Mon tout premier trail après une quarantaine de 10 ans en Beauce ….
Départ à 8h00 depuis Courchevel 1650. 50 participants (pourquoi si peu pour un si bel itinéraire ??) ; ambiance bon enfant ; on voit déjà le feu dans les yeux des postulants au podium. Je ne sais absolument pas quelle allure prendre, et décide de prendre le pas du 15ème. Mon objectif de 4 heures me paraissant réaliste.
Départ tranquille dans une montée un peu raide ; puis petite descente à rythme tranquille aussi ; je trouve les coureurs autour de moi très raisonnables ; je m’attendais à ce que ça parte un peu dans tous les sens. Je suis inquiet car Gaëlle (qui sera la première senior) est derrière moi et je sais pertinemment qu’elle finira devant moi. Montée un peu raide sur 350 D+ plutôt au rythme de la marche ; chacun garde sa place. KM4, la pente devient moins forte et plusieurs coureurs me rattrapent ; je constate que je suis parti trop rapide et n’est pas la capacité à relancer en courant comme j’aurais pu le faire sur ce type de pente que j’ai pourtant l’habitude de monter en courant lors de mes entraînements. Gaêlle me rattrape avec une allure hyper régulière ; elle semble très facile ; je ne la reverrai plus de toute la course ; bravo !
Premier ravitaillement ; je me sens bien mais suis un peu déconcerté sur le rythme à prendre pour la descente de 6km qui s’annonce. J’emboîte le pas d’un coureur sympa devant moi ce qui me ralenti mais que je suis tout de même car je ne mesure pas l’effet d’usure que peut avoir une telle descente pour la suite. Je suis trop focalisé sur le rythme des autres (et anxieux de me faire doubler à nouveau …) pour m’écouter et suivre mon rythme. J’ai perdu à ce moment l’objectif de la course : finir en 4 heures ? finir tout court ? ne pas arriver dernier ? me faire plaisir ?
Arrivée au R2 ; je me sens bien et bois 3 verres de coca. Le coureur sympa me propose avec 2 autres coureurs de repartir en groupe pour la montée de 300D+ qui s’annonce. C’est cool, l’idée me plaît bien ! On trottine puis on marche. Je ne comprends pas ce qui se passe ; alors que j’ai de grandes jambes et que j’ai l’habitude de marcher vite, je n’arrive pas à suivre le pas des autres …. Je ne comprends vraiment pas !!! Y doit y avoir un truc à travailler là !!! Bref, je me fais doucement mais sûrement distancer ; je ne reverrai plus le groupe de 3 jusqu’à l’arrivée. Le parcours sort de la piste et coupe raide tout droit dans le pente fleurie. C’est beau mais c’est vraiment très raide !!! J’ai un gros coup de mou et me fait doubler à nouveau par un coureur à l’allure sûre et efficace … damned … je ne suis vraiment pas dans la course ; j’enrage de ne pas m’avoir plus écouté. Je sors un tube de gel hyper coup de fouet que j’ai acheté la veille en pensant l’utiliser qu’en cas de force majeur : c’était le cas. J’avale la moitié du tube et bois un peu d’eau. Je repars avec le moral un peu en berne. Arrivé en haut de la montée, petite descente de 300D- qui fait du bien ; je retrouve de la force mais ne m’emballe pas ; je ne suis après tout qu’à la moitié de la course (en distance). Faux plat puis montée cassante de 200D+ ; un coureur du trail de 50 km me double … bravo. Mon objectif devient plus clair : arriver à la fin et si possible … ne plus me faire doubler (je me demande d’ailleurs à ce moment si’il y a encore des coureurs du 30km derrière moi…).
Arrivée sur les crêtes du Mont Charvet : magnifique ; c’est très très beau. Personne devant moi ; personne derrière moi ; je me mets à rêvasser et cours comme pour une sortie du dimanche ; montagne que tu es belle !!. Arrivé à la fin des crêtes, je me réveille. Mais bon sang, tu es dans une course !! Du nerf !! Je descends la pente raide sur 800D- à un rythme soutenu ; je me fais plaisir ; tout de même !!!! Je double même un coureur qui a mal aux genoux et au dos … aiaiai … encore heureux que je n’ai pas de blessure !
Une fois la grande descente avalée, restent 7 km de descente légère, faux plat et petites montées : un calvaire !! Dur de chez dur ; je n’ai plus de jus. J’arrive au R3 ; et j’ai une grosse envie de m’arrêter longtemps ; mes jambes ne tiennent plus bien droites … Il est 11h55 et j’ai encore 6 km à courir. Je mets une croix sur mes 4 heures et n’espère qu’une chose c’est arriver avant 13h00. Les supers bénévoles en rose me motivent et c’est parti pour ce chemin de croix. J’arrive finalement en 4h39. Très heureux d’être arrivé. Un super ostéopathe me requinque sur place ; encore merci !

Au final pour mon premier trail ; grande leçon d’humilité ; et un bon temps de réflexion en perspective pour penser un plan d’entraînement et aborder un prochain trail un peu plus à l’écoute de moi. Me demander aussi pourquoi faire des trails ; bref, ce fut un premier trail très initiatique !!

Pour ce qui est du trail des avals : un très beau parcours (on se croirait souvent sur un sentier botanique …) ; des bénévoles nombreux et très attentionnés ; une très bonne organisation ; tout pour que cet événement devienne plus populaire l’année prochaine.
Petits bémols à l’attention des organisateurs : penser un peu plus développement durable avec des gobelets non jetables ; idem pour les plateaux repas en plastique. Ne pas oublier également que certains coureurs (j’en fais parti … ) n’ont comme docs disponibles que le site Internet : n’oubliez donc pas l’année prochaine de préciser sur le site Internet le matériel obligatoire à prendre pour la course !  euh.. vraiment obligatoire ou vivement recommandé ???