L'auteur : patcastelnau
La course : Vétathlon des 3C - Calvisson
Date : 7/12/2008
Lieu : Calvisson (Gard)
Affichage : 2127 vues
Distance : 30km
Objectif : Pas d'objectif
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Depuis l'avant-veille, j'avais décidé de venir à Calvisson assister en ce dimanche matin froid et ensoleillé à la dernière étape des 3 C, challenge de vétathlon dont l'un des leaders n'était autre qu'Alex Munoz, le compagnon de mon amie de travail, Pascale.
Son défi était énorme : terminer 1er au scratch général des 3 épreuves devant toutes les équipes en duo. Il avait une quarantaine de secondes de retard sur la paire Agrinier-Berto, vainqueurs de la 2ème étape à Saint-sériès. Un homme seul contre deux athlètes confirmés chacun dans leur discipline, cela s'annonçait plutôt difficile. Et c'est une meute de 320 équipes qui s'élança de la ligne de départ.
De mon côté, un peu dans l'imprévu, je fis la course avec un vététiste isolé, le jeune Thibaud Pajot de Vauvert. La course à pieds de 8 km se déroulait en 3 parties : assez roulante jusqu'au 2ème avec beaucoup de plats et de bitume, puis 4 km de bonnes côtes jusqu'au moulin surplombant le village, et enfin une grande descente et un sprint final. Un bon trail avec beaucoup de monotraces où il était souvent difficile de doubler. Deux coureurs blessés à la cheville me firent encore penser que ce n'était pas vraiment la peine de prendre de risques. J'étais très loin, mais j'avais pris du bon temps et un bon bol d'air. Et les sympatiques encouragements de Lucie et de Pascale sur le parcours m'allèrent droit au coeur. Je passai le relais (et un bon handicap !) à mon partenaire.
Il ne me restait plus qu'à attendre "THE"Champion : Alex Munoz. A un quart d'heure de la fin, le speaker Claude Razon l'annonçait deuxième. Mais c'est bien lui qui déboucha comme un fou dans le virage d'arrivée avec un peu plus d'une minute d'avance sur Agrinier-Berto : il venait de prendre cette minute en à peine 4 km. Il était livide. Et la crise d'hypo ne tarda pas à l'accabler. Grâce à deux bons Coups de fouet hyperglucidiques, il reprit des couleurs. Il boîtait encore un peu, souvenir douloureux datant d'un mois, mais qu'il avait facilement oublié durant son ébouriffante fin de course.
"Quand j'ai vu que je revenais, ça a explosé dans ma tête ! Oublié le cardio qui frisait les 185, je n'ai pensé qu'à la gagne et au scratch général". En entendant cela, moi le petit coureur du dimanche, je compris tout à coup la signification de toutes les heures passées à l'entraînement, et comment un corps peut s'habituer, se modeler à un type d'effort aux limites de l'humain.
Il y a aussi quelque chose de l'adaptation darwinienne qui fait qu'Alex Munoz, ici et aujourd'hui a été en capacité de réaliser seul contre tous un exploit presque unique dans ce type de challenge. La garrigue, c'est certainement son terrain de jeu préféré, toute la topographie des lieux est comme inscrite dans le moindre de ses muscles, dans chacun de ses os, et au plus profond de ses pupilles. Et il fallait bien tout ça et une volonté indestructible, pour réaliser une prouesse qui n'est sûrement pas prête d'être égalée, quand on connaît le niveau des coureurs à pieds et des Vététistes gardois et provençaux.
Chapeau, chapeau et re-chapeau ! Le sport professionnel ferait parfois bien de s'inspirer de pareils exemples où la beauté du geste sportif naît de la simple envie de se surpasser dans un acte héroïque, gratuit et fugace. Un trophée, un bouquet, et dans la tête une victoire qui en vaut beaucoup d'autres. Et surtout une victoire qui fait honneur à toutes les vertus du Sport !
1 commentaire
Commentaire de claude 34 posté le 08-12-2008 à 12:57:00
Ouf !!! C'est vrai que premier au scrach en étant individuel, c'est enorme. Bravo à lui, surtout quand on connait le niveau du trophée.
Et bravo à toi aussi bien sûr ;)
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