Récit de la course : 12 heures de Séné 2008, par Backdraft

L'auteur : Backdraft

La course : 12 heures de Séné

Date : 12/7/2008

Lieu : Sene (Morbihan)

Affichage : 1203 vues

Distance : 89.456km

Objectif : Objectif majeur

2 commentaires

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12h00 de Séné 2008: La découverte de l'ultra!!

Voilà en ce samedi, de grand départ classé rouge par notre cher bison futé, c’est également le mien mais pas en direction des vacances mais de Séné dans le Morbihan distant seulement de 120km. Après environ 1h45 de route me voilà sur mon lieu de vacances pour un certain 12h00 de course à pied.

 

A peine arrivée sur un parking prés du stade où ce déroule l’épreuve, je croise Cagouille garé seulement à quelques voitures de la mienne.  Direction le bord du parcours pour déguster une petite bière et une bonne crêpe qui était déjà en promo 1euro les 2 au lieu de 1euro l’une à ce rythme là à la fin des 24h ce sera gratuit !!!.

 

17h30, c’est l’heure de la reconnaissance du circuit avec Cagouille afin de voir ce qui nous attend durant la nuit prochaine. Il s’agit d’un circuit de 1,345 km  (745m de chemin et 600m de bitume) avec un léger faux plat d’environ 150m à 650m de la ligne de départ.  Lors de ce tour j’en profite pour prendre un maximum de conseils auprès de Jean Louis (alias Cagouille) qui par la même occasion m’indique quelques membres du forum ADDM qui tourne sur le 24h00 depuis déjà un peu plus de 7h30.

 

Nous croisons donc Chico (Christian Leroux), Fabcentkm*** (Fabrice Viaud) 3 fois finisher de la Transe Gaule et en préparation pour la quatrième en août prochain et de la Trans Europe en 2009, jbj (Jean Benoît Jaouen) directeur de course de la Transe Gaule,  Runner14 (Pascal Perez), Cloclo (Claude Marchand).

 

Juste avant la fin de notre tour de repérage, je fais la connaissance d’Emmanuel et Anne Cécile Fontaine (Vice-Championne de France 2008 de 24h00 à Brive avec une marque de 216km) qui viennent juste d’arrivée sur le site. Je croiserais ensuite Jean Marc Dewelle alias « Cyrano », l’inventeur de ma méthode avec une alternance course à pied – marche que je vais appliquer au cours de ce 12h00.

 

19h00, l’heure est maintenant à la restauration  afin d’avoir les fameux trois heures avant le départ. Assit au bord du circuit afin de continuer à encourager les copains qui tournent et en regardant des animations de danse country, je déguste un maxi schandiwh type « Sodebo », une banane et un yaourt, le tout accompagne par 50cl de St Yorre. Un festin en quelque sorte !!!

 

Il est bientôt 20h00 et je sens que mes jambes commencent à être un peu lourde car depuis mon arrivé à Séné j’ai presque était debout en permanence et surtout beaucoup piétiné, je décide donc d’aller me reposer tranquillement dans ma voiture. Je mets le siége passager en position allonger afin de me reposer un peu et surtout afin de retrouver un peu de calme. Je règle mon portable pour 1h00 de décontraction.

 

21h00, le portable se met en musique, cette petite heure où je n’aurais pas complètement dormi puisque j’entendais au loin les commentaires du speaker m’a fait tout de même le plus grand bien.

 

C’est le temps des derniers préparatifs avec la vérification complète de ma caisse spéciale 12h00 dont le contenu avait était mûrement réfléchit et étudier depuis plusieurs jours déjà avec toujours les mêmes interrogations qui revenaient en boucle :

 

  • Quel type de ravitaillement perso prendre en fonction de celui de l’organisation ?
  • Quel équipement prendre ?
  • Où mettre mon ravitaillement ?
  • Quel contenant : caisse ou sac à dos ?

