Récit de la course : Les Crêtes du Pays Basque 2008, par canoecl

L'auteur : canoecl

La course : Les Crêtes du Pays Basque

Date : 5/7/2008

Lieu : Espelette (Pyrénées-Atlantiques)

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Distance : 27km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Espelette 2008

 

Cette année, nous avons prévu d’allonger le parcours, histoire d’en profiter un peu plus ….

Christine, mon épouse s’aligne sur le 14 kms et moi sur le 27 avec pour objectif 3 h 40 max…

Prudence, ici la durée de la course dépend avant tout de la température pour la majorité des coureurs.

Vendredi après midi grosse chaleur, avec un thermomètre qui est monté jusqu’à 34° sur le parking du départ .Le souvenir de 2006 avec son lot de malaises et de défaillances me revient et je commence à échafauder une stratégie de course plus proche de la marche que de la course !

Pas de panique ! Revirement ! La météo du samedi est complètement  bouleversée et annonce pluie et froidure au programme.

Plus sereins,  nous allons chercher nos dossards vers 18 h et les fameux tickets repas pour la fête du samedi soir .

Une bonne nuit et vers 8h le samedi,  lorsque j’ouvre les volets de la chambre, il pleut, les crêtes disparaissent dans les nuages, le thermomètre affichant 18°. Super, c’est le temps que j’aime, et  mes nouvelles chaussures de trail avec du Goretex ( !) vont pouvoir montrer leurs qualités……..

Départ pour Espelette pas trop tard, il faut évidement trouver une place de parking.  Pas moyen de se garer sur le trinquet comme les autres années, tout est fermé et le village n’est pas très grand. Si, une chance, une place à côté de l’église (et pas deux) nous ne serons pas loin du départ . Un casse croute léger, une sieste, bientôt 14 h, il faut se mettre en tenue. La pluie est là, fine mais tenace, pas d’éclaircie en vue, anorak ou pas ?

A 13h, la pluie cesse, une chaleur moite monte du sol, les nuages s’éclaircissent !

Tout le monde en petite tenue ! Je prends ma ceinture avec 2 petits flacons d’eau qui seront parfaitement inutile  et que je trimballerai toute la course et 4 gels, j’en perdrai un au départ …..Ceci dit les ravitaillements en liquide et solide sont nombreux et largement suffisants tout le long du parcours.

Entre 800 et 1000 coureurs sont massés au départ du 27 kms, comme à mon habitude je me positionne dans le wagon de queue, d’un coup d’œil je m’aperçois que je suis avec des gens affutés… je vais courir avec des bons….

5, 4, 3, 2, 1, Top. C’est parti ( c’est Chauvelier  le speaker). Bon train sur le goudron jusqu’au virage de la ferme à cochons, puis virage à droite pour amorcer la montée et le premier ravitaillement, une gorgée d’eau glucosée et je continue.

Une centaine de mètres de plus, un virage, la file des coureurs attaque la montée dans un fossé bien boueux gorgé d’eau, c’est étroit, ça colle et ça glisse, il y a bien 6 ou 700 coureurs qui sont déjà passés . Je monte bien et j’arrive, difficilement, à passer une vingtaine de coureurs qui n’apprécient pas la gadoue. Il y a quelques bâtons, pas très utile ici, et surtout gênants pour les autres.

Je monte bien, jusqu’au Col de Légaré ou on retrouve quelques centaine de mètres de goudron et un ravitaillement, puis à nouveau on attaque une draille bien pierreuse et pentue mais pas trop boueuse, il ne pleut pas, le temps est assez clair et permet de voir la file colorées des premiers coureurs au pied du Mondarain. Je double un labrador à la moustache blanche (comme moi) tenu en laisse par une compétitrice…..Est-il arrivé ?

