Récit de la course : Trail de la Pérouse 2008, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Trail de la Pérouse

Date : 2/3/2008

Lieu : Plombieres Les Dijon (Côte-d'Or)

Affichage : 2475 vues

Distance : 25km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Quelle reprise !

Depuis quelques semaines déjà je m'entraîne. 2 mois exactement. donc je suis en forme à cette période de l'année. 3, 4 semaines de repos ont fait la transition entre les 2 saisons. dans le froid de l'hiver, j'ai même un peu forcé, trop ?

Depuis quinze jours je ressens des tiraillements au niveau de la cheville côté intérieur et derrière le talon droit, là où les terminaisons tendineuses viennent se fixer au calcanéum, c'est sensible au toucher. mes entraînements en côte raide en sont peut-être la cause. je pense à une ténopériostite ou enthésite. sans trop m'engager ou m'arrêter sur ce diagnostic. l'avant dernière semaine précédent la course, je n'ai pu m'empêcher de faire quelques sorties, ce n'est pas très raisonnable. mais la dernière semaine qui précéde l'instant C, je me calme vraiment. au début tout va bien et je me dis que je vais me remettre et puis l'avant veille et la veille je ressens quelquefois ces douleurs, petites brûlures sans que je fasse quoique que ce soit. je me pose donc des questions et c'est assez angoissant voire pénible. je m'imagine dans l'instant de la course où la situation va se dégrader jusqu'au moment où ça va vraiment mal aller. je me fait peur quoi !

 

Cette course est programmée. l'irrémédiable est en marche et je ne me vois pas remettre en question cette sortie.

Mais je suis en permanence sur le qui vive et ça occupe bien mes pensées.

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Plombières les dijon. je connais un peu le "coin"  pour avoir participé à deux courses nature dans des communes voisines. l'une est de distance et de dénivellés égaux à celle de la pérouse. une distance et un dénivelé que j' apprécie.

La pluie est prévue pour les jours d'avant course par la météo et je m'attends à courir sous celle-ci. mais le ciel est très couvert sans qu'il tombe quoique ce soit. le terrain sera meuble et finalement avec une température pas trop basse, c'est presque l'idéal. mais avec un sol quand même très humide et des parties pentues glissantes. tous ces éléments sont bien intégrés dans ma tête, comme ça pas de surprise.

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Le départ s'effectue tôt le matin par l'autoroute et le contournement de Dijon par les boulevards se révèlent toujours très cafouilleux vu que mes méthodes de circulation m'amènent à en mélanger plusieurs. rien ne vaut finalement l'ancienne qui est de répérer les grandes directions et de travailler avec les panneaux dont l'ensemble est très cohérent. bref me voici sur les lieux de la bataille que je vais livrer avec moi même.

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Beaucoup de monde déjà présent sur le lieu où tout est concentré, bureaux d'inscription et départ-arrivées. cette course connaît un vrai succès et apparemment attire le gratin par le niveau de performance, enfin, je pense, vu les résultats de l'année précédente.

Sur le départ une bonne surprise. un quidam m'interpelle et me dis : "cette fois, va pas te faire une entorse". je reste sceptique et tout de suite je reconnais la personne qui rie aux éclats me voyant enfin réagir. une belle entorse que je m'étais faite au tiers d'une course et qui m'avait bloqué dans les chemins ; au ravitaillement que j'avais fini par atteindre, il m'avait bien tiré d'affaire en acceptant de me rapatrier à l'arrivée dans sa voiture. il était accompagné de sa "petite" et encourageait son épouse coureuse. j'étais bien "coincé" à ce moment là. pas évident un telle situation, on peut se sentir tout à fait perdu, loin de tout et handicapé. ce genre de situation peut devenir très 'craignios". alors encore un grand merci et bon vent pour celui qui reste un inconnu sinon par ce souvenir.