 

Voici donc l’énumération du contenu de ma caisse [1 paire de running : New-Balance N755 avec lacets Xtenex ; 1 coupe vent léger ; 1 cuissard long ; 2 tee-shirt technique (Corrida de Langueux 2007 et Semi-Marathon de l’Estuaire 2008) ; 1 trousse de soins (pansements, 1 tube de Voltaréne, 1 tube d’Inogan, aspirine,1 paire de ciseaux, 1 coupe ongle et 1 tube de crème anti frottement d’Overstin’s) ; des bananes ; des crêpes fourrés à la fraise « Waouh », des  brioches aux pépites de chocolat et un gatosport d’Overtin’s saveur noix de coco avec des pépites de chocolat].

 

Cet inventaire de tout le matériel n’est pas forcément des plus intéressant mais permet d’avoir une sorte d’aide mémoire pour une prochaine épreuve du même type.

 

Ensuite, je pense à appliquer de la crème anti frottement au niveau de l’entrejambes ainsi que la pose de pansements sur les seins afin d’éviter tous frottements qui rendraient l’épreuve encore plus difficile. Je déguste une dernière part de gâteau énergétique.

 

Voilà  maintenant à moins de 30 minutes du grand départ, j’ai la parfaite panoplie du coureur d’ultra après avoir installé la fameuse puce électronique au niveau de ma cheville. Je regagne donc le lieu du départ où je retrouve les membres d’ADDM déjà croisé plus tôt dans l’après midi ainsi que Loïc (alias Dio) avec sa femme Muriel arrivé depuis peu et qui me propose de mettre ma caisse sur leur table de ravitaillement.

 

22h00 : Bruno (alias Manitas)  le responsable de l’organisation donne le départ. C’est donc parti pour 12h, le démarage ce fait tranquillement afin de me caler le plus rapidement possible à mon rythme de croisière de 8km/h que je compte appliqué. Le 1er tour (1,345km) est réalisé sans méthode Cyrano afin de visualiser où je réaliserais ma minute de marche.

 

Je réalise donc ma minute de marche dés le second tour au niveau du faux plat à côté des courts de tennis entre deux éclairages halogènes installé pour la nuit. Ce repère me permettra d’appliquer la méthode Cyrano à une cadence de 9/1 (Nota : le temps d’un tour de circuit est de 10 minutes) sans avoir à regarder ma montre à chaque fois.

 

23h00 : Je franchis pour la 6éme fois (8,07km) le tapis de chronométrage juste avant les 1h00 de course et décide de faire un premier arrêt au ravitaillement.  Je m’approche des tables de ravitaillement, lorsqu’une personne de l’organisation m’indique que pour moi ce n’est pas ici mais un peu plus long à l’autre bout de l’aire de ravitaillement  pour les dossards à partir de 100 c’est à dire celui des 12h00.

 

Voici donc la première subtilité des courses horaires que je découvre car en faite sur les tables sont tracés des cases avec  le numéro de tous les dossards afin que les bénévoles nous servent ce que l’on souhaite pour le prochain arrêt. C’est très astucieux et évite les pertes de temps.

 

La nuit commence petit à petit à s’installer sur le circuit au son des groupes éléctogénes qui connaîtront quelques péripéties au début (panne d’essence, manque d’éclairage à certains endroits du circuit, ou encore éclairage mal dirigé).

 

Les tours défilent est je trouve mon rythme de croisière avec ma portion de marche, l’arrêt au ravitaillement tous les trois tours (4,035km)  pour la prise des ingrédients suivant : abricots secs ; morceaux de banane ; de pain d’épice, un goblet d’eau plat et un de coca qui remplace le café puisque je n’aime pas cela mais qui m’apporte tout de même de la cafeine.

 

01h00 (25,557km) :Tout ce passe pour le mieux lorsque dans un tour juste après le ravitaillement, le ventre commence à gargouiller de façon importante m’obligeant à un arrêt éclair au stand toilettes afin de repartir de plus belle. Cette gêne est peu être l’origine d’un petit coup de froid  mais je suis soulagé car pas de soucis dans les tours qui ont suivi, ce ne fut donc qu’une petite alerte. Pas de problème gastrique en vue.

