La Préparation
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Lorsque le Bourrin, fin 2004, nous annonce le tracé du tour de France
2005, je constate avec satisfaction que, contrairement à 2004, Grenoble est ville étape. Je lorgne alors vers les 2 étapes possibles, m'inscrit via kikourou pour les 2 journées puis décide de laisser les choses se décanter... 4 semaines avant l'échéance, des candidats se sont manifestés pour Grenoble Chambéry ; par contre, je suis toujours seul sur l'étape Gap-Grenoble (et déclaré comme organisateur non coureur) prévue le lundi de Pâques. Malgré un engagement familial préalable, je négocie un racourcissement du week end et privilégie l'etape délaissée plutot que de courir le mardi avec Fabien et L'Toutou ce qui me tentait fortement ;-) Un appel de coureurs coté ST me permet de trouver un 1er volontaire, Riad. Puis Marielle (Vercors) via le forum UFO se dit intéressée par l'aventure. Un second coureur ST s'inscrit puis finalement se rétracte à J-10. A St Nazaire, au repas d'apres course, j'ai la chance de me trouver a table en face d'Alain Forcella, a qui j'explique le truc et que me confirme sa participation 2 jours plus tard. Enfin, Serge, la Sauterelle, se manifeste et vient completer notre Club des Cinq ;-)) Vu l'expérience de chacun, il me parait inutile de chercher d'autre renfort : la mission, 120km et 2800mD+ en 13 heures, est à notre portée ;-)
Entre temps, CartoExplorer a l'appui, j'ai regardé les itinéraires
possibles ; remonter par la Nationale (Route Napoléon) est hors de
question ; emprunter chemins et sentiers est tentant mais pose 2 soucis, l'un de logistique (autonomie, suivi en voiture, ...), l'autre de timing (120km sur sentiers avec plus de 3000mD+, ca prend 24h...) . La meilleure solution est d'emprunter la route qui traverse le Devoluy, 10/15 km a l'ouest de la Route Napoléon : adjugé vendu !
2 semaines avant l'échéance, toujours aucune nouvelle d'un éventuel
contact JSC...Le tour de france vient de démarrer et je percute que la
mission des coureurs doit aller, cette année, bien au dela de ce qu'elle avait été en 2004, si l'on veut réussir, a savoir faire parler de JSC...
Radio locales, presse locale, média locaux, ligue contre le cancer,
services de cancérologie, mairie, conseil général, pas facile de se
frayer un chemin jusqu'a la bonne porte lorsqu'on ne connait personne... mais bon qui ne tente rien, n'a rien alors j'ouvre les portes les unes apres les autres (quand elles veulent bien s'ouvrir ;-))) En l'occurence, elles resteront belle et bien fermées du côté des agences de location de voitures, sollicitées pour le prêt d'un minibus...
Jour J
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1h30 le réveil sonne. Le changement d'heure récent est venu
indirectement raccourcir encore un peu plus cette courte nuit. 2h. Je
charge le ravitaillement offert par LRP. Riad et Serge sont déja au
point de de rendez vou, prévu a 2h. Marielle se fait attendre ;-) je
suis un peu inquiet connaissant le timing tres serré de l'étape.
Finalement, elle nous rejoint, il est 2h25...Nous récupérons Alain à
Vif, puis filons sur Gap ; heureusement, la circulation de nuit nous
permet de rattrapper un partie du retard . 4h05 nous entrons dans Gap;
Le Toro appelle et nous le rejoignons a son hotel . Transmission du
relais JSC, scéances photos, nous saluons le Toro qui termine là son
periple provencal ;-)
Nous regagnons le centre de Gap, il est 4h25, et lancons le 1er relais avec 25' de retard sur la feuille de route. Serge et Riad effectuent dans la pénombre 7km pour 300mD+. Puis Marielle et Alain leur succèdent pour un long relais quasi plat, jusqu'à la jonction de la route de Veynes et de la route du Devoluy. J'attaque mon 1er relais, un long faux plat d'une dizaine de km pour 380mD+, vent du nord de face ; le jour profite de ce relais pour se lever tres progressivement, nous laissant deviner l'ambiance montagne qui règne...
En arrivant a La Cluse, petit village accroché aux rochers, la pente
s'eleve plus nettement ; Alain et Riad relancent alors en direction du
Col de Festres, 1440m, endroit où la luminosité autorise enfin quelques photos. Malgré quelques nuages, le soleil provoque, en effet; quelques jolis jeux de lumières au dessus des cimes, notamment le Pic de Bures, tristement célèbre.
2 lacets et une jolie descente plus loin , nous entrons dans Asnieres en Devoluy, 1er village traversé de jour (a ce propos, j'avais transmis 1 semaine avant notre passage 1 petit courier a chaque mairie des principaux villages traversés). Hormis 2 chiens bâtards venus a notre rencontre, ici tout le monde dort ;-) . Il est 8h, nous avons rattrappé notre retard initial et sommes désormais dans le timing prévu apres avoir couru 37km (1200mD+). Le thermomètre est toujours aussi bas (3°C) et c'est avec gant, bonnet et goretex que je continue en compagnie de Marielle. Cartoexplorer nous avait prédit 250mD+ sur ce troncon ; je crois me souvenir qu'au total nous aurons fait a peine 100mD+. Nous traversons St Disdier, tres largement endormi, puis nous engageons dans un joli défilé (La Souloise) qui nous amene apres une petite montée vers le relais suivant . Alors que nous profitons du ravito, Serge et Alain s'élancent pour un relais court mais pentu (en théorie, vu qu'en pratique les 300mD+ se transforment en un "petit" 100...).