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Le départ est donné un peu avec retard mais "je n'ai rien senti", quelquefois c'est vraiment dérangeant, après un échauffement assez brouillon. pourtant j'avais le temps mais je me suis dispersé.

Milieu de peloton. ma place est là. bien installé sans ralentissement et sans gêne entre coureurs. le rythme est soutenu sans plus, reste régulier. une bonne cadence quand même. donc pas un départ canon hyper "speedé". c'est bien comme ça vu que la première partie comporte la majeure partie des ascensions. l'ascension de la première s'effectue sans problème assez facilement. 

c'est vraiment le début de saison ; comme engourdi je suis vraiment peu véloce au niveau sensations pourtant je vais bon train.

La côte était raide et puis une peu de douceur et descente pour réattaquer costaud et finir assez raide, s'en suit une belle descente.

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Je suis extrèmement concentré là où je mets les pieds et cette concentration est le résultat des jours précédents rempli de ces deux-trois heures à venir ; j'avais ce souci en tête et apportait presque insconciemment une importante à cet élément.

je pense que l'attention portée à mes foulées devait être redoublée. c'est ce qui m'habitait tout au long de la course. à vrai dire toute mon attention était de me concentrer sur les quelques mètres qui se déroulaient à une vitesse folle et à poser le pied d'un façon la plus naturelle possible quel que soit le terrain et ses difficultés. y aller avec confiance. ça a été mon objectif tout du long et je m'en suis tenu. je peux dire que ma course a été ça. ce n'était pas évident sur ce terrain difficile où les feuilles mortes qui jonchent le sol cachent les pierres sur lesquelles le pied roule. Je fais donc confiance à mes chaussures qui me ramènent bien dans l'axe à partir du moment où j'ai posé franchement le pied.

La fameuse entorse était due au fait que j'étais tout en retenue et au lieu d'attaquer du talon j'avais posé le pied quasiment sur le devant, impossible alors de rattraper quand la cheville est partie

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c'est un vraie technique qui se travaille à l'entraînement. la vue capte le sol sur quelques mètres en s'éloignant et reviens. ceci constamment répété. la vision du sol est mémorisée, ainsi, en fait on ne regarde pas là où l'on pose le pied. cette partie du sol a été mémorisée le laps de temps qui précédait. on regarde toujours là où on va poser le pied. comme ça on a toujours un temps d'avance. à trop y réflèchir ça peut-être "vachement" perturbant et le risque est de s'emmêler les pédales. pour faire simple, il suffit d'imiter les chamois. si vous remarquez bien, ils ne regardent jamais leurs pattes. la tête toujours levée à regarder l'endroit où ils vont poser celles-ci, l'instant d'après quand il regarderont alors plus haut. finalement dans les courses nature, il faut rester nature.

 

Après la descente, la montée, 7 ième km. sur un 1.5 km, 100 +. elle s'effectue sur un rythme sans affolement. à deux reprises, je tempère ce qui me permet d' "emmener" jusqu'en haut sans être essouffler. pas de problème de ce côté là et les jambes vont bien. je ne me grille pas. au premier ravitaillement un peu plus tôt je suis 100 ième. puis régulièrement par groupe de 2 ou 3 et même 4 des coureurs me passent. ça ne me concerne pas. ma seule préoccupation ce sont mes foulées que j'emmène du mieux possible. et voilà toute la partie avec des hauts et des bas (question profil) qui me font atteindre le quatorzième km, ravitaillement, 01 h 25 mn. je me dis alors que c'est pas mal, la majeure partie des difficultés sont effectufées et il n'y aura qu'à redescendre. je me sens bien, ai de la réserve bien que tout du long il faut fournir un gros effort un peu lourd (première de la saison, le corps que l'on force à sortir d'hibernation). je calcule : si je veux faire 02h30, j'ai 1 h 05 pour "tailler" 11 kms. c'est faisable.

