L'auteur : WilRun
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km
Date : 16/2/2008
Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)
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Distance : 80km
Objectif : Terminer
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Je me suis inscrit un peu par curiosité sans savoir si j’aurais les jambes pour encaisser autant de kilomètres aussi tôt dans l’année. Mais comment un traileur peut-il résister à une distance conséquente (80km), un dénivelé somme toute raisonnable (1500m) et surtout une arrivée originale au 1er étage de la tour Eiffel !
Je veux être de ceux qui pourront dire, « j’y étais ».
A cause de pépins de santé qui ne m’ont pas permis de m’entraîner correctement, je me déciderais finalement quelques jours seulement avant la date fatidique à participer à la course.
J’arrive à Paris et me gare près de la Tour Eiffel, RER C, direction le palais des sports d’Issy les Moulineaux.
Vérification d’identité, du matériel obligatoire et remise des dossards, tout çà dans un ordre contrôlé.
Ensuite il s’agit de prendre un autre RER pour se rendre jusqu’au départ de St Quentin les Yvelines.
Quelle image de tous ces traileurs aux couleurs bariolées en train d’attendre l’arrivée de leur carrosse ! Cela a dû en faire rire plus d’un… Le trajet se fera dans la joie et la bonne humeur, où l’on entendra des anecdotes de courses comme la diagonale. Je retrouve également quelques chanceux comme moi qui ont le précieux sésame pour participer au prochain UTMB. « A bientôt alors !»
Sortie du wagon, on prend un bus qui nous mènera finalement au départ. Ici près d’un centre équestre battu au quatre vents, il fait frisquet et il n’y a pas beaucoup d’endroits où s’abriter. Je me place bon an mal an derrière le camion du speaker afin de me préparer. Je me badigeonne les pieds, met mes BV sports, ajuste mes vêtements et mon sac. Vincent Delebarre est interviewé et l’air détendu, dit être « en vacance »
On passe dans le sas pour déclencher la puce. Le speaker essaye de chauffer l’ambiance mais beaucoup sont déjà concentrés. Je suis positionné dans les 100 premiers, de façon à ne pas trop être gêné par les bouchons du départ et de prendre rapidement mon rythme.
5, 4, 3, 2, 1….Les coureurs s’élancent sur un rythme raisonnable même si l’élite est déjà partit tambour battant.
Le vent est toujours frais et le soleil est présent, nous longeons les lacs de St Quentin sur des chemins souples, cela permet de se mettre en jambe. A bout de 10 minutes j’ai déjà trop chaud avec ma veste, je m’arrête alors comme beaucoup d’autres pour l’enlever.
Nous entrons dans la forêt, le dénivelé n’est pour l’instant pas très important, les chemins sont larges et roulant ce qui permet de tenir un rythme raisonnable. Nous repassons devant la gare et traversons St Quentin.
Déjà le premier ravitaillement. Je remplis ma poche à eau car je ne pourrais la remplir que 30 kilomètres plus loin.
Les intervalles entre les ravitos obligent à bien gérer sa réserve hydrique sous peine d’être à sec en cours de route, ce qui arrivera à certains.
Je repars au bout de 5 minutes sans avoir traîné. Après mon expérience au TGV et au Templiers j’ai validé la stratégie de course avec arrêts minimums. Plus je m’arrête longtemps plus il m’est difficile de redémarrer. Je préfère prendre sur les stands ce qui me fait envie et m’alimenter en marchant.
Toujours en sous bois, les organisateurs ont préparé une suite un peu plus vallonnée. Des suites de descentes et de montées qui vont s’avérer cassantes au bout d’un moment.
Les sensations sont pour l’instant bonnes et j’ai encore les jambes fraîches. Maintenant que la course et lancée et que tout le monde est à son propre rythme, je me trouve avec des coureurs de niveau à peu près équivalent que moi. N’étant pas mauvais en descente je double pas mal de monde et me fait distancer par d’autres dans les montées. Cela ne m’étonne pas car je ne me suis pas encore préparé à encaisser du dénivelé. Il va falloir appuyer très fortement sur ce point pour être fin prêt pour l’Ultrail du Verdon et surtout l’UTMB.
