Il y a des courses qu’on prépare des mois avant, y a celle qui se joue la veille ou le jour même mais celle là elle a commencé seulement quelques jours avant par une course d’échauffement qui m’a bien fait monter le cœur : le sprint d’inscription. Parfois c’est tellement sûr que l’on va courir, c’est tellement programmé depuis longtemps que l’on oublie tout simplement d’envoyer le bulletin.

Bref appel du père un matin à 8h00, faut que tu te dépêches je crois que c’est presque complet. Coup de fil, sprint, mail, vrououm vroum. Et ouf une des dernières places. Une course qui commence comme celle là elle ne peut que se courir à fond. Surtout que j’ai un peu le gout amer de la course de la semaine dernière et l'envie d’être bien et d’oublier ça.

Et puis il y a les erreurs de débutant que l’on refera toujours. Pas de chaussure de trail. Ben oui j’ai couru jusque là qu’avec des « citadines » alors. On file au magasin et on se sent bien et le vendeur qui se veut rassurant quand on lui demande si l’on peut courir avec le lendemain. Si vous faite un petit footing et que vous ne sentez rien alors oui. 30 minutes le soir. Rien ! Alors je les mettrais demain.

Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzz…

Quel bonheur de courir à coté de chez soi et de se réveiller au dernier moment. Arrivé sur place ça devient presque la routine pourtant cela fait seulement 6 mois que je recours. Dossard, échauffement, on repère les têtes connues, on cherche ceux qu’on a vus dans les inscrits et qu’on ne connait pas. Le hasard voudra que je me retrouve à coté de Pepey et Durand et la course voudra que l’on soit ensemble presque jusqu’au bout.

Une course c’est des impressions : le départ et se retrouver dans les premiers, la première bosse et les  bonnes sensations, les cuisses qui chauffent, la première grosse accélération, la lucidité de garder son rythme, de ne pas s’emballer. La course c’est cette belle rampe au train avalée comme du petit lait, cette descente en foulée planante, ces relances où les jambes suivent comme à l’entrainement, ces glissades à peine contrôlée. On pourrait mettre des dommages sur ces satanées chaussures qui me bousillent les pieds, on pourrait mettre des si sur ces ravitos passés un peu vite et ces crampes qui font douter les appuis mais on ne peut pas griller les étapes et j’ai deux grands noms devant moi et tellement de bonheur d’avoir retrouvé des sensations sur ces petites distances ou je m’amuse comme un enfant.

Alors même si j’ai les plus grosses ampoules de ma vie et que quand je dis 9^ème aujourd’hui tout le monde était déçu, je suis si heureux d’avoir fait une belle course.

 C.