L'auteur : yves_cool_runner
La course : La Foulée Blanche - 42 km
Date : 18/1/2009
Lieu : Autrans (Isère)
Affichage : 2383 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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1984 - 2009... 25 ans après !
Le 22 janvier 1984, je m'alignais au départ de ma première course populaire (on les appelait comme ça à cette lointaine époque) de ski de fond, la Foulée Blanche. Une véritable aventure qui rassemblait alors plus de 12000 participants sur l'ensemble des distances, un chiffre qui culmina à près de 18000 en 1987, au plus haut de la « vague » ski de fond en France ! Cette année là, pour mes débuts en ski de fond, j'avais enchaîné Foulée Blanche, Grande Traversée du Haut-Bugey, Marathon des Neiges, Transjurassienne et Marathon des Glières... Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne doutais de rien avec mes skis à écailles (je vous dirai quelques mots de ma 1ère Transju avec ces skis dans un prochain récit...).
18 janvier 2009, je suis au départ une fois de plus. Pas de nostalgie, mais une foule de souvenirs, d'anecdotes, accumulés au cours de ces dizaines de courses longues distances dont j'ai pris le départ, de toutes ces "classiques" dont les noms évocateurs sonnent comme autant de promesses sportives : Traversée du Massacre, Marathon des Neiges, Rubatée Blanche, Bornandine, Foulée Blanche, Savoyarde, Transjurassienne, Etoile des Saisies, Marathon des Glières, Grande Traversée du Haut-Bugey, Traversée du Vercors ou encore l'éphémère Bourguignonne...
Je suis arrivé tôt à Autrans, vers 8H00, pour vivre pleinement cette ambiance d'avant course si particulière, ces deux dernières heures avant le départ où l'on se rassure avec des gestes rituels de préparation, où l'on échange des impressions sur ce qui nous attend, où l'on teste une dernière fois la "glisse", avant de rejoindre le sas de départ 25' avant l'heure fatidique. Je discute tranquillement pendant ces 25' avec un gars du Forez... Plus de 30 Transju à tous les deux, 13 pour lui et 18 pour moi ! Nous évoquons les plus grandes, c'est à dire celles qui se sont déroulées dans les pires conditions !
10H01, le départ est donné. Petit stress habituel. Départ rapide, les premiers km ne présentent aucune difficulté, ni de goulets d'étranglement. Départ un peu chaud, comme d'habitude, avec quelques chutes, mais celui qui n'aime pas « frotter » n'a rien à faire dans ces courses ! Bon, pour ma part, je suis ici pour un test en vue de la Transju. L'objectif n'est pas de faire « péter » un chrono, mais de skier proprement, sans « envoyer » à fond, en soignant au maximum la « partition » technique.
Très vigilant, j'ai évité tous les pièges du départ : les collègues en vrac, les bulldozers qui foncent dans le tas... Enfin, la routine habituelle. La météo n'est pas fameuse en ce début de course : un mélange de pluie et de grésil, une température trop douce avec le vent du sud ; heureusement, ça s'arrangera un peu par la suite. Pas grand chose à raconter sur les 16 premiers km, vite passés.
J'attaque la montée de Gève dans un petit groupe, en 2ème position. Entre le 16ème et le 18ème km, la montée est soutenue, sans répit. Je prends rapidement le relais en tête du groupe. J'aime beaucoup monter devant et tirer, aider les autres, privilège de l'expérience quand le chrono n'est plus le seul objectif. Passés ces 2 km, ça monte encore, mais avec de belles portions de descente pour récupérer. Techniquement, on passe d'une montée au train, à un enchaînement permanent de pas pour favoriser la relance, et ça dure pendant 15 km avant la descente sur Autrans. Je savoure chaque instant, cette course est magique. Seul bémol, sur la neige plus froide et moins chargée d'eau du plateau, je perds de la glisse.
Dernières bosses avant la longue descente, je pose quelques « mines » pour le plaisir. J'ai du « jus ». Et je bascule enfin. Un petit groupe devant moi me lâche petit à petit, sur la glisse, et je fais toute la descente seul. Quel plaisir une fois de plus. Je débouche à découvert et les derniers km passent dans un souffle. Déjà fini, hélas ! Je marque un petit temps d'arrêt au sommet de la dernière bosse, pour admirer le « S » de l'arrivée. Je n'ai pas envie que ça se termine ! Un gars me double, il doit se demander pourquoi je rêvasse au ralenti au milieu de la piste... Dernières poussées, ligne d'arrivée. Un chrono modeste, 2:45:19, mais un immense moment de bonheur, la « partition » a été jouée sans fausse note, j'ai ressenti une grande facilité sur les skis...
Une pensée me traverse pour le jeune homme de 23 ans qui bouclait en 1984 sa première Foulée Blanche en plus de 4 heures. J'espère bien en reprendre pour 25 ans !
Voir récit Boucle du Haut-Bugey : Episode II de 1984 - 2009... 25 ans après !
Voir récit Transjurassienne : Episode III de 1984 - 2009... 25 ans après !
Voir récit Marathon des Glières : Episode IV de 1984 - 2009... 25 ans après !
4 commentaires
Commentaire de Davidou le minou posté le 19-01-2009 à 22:42:00
Quel récit !! un régal à lire, tu connais peut-être mon oncle dont la première participation doit approcher la tienne.
Et quelle course !! 2h45 gérés à la perfection, on sent effectivement l'expérience qui parle.
A bientôt sur une course j'espère ;-)
David.
Commentaire de lulu posté le 19-01-2009 à 23:23:00
Un très beau CR !!!
ET en plus, autant de courses....RESPECT !!!!! D'autant que j'ai vu que tu avais accroché la mythique GTHB à ton palmares !!! Formidable, pour un Hautevillois comme moi !!
Commentaire de sylvain73 posté le 20-01-2009 à 11:50:00
Wow j'espere bien que j'arriverai a faire des chronos comme les tiens dans 25 ans! Chapeau!!!
Commentaire de vial posté le 07-02-2009 à 14:41:00
Le circuit habituel de préparation de la transju pour les gones...
Par manque de partenaire tu n'as pu y ajouter l'envolée nordique
tous des bons souvenirs pour moi aussi,
bravo pour cette belle reprise à conclure sur la transju
michel
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