L'auteur : marcus 39
La course : La Transjurassienne 76
Date : 8/2/2009
Lieu : Lamoura (Jura)
Affichage : 1858 vues
Distance : 76km
Objectif : Terminer
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Se fixer des objectifs, c’est bien. Mais il faut écouter sagement les conseils des anciens, sénateurs (il en reste) et ambassadeurs (il y en a) :
Petit florilège :
-qui voit les ministres voit Mouthe !
-faut partir tranquille !
-attention au fartage !
- 9 ravitos, c’est pas de trop !
- il y a ce qu’on prévoit, et ce qu’on fait réellement !
- penser à prendre une frontale au cas où (entendu au départ !) !
- faut avoir fait minimum 500 km avant le départ !
- faut avoir fait au moins une fois 76km !
- faut avoir fait 1000 bornes !
- faut mettre du Pont(arlier) chaud dans le Gourde, c’est du bon sucre !
- gare à la Celestine !
Bon, novice dans le domaine, j’applique à la lettre…moins 500 km au coup de feu, 5kgs de perdu, une bonne nuit de sommeil, un ravito à la ceinture, arrivé à la bourre au départ, un fartage perso…et surtout un gros stress dans la ligne de départ, qui fait oublier tout le reste. Alors je me concentre sur le principal : ne pas casser de matos et partir tranquillement.
Coup de feu, je me rend compte illico que le rythme est vraiment très lent en fond de 4eme ligne. Sans dire que j’ai une glisse correcte. Ma séance de doublage commence. Je suis effaré de voir que le premier faux plat montant, certains sont dans le rouge…je leur souhaite bon courage avec la neige qui brasse.
La première heure se fait sans heurt, avec de gros ralentissements entre Lamoura et Prémanon. Au sommet d’une montée, un panneau indiquant qu’il reste 60km fait réfléchir…Grosse ambiance à Prémanon et passage tout droit au ravito ce qui me permet de passer 100/150 personnes. On commence à avoir un peu plus de place pour skier alors je m’applique pour m’économiser.
Enorme ambiance aux Rousses, en particulier à l’opticien qui se fait sous les hourras : ça donne des frissons. Mais il ne faut pas se laisser griser par ce boucan.
Du club du Mont Noir, je sais que je m’approche petit à petit de la terre promise, et que j’aurais de plus en plus d’encouragements perso…
La plaine du lac est longue, surtout avec un petit vent de face. Je me cache dans un groupe, je relaye un peu et quand ça ralentis, je me cache derrière des groupes qui doublent. On commence à reprendre des ambassadeurs. Les gens du 54 sont un peu gênants. Petit ravito au Brassus et retour sur France. Je sais ce qui m’attend, donc j’en garde sous la spatule.
Bouchon au pied du Risoux, on ravitaille, on papotte. Il y a tellement de monde qu’il faudra attendre d’être au milieu de la montée pour skier un peu prés correctement. Je suis le rythme pour ne pas laisser trop de jus. Je plains et encourage les gens qui sont arrêtés sur le bord de la piste, déjà occis.
Dès lors, je commence à ressentir un peu la fatigue (en particulier les cuisses dans cette neige) et qui plus est, ma gourde est presque et en tout cas gelée. Mon ravito perso est censé m’attendre à Bellefontaine avec une nouvelle ceinture porte gourde, (et une soupe aux tomates bien salvatrice). Je regarde de toute part. Personne. Tampis, on fera avec.
Je connais les secteurs restants. Je suis pressé d’arriver au ravito de Chapelle. Les Blondeaux m’accueillent fort sympathiquement. Je ne suis pas pressé d’en partir pour me retrouver dans l’interminable Combe des Cives. Je suis un groupe, je double, je me recache, je relaye…Et on arrive enfin à le Celestine : hyper brassé, bien raide et pas grand monde pour nous encourager. Certains commencent à ne plus savoir où ils habitent, tombant sans raison. Je suis dans le dur. Heureusement qu’un mec, tout seul depuis le matin, fait sonner ses cloches. Je ravitaille en redescendant sur Prés Poncet. Je récupère mais les cuisses restent douloureuses. A la Chenoz, (où je suis déjà tombé de multiples fois), je prend une grande respiration avant de me lancer, pas très serein. Glacée, ça double de tout les cotées, les jambes en coton…Au ravito de Chaux Neuve, je dit bonjour aux connaissances et déguste un morceau de chocolat. Je ne me souvenais pas que c’était si bon le chocolat. Du monde à Pays Nature. Un mec me double, il semble en bonne forme. Je décide de le suivre. On fait course comme jusqu’à Petite Chaux où il craque complet. Moi, je sais qu’il ne reste rien. Alors j’accélère : pas de un et à fond sur les bras. Je double une dizaine de personnes avant le plat de Mouthe. Quelle impression exaltante, du monde, le speaker, la ligne d’arrivé, où je double encore 5-6 mecs. C’EST FAIT !!!
Les jambes en tremblent. Beaucoup d’émotion pour un jurassien, que de finir sa première transju, et ce 2 ans après avoir (re)commencé le ski.
Un peu déconnecté, je ne regarde pas de suite mon temps. En fait 6h28, 1245éme, 7000kcal, FC moy 158 (eh oui, je n’ai pas forcé beaucoup)
Ma mère est à l’arrivée : j’ai donc un accueil VIP. Par contre, impossible de manger autre chose que du chocolat (pas de purée, pas de Jambon…). Donc depuis, je ne mange que ça.
Les collègues ont connu des fortunes diverses mais tous sont à l’arrivée, c’est le principal.
Très gros souvenir. Je pense y retourner l’année prochaine, avec l’expérience et une place en 2/3eme ligne, ça pourrait encore mieux se passer. Qui plus est, il parait que la cuvée 2009 restera comme difficile dans les mémoires. N’ayant connu que ça, en 2010, je trouverai ça facile…
Merci à Patrick (qui fini dans les 300).
2 commentaires
Commentaire de vial posté le 17-02-2009 à 18:43:00
bra vo pour a voir défendu les couleurs de ton pays
toujours une grosse émotion sur la ligne d'arrivée, même les fois suivant la première
michel
Commentaire de yves_cool_runner posté le 20-02-2009 à 18:07:00
Bravo : tu l'as faite, et celle là c'était une "vraie". Donc maintenant, tu pourras faire la part des choses parmi les conseils divers et variés... En tout cas, il y en a un qui est à suivre scrupuleusement : soigner son moral au "Pont" la veille ! Rendez-vous aux Glières ?
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