Dimanche 6 février : réveil difficile, 11 heures après la fin de la CO de nuit de la veille. J’ai décidé d’aller courir le trail RaidLight tranquillou, en sortie longue, surtout pour m’amuser dans la neige sur des terrains d’entraînement connus.
3 circuits : 11, 22, 33kms. Le 33kms revient à faire la boucle du 22 suivie de la boucle du 11. Du coup, on a la possibilité de choisir entre 22 et 33, au bout de la 1ère boucle de 22kms.
Je suis un peu à la bourre. Je croise la Lapinos alors que le départaurait dû être donné depuis 5 min, zut je n’ai pas le temps de causer, il faut que j’aille remplir ma poche à eau !
Briefing de départ : Benoît Laval et Alexandra Rousset nous donnent les consignes, et annoncent 450 coureurs dont plusieurs champions : Vincent Delebarre, Gilles Guichard (récents vainqueurs, respectivement, de l’UTMB et de la SaintéLyon), Dominique Nugre, etc.
Pour une 1ère, c’est plutôt réussi !
Le départ du 22 et du 33 est donné à 9h15, sur une plaque de glace ;-)
J’exagère un peu, mais il y aura parfois des passages un peu glissouillants, surtout sur les passages de bitume.
Je pars trop vite, comme souvent. J’ai longtemps le groupe de tête en ligne de mire. Malgré le mélange 22-33, je trouve que ça ne part pas si vite que ça.
Ouille ouille ouille, il y a beaucoup de neige. J’ai prévu de boucler les 33kms en 3heures, pour être de retour pour le repas dominical… c’est pas gagné ! A chaque foulée, on s’enfonce, on glisse… on s’épuise ! Heureusement, la situation s’améliore vite : il y a toujours de la neige, mais beaucoup moins profonde.
J’ai rapidement mal à ma tendinite de la patte d’oie. Aïe. Les descentes sont roulantes, malgré la neige. Ca va vite. Il y a souvent de la glace, c’est dur, le contact est violent, on glisse, on peut facilement se faire une cheville. Attention.
On atteint un 1er sommet après 28 minutes de course. Je suis parti dans les 30 premiers des 2 parcours confondu, mais je commence à me faire doubler régulièrement. Avec la fatigue des 2 CO de la veille, faut que je lève le pied si je veux tenir 33 kms.
Le parcours est maintenant principalement en descente. Ca fonce. Je double un peu dans les bonnes descentes, mais dès que ça redevient plat ou faux-plat, je suis incapable de relancer et je me fais doubler, encore et encore…
J’arrive à Planfoy en petite forme. Je sais que je suis loin d’être au tiers du parcours, et ça fait presque 50 minutes que je cours. Ouille, ça va être long. Après Planfoy, une descente parfois bien raide vers les barrages, je me fais plaisir. On passe à côté du barrage du haut, puis on emprunte un sentier en balcon, tout plat, pour rejoindre le second barrage.
Après une autre descente bien raide, j’atteins le point le plus bas du parcours, au pied du barrage, au fond du « Gouffre d’enfer » !. Le Lapinos me double dans la descente, ça alors, je le croyais devant ! Je le repasse en le saluant, bigre il semble concentré, dans sa course !
Gouffre d’enfer… 1h08 et 240m de D+, et je suis déjà tout mou :-(
Bizarrement, je ne me fait pas doubler dans les 277 marches qui permettent d’atteindre le haut du barrage. Par contre, sur le plat, à la relance, je ne fais pas le fier :-(
On attaque la remontée sur Planfoy. C’est splendide : le barrage, les cascades de glace… Attention, ça glisse par ici !!! Heureusement qu’on passe par là à la montée !
Je me fait enrhumer par le Lapinos dans la montée. Il va très, très vite, et double tout le monde. Je n’essaie même pas de le suivre : est-ce qu’il est parti pour gagner le « grand prix de la montagne », pour lequel les temps sont pris entre le point le plus bas et lepoint le plus bas ? En tout cas il fonce…
Je fais plutôt bonne figure, et je double même un peu. Ca fait longtemps que j’ai arrêté de compter bêtement les coureurs qui me doublent : j’en étais à la 60è position, c’était pas vraiment la peine de continuer ;-)
Après une bonne remontée, retour à Planfoy en 1h26. Je me sens un peu mieux, j’ai toujours beaucoup de mal à relancer, mais en y allant tranquillou, je pense pouvoir tenir encore un moment. Mais ça monte encore… J’essaie de relancer, mais je n’accroche pas les coureurs qui me passent, je préfère rester à mon rythme, tranquille. Il reste encore un paquet de kms pour boucler le 33. Je commence à cogiter : et si je m’arrêtais au 22 ? Mais je balaye bien vite cette idée lugubre, je me sens pas trop mal, la douleur au genou est stabilisée, je ne vois pas ce qui pourrait m’empêcher de terminer !