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Tout en continuant, je prends conscience que je n'ai pas fait travailler le haut du corps. je m'y emploie de suite et ai la sensation d'alléger mes jambes. il faut vraiment penser à tout.

question ravitaillement je gère tout à fait bien. suffisamment d'eau (50 cl) plus une topette 12 cl de boisson énergétique. au différents ravito, un p'tit verre pour la forme. et bien sûr 3 comprimés + 3 gorgées de gel répartis sur le parcours.

La course se poursuit. plus personne ne me dépasse et avec certains coureurs on a fini par se trouver, c'est l'accordéon. toi, t'es meilleur dans la côte, moi dans la descente et lui sur le plat.

Deux dernières petites côtes bien senties assez longues pour faire mal à certains et qui me permettent de rattraper ceux qui me devancent. je me sens vraiment bien dans la grimpe. sûr que j'ai franchi encore un palier. j'ai bien l'intention de devenir redoutable. tiens il va falloir que je perde 2- 3 kilogs.

Et voici les 4 derniers kms annoncés. juste une pente à finir et c'est le plat et tout de suite la descente par chemins et pour finir sur petite route. à ce moment, nous sommes trois à nous batailler si on peut batailler à ce niveau de la course.

J'approche des deux et me dis que je peux mettre le turbo. qu'il n'y a pas de raison que le ne le fasse pas. dans une course précédente, j'y avais pensé. et là avec de la réserve. j'appuie. mais vraiment, j'appuie et là boum c'est parti. je passe le premier qui n'en reviens pas et qui me lance : bravo. je mange le deuxième, qui je sens, réagis. mais il "n'en peut", s'accroche quand même sur quelques dizaines de mètres et se rend. encore 700 m. c'est que je suis parti de loin. mais je tiens et facile. mes foulées ne sont pas très amples mais le rythme très rapide. je fais frès attention à ne pas crocher car à deux reprises, je rabote légèrement. de plus en plus de gens qui applaudissent et l'arrivée en vue puis dernier virage pour passer sous l'arche. 11 km à l'heure de moyenne quasiment pile. une course que je pense avoir bien gérée finalement et qui m'apporte toutes satisfactions.

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Tiens qu'en est-il de ces maux tendineux qui me prenaient la tête. oubliés pendant l'entraînement et même depuis le matin. pas le choix. mais je ne "m'inquiète pas, je sais qu'ils vont revenir, il n'y a pas de miracle. En tous cas pendant la course, rien senti. c'est quand même dingue, avant ces problèmes au pied, je focalisais toujours sur le genou droit que je sais "faiblard" par rapport au droit. pas une seule seconde je n'étais préoccupé par celui-ci. comme quoi !...

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Donc sur les quatorze premiers kms, 9.880 kms/h., sur les onze derniers, 12.690 kms/h pour un moyenne de 10. 950 kms.

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Un salut à Patcap 21 et .?., j'ai oublié son pseudo, avec qui j'ai échangé quelques propos. et bon rétablissement à tous deux qui ont été quelque peu malchancheux sur le parcours.

Une belle course nature offerte par une organisation parfaitement réglée. et je confirme le niveau élevé que je soupçonnais auparavant. Des vrais "Cadors" à Plombières.

2 commentaires

Commentaire de patcap21 posté le 04-03-2008 à 14:27:00

Salut Seapen
Ravi d'avoir croisé la route d'un Kikoueur passionné comme tu peux l'être.
Bravo pour ta course, car gagner 15 mn sur les prévisions de départ c'est pas mal du tout.
Au plaisir de te recroiser à nouveau et ,erci pour le récit.

Bon récup

@++
Pat

Commentaire de intuitiv posté le 14-03-2008 à 10:51:00

bravo , on a pas du etre loin de l'autre car j'ai fini en 2h15 pile.
je viens de m'inscrire sur le site .
c'etait ma premiere course, j'ai trouvé cela tres beau et tres varié. je pense a la prochaine ,
surement la transmontagne, au plaisir de te rencontrer....
emmanuel

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