Récit de la course : Le Tchimbe Raid 2005, par guigui

L'auteur : guigui

La course : Le Tchimbe Raid

Date : 7/5/2005

Lieu : Fort de France (Martinique)

Affichage : 5404 vues

Distance : 55km

Matos : lampe frontale myo3
asics trail eagle III
camelbak lobo

Objectif : Terminer

4 commentaires

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Sa ka tchimbe ! (premier raid pour 3 freres sous le tropique du cancer)

Une course comme ça, ça se prépare. Alors je vais faire commencer mon récit en juin 2004. Je venais de courir mon premier marathon à Albi et j’étais encore surpris de ma fraîcheur à l’arrivée (faut dire que 4h04, c’est pas très vite …). Vu que depuis mon mariage je suis 50% martiniquais, j’ai entendu parler du Tchimbé Raid (prononce tienbe raide en créole, qui veut dire ‘tiens bien raide’ doit y avoir une connotation sexuelle mais je ne suis pas sur  ) et dès lors j’étais sûr que c’était une course pour moi. J’ai commencé à motiver les coureurs de ma connaissance et en particulier mes ptits frères mais z’avaient pas l’air très motivés… Octobre arrive et j’apprends l’existence de la Sainté-Lyon (j’ai grandi à 20 bornes de Saint-Etienne en je n’en avais jamais entendu parler …), ce qui m’a donné un bon objectif d’entraînement et a relancé le rêve Tchimbé. Là aussi j’avais mis les frérots sur le coup pour la faire en relais mais un heureux évènement (mon ti Louis) est arrivé le 29 novembre et j’ai oublié la course. Janvier 2005, départ aux USA et assez vite début de l’entraînement (trouvé sur athlète-endurance n1009) et inscription en ligne. J’ai du demander à ma belle sœur qui vit sur place pour avoir confirmation de mon inscription car étant sans réponse des organisateurs je m’inquiétais un peu. En mars, heureuse surprise mes ptits frères vont faire le voyage aussi. Ils ont envie de voir le bébé. Ma préparation se passe bien, je m’inscris sur quelques forums (le zoo ‘C’est moi la Pie’ , ultrafondus) et les bons conseils arrivent. Je lis et relis les CRs du Bourrin et de la Langouste… Malgré la neige, je m’entraîne. Je bouffe du dénivelée et des km (voir mon carnet sur kikourou). Question matos, j’investie : un camelbak lobo (2litres, une ceinture ventrale et des poches), une lampe frontale (Myo3), des chaussures neuves (asics eagle trail III, j’ai fait tout le plan d’entraînement avec) pour le reste mon short et T-shirt de marathon devrait suffire. Avril, j’arrive en Martinique (par le même avion que Marion Jones et Tim Montgomery) une semaine et demi avant le raid histoire de m’habituer à la chaleur. Les frérots n’arriveront que 3 jours avant la course et ça m’inquiète un peu. La semaine passe très vite entre visites dans ma belle-famille et entraînements (une sortie longue 1h30 a la montée le dimanche 1 mai me rassure sur ma capacité à tenir la chaleur). Notre bébé est la star de l’Ile ;) . J’apprends que le Tchimbé a failli ne pas avoir lieu … Mardi, le frérots débarquent, mercredi briefing, jeudi après la plage on fait le point après 25’ de jogging (seul entraînement local à mettre à l’actif de mes petits frères…). Le conseil régional a, pour des raisons obscures (pas de polémique, surtout pas…), supprimé sa subvention (40000 euros tout de même) à la course 2 semaines plus tôt. Les organisateurs ont du trouver de nouveaux sponsors et changer le parcours … On ne courra que 60km (qui finalement après vérification semble n’être que 55) au lieu de 65 et le D+ passe de 4500m à 4000m (3500m). Déjà, que nos objectifs étaient peut clair étant donnée que c’était notre premier raid à tous trois, fallait re-estimer et fixer de nouveaux temps de passage (ah.. les inconvénients du direct ..). Carte IGN en main, on a tracé le profil. La montée du piton Dumauze promettait (600m de D+ en 1.5 km …). Estimation faite, on table sur 13h de course avec 1h30 de pause cumulées. Vendredi repos et piscine chez le tonton. Samedi 7 mai, après une courte nuit, levé 4h-10. Rapide petit déjeuner (plus de pain d’épice, ni de yaourts, juste 2 granits et un bol de lait ) et à 5 heure on n’est au rendez-vous sous le tunnel de didier (). J’en profite pour noter que contrairement à ce que j’avais prévu, on n’a mange que peu de pattes pendant la semaine car il était difficile de refuser les festin cuisinés par la famille… La course peu commencer. Les temps que je donne sont approximatifs … J’ai perdu mes données avant de les avoir retranscrites en nettoyant la boue sur ma montre le lendemain de la course… On démarre par les 3 km de route que l’on a reconnu hier, à 9km/h on n’arrive sur le chemin à la fin de la route (Fontaine didier) dans la 2iem partie du peloton. Premier gué a traversé ou l’on s’applique à ne pas se mouiller les pieds contrairement à certains. Ensuite c’est à la queue leuleu dans le sentier qui monte un peu. On double pas mal de monde mais ça bouchonne un peu. Premier ravito à Absalon (5 min) après environ 5km. On commence l’ascension des pitons. D’abord le Dumauze, la fin est très très raide 600m de D+ en 1,5km… On atteint le sommet à 8h (2h de course) après une montée avec une vue superbe, des cordes pour aider sur la fin et des bénévoles sous une couvertures avec leur bouteille de rhum sous la main. Pas trop de boue, le temps est clément. On redescend, ça commence à être humide, les chaussures on du mal à sortir de la boue, ça glisse et on remonte sur le piton Lacroix. Apres la même galère (corde, boue) en moins long, on a le droit à de l’eau au sommet, ça tombe bien j’avais plus une goutte. Dans la descente je commence maîtriser la glisse dans les ornières, le vent souffle très fort, la suite est moins pentue mais ça casse les pattes. On touche finalement le second ravito à Morne Modeste au bout de 3h40 ou j’enlève les cailloux qui commençaient à s’accumuler dans les chaussettes. 15’ de pause. L’étape jusqu'à Fond St-Denis n’est pas trop dure, sauf la remontée finale sur route et au soleil. Un vétéran nous conseil de ne jamais courir en montée pendant un raid. On le suivra ce conseil. Romain commence à montrer des signes de fatigue. 