Récit de la course : Almere Holland Triathlon 2004, par runningmike

L'auteur : runningmike

La course : Almere Holland Triathlon

Date : 28/8/2004

Lieu : Almere (Pays-Bas)

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Distance : 226km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit



ALMERE HOLLAND TRIATHLON 2004

Le projet.
La 24ème édition du triathlon longue distance, format Ironman, de Hollande s’est déroulée le 28 août 2004. Au départ de cette course, 4 triathlètes de Metz ont fait le voyage dans les Pays-Bas pour prendre part au plus vieil Ironman d’Europe.

Jeune triathlète ( je termine ma 2ème saison ), je décide après ma 1ère saison plutôt satisfaisante ( Tri Sapin et Musel Duathlon sur format Powerman ) de faire un Ironman en 2004. Après plusieurs recherches, je trouve ce triathlon sur le site web de X’Triathlon.

La Hollande, pays du vélo ! Le terrain idéal pour tout triathlète où les deux roues sont prioritaires aux voitures. Le choix est donc fait, je ferai mon premier Ironman en Hollande ; je garde un si bon souvenir des marathons de Rotterdam et d’Amsterdam.

3 autres triathlètes se joindront à l’aventure dont un autre novice sur la distance : Eric GUIOTH. Olivier SCHAUB et Serge MATUSIC quant à eux, côtoient déjà ces distances depuis plus de 10 ans !

Dans le cadre de ma préparation je ferai les CD de Metz, des Ardennes et le MD de Belfort.

Le grand jour approche.
Après 2 jours de tourisme à Amsterdam avec mon épouse, je retrouve mes acolytes au retrait des dossards. La météo est catastrophique : pluie démentielle, mer chargée de vagues prêtes à noyer de nombreux triathlètes !
Le vélo est mis dans le parc, les affaires sont réparties dans différents sacs pour les transitions. Retour à l’hôtel pour les derniers préparatifs : le Gatosport. Etant en Hollande depuis plusieurs jours, je n’ai pu faire cuire notre gâteau préféré en France ; mon épouse explique au chef des cuisines de ce grand hôtel, la recette pour le faire cuire ; in English, of course ! Résultat des courses, mon Gatosport s’est transformé en biscuitsport sec ! Heureusement, j’ai emmené du Spordej !

Le jour J.
5h30, réveil, petit déjeuner vite avalé et direction le port d’Almere. Le jour se lève et à notre plus grande satisfaction, les nuages ont disparu. Le soleil pointe ses premiers rayons.
Derniers réglages dans le parc à vélos et direction la tente pour se changer. Je suis l’un des rares à porter une combi sans manches ; je comprendrai vite pourquoi.

Natation.
Il est 7h25, les quelques 300 participants se mettent à l’eau dans le port. L’eau est particulièrement fraîche : 16°C. Sur le ponton, je vois des triathlètes avec des cagoules et des chaussons pour se protéger du froid. Un concurrent belge me précise qu’au large, l’eau sera plus fraîche !
Le départ est donné à 7h30, l’eau n’est pas si fraîche que çà ; elle est glaciale ! Ca bouscule un peu sur 200 mètres mais tout va bien. L’étendue de la mer du Nord s’offre à nous. Des zodiacs et des hommes grenouilles nous guident et nous encouragent tout le long du parcours.
Je passe en 35’ au demi-tour. Je suis serein et arrive à lutter contre le froid. Hélas, au bout de 45’ de nage, l’eau glaciale pénètre dans ma combi. Après les bras, ce sont les cuisses puis tout le corps qui sont gelés. Je tente quelques mouvements de brasse pour me réchauffer mais je n’ai plus de sensations. Mes muscles sont figés. Après de gros efforts, je sortirai du port en 1h20’, transi et tétanisé ! La douche d’eau chaude mise en place pour nous rincer du sel de mer et des différents hydrocarbures présents dans ces eaux me sera d’un grand réconfort ; quelle sensation de chaleur !

Je rejoins enfin l’aire de transition tant attendue. A cet instant je me dis que le plus dur est fait. Je croise Olivier qui part chercher son vélo. Il me trouve plutôt frigorifié. Je récupère mon sac et mettrai plus de 12’ pour arriver à me changer. Enfin me voilà sur le vélo.