Dans la descente qui suit, je ralentis encore le rythme. Je me méfie de la fin du parcours, il faut que je récupère des gros efforts de début de course. Curieux, je ne suis presque plus doublé. On attaque encore une longue montée. Je reste à 150BMP au cardio. Tranquille. Je n’ai plus beaucoup de jus…
Ca sent l’écurie : on nous annonce 4kms avant l’arrivée du 22. Je commence à regarder ma montre : ouille, je vais être à la bourre, ce sera impossible de terminer en moins de 3h. Je suis contrarié… et le petit démon revient à la charge, « et si tu t’arrêtais au 22è, ce n’est pas un abandon, tu aurais le temps de manger un morceau tranquillement, tu ne serais pas à la bourre… » Vilain, vilain, je suis en pleine forme, laisse moi courir !!! Heureusement le petit ange qui me chuchote de continuer, enfin ! tu vas pas t’arrêter là !, est convaincant !
Et je continue mon petit bonhomme de chemin, toujours à mon petit rythme, je garde des forces pour la fin.
2h12 de course, l’arrivée n’est pas loin, il reste moins de 2kms. Tiens, que se passe-t-il ? Je ne me faisais presque plus doubler, et là soudainement, tout le monde accélère ? Bah, ce sont des coureurs du 22. Ils sont presque arrivés, ils sprintent, c’est normal. Laisse les faire, et continue tranquillement sur le 33 !
Oui mais… arrivé sur le bitume, je commence à dérouler… et par jeu, je commence à me tirer la bourre avec mon poursuivant… Au bout de quelques minutes, je suis explosé, et surtout… la douleur au genou est plus forte. Ouille. C’est à ce moment là, alors que ma lucidité m’a abandonné, que je me remets à envisager l’arrêt au 22ème. Alons allons, soyons sérieux. Ca fait 1h que tu as ralenti le rythme en prévision de la dernière boucle !
Néanmooins, je continue mon sprint. Et je suis complètement naze, quand j’aperçois la banderolle d’arrivée. 2h15 de course… si je continue je vais mettre 3h30 voir plus. Mon genou me fait mal. Faut pas jouer avec les tendinites. Alleeeeeez !
Et c’est relativement facilement, finalement, que le petit démon savoure sa victoire sur le gentil petit ange. Je bifurque vers l’arche d’arrivée.
Sitôt passé la ligne, je regarde partit un concurrent qui poursuit sur le 33, et je commence à regretter. Je suis à 2 doigts de dire aux bénévoles : non, ne prenez pas mon temps, j’y retourne !
Mais finalement, un thé bien chaud et des gateaux bien sucrés… miam !
Résultat : 2h18, je suis 26ème sur 130 arrivants au moment où je quitte les lieux. Le vainqueur du 22kms a mis 1h54. Je suis en bon état physique, expecté mon genou. J’aurais pu continuer sans problème. Quand à savoir combien de temps j’aurais mis… Il semblerait que la dernière boucle ait été particulièrement difficile. Le vainqueur, Gilles Guichard, arrivera 49 minutes après mon arrivée, en 3h07. Ca donne une idée : il est gentil le Mathias, avec ses projets de boucler le parcours en moins de 3h ;-)))
Mon cardio m’indique 820m de D+, et une moyenne de 161BPM. C’est assez bas, pour moi et pour 2h18 d’effort : j’ai été mou ;-) Cf.
les courbes alti/cardio
Je prends les 10 premiers du 33 en photo, dont le Lapinos, qui réalise une belle perf en prenant la 10ème place de ce trail. Au bout de 3h30 de course, des courageux terminent leur 1ère boucle, et je les regarde songeusement s’éloigner alors qu’ils attaquent la 2ème boucle…
Gilles Guichard
Gilles Guichard, le vainqueur
Arrivée du second
Arrivée du 3ème
Guillaume Millet, 4ème
Lapinos, 10ème
A propos de la course : j’ai trouvé le prix d’inscription un peu cher (25 euros le matin de la course), mais on a quand même un cadeau sympa : un bonnet en polaire, c’est toujours plus utile qu’un tee-shirt en coton. J’ai rencontré un petit problème : l’organisation n’a pas voulu me rendre mon certificat médical, zut comment je vais faire pour prendre ma licence de CO moi ? Tant pis pour moi, j’aurais du apporter une photocopie…
Je ne l’ai pas trop évoqué, mais le parcours est super, très agréable, et dans la neige, c’est encore plus rigolo ! Le flêchage est nickel, les bénévoles sont, comme toujours, aux petits soins. Deux petits bémols : ça a l’air de cafouiller un peu pour prendre les chronos à l’arrivée, quand les concurrents du 11 du 22 et du 33 arrivent en même temps. J’espère qu’ils s’en seront tiré sans dommage. Et niveau ravito, il y en avait 1 seul sur le 22kms au lieu des 2 annoncés, et en plus on y arrivait au bout de 1h45 de course ! Je sais bien qu’on est en semi-autosuffisance, et de toute façon ça ne m’a pas posé de problème, mais bon… j’ai aussi entendu des concurrents du 22kms se plaindre : alors qu’aucun coureur du 33 n’était encore arrivé, le ravito d’arrivée manquait déjà de boisson sucrée !
Enfin, ce sont des erreurs de jeunesse : pour une 1ère édition, ce trail était très réussi !
1 commentaire
Commentaire de Mustang posté le 09-08-2010 à 08:58:00
je retrouve ton récit de cette première édition!! J'y étais! je me souviens de la neige du départ, de la glace en bas! et comme toi, à l'arrivée du 22 : j'arrête ou je continue! J'ai continué!! beaucoup de neige! j'en ai terminé en 4h46! un bon souvenir!
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