Récit de la course : Trail Blanc - 28 km 2008, par jean-chris05

L'auteur : jean-chris05

La course : Trail Blanc - 28 km

Date : 6/1/2008

Lieu : Serre Chevalier (Hautes-Alpes)

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Distance : 28km

Objectif : Terminer

1 commentaire

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Le récit

Souvenirs de début de saison sortis des cartons. Pour ceux que cela intéresse... 

 

Le premier week-end de l’année marquait le retour du trail blanc de Serre-Chevalier. Après un essai concluant en 2007, sur le petit parcours de 10 km, je décidais de m’attaquer au circuit de 27 km.

 

En vacances à Névache depuis le 2 janvier, j’avais eu le temps de m’adapter à l’altitude en m’essayant au skating et à la randonnée nordique dans la haute vallée de la Clarée.

 

Le matériel adapté à ces saines activités m’ayant été prêté par mon nouveau sponsor bandeau (qui est en fait un sponsor bonnet). C’est en effet sous le nom de « Team Névasport » (le désormais célèbre magasin de sport du nord des Hautes-Alpes) que je m’étais inscrit à cette course.  

 

Une préparation en altitude, un nouvel équipement et un nouveau sponsor. Tout était là pour réaliser une grosse performance. Il ne manquait qu’une bonne paire de jambes. J’en avais commandé une pour Noël mais le père noël a dû se tromper d’adresse…

 

Samedi 5 janvier 2008 :

Dernière petite séance de skating avec les enfants avant de descendre à Serre-Chevalier pour retirer mon dossard. J’ai hérité du numéro 103, nous sommes environ 550 inscrits.

 

Dimanche 6 janvier :

 

7h15 : J’ouvre un œil ensommeillé que je jette ensuite par la fenêtre. Je ne rêve pas, ma voiture a disparu ! Elle est enfouie sous 40 cm de neige fraîche !

 

7h30 : J’ai déjeuné et je suis déjà en tenue pour courir lorsque je sors de la maison. J’ai de la neige jusqu’aux genoux. La matinée s’annonce plus sportive que prévue.

 

7h40 : La pelle à la main, la voiture est dégagée, l’échauffement a commencé.

 

8h02 : La voiture est enfin chaînée (22 minutes pour deux chaînes,  je n’avais pas travaillé cette activité à l’entraînement, je devrais pouvoir m’améliorer dans ce domaine.)

 

8h05 : Départ pour Serre-Chevalier. J’ai une petite heure pour faire 30 km. Le dernier chasse-neige est passé depuis longtemps, la route est recouverte de 15 cm de poudreuse. Une seule voiture est passée avant moi. Elle m’indique le chemin à suivre. J’espère qu’elle est arrivée à bon port. J’ai du mal à dépasser les 30km/h. Le timing va être serré, personne n’a intérêt à se mettre en travers de ma route !

 

9h05 : Premier (et seul) exploit de la journée, je trouve une place sur un des parking  de la station, à plus d’un kilomètre du départ. La dernière partie de mon échauffement s’annonce brève mais intense.

 

9h15 : J’arrive sur la ligne pour assister au départ du parcours court. Les horaires ont été décalés de 15 minutes. Il me reste un quart d’heure pour effectuer une dernière vidange, ingurgiter un gel énergétique (beurk) et prendre le temps d’attacher mon dossard.

 

9h25 : J’apprends qu’en raison de risques d’avalanches, le circuit a été réduit à environ 21 km. Les 27 km attendront 2009.

 

9h30 : C’est vers l’arrière du peloton que je prends le départ en compagnie d’environ 450 concurrents. Une centaine d’inscrits sont absents en raison des conditions  météo (il neige encore).

 

Nous cheminons sur une piste de ski de fond qui remonte le long de la Guisanne. Mais seule une partie large d’une cinquantaine de centimètres est vraiment damée (les organisateurs ont travaillé toute la nuit). Dès que l’on s’écarte de cette bandelette, nos chevilles disparaissent dans la neige. Les dépassements sont difficiles et coûteux en énergie.

  

Après quelques kilomètres d’efforts j’arrive à trouver ma place dans la longue file des coureurs. J’ai l’impression de revoir une scène du film « la marche de l’empereur » (pas celle où ils se reproduisent mais plutôt lorsqu’ils se dandinent, les uns derrière les autres, dans la blancheur et le brouillard de l’Antarctique.)  

La première partie de l’épreuve est un long faux plat montant, en fond de vallée. Je progresse sur un bon rythme (pour moi) d’environ 11 km/h. Je vais peut-être trop vite.

J’ai un peu perdu mes repères dans ce jour blanc qui aplanit les reliefs et favorise glissades et chevilles tordues. Après un certain temps et 8 ou 9 km,  nous bifurquons d’un quart de tour vers la gauche pour attaquer de face le massif des Ecrins (j’exagère un peu mais c’est géographiquement exact). Comme me le souffle alors un compagnon d’effort : « cette course est belle mais elle est placée trop prêt des fêtes ! ». C’est en effet doté d’une magnifique ceinture abdominale renforcée de 2 kilos de chocolat au foie gras (je peux vous donner la recette) que je me suis présenté au départ. Cette couche graisseuse, qui peut être utile pour glisser sur le ventre dans les descentes (voir le film cité ci-dessus) est parfaitement nuisible lorsqu’il s’agit d’essayer de courir sur des pentes enneigées ( Le chamois est d’ailleurs beaucoup moins gras que le manchot !).

  

Le retour sur la station s’annonce comme une succession de montagnes sibériennes (montagnes russes froides et enneigées).

Que se soit dans les montées ou les descentes j’adopte la technique du manchot (qu’il ne faut pas confondre avec le pingouin). A savoir que je peine de plus en plus dans les ascensions mais me refais une petite santé dans des descentes de plus en plus glissantes. Je ne suis malheureusement pas (pour mon ego d’athlète sponsorisé) le premier concurrent à passer par là. Les quelques centaines de trailers  qui me précèdent ont tellement tassé la neige de notre étroite trace qu’ils l’ont transformée en patinoire. Dès qu’un pied dérape et sort de la piste c’est pour s’enfoncer profondément dans la poudreuse environnante. Et souvent, le reste du corps suit. Des baignoires de  formes et profondeurs variées longent ainsi, à intervalles réguliers,  les descentes du parcours. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’il n’y en a aucune à ma taille ! Et c’est ainsi que très lentement dans les montées et moins lentement dans les descentes, je m’approche peu à peu de l’arrivée.

 

11h43 : Je franchis enfin la ligne en 288ème position après 2 heures et 13 minutes d’effort.

 

11h44 : J’entretiens ma silhouette impériale au ravitaillement final. La soupe à l’oignon qui mijotait dans un énorme chaudron était délicieuse.

 

14h00 (environ) : Je suis de retour à Névache.

 

Du côté des statistiques mon objectif était de courir en moins de trois heures pour 27 km (moyenne de 9km/h).

Le circuit ayant été raccourci à environ 20 km j’ai atteint mon premier objectif (bravo !) à la vitesse moyenne approximative de 9km/h (c’est juste bon mais il aurait fallu tenir encore 7km sur le même rythme !).

          

1 commentaire

Commentaire de maï74 posté le 31-03-2008 à 10:48:00

Désormais je penserai à toi en regardant le DVD de la Marche de l'Empereur (que mon fils adore), sauf pour l'accouplement, promis !...
Merci pour ce récit drôle et sympa, A+

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