Récit de la course : Marathon de Lyon 2005, par boblastar
CR marathon Lyon 2005
Allez, à mon tour de me lancer pour un CR de ce premier marathon, j’ai nommé Lyon.
Après la reprise de la CAP à l’automne 2003 et le semi d’Annecy en avril 2004 (1h43), ma préparation pour ce premier marathon a débuté en octobre dernier, après quelques entraînements estivaux (bon pas beaucoup…), quelques courses locales (dont l’Ancilevienne en 3h13) et pas mal de sorties à vélo (et en Savoie qui dit vélo dit cols !).
A partir d’octobre 2 à 3 sorties par semaine, quelques corridas (Drumettaz, ronde des Vendanges), mon premier cross à Annecy-le-Vieux avec des conditions…de cross, la Saintélyon en relais 3 coureurs (les 2 relais du milieu pour moi soit 30 km, où j’ai fini dans un état correct).
A partir de début janvier je suis passé à 4 fois par semaine dont une sortie longue puis un plan JI sur 8 semaines (plan 3h30 mais humblement je vise moins de 4h).
Bilan de la prépa : 9 sorties supérieures à 1h45 dont 6 de plus de 2h (sortie maxi : 2h20 à J-21), de la VMA, du seuil, pour un kilométrage total estimé à un peu plus de 1 000 km entre octobre et avril. Plus quelques longues randos en raquettes et quelques sorties de skating pendant l’hiver.
A J-15 dernière sortie longue (2h), la dernière semaine 4 sorties dont une séance au seuil, les 3 autres plus cool et la dernière semaine repos complet hormis une petite marche tranquille le mardi.
La dernière semaine j’ai suivi un menu « spécial marathon » récupéré sur le net, un grand merci au passage à ma femme pour sa patience et ses bons petits plats.
Départ samedi pour Lyon avec mon fidèle compagnon d’entraînement avec qui j’avais préparé ce premier marathon (quelle expédition ! 1 heure de route…), retrait des dossards au Palais des Sports avec des cadeaux à gogo (vin, tee-shirt, saucisson), organisation bien rodée.
Pas eu la motivation pour regarder les stands à cause de…la pluie (c’était prémonitoire…).
Une après-midi relax à l’hôtel, allongés à regarder le tennis à la télé, puis direction la pizzeria face à l’hôtel pour manger des tagliatelles (2 assiettes). Le serveur a vu débarquer des hordes de coureurs voulant des pâtes sans beurre, sans sauce, sans viande….il était heureux ! (mais sympa car il n’a pas fait payer l’assiette de rab, un bon point pour lui donc un bon pourboire !)
Dimanche lever 5h45, un coup d’œil dehors…des trombes d’eau ;-(
2 pilules d’ultralevure pour éviter les problèmes intestinaux et…ce sera diablement efficace !
Petit dej à l’hôtel où se trouvaient déjà une quinzaine de coureurs, discussion avec le voisin de table sur la tenue à adopter. Finalement on décide de partir en « barbares » avec cuissard court + débardeur. Pour le départ vieux pull + sac poubelle + gants.
Vers 8h15 on rejoint le Palais des Sports, quelques minutes d’échauffement et on croise le fan-club (ma femme et ses parents) qui arrive, déjà frigorifié (et fatigué car levé également à 6h du mat, les courageux).
9h tapantes le départ est donné, on passe la ligne moins d ‘une minute plus tard, ça y est, des mois de préparation et c’est l’instant T.
Je donne mon pull et mon sac poubelle à mon beau-père et, comme la pluie semble vouloir se calmer, à la deuxième boucle je donne mes gants à ma femme…l’erreur fatale ! La pluie reprend en effet au bout de quelques minutes…
Passage au km 5 en 28’, calés sur le tableau de marche, un départ volontairement prudent où on se fait doubler. Quelques gorgées d’eau et 2 morceaux de sucre (enfin, plutôt du sucre en poudre…) au ravito du 6ème. Lors des ravitos je me contenterai d’eau et de sucre, rien de solide, je marche à chaque fois environ 1’ pour bien digérer.
Ensuite on commence à adopter un rythme « de croisière », passage au 10ème en 53’, au 15ème en 1h20.
Vers le 13ème km le fan-club est sous un pont avec pas mal de monde, leurs encouragements font du bien, on les recroise au retour vers le 17ème.
On double le ballon vert des 4h seulement vers le 16ème, ceux qui l’ont suivi ont du ne rien comprendre, il est parti bien trop vite ;-(
A ce moment-là la pluie redouble d’intensité, et on a le vent de face, sympa…bon on en rigole.
