Trail de Lauzière from CASANOVA Jean-Christophe on Vimeo.

Réveil matin six heures, -2°C, le printemps nouveau est encore frais.

6h45 : Je récupère Nat au passage, direction Le Brusquet, 10 km au nord de Digne les Bains, dans les Alpes de haute Provence.

8h00 : Retrait des tickets d’embarquement n°26 et 27 et choix de la tenue du jour. Le soleil est printanier mais la température au sol hivernale. Le short attendra encore un peu. Ce sera du long pour le haut et le bas. Mais horreur, je ne retrouve plus mon buff kikourou fétiche ! Celui offert à la Saintélyon fera l’affaire.

9h05 : Décollage de la place du village (altitude 800). Une courte descente sur bitume pour prendre son envol et étirer un maigre peloton de 80 passagers (42 sur le 24 km 1400 D+ et 38 sur le 11 km 500 D+) tans pis pour les autres, ils ne savent pas ce qu’ils ratent…

Puis nous attaquons brutalement la première difficulté de la journée, un versant ubac encore à l’ombre. Le sentier est recouvert d’une fine gelée blanche, les premiers appuis sont glissants.

Nous nous élevons rapidement entre les arbres, je me sens bien, Nat a du mal à suivre. Je profite d’un replat à mi-pente justement nommé « piste du milieu » pour effectuer une petite escale technique au pied d’un arbre. Nat en profite pour me rattraper. C’est en formation serrée que nous effectuons la seconde partie de l’ascension.

9h40 : Crête de l’Emporte (Alt1110, 4^ème km)

Nous basculons au soleil, un magnifique panorama de sommets enneigés s’offre à nous. Je décide de mettre les gaz dans la belle descente qui s’offre à nous, un très agréable sentier en sous bois. Mon ailier me laisse filer et c’est seul que je finirai le vol.

9h58 : Paysage 100% minéral lors d’un exceptionnel passage au fond d’une ravine en « terre noire » typique de la région. Je plane…

10h00 : Premier ravito (alt850, 7^ème km) Je ravitaille en vol avant d’attaquer le plat de résistance (crête de la Blache). Nous sommes à présent sur un versant orienté plein sud, la végétation se fait plus méditerranéenne, le soleil est bien présent, je commence à regretter mes choix vestimentaires…

10h35 : Crête de la Blache (Alt1220, 11^ème km). Point culminant du parcours, je pousse le manche à fond et me retrouve à l’ombre, sur une piste en partie enneigée (J’apprécie alors mes manches longues…). J’effectue cette longue descente totalement seul. Petit moment de solitude lorsque je pense m’être égaré. Ouf ! Rubalise en vue ! (J’en profite pour féliciter les baliseurs qui ont effectué un énorme travail.)

Je suis content d’arriver au second ravitaillement (alt760, 15^ème km) où m’attendaient deux souriantes bénévoles. J’en profite pour refaire les niveaux.

11h02 : Traversée de la Bléone, les premiers ont volé le pont ! Je suis pourtant sur le bon itinéraire, j’aperçois le balisage sur l’autre rive. Pas le choix, il va falloir se mouiller les pieds (les organisateurs nous avaient prévenu…)

Je peux vous certifier qu’une rivière de montagne, au début du printemps, en pleine fonte des neiges, c’est FROID !! Quelques dizaines de foulées sont ensuite nécessaires pour retrouver une sensibilité normale au niveau des pieds…

Nous longeons la rivière pendant quelques kilomètres avant de la traverser de nouveau, sur un pont !

11h22 : (Alt722, 18^ème km et point bas du circuit), la dernière difficulté se profile. Il s’agit de rejoindre la petite église de Notre Dame de Lauzière qui culmine à 950 mètres d’altitude avant de basculer vers l’arrivée.

11h48 : (Alt 950, 22^ème km) Le clocher est en vue ainsi que le village du Brusquet en contrebas. Et haut ! Miracle ! Deux concurrents attaquent la descente 200m devant ! Il s’agit des deux premiers coureurs que j’aperçois depuis le 9^ème kilomètre ! (Forcément, à 42 partants répartis sur 25 km, il faut aimer la solitude…) J’accélère pour tenter de les rejoindre.

11h52 : Un arbre au milieu du chemin. Il faut choisir, à droite ou à gauche ? Une seconde de réflexion de trop, un pied qui heurte une racine et c’est l’atterrissage en catastrophe. C’est à l’horizontale que j’évite l’arbre. Pas le temps de sortir le train, sur le ventre et les ailes en avant je touche le sol. Par bonheur (merci ND de Lauzière) il était souple et sablonneux à souhait… Je me relève sans dommage bien qu’un peu poussiéreux et repart de plus belle à la poursuite de mes deux compagnons.

Je finis par en rattraper un (à la lecture des résultats, je comprendrais plus tard qu’il s’agissait d’Helmut, un kikourou). Je rejoins ensuite le second qui était en fait la première…

Une dernière petite côte assassine alors que nous croyions être arrivés.

12h10 : Atterrissage final en douceur.

12h19 : Arrivée de Nathalie qui, comme à son habitude, en a profité pour ramasser du thym en chemin.

Repas sympathique, remise des prix pour Nathalie qui termine deuxième féminine. De mon côté, pour la première fois, je termine première féminine et 23^ème au général …

Mais surtout, 40 trailers ayant eu la chance de participer à une magnifique épreuve. Grand soleil, ciel d’azur, sommets enneigés, senteurs provençales, nous étions bien dans les Alpes de haute Provence. Et que dire du parcours qui était extraordinairement varié et agréable.

Je ne parle même pas des organisateurs et des bénévoles…

PS : Mon buff kikou a été retrouvé, il a fait le voyage dans la poche de mon survêt…

Version longue (environ 10 minutes)