 

Une chose surprenante sur ce type d’épreuve qui ce déroule sur un court circuit c’est que l’on prend rapidement des habitudes, voir même des tics à chaque tour comme par exemple en ce qui me concerne je retire ma casquette en la gardant dans ma main et essuie mon front avec mon bandana de tennis dans la portion de marche.

 

03h06: Voici mon passage au marathon (42,195km) en 5h06 de course soit à peu prés 1h00 de plus que mon temps habituel mais tout à fait normal car le rythme est plus lent afin de contrôler la longueur de l’épreuve.

 

Ce passage marque dorénavant, l’entré dans le monde de l’ultra et de l’inconnu pour ma part. En route vers l’aventure !!!.

Un petit calcul rapide, me fait remarquer que j’ai 54 minutes d’avance sur l’objectif final ce qui me permet au pire de réaliser le second marathon en 6h54 sachant que je vais sûrement faiblir au fil des heures.

 

Peu de temps avant le passage du marathon, je m’arrête afin de mettre un pansement au niveau d’un orteil du pied gauche où une ampoule était en début de formation mais je m’aperçois rapidement que celui-ci me dérange plus qu’autre chose et décide de le retirer. L’on verra par la suite si l’ampoule continue sa formation ou non.

 

04h00 : (H+6) :    La température est un peu plus fraîche. C’est maintenant la deuxième partie de l’épreuve qui débute, pour le moment 49,2km ont été parcouru ce qui me fait penser que l’objectif mini de 75km devrait être franchit sans trop de soucis, ce qui a pour effet que le chiffre de 84,4km celui du double marathon résonne en permanence dans ma tête. Il faut absolument que j’aille les chercher car 35,2km en 6h (5,9km/h) sont largement réalisable.

 

Lors d’un ravitaillement, je croise Jean Louis qui à l’air soucieux car il m’indique avoir un début de douleurs au niveau des genoux et ce demande même s’il ne va pas devoir arrêter afin de ne pas ce blesser et ainsi compromettre ces prochains objectifs sur 100km (Sologne fin août et Millau fin septembre).

 

En ce qui me concerne, c’est une douleur au niveau des malléoles qui commence à me faire souffrir. Afin de limiter cette douleur, je déserre une première fois 2 nœuds puis encore 1 nœud de mes lacets Xtenex. Affaire à suivre au fil des kilomètres.

 

07h00 (H+9) (69,948km) : Le jour est maintenant bien présent sur le circuit ce qui fait du bien au moral car cela commence à devenir difficile avec cette douleur aux malléoles de plus en plus vive. Ceci me contraint d’augmenter ma fréquence de marche avec par exemple 1 tour complet de marche suivi d’un autre classique.

 

Afin de garder le rythme et de ne pas penser qu’il reste encore 3h00, je me fixe comme prochain objectif à atteindre à chaque fois le ravitaillement suivant tous les 3 tours.

 

08h00 (H+10) (75,328km) :  Arrêt au niveau de ma caisse afin de retirer mes manchettes et de changer de maillot technique car le soleil commence à réchauffer les organismes.

 

09h19 (H+11h19) :  Le chiffre de 84,4km qui hanté mon esprit depuis des heures est finalement atteint. Quel grand bonheur d’atteindre son objectif du double marathon, maintenant le reste (41minutes) ce n’est que du bonus. Le 2éme marathon a donc été réalisé en 6h13 soit 1h09 de plus que le premier (+21,8%).

 

La course à pied devient vraiment de plus en plus difficile mais voilà lors d’un passage à 30minutes de la fin sur le tapis de chronométrage juste derrière un concurrent qui est dans la même catégorie que la mienne, celle des seniors, je remarque que l’on est dans le même tour.

