à droite, sur le plat, j'aperçois loin derrière la frontale du suivant encore le long de la voie de chemin de fer. Plus tard, au détour d'un chemin, je vois un commissaire qui n'est autre que Fredy (Rachafka) à la traversée d'une route dangereuse, qui me félicite et m'indique que les deux autres sont 2'30'' devant moi. Mais pas de panique, mon but n'est pas de faire la course avec eux. Toutefois je suis sur une bonne dynamique et depuis mon précédent arrêt, j'enchaîne 1h de course sans marcher, surtout qu'on commence à avoir du dénivelé. Puis, à la sotie d'un chemin, dans une grosse montée à gauche par un chemin large mais pentu, je vois devant moi et en haut de cette côte mes deux compagnons que je rattrape quelques minutes plus tard. Nous courons et marchons ensemble durant quelques kilomètres et dans une descente technique dans un bois, nous nous retrouvons plus qu'à deux (le 89 et moi). Mais pas pour très longtemps car il décroche aussi dans une autre descente en sous-bois. Je me retrouve donc tout seul. Tout va bien, le moral comme le physique sont au beau fixe. D'ailleurs je finis bien cette première partie de course car je cours jusqu'à Savenay. En traversant ce village, deux couples de fêtards m’encouragent et me demandent ce que je fais là. J'arrive à la salle de Savenay à 4h31' (5h31 de course), en 14° position. Sourires et accueil chaleureux par les bénévoles, au beau milieu de la nuit, puis récupération du sac avec des affaires de rechange et de la nourriture. Dix à quinze minutes plus tard arrivent mes deux poursuivants.
Après avoir pris une bonne soupe bien chaude et changer de chaussettes, je repars seul au bout de 25 minutes. Mais une douleur sur le pied droit provoquée par le laçage me gêne beaucoup. Après quelques réglages, la douleur est toujours persistante et je décide de faire demi-tour pour retourner à la salle et changer de chaussures (bien m’en a pris car il me reste tout de même 43 km à effectuer). Cela m’a coûté vingt minutes, mais je repars avec Christophe (89). Nous traversons Savenay par la route, direction Cordemais. Juste après la sortie du bourg, nous retrouvons le GR3 qui nous emmène en montant le long du lac de la Vallée Mabille. Là aussi c’est magnifique, c’est un moment magique. Mais par contre, et nous étions prévenus, c’est ici que le dénivelé est le plus important et ceci jusqu’à Saint-Etienne-de-Montluc. La fatigue commence à se faire sentir et les périodes de marche reviennent plus souvent. Nous sommes sur le GR3, sur des single-tracks et des sentiers pierreux et boueux. Les montées et les descentes fatiguent la mécanique et je commence à ressentir quelques douleurs. Dans une descente, Christophe décroche et je ne tarde pas à rejoindre le coureur de Roche-Vilaine que j’avais aperçu au dernier ravitaillement. Je le double car il marche dans un faux plat montant, et me retrouve encore seul (je le resterai jusqu’à l’arrivée). Le jour se lève, il fait beau et le temps est agréable pour courir. La vue est magnifique sur la vallée de la Loire. Chemin faisant, je rejoins Saint-Etienne, que je traverse péniblement – il me tarde d’arriver au ravito du 78°km. Mais il reste encore quelques kilomètres qui me paraissent très long. Enfin, le voici en vue, et je suis content d’y voir Gilles et Philippe. Toujours un très bon accueil. Je pointe à 8h55’ (9h55’ de course). Après avoir repris quelques forces, je reprends la route dix minutes plus tard – personne derrière. On me dit que ça descend jusqu’à Couëron. Il reste 13km – les plus durs. C’est vrai que le relief est plus plat avec quelques traversées à sec de marais avant l’arrivée. Enfin le panneau « Couëron », mais je ne suis pas tombé dedans car je sais qu’il reste encore environ 5km. Il faut se faire violence pour courir mais je sais que l’arrivée est proche, donc le moral est au beau fixe. Malheureusement mon MP3 est HS, et je dois me motiver pour courir le plus longtemps possible. Encore une dernière difficulté, le fameux bourbier bien gras, histoire de terminer bien sale.
Enfin l’arrivée, j’aperçois la salle de sports. J’accélère un peu car il me reste 400 mètres.
Et voilà, je l’ai fait – j’arrive à 10h41’, soit 11h41’ de course, en 13° position.
Tout le monde me félicite. Je suis très heureux, mais aussi fatigué et j’ai mal aux cuisses.
Allez, direction la douche et ensuite la bière et le repas bien mérité.
3. Bilan :
La course s'est très bien déroulée et je suis très content et très fier d'être allé au bout de cette aventure avec un résultat conforme à celui que j'attendais. Je m'étais fixé 12h00 et j'ai fait 11h40’, même si le but premier était de terminer. Vivement la prochaine édition.
Félicitation à l’ensemble des organisateurs et bénévoles qui ont donné tout un week-end pour que nous puissions courir dans les meilleurs conditions.
Frédéric Paquereau (dossard 92)
2 commentaires
Commentaire de BENIBENI posté le 10-05-2009 à 01:52:00
C'est une belle course que j'ai eu l'honneur de faire deux fois, l'accueil des organisateurs est exceptionnelle ! Mister Fouques est là en plus pour nous acceuillir. Cette epreuve est un de mes meilleur souvenir voir le meilleur de ma petite carrière de traileur.
Commentaire de La Tortue posté le 10-05-2009 à 12:17:00
mêmes remarques que celles de Benos.
je garde un excellent souvenir de cette course difficile et usante. et toute l'équipe du COC Raid (François, Gilles et les autres...) met tout en oeuvre pour le bien des traileurs.
bravo à toi, très jolie performance !
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