"Croix de la Pigne", Marielle et Riad enchainent, petite scéance d'étirements pour les autres ; Riad appuie sur le champignon et Marielle s'accroche... jusqu'à Cordéac.
De Cordéac, la route serpente en direction de Mens avant d'entamer une descente vertigineuse (Alain et moi n'apprécions guère) pour rejoindre le Drac au pont de Ponsonnas, bien connu des sauteurs a l'élastique. Alors que Serge et Riad s'attaque au plus gros morceau de la journée (500mD+), je recois le coup de fil d'un journaliste du Dauphiné Libéré qui confirme l'heure de RV a l'arrivée de l'étape. Nous arrivons à la Mure avec près de 1 heure d'avance sur l'horaire prévu. C'est jour de marché, il y a foule, on en profite pour distribuer des tracts JSC aux terrasses de café, en expliquant JSC, le tour de france en courant, etc... Au moment de repartir vers une place située un peu plus haut, et sur laquelle nous avons décidé de faire une pause repas, par réflexe, nous sommes les 5 a grimper dans la voiture devant les passants médusés a qui nous venons de parler d'un tour de france ...en courant ;-))))) argghhh, on éclate de rire, Alain et Marielle repartent a pied ;-))) Alain, connu comme le loup blanc, nous présente le directeur départemental de la section hors stade, lequel, venu faire son marché, nous raconte ses expériences similaires ;-) Pain frais, saucisson, jambon, fromage , bref ce fut un long arrêt ravitaillement, assis sur le bitume juste devant la mairie...
12h45, il nous reste 4h pour courir les 40 km restants. Riad et moi
prenons le relais suivant. La chaleur qui s'est fait attendre est
maintenant bien présente... Nous quittons la Route Napoléon à la sortie de la Mure, puis attaquons la montée vers la Motte d'Aveillans. Mes genoux, a priori, n'ont pas digéré, ni récupéré des 100km effectués 2 semaines auparavant. 1 douleur tres vive commence a apparaitre sur la face externe de chaque genou, le diagnostic est rapidement effectué : tendinite de fascia-latta ((-:
Je grince les dents pour aller jusqu'au point de relais... Serge et
Marielle continuent jusqu'à Notre Dame de Commiers. Puis Alain effectue, dans son élement, la longue descente vers Champ sur Drac, via St Georges de Commiers où sa troupe de supporters ne le verra pas, en raison de l'heure d'avance que nous avons maintenant sur l'horaire.
Riad effectue la redoutable montée sur Champagnier puis la descente sur Echirolles Village. Dernier relais en vue, je pars devant à l'abordage, fortement diminué par mes genoux ; Serge me rejoint hyper facile au moment meme ou les cris de nos compères dans la voiture nous avertissent que Radio France Isere vient de passer un flash a propos du tour de France JSC et de son arrivée imminente a Grenoble ;-)) Puis je reprend le volant de la Laguna et laisse Marielle, Alain, Serge et Riad effectuer les 2 derniers km jusqu'a l'anneau de vitesse de Grenoble.
Il est 16h15 nous avons bouclé les 120km en moins de 12h. Les journalistes du DL arrivent avec quelques minutes de retard, scéance d'interview et photos...nous rejoignons la voiture. Voila c'est fini. Objectif atteint : les franchisseurs ont encore frappé ;-)
Bilan
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Je suis fier d'avoir pu amener à bon port une équipe de coureurs ultra
performants et ultra sympathiques : Marielle, traileuse et aventurière, Alain, centbornard, circadien et qui n'en etait pas a son premier essai dans le caritatif (Phil y'a un article a faire dans Ultrafondus), Serge, le roi du dénivelé, Riad, "quasi" débutant sur l'ultra mais au potentiel impressionnant... Chacun est venu donner un sens à ses foulées en courant pour les autres, la magie de cette opération Objectif atteint coté médiatisation malgré un effort de quasi derniere minute et une date difficile a gérer (lundi de Pâques), présence du dauphiné libéré le lundi soir, des télés locales (M6 et France3) le mardi matin, relais de l'opération par RF Isère, présence de la ligue contre le cancer, plus quelques coups ici et là ;
Voila au moment de finir ce CR, dans le train pour Paris, veille du
final Franchir à Paris, j'adresse un clin d'oeil au Bourrin, à
l'Antilope (sur le podium a St Fons ... apres 5 heures de courses, la
fourbe ;-))) , au Boeuf, le grand maitre kikourou, et a tous les
coureurs et organisateurs (je ne nommerai personne de peur d'en oublier) , qui nous ont permis de faire mieux connaitre l'action de JSC
Je terminerai à ce sujet par une rencontre, celle d'un jeune, la
trentaine environ, jamais vu auparavant, il a vu ma bouille et le relais JSC a la télé ; pure coincidence, on s'est croisé, puis il m'a abordé , il ne connaissait pas JSC, on a discuté, maintenant il connait JSC et sait que des gens sont la pour l'aider...
L'Blueb
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