Quelques petites foulée, dés que le sentier monte moins et j’arrive au col d’Aznerkata (476m) à la base du Mondarrain. Encore un ravitaillement, je prends un gel avec un grand verre d’eau, la montée qui arrive est la plus dure, toute droite et très pentue (presque 280 +) dans l’herbage jusqu’à un bois de chênes dans les rochers au pied du sommet.

Je monte doucement et jetant quelques coups d’œil sur la vallée, dommage, il y a beaucoup de brouillard et on ne voit pas grand-chose. Les années de grand beau temps, les planeurs de l’école de vol à voile d’Itxassou  nous accompagnent en frôlant le sommet.

Pour trouver du terrain sec, les coureurs se sont écartés de plus en plus du fil d’Ariane qui matérialise le parcours, et j’essaie de ne pas trop rallonger le chemin. Sous les arbres , c’est très boueux et ça glisse, je prends appui sur les rochers et sur les arbres quand je peux.

Je voie les derniers rochers et histoire de tester mes chaussures j’essaie de passer sur une dalle, pas sérieux, c’est très glissant et je redescends de 5 mètres !

Je reprends la file et la boue, enfin je sors au sommet du Mondarrain. Un coup d’œil à la montre, 1h 05 (bof), un verre d’eau glucosée et je repars sans lambiner dans les descentes tantôt pierreuses, tantôt herbues pour rallier le col de Zuharreteaco . Là, on va faire une boucle jusqu’à la borne frontière avec l’Espagne.

Ca va bon train, la file des coureurs s’étale sur une mono trace assez facile. Le brouillard est tombé( c'est-à-dire que nous sommes dans les nuages..) et j’ai l’œil sur le coureur qui est devant moi à une dizaine de mètres. Des potioks poilus, à l’œil rigolard  regardent passer cette cavalcade pédestre. Une grosse marche rocheuse, un bénévole est là qui nous aide à passer, je le remercie et je m’étonne, il me répond avec son magnifique accent : « eh, mon garrs, c’est que moi, je ne redescendrrrai pas à pied comme toi ! ».

Virage à 180 dégrées pour revenir, toujours du brouillard, je ne verrais pas la borne 76. Parfois, deux silhouettes de cavaliers  se dressent fantomatiques dans leur ponchos huilés à droite ou à gauche de la piste. Sente herbue et montante pour commencer, puis légèrement en dévers droit et enfin pierreuse et très technique en descente pour revenir prendre le parcours commun. Je suis un peu ralenti par des coureurs qui marchent.

Au 13 kms, je suis passé en 1 h 35, ça va. Une boisson, je trouve l’eau un peu fraiche, un gel et je repars sur le parcours commun qui emprunte je crois le GR10 jusqu’au col des Trois Croix , il pleut de plus en plus (un brouillard très épais), j’alterne marche et course dans les montées , bientôt j’entends la musique d’une banda au col des Troix Croix . La dernière difficulté du parcours est juste après. Un peu de ravitaillement, boisson et le dernier gel.

Je monte péniblement l’Erebi sous une pluie froide , en bas c’est le village d’ Ainhoa , mais tout est dans le brouillard. Voilà le dernier éboulis, descente technique, boueuse, pierreuse et glissante je passe bien sur le coté droit, un coureur se laisse emporté par la vitesse et chute sans mal heureusement, je continue prudemment en prenant des cares comme en ski.

En bas, virage à droite, un petit kilomètre de plat, et c’est la grande descente sans difficulté jusqu’à Espelette !

Je rattrape les derniers coureurs du 19 et quelques coureurs du 27, quelques virages, du goudron, les bruits des hauts parleurs, le petit pont de bois, un virage à droite, boum, je me prends une grosse dame (non, même pas pardon), la dernière montée, Christine et là pour la photo.

Passage sous les arches, 3 h 25mn …….

Ce soir, fête sous le chapiteau avec au menu Xanxoa de veau (miam), confit de canard petit pois, fromage de brebis salade, gâteau basque. Vin rouge……Bandas et bal pour ceux qui n’ont pas mal aux jambes

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