3iem ravito ! Douche, massage pour mes 2 frères et plein d’énergie (isostar, barres chocolatées, …) l’ambiance est là, ya Franky Vincent dans les haut-parleurs. On repart après 30’, on a fait environ 16 km en 5h … Jusqu'à St-Cecile (ravitaillement n4) c’est pas très dur, ya plein de parties ou l’on court (descente et plats), on y arrive vers 12h mains dans la main avec une dame qui chante en créole (6h de course, km 22). Romain est un peu à la traîne, les bénévoles qui ont remarque que l’on courrait a 3 nous demande ou il est. « Pas loin, merci ». On fait tous le plein d’eau car il reste la dernière grosse difficulté et 3h mini sur le Morne Jacob sans ravitaillement. Je me fais masser (15’). Antoine ne mange pas assez dira-t-il plus tard. Peu après le redémarrage Romain vomit, il a du prendre un coup de chaud … Le calvaire commence pour lui, moi je suis étonnement en pleine forme. Comme à chaque fois, on redouble tous ceux qui font des ravitos plus courts. La montée est très longue. Ca monte et descend sans cesse. Heureusement, un coureur nous avait prévenue de nous méfier de ce morne pendant la descente du Lacroix. Un raideur averti en vaut 2 !. Au sommet, j’attends Antoine qui a essaye de suivre avec peine et Romain qui souffre beaucoup. On s’arrête 5’ pour qu’ils récupèrent. Il est 13h40 (7h40 de course, km 27). On fait la descente en courant avec Antoine et on attend Romain en bas (10’) assis à cote d’une vache (Romain nous dira ensuite qu’il a même pensé à chevaucher cette vache pour avancer, tant il était fatigué). J’ai plus d’eau et il reste presque 1h jusqu'à prochain ravito … Heureusement, 400m plus loin on trouve un ravito surprise avec uniquement de l’eau ,mais c’est tout ce qu’il me faut :D. Dans la remonté sur Morne Rouge, Romain semble à bout de force, il n’a plus rien dans l’estomac, le soleil tape, ça monte sur du goudron qui chauffe… Finalement, on atteint tous les 3 le domaine la vallée ou se trouve le ravitaillement numéro5 à 15h50 (9h50 de course, ~km 37), 10 minutes avant l’horaire de RDV qu’on avait donne à Annick (ma femme). On attend des habits propres pour finir la course et le T-shirt tchimbe que l’on doit porte à l’arrivée (pour les sponsors). On passe tous au massage, je mange tout ce que je peux (soupe chaude au bœuf, coca, cacahuètes, bananes) mais je me demande si je vais supporter les mélanges … Après 50 minutes d’arrêt la voiture suiveuse n’est toujours pas la (Ah les belles-mères …) et on décide de repartir avec nos habits sales (16h45). Romain semble aller mieux. On monte vers le refuge de l’aileron sur la montagne Pelée en marchant mais assez vite Romain recommence à traîner derrière. Moi, j’ai les cuisses qui frottent car mon short est boueux et pend trop bas. Ca saigne un peu… On atteint le dernier ravitaillement à 17h40 (11h40 de course) et on laisse 15’ de repos à Romain qui semble reprendre du poil de la bête. Encore 400m de montée (des escaliers pour touristes …), il est 18h05 si on fait la descente à 10km/h, on peut passer sous les 13h de course et même arriver avant la nuit (à 15km/h ;) ). Le temps de remonter mon short qui frotte beaucoup quand je cours et de le coincer avec le cordon, je me mets (en string …) à courir sur les chemins de la plantation Depaz à la poursuite de mes 2 frères qui sont partis pendant mon opération rhabillage. Je les rattrapes assez vite, ils m’ont attendu un peu quand même. On va doubler pas mal de monde dans la descente. La nuit tombe, faut faire gaffe aux chevilles. Romain a du mal à tenir le rythme. Antoine part devant tandis que je l’attends. A environ 2 km du stade de St Pierre (Arrivée), Romain me dit de ne plus l’attendre qu’il va finir seul. Je boucle ma frontale et je pars fond (11km/h …) à ce niveau j’ai 3’ de retard sur Antoine (on a vérifié à l’arrivée). Le Stade est de l’autre coté du champ mais le chemin qui contourne se sépare en deux … Droite ? gauche ?: Pas de balises en vue … Je pars a gauche mais après quelques centaines de mètre je doute … La solution ! tout droit vers le stade à travers champs. Arrivé au mur d’enceinte je vois une loupiote sur la droite du champ … Fallait prendre à droite ! Je longe le champ vers la loupiote et je trouve une bénévole qui me montre l’entrée dans le musée des Sciences de la Terre (tout neuf …) qu’il faut prendre. Après quelques hésitations, je trouve la bonne sortie (certains on sauté le grillage …) et j’entre sur le stade. Terminé ! 13h03 de course. Antoine est là depuis 5 minutes (j’ai donc perdu 2’ dans le champ… je ne suis pas passé sous les 13h ..). Mon bébé ( ) me félicite, ma femme nous filme. Reste le troisième larrons qui se fait attendre. 10’ passent … Pas possible qu’il aille si lentement pour faire 2km … Il a du se paumer. Quand je commence à repartir à sa rencontre, le voilà. Il a effectivement fait le tour par la gauche … mais il est allez beaucoup plus loin que moi avant de revenir … Un paquet de monde s’est paumé à 3 mètres du bol de sangria (de rhum dans notre cas) mais tous étaient très content d’en avoir fini ! On a mis 13h avec 2h30 de ravitos, pas très loin de notre estimation. Pour info, les premiers (Bidet le local et Tremouille le metro ) sont arrives main dans la main dans la grande tradition de l'effort extreme en 7h06 et la premier feminine (Sophie Dumortier) seulement 1h16 plus tard (10iem au scratch) Je note que je ne suis pas vraiment fatigué, 1 jours après je marche correctement. Que courir avec ses frères c’est super sympa. Trois détails à changer pour le prochain ultra. 1) des chaussettes plus hautes pour protéger les chevilles car on se les tape avec le talons quand la fatigue arrive et pour éviter les cailloux qui rentrent. 2) reconnaître le départ ET l’arrivée 3) prendre un short qui ne s’étire pas avec la boue 4)partir un peu plus vite pour éviter les embouteillages du départ. Avec tout ça, le prochain Tchimbe je passe sous les 11h. S’ils ne rallongent pas le parcours ! Guigui (la Pie kikour dans la boue)

