De la pluie comme jamais, un retour du froid et de la neige annoncée au dessus de 1000 mètres. Bref c'est pas encore cette année qu'on pourra de nouveau courir en tee-shirt...
Cette année un de mes frères court sur le 20 km. Ça me fait vachement plaisir de le voir se mettre au Trail... On essaie de se voir avant le départ du 40km auquel je participe mais on se rate de peu.
Cette année j'ai pu m'entraîner dans de très bonnes conditions, en me limitant à 4 entraînements par semaine, et en complétant avec un peu de vélo. Bref j'ai fait attention à privilégier la quantité... C'est vrai que par rapport à l'an dernier, suite à ma petite maladie, j'ai appris à y aller un peu moins bourrin...
Bref je prends le départ assez confiant, avec l'envie de bien profiter de la course. J'ai une stratégie un peu osée, voulant finir dans les 20 ou 30 premiers sur 400 inscrits je crois... La tribune de départ envoie une musique bien motivante et le départ est lancé. J'essaie de me placer dans le peloton de tête et j'arrive bien à suivre la cadence. Il y a tout de même devant un essaim de 6 ou 7 coureurs qui sont partis bien plus vite... Je me dis alors que ceux-là, je risque de ne pas les revoir de sitôt.
La montée vers Monségur se passe plutôt bien... J'en profite tout de même pour prendre une belle gamelle dans une ornière sur du plat : j'avais planté mon bâton dans une bonne couche de boue et c'est la lanière qui m'a disons... un peu déséquilibré... Bon c'est pas grave, je dis aux autres que la boue est excellente, ils me disent malgré tout qu'ils vont attendre un peu avant d'y goûter.
J'ai l'impression de bien gérer la montée sur Monségur, que je réalise un peu plus vite que les années précédentes (de quelques minutes...), mais cette année même si la neige est là, on peut encore monter à la Citadelle en sécurité... A la montée vers la château on croise les premiers qui redescendent déjà, on fait attention à leur laisser le passage... Ouais ça va vite...
Suite à Monségur je commence à enclencher le turbo dans la descente qui reste il faut le dire mon lieu de prédilection pour gagner quelques places... et puis j'ai déjà le cul tout marron alors plus rien de me retient.
Après Montferrier, la remontée se passe vraiment très bien, je suis même étonné de la trouver si courte. Returbo dans la descente jusqu'à la traversée de la rivière un peu accrobatique, mais bien dans l'esprit aventure... J'arrive à ne pas mettre les pieds à l'eau et on attaque la montée vers le château de Roquefixade.
Je m'étais fait un point d'honneur cette année à ne pas marcher sur la route qui vient juste après... Elle est assez longue, sinueuse, mais elle offre un beau panorama - sauf cette année car il y a une sorte de brume... Bref je réussi à garder une bonne foulée en montée, ça va me permettre de conserver ma place, voire de continuer à en gagner quelques unes en descente. Cette année il y a une variante, on passe par les crêtes au lieu de prendre le chemin touristique. Je suis un surpris car je n'avais pas retenu cela. Je reste alors bien vigilant à essayer de suivre les balises. Bien m'en a pris car après la crête et un pointage effectué par des bénévoles (bien valeureux !) on a basculé sur une sorte de col au milieu de brouillard... Je vois deux coureurs devant moi continuer à suivre les crêtes vers le château... Je doute je m'arrête carrément et je vois 100 mètres devant moi complètement sur ma droite la balise indiquant le bon chemin. J'appelle les deux gars devant moi et on se retrouve à trois à faire la route jusqu'au château (je crois qu'ils me doivent une fière chandelle). On bascule vers la descente, j'enclenche le turbo et je laisse mes camarades bien sympathiques derrière moi.
Arrivé à Roquefort j'ai encore le sourire et les jambes tout va bien. Au ravitaillement je vois que je suis très bien placé (entre 12 ou 15ème), c'est génial... Je prends le temps de bien remplir à nouveau ma poche à eau car je sais que sinon que je risque d'en manquer d'ici l'arrivée (1,5 litres ne suffisent pas). Je me fait un peu doubler sur le ravitaillement mais c'est pas grave, car je sais d'expérience que la partie la plus dure de la course est devant moi... En fait c'est bizarre mais j'ai l'impression que la course ne fait que commencer là.
On se retrouve sur une bonne partie de plat où je peux relancer la machine en allongeant la foulée. Je vois là l'apport du semi-marathon auquel j'ai participé à Paris, je prends de la vitesse en conservant un rythme cardiaque correct. Mais petit à petit je me sens moins bien. Je me fais doubler par deux coureurs qui me disent s'être perdu sur Roquefixade après avoir été 7 et 8 ème... Je commence à avoir un gros coup de barre et les jambes ne suivent plus, tout est en place mais je n'ai plus de jus. Je commence alors à boire beaucoup d'eau et ça commence petit à petit à aller mieux. Je crois que j'ai trop forcé la dose en boisson énergétique sur la première partie ; heureusement j'ai pu couper avec de l'eau sur le dernier ravitaillement. Les montées deviennent très dures, interminables. Je marche souvent et je m'appuie beaucoup sur mes bâtons. Une grosse lassitude m'envahit, comme l'envie d'aller dormir...La descente sur Raissac me fait du bien et me donne du courage pour affronter le mur de la dernière montée... et là c'est un vrai calvaire. Je dois faire une pause tous les 100 mètres, j'ai l'impression de me faire doubler sans arrêt. Je vois les deux premières féminines revenir sur moi, je me mets de côté et je les encourage. A leur tour elles me tapotent sur l'épaule en m'enguelant presque : "allez vas-y on y est presque". Ouais c'est vrai, on va peut-être essayer de rembrayer alors...
Après moultes efforts, me voici donc perché sur la dernière crête avant l'arrivée et là je me dis que c'est enfin fini. L'esprit devient un peu moins embrumé et je reprends plaisir à trotter au milieu des cailloux. Soudain pas loin de la descente vers l'arrivée, j'entends du bruit derrière moi, je me retourne et je vois un gars pratiquement au sprint revenir vers moi ! Et merde il va pas me piquer ma place celui-là ! pas maintenant ça me ferait trop chier ! je galope alors aussi vite que je peux et je suis même surpris de pouvoir encore y mettre autant d'énergie. Je passe la croix qui domine Lavelanet et j'aperçois juste devant la 2ème féminine sur laquelle je reviens. La dernière descente : pif paf paf poum, je tombe 4 ou 5 fois sur 15 mètres (je dois avoir battu un records là) et je finis en trottinant vers la ligne d'arrivée, mon dossard à la main car il s'est arraché plusieurs fois sur le parcours...
Mon frère est prêt de moi, il est content de sa course également, c'est super. Ma mère est venue avec ma fille également, elles sont gelées alors elles restent pas longtemps.
Avec mon frère on va aller se réchauffer à l'intérieur et se régaler d'un plat chaud.
En m'étirant je me dis déjà : tiens si l'an prochain je m'inscrivait au 70 km ? Je me traite alors de fada en me disant que j'aurai tout le temps de me poser la question quand déjà j'aurai récupéré...
Photos de mon frangin et de la photographe officielle...
Un grand merci à l'organisation et spécialement à tous les bénévoles qui ont eu à subir le froid et la pluie sans pouvoir courir pour se réchauffer !
Merci également à l'organisateur, Michel, pour avoir contribuer à faire de ce trail une très belle course !
1 commentaire
Commentaire de Yvan11 posté le 25-04-2009 à 10:23:00
Bravo pour ta course et pour le CR...
Rendez vous le 4 avril 2010 !
Yvan
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