Nous voilà au km50 pour le 2ème ravito. Un bénévole aux petits soins me remplira ma poche à eau, me servira un peu de soupe pour éviter de saturer du sucré. Je prends quelques TUC, je remplace ma casquette par un bonnet, et met ma veste car la température baisse.
C’est reparti pour les montagnes Russes, certes petites mais nombreuses. On traverse des villes, des bénévoles sont épaulés par endroits par la police pour calmer les ardeurs de l’impatient automobiliste Parisien.
Avec le froid, la nuit tombe doucement, les imperfections du sol se font de moins en moins visibles. Les frontales feront alors progressivement leur apparition comme autant de lucioles. De là les kilomètres paraîtront moins longs.
Après une belle côte nous arrivons au ravitaillement du haras de Jardy, kilomètre 63. Je me sustente légèrement même si la table remplie de victuailles fait envie, met mon brassard réfléchissant et repart sans plus attendre. Maintenant il fait nuit noire et courir sans frontale devient impossible. Nous quittons ce puit de lumière pour replonger dans l’obscurité. Il n’y a que 7 kilomètres avant le dernier ravitaillement.
Ces 7 kilomètres se feront sans difficultés je passerai le ravito tel un éclair. Pas besoin et envie d’arrêt attiré tel un insecte par les lumières Parisiennes.
Descente dans le Parcs de St Cloud dans une ambiance surréaliste au milieu de statues, bassin et fontaines. Maintenant il s’agira de longer la Seine jusqu’à l’arrivée. Ce n’est pas le meilleur moment de la course au bord de la circulation, des péniches qui semblent pour certaines bien aménagées. C’est à ce stade de la course qu’il fallait être le plus attentif au balisage sous peine de se perdre. Beaucoup ont jardiné pour trouver le bon chemin. Au loin la Tour Eiffel nous nargue, les jambes crient pitiés mais je tiens à la vitesse folle de 9,5 km/h. Nous traversons le parc de l’île Saint Germain pour revenir sur les quais pavés d’Issy les Moulineaux qui font mal aux chevilles, il est temps que cela s’arrête. Cà y est je suis au pied de la Tour, on passe par le chapiteau d’arrivée sous les applaudissements puis vient le moment tant redouté de la montée jusqu’au 1er étage. Je suis donc un rythme de sénateur pour ne pas me mettre minable pour le passage sur le tapis d’arrivée. Mais je m’en suis fait une montagne de cette ascension car il me faudra à peine 5’ pour atteindre le tapis d’arrivée. Stop à la montre, j’aurais mit 8h14 pour faire les 80km qui semble être plutôt en faire 75. Je suis rincé, je ne profite même pas des boissons de l’arrivée pour prendre le plus rapidement possible l’ascenseur qui tarde. Je me refroidis heureusement la chaleur humaine dans l’ascenseur me réchauffera un peu. Sous le chapiteau, c’est la 1ère fois que je suis servit par des cuisiniers en toque pour une course. Un petit bout de pizza, mais malheureusement pas suffisamment de chaises pour se poser, je ne resterai donc pas longtemps pour rejoindre mon véhicule et retourner à mes pénates, quittant cette fameuse tour que nous aurons rêver pendant de longues heures…
Bilan ;
Course : Impressionnant de professionnalisme pour une 1ère édition, des bénévoles comme toujours très sympathiques, un balisage presque parfait avec un parcours bien étudié. Une arrivée exceptionnelle qui je l’espère sera maintenue. Seul reproche, peut être faudrait-il revoir les distances entre les différents ravitaillements.
Personnel : Plutôt positif temps de 8h14 classé 88ème, j’aurais pensé être plus en difficulté en ce début de saison.
2 commentaires
Commentaire de hagendaz posté le 17-03-2008 à 22:01:00
plus je lis les cr de cette course, plus elle m'intrigue. Ca interpelle en tout cas.Merci
Commentaire de joy posté le 11-06-2008 à 14:36:00
B R A V O M E C !!!
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