4 commentaires

Commentaire de Zandoli posté le 19-05-2005 à 21:11:00

Oh Guigui? c'est ta femme Zandoli!
Alors comme ça, Tchimbé raid, ça a une connotation sexuelle? N'importe quoi! (Vous voyez comme il est coquin! ;)
Ca veut juste dire "Tiens bon" ou "Bon courage", rien de plus. En Martinique on dit: "Tchimbé raid, pa moli", ce qui signifie:
-tiens bon et ne te décourage pas
-continue, ne ralentis pas
Le nom idéal pour une course de ce genre!
Moi je m'attendais à le voir arriver les bras en croix sur une civière, eh ben il m'a surprise agréablement une fois de plus, après le Marathon d'Albi. Quel sera le prochain défi?! Les beaux-frères aussi ont été géniaux.
Mon commentaire à moi: dommage, pas assez de pub et de signalisation dans les communes, je n'ai même pas pu trouver le ravito à Morne-Rouge et je me suis fait "engueuler" pour ne pas avoir été là pour donner un nouveau short ou tshirt :(. Et puis à part l'arrivée au Stade de St Pierre, je n'ai pas pu tâter l'ambiance. Autre remarque: les Martiniquais, mettez-vous vite à la course à pied pour découvrir vos propres paysages et pour vous représenter vous-mêmes en nombre. Le Tchimbé mérite des couleurs plus locales et devrait ressembler à autre chose qu'un évènement fédérateur pour coureurs à la recherche d'exotisme. Cela dit, merci à tous les participants, c'est ça qui lui permet d'exister!

Commentaire de Zandoli posté le 19-05-2005 à 21:16:00

autre chose: corrige tes fautes d'orthographe, tu me fais honte!

Commentaire de Zandoli posté le 19-05-2005 à 21:17:00

attention, c'est pas moi sur la photo, c'est ma mère! ;)

Commentaire de cyparus posté le 13-06-2005 à 14:48:00

Il avait raison le bougre;"Tchimbé raid "suivi souvent de "pa moli "veut dire au sens propre:Tiens bon,bon courage mais au sens figuré cette expression a bien une connotation sexuelle et veut dire de garder son érection et de ne pas devenir mou.En général,quand un antillais prononce cette expression,il fait allusion au double sens.

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