Les cuisses commencent déjà à tétaniser, les bras et les mains sont congelés (bon vu notre équipement très léger ce n’est guère étonnant), résultat on a du mal à saisir les bouteilles aux ravitos.
Vers le 19ème mon pote commence à flancher un peu, je l’attends lorsqu’il effectue un nouvel arrêt pipi, j’en profite pour discuter avec deux (charmantes) jeunes femmes.
Vers le semi (passage en 1h53 environ) il décroche, je me retourne pour l’encourager mais je vois à son visage qu’il a du mal.
On traverse la Saône au pont Koenig, passage vers l’Hôtel de Ville où sont nos supporters (mon pote passe 1’ après moi), Place Bellecour, rue de la République, à ce moment je suis vraiment bien. Depuis le 5ème km je ne fais quasiment que doubler, c’est motivant.
On remonte ensuite le long du Rhône, on retraverse, et j’aperçois le fan-club, sponsorisé par les TCL, sous un nouveau pont vers le 28ème (heureusement qu’il y a des ponts pour qu’ils puissent s’abriter). Le tour de la Tête D’or est interminable, en plus on patauge un peu dans la boue, et on redescend par la Cité Internationale puis on repasse sous le même pont (35ème, passage en 3h06) où les derniers encouragements de mes proches me boostent. Malheureusement le temps de reprendre le métro ils ne me verront pas franchir la ligne d’arrivée…
Vers le 38ème un groupe enthousiaste est posté sous un pont, j’enlève ma casquette pour les saluer et ils me font la olà, j’en aurais presque les larmes aux yeux, merci au passage à tous ceux qui malgré la météo nous ont encouragé…et évidemment aux bénévoles.
Les derniers kilomètres sont…longs et humides, mais pas de coup de bambou (malgré des cuisses en bois), je garde un rythme correct et j’essaie d’encourager tous ceux que je double. Je visualise mon parcours d’entraînement en me disant « allez plus que 5 tours, 4 tours… ».
Au 41ème dans le parc de Gerland passage dans l’herbe…donc dans la boue la route étant inondée, à mon chrono les 3h45 sont jouables, j’accélère, un dernier salut au public, et les larmes aux yeux je franchis la ligne en 3h44’14 (temps réel), au chrono officiel en 3h44’55 (bizarrement sur les résultats publiés je suis en 3h45’01 bon c’est pas grave).
Mon objectif initial de 4h est pulvérisé, et je passe sous les 3h45 que j’espérais secrètement atteindre, bref le bonheur !
Par contre l’hypothermie me guette à l’arrivée, pas de couverture de survie distribuée ;-(
Je tremble de partout, heureusement j’aperçois rapidement mon beau-père qui me donne un pull. Ma femme est partie me guetter sur la ligne, elle m’aura raté de 3 minutes ;-(
J’attends mon pote au moins 20 minutes sur la ligne, je pense l’avoir raté donc je file me changer dans la voiture où je l’attends. Finalement il est allé directement à l’hôtel qui a laissé des chambres ouvertes pour qu’on puisse prendre une douche (merci à eux). Il finit en 4h22, déçu, mais il a quand même terminé son premier marathon et c’est déjà beau.
On rentre sur Chambéry, spaghetti bolognese à la maison, dodo vers 22h30 et lundi matin (j’ai posé ma matinée, bonne idée) des courbatures mais un état général très satisfaisant, l’entraînement aura été bénéfique à la fois pour la course et pour la récupération.
Au final des souvenirs plein la tête, la météo aura donné un côté « aventure » à cette première expérience, et j’ai déjà envie de repartir.
Avec une météo plus clémente j’aurais peut-être pu viser un meilleur chrono, mais je suis déjà très satisfait.
Prochains objectifs : un 10 km pour avoir un chrono de référence, un semi pour passer sous les 1h40, quelques trails et…la Saintélyon en solo en décembre (où l’objectif sera de terminer !)
Et au printemps 2006 objectif moins de 3h30 sur marathon !
Bravo pour ceux qui ont tenu jusqu’au bout, et continuez à courir !
1 commentaire
Commentaire de cooljoggeuse 69 posté le 19-03-2006 à 18:38:00
merci pour ce récit.on s'y croirait
je vais m'inscrire meme si j'ai arreté mon entrainement pour une douleur aux adducteurs.
je viens de faire 20 km en 1h45.
et ça me donne trop envie de le faire ce marathon 2006.
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