Récit de la course : Trail de la Ste-Victoire 2005, par Cyrille

L'auteur : Cyrille

La course : Trail de la Ste-Victoire

Date : 20/3/2005

Lieu : Rousset (Bouches-du-Rhône)

Affichage : 3310 vues

Distance : 41km

Objectif : Pas d'objectif

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Boudiou ! Je ne m'attendais pas à souffrir autant.

Cette Ste Victoire est ma 1ère course de préparation pour le Mercantour, le 18 juin. Je partais dans l'optique bien évidemment de réussir le tour complet avec un objectif totalement irréaliste (je ne le savais pas encore) d'un temps compris entre 4h30 et 5h00.

Je pars tranquillement, j'avais décidé d'accompagner Yoyo pendant au moins 15 mn et, en fait, Yoyo se trouve devant, je vais faire ce début de course avec L'Dingo. Nous papotons, ces 1ers kms le permettent, c'est parfait. Mes pulsations sont un peu hautes par rapport à la vitesse mais je me dis que c'est lié au stress ou autre chose de bénin. Je n'y prête pas attention longtemps.
Je lâche L'Dingo en le saluant, je suis chaud, j'ai même chaud. J'avais pris le maillot UFO manches longues pour contrer la fraicheur matinale. Certes, il va vite ce maillot, c'est indéniable mais, là, il m'a fait transpirer plus que de raison. J'aurais du l'ôter plutôt pour montrer mon beau maillot Kikourou qui était en-dessous. Je reprends Yoyo sans problème, j'ai trouvé ma vitesse de croisière, celle à laquelle je m'entraîne. Le terrain me convient à merveille jusqu'à présent...jusqu'à présent parce qu'une fois arrivé sur la montée au prieuré, je vais déchanter gravement .
Obligé de marcher tout le long, j'ai eu le temps de regarder mon cardio un moment...176...bigre. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ! Mon corps, aujourd'hui, ne va pas faire ami-ami avec moi. Non seulement le palpitant va toucher, en marchant, des hauteurs que je n'atteins que rarement à l'entraînement en courant mais en plus mes muscles vont s'acharner à faire de ce trail un moment où le plaisir aura rarement droit de citer. Pas 2h d'effort que déjà j'ai une crampe dans le mollet gauche. Avant le sommet du prieuré, je me fais rattrapper par Didier Bruyas et un groupe avec qui j'étais avant le 1er ravitaillement.
J'aborde la descente des venturies calmement laissant partir les fous furieux. Je sais que je suis dans un mauvais jour donc autant récupérer. Cette descente va coincider avec l'arrivée des crampes dans les quadriceps.
J'arrive aux Cabassols en 2 h 04 mn. Je suis déjà atteint physiquement mais pas moralement. Je prends mon temps. 2 mn 30 de pause et ça repart. Mais je commets 2 erreurs qui me vont être fatales par la suite. Je remplis très sommairement ma poche à eau et surtout je ne mange qu'un petit bout de banane. Je n'ai pas faim, je sens même mon estomac me gêner mais j'aurais du emporter du solide dans mon sac. Je vais le payer très cher dans le Pic des Mouches qui suit.
Ah quelle interminable montée quand on a les jambes tétanisées par l'acide lactique Arrivé en haut du sentier des plaideurs, je fais une pause de 2mn avec les randonneurs assis ici. Malgré la souffrance engendrée par ces crampes, j'apprécie vraiment d'être là. Le paysage est grandiose.
Je repars sur les crêtes, en direction du sommet, galvanisé par cette pause salvatrice. J'ai toujours, malheureusement, des jambes bien raides mais je peux courir jusqu'au point culminant du trail, le Pic des Mouches, il s'est fait désirer le cochon.
La descente. Chiotte de chiotteCette partie sera mon chemin de croix. C'est hyper technique, en tout cas trop pour moi et mes bouts de bois, impossible de courir. Et je suis attaqué par une méchante fringale. Plus rien à manger, presque plus d'eau. Je ne suis plus très lucide. Je vais souffrir jusqu'au ravitaillement, multipliant les chutes, heureusement sans gravité. Au milieu de ce vallon de l'aigle, je m'assois à côté d'une bénévole. Je lui demande si elle a du sucre. C'est trop dangereux de finir comme ça. Elle m'offre une banane et me sauve la vie (bon j'en rajoute un peu mais quand même...).
Je vais cheminer le regard sur mes pompes jusqu'à l'arrivée, enfin je veux dire le ravitaillement du 30ème km. J'avais décidé lors de cette descente que j'arrêtais en bas. Trop de déplaisir.
4 h18 mn 04 s. Stop ! Yoyo arrive à peu près 15 mn plus tard, il tentera d'infléchir ma décision mais je suis têtu et surtout redevenu très lucide. J'aurais pu finir avec lui mais il m'aurait fallu des semaines pour récupérer.
J'étais venu pour un bon entraînement, je l'ai eu : 30 km et 1860 m+ en 4 h 18 mn. J'ai noté toutes les erreurs commises, à ne surtout pas reproduire et j'ai rencontré avec grand plaisir quelques UFOs et autres Kikoureurs.
Bref, une journée magnifique (oui oui quand même) dans un lieu formidable avec une organisation au top.

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