 

Il n’en suffisait pas plus pour que mon esprit de compétiteur reprenne le dessus et que je me lance un dernier petit challenge qui sera de finir devant lui.  Je commence donc à l’observer à distance, il est à environ 200m derrière moi, nous sommes tous les deux en mode marche donc pas de soucis mais voilà il commence à recourir. Une petite voix me dit « Tu n’as pas le choix mon petit david, il va falloir que tu te fasses violence et te remette à galoper afin de le maintenir à distance raisonnable ». Guidé par cette voix, je passe d’une allure marche à celle de course malgré une vitesse faible.

 

9h45 (H+11h45) : Il y a du monde sur le circuit pour cette fin de course car pour valider sa marque il faut y être lorsque la corne de brume va retentir sous peine d’être classé comme abandon. Il reste un peu moins de 15 minutes, lorsque lors de mon passage sur le tapis de chronométrage, l’on me remait un petit bloc de bois sur lequel est inscrit mon numéro de dossard (N°114) et qui me servira à marquer l’endroit où je m’arrêterai à la fin de ces 12h.

 

J’ai le temps de finir encore ce tour et il me restera encore quelques maigres minutes pour augmenter ma marque.

 

Voilà le dernier franchissement de la ligne, je rejoins Claude (alias Cloclo) qui va en finir de son premier 24h, ont ce met à sprinter tout du moins on en avait l’impression. A la faveur d’une ligne droite, j’aperçois Jean Louis, le rattrape et l’encourage même à me suivre mais il me fait signe qu’il ne peut pas. J’apprendrais plus tard lors de la publication des résultats que finalement je viens de le doubler au général, chose que j’étais loin d’imaginer car l'ont ne c’était plus croiser sur le parcours depuis sa douleur aux genoux et je pensais qu’il était retourner à sa voiture.

 

10h00 (H+12) : La corne de brume retenti pour la seconde fois avec Claude ont s’arrête donc et non nous congratulons mutuellement de nos performances mutuelles. Je réalise donc  le calage de mon dossard avec le morceau de bois comme prévu puis ont ce dirige avec Claude vers le gymnase en coupant au plus court par un terrain de foot.

 

Les officiels commencent les derniers mesurages de chacun. En ce qui me concerne après un court arrêt au niveau du ravitaillement pour féliciter mes compagnons ADDM de route, je me dirige vers ma voiture pour effectuer un léger brin de toilette et me changer avant de me rendre à la cérémonie des résultats prévu à 12h00

 

12h00 :  Je consulte les résultats officiels : 89,456km avec une 13ème place sur 28 participants. Je ne peu donc qu’être très satisfaits de ma course.

Lors de la remise des prix tout le monde fut appelé à son tour afin de recevoir, selon son classement, une coupe ou une médaille ainsi qu’un boite de gâteaux bretons tout cela dans une ambiance familiale.

 

 

Après le repas du midi offert par l’organisation et passer en compagnie de certains membres d’ADDM, ce fut l’heure de la séparation après des grandes discussions sur les futurs projets de chacun (les 100km de Millau pour beaucoup !!)

 

La plupart sont repartit directement mais la fatigue de l’épreuve et d’une nuit blanche étant là, j’ai préférais faire un petit somme d’une heure dans la voiture même si la route n’est pas très longue, il faut toujours être prudent.

 

Maintenant place à la récupération, car en général pour un marathon il me faut 3 jours pour une disparition complète des courbatures donc là c’est encore une nouvelle fois l’inconnu mais beaucoup dise que ce n’est pas forcément plus long car avec des vitesses plus faibles, il y a moins de traumatismes. Affaire à suivre donc !!!

 

 

 

 

 

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2 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 01-08-2008 à 09:44:00

bravo pour ce récit très complet et particulièrement intéressant pour ce suivi heure par heure de ta progression! Un récit plein d'enseignements!!

Commentaire de JP le buzuk posté le 01-08-2008 à 09:49:00

Un grand bravo.
ça a l'air si simple...

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