Récit de la course : La 6000 D 2008, par nono's coach

L'auteur : nono's coach

La course : La 6000 D

Date : 27/7/2008

Lieu : La Plagne (Savoie)

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Distance : 55km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Sur les traces de corinne favre

 

Pour la cinquième année consécutive, je me lance dans la grande boucle de 55km.

L’année dernière, je m’étais fortement étonné de finir en 5h32, tout en gérant mon parcours, pour ne pas me blesser en vue de l’utmb 2007.

Cette année, je suis en forme, je vais plus vite sur courtes distances, j’espère donc beaucoup de cette édition, au minimum faire mieux chronométriquement, au maximum, rêve un peu fou, suivre Corinne Favre.

Le départ est donné, comme chaque année, sous un grand soleil, la journée va être chaude.

Je me place devant et je file avec les 30 premiers à bonne allure (environ 15km/h) sur le plat. Corinne est derrière.

Puis commence la longue ascension vers Aime 2000 (+1450m). J’ai décidé d’y aller sans forcer, en relançant seulement sur faux plat. De nombreux coureurs me doublent, puis Corinne avec son poisson pilote me dépasse facilement au bout de 35mn de course. Elle avance trop vite et je ne veux pas me griller. Tant pis pour l’objectif.

A l’approche d’Aime 2000, personne ne me double, je gère mon bidon d’eau (pas de camel cette année) et je prends une barre d’amande. Arrivé à Aime 2000 en 1h30, sans forcer, je pars vers le ravitaillement (1mn d’arrêt) puis je trottine vers le prochain objectif : la roche de Mio. C’est la partie la plus roulante, avec de longs faux plats, quelques côtes. Il est impératif pour bien figurer de courir le plus possible. Il y a encore beaucoup de coureurs et certains ont de l’énergie pour discuter « J’espère courir en 5h30 ». « Après le glacier, le plus dur est fait ».

Pauvre de lui. Le plus dur commence ! La roche de Mio est en vue, mais pas Corinne qui doit être loin devant.

Cette année, il est interdit de couper dans la pente menant au sommet, donc 2mn de perdu. Peut-être est-ce un mal pour un bien, car j’arrive en haut certes plus essoufflé, mais avec les jambes plus légères en 2h29. Sylvie et mes deux filles m’encouragent dans les derniers mètres de montée et dans le début de la descente vers le col de la Chiaupe. Cette descente est très roulante mais je ne force toujours pas. J’arrive au col en 2h40. Ravitaillement, 1mn d’arrêt, puis je repars en grignotant un abricot sec en direction de la difficulté principale : la montée au glacier. On ne voit plus le chemin d’il y a 2-3 ans. C’est maintenant un grand boulevard moche (piste de ski) jusque sous les télécabines puis le sentier reprend ses droits. La grimpette est toujours aussi ardue mais je double encore quelques concurrents. Au sommet, on m’annonce que je suis 26ème, je cours vers le ravito sans trop de fatigue. Sylvie et les filles sont là et prennent des photos. Il ne fait pas froid mais il y a plus de neige que l’an passé. L’hélicoptère décolle en soufflant de l’air glacial et me rappelle que nous sommes à 3000m.

Je m’enfuis sur les névés toujours plus haut vers le deuxième pointage (3h20) puis c’est le début d’une vertigineuse descente très technique vers le col de la Chiaupe, dans la neige et les rolling stones. Je cours d’un bon rythme et double 2-3 coureurs.

A partir du col, je connais très bien cette partie : le Dérochoir. Je me laisse aller, mais un point de côté (ou contracture aux abdos) me force à ralentir. Plus bas, j’aperçois deux coureurs , dont une avec un haut vert : c’est Corinne Favre. Incroyable ! Dans les montagnes russes qui mènent au chalet du Carolet, je me tors deux fois la cheville gauche et je crains de m’être fait trop mal pour continuer. Quelle galère ! Je me sentais hyper bien. Alors, au courage, j’avale un mg de paracétamol, un gel et je continue en boitillant. Je m’arrête boire pour oublier ma douleur au chalet, je repars mais Corinne vient de distancer son acolyte. Elle grimpe vraiment vite. Dans ma hâte, j’ai oublié de remplir ma gourde et demande à une supporter de me donner un peu d’eau dans ma gourde. Je vois nettement Corinne grimper vers le col de l’Arpette. Je fais des pointages intermédiaires ( +2mn, +2mn30, +3mn30,…). Elle me distance dans la montée. Je discute avec l’ « ex » de Corinne, un réunionnais, il me dit qu’elle ne descend pas trop rapidement. Espoir ! La chasse à la Corinne est ouverte.

Cette année, la descente après le col n’est pas directe vers Bellecôte, mais passera par Belle Plagne. C’est moins dur mais bien plus long ( au moins 5mn). Je reprend du temps à ma coureuse. On se fait acclamer à Belle Plagne, puis enfin je rejoins Corinne sur le ravito de Bellecôte en 4h35. Nous discutons en mangeant et je lui confie mon admiration. Nous repartons ensemble sur la route et parlons pendant 2-3mn. Je la rassure en lui répondant qu’aucune fille n’est proche d’elle. Enfin, et c’est le monde à l’envers,elle me propose de partir, car elle ne peut ( plutôt n’a pas la motivation) de suivre. Je lui fais promettre d’écrire un autographe sur mon dossard à l’arrivée.

Je suis encore suffisamment frais pour courir sur la plupart des côtes des Frasses. Puis je relance bien dans la descente vers les Tuiles. Ma cheville ne me fait pas trop souffrir, mais je veille à chaque pas, car le moindre faux mouvement entraînera en entorse compliquée et donc un abandon obligatoire.

Après les tuiles, tout schuss vers Macôt. Il y a 9 routes à croiser avant le village ( ça, c’est de la reconnaissance) et je n’ai pas mal aux jambes. Je double mon dernier concurrent et je file vers la base de loisirs. Je peux aller à fond, quel bonheur ! Le speaker m’annonce que je suis 18ème en 5h24mn45. Je franchis traditionnellent la ligne avec Julie et Mylène. Je suis super content de ma performance, d’autant plus que Corinne (5h31) me dira qu’elle a couru aussi bien que l’année dernière, où elle avait réalisé 5h15. Je pense donc que mon chrono doit être réviser d’au moins 10mn, ce qui correspond à moins de 5h15 sur la 6000D. Grosse perf, belle journée

 

2 commentaires

Commentaire de Nono limit posté le 21-03-2009 à 20:44:00

Dis, dis, je veux le voir le totographe de Corinne. C'est un collector !
Belle course et perf stratosphérique. Pour la perf martienne, il faudra voir à plus long terme !
A bientôt sur les sentiers du Plaisir.

Commentaire de gastéropode posté le 24-03-2009 à 22:07:00

Salut coach, c'est gastéropode!content d'avoir lu ton compte-rendu et d'avoir relu celui de l'UTMB. Quand on te lit, ça à l'air facile...mais ce doit être trompeur!Bises!

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