Vélo.
Les premiers coups de pédales sont difficiles car je ne parviens toujours pas à me réchauffer. Je me jette sur mon ravitaillement : une Powerbarre et un bidon de boisson énergétique seront assimilés dans la première demi-heure. Il me faudra 45’ pour appuyer sur les pédales. Je mets enfin la plaque ; le parcours, plat et roulant, me permet de rouler à près de 38 km/h. Jugeant cette vitesse trop rapide pour mon premier Ironman, je préfère mettre le petit plateau et rouler tranquillement à 33km/h de moyenne. Au fil des kilomètres, le vent se lève et de nombreuses éoliennes agrémentant ces 3 boucles se mettent en action. Plus les kilomètres défilent et plus le vent souffle.
Au 90ème km, je rattrape Olivier. Nous constatons que le vent est bien plus souvent de face que de dos ! En effet, les seuls passages où il pourrait être notre allié se font dans des zones boisées, à l’abri du vent !
Le 2ème tour se termine au rythme des ravitaillements tous les 15km. Le parcours est toujours aussi plat et de plus en plus monotone. La moyenne baisse un peu en raison d’un vent de plus en plus présent. Je croise Eric ; il est derrière moi ! J’étais persuadé qu’il était devant ; il a dû galérer en natation ou perdre beaucoup de temps à la transition. Il a l’air frais et roule fort. Quant à Serge, je ne l’ai toujours pas vu. Il est un bon nageur et bon cycliste ; il va certainement nous attendre à l’arrivée.
Dans le dernier kilomètre, je croise mon épouse, elle est émue de me voir arriver. Sa présence me fait énormément plaisir. Il est vrai que la journée sera longue pour elle également. Les 180 km sont enfin bouclés en 5h48 et j’aborde la dernière épreuve avec beaucoup de sérénité et de fraîcheur. J’ai très bien géré mon alimentation et me suis refait une santé. La dernière transition se passe bien ; je quitte ma tenue de cycliste pour revêtir celle du marathonien en un peu plus de 6’.

Course à pieds.
J’attaque donc la première des trois boucles de ce marathon sur un parcours plat et avec une bonne partie protégée du vent. L’allure de croisière de 5’ au kilo me parait lente mais je préfère être prudent. Nous trouvons de copieux ravitaillements tous les 2.5 km ; et à chaque passage, les bénévoles nous encouragent. Ils repèrent vite notre nationalité et n’hésitent pas à nous encourager en français.
Au 15ème, une vielle douleur à la hanche commence à se faire sentir. Ce vieux démon ne s’était pas manifesté depuis le Marathon Des Sables en 2002 ; il va falloir gérer ce problème. Je décide de lever le pied pour ne pas me blesser. Au 20ème km, je rattrape Serge ; une douleur au genou le ralentit. La 2ème boucle se termine ; mon épouse, appareil photo à la main me rappelle qu’il ne reste plus qu’un tour et que s’est bientôt fini !
Oui, mais il reste encore 14 km et la douleur à la hanche est de plus en plus intense. Au 31ème, cette douleur s’est généralisée sur tout le bassin. J’alterne donc la marche rapide et la course. Eric me double ; il est très fort et encaisse bien la course. Sa rigueur à l’entraînement paye. Serge, quant à lui, est juste derrière mais souffre de plus en plus. Enfin, Olivier, star de ces dames, est là également ; il termine son premier tour devant des olas de supportrices hollandaises. Quel charmeur !!!
Le public est de plus en plus nombreux, il nous appelle par nos prénoms et nous offre des messages d’encouragement en français ; ils sont extraordinaires.
Au 35ème km, j’aborde la ligne droite finale ; plus que 7 km. Je passe outre la douleur et j’accélère afin de terminer ce marathon en 3h59 soit un total de 11h27’ pour mon premier Ironman. Je termine à la 127ème place : heureux d’être un « homme d’acier » et surtout frais physiquement et mentalement. Une bonne séance d’ostéo remettra ma hanche en place plus tard.

Eric a terminé en 11h19, Serge nous rejoindra en 11h44 ; quant à Olivier, il assurera le spectacle sur les 100 derniers mètres et terminera en 12h50.

Les plus belles aventures ont toujours une fin !
Une fois douchés et massés, les vélos et tous nos différents sacs sont rapidement remis dans les voitures. Nous nous dirigeons vers un bateau restaurant où un buffet attend les triathlètes. Le maillot finisher nous est alors remis. Après la pasta à volonté, nous attendons l’arrivée du dernier concurrent avant de rejoindre notre hôtel. Ce dernier Ironman finisher est escorté par des motos de la police, gyrophare et sirènes hurlantes. Les militaires de l’Armée de Terre hollandaise se joignent à lui pour parcourir les derniers hectomètres.
La 24ème édition de ce triathlon s’est achevée dans la joie et la bonne humeur sous les acclamations d’un public respectueux des efforts fournis. Chaque participant est un champion qui porte fièrement sa médaille autour du coup ! Mais les vrais champion sont sur le podium et leurs performances chronométriques sont impressionnantes, voire quasi inhumaines aux vues des conditions météorologiques ! Jugez plutôt :

Classement Masculin
Swim Bike Run
1 Gerrit SCHELLENS BEL 53’00’’ 4h45’ 2h37’ 8h17’
2 Peter KROPKO HUN 51’23” 4h47’ 2h43’ 8h24’
3 Chris BRANDS HOLL 53’41” 4h37’ 2h53’ 8h27’

Classement Féminin
Swim Bike Run
1 Cora VLOT HOLL 57’51” 5h19’ 3h21’ 9h41’
2 Gabrielle KECK GER 58’02“ 5h33’ 3h15’ 9h49’
3 Tiina BOMAN FIN 57’46‘’ 5h37’ 3h16’ 9h53’


Mickaël GRASMUCK
Info complémentaires sur www.almerehollandtriathlon.nl

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