Récit de la course : Raid Thaï 2003, par runningmike
L'auteur : runningmike
La course : Raid Thaï
Date : 21/11/2003
Lieu : Chang Mai (Thaïlande)
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Distance : 144km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
Des lorrains en Thaïlande.
Trois militaires du 2e Régiment du génie de Metz ont participé à la 11e édition du prestigieux Raid Thaï qui s’est déroulé du 18 au 28 novembre dans la région de Chiang Maï.
Laurent CHEVAL, Stéphane DELMAS et Mickaël GRASMUCK ont ainsi représenté leur régiment et leurs sponsors ( entreprise SANTERNE, garage BERLEUX de Toul, assurances GMPA, GMF et magasin TOM COURSE ) sur cette épreuve de course à pieds de 150 km répartie en 5 étapes très vallonnées de 30 km.
Un véritable cocktail d’épreuves !
Une épreuve nocturne, une épreuve d’ascension, des épreuves vallonnées, forêt tropicale, moiteur, chaleur, de forts dénivelés, ce fut le profil de la course exotique par excellence.
Traversée de villages perdus, découverte de tribus, paysages époustouflants, nous avons tous eu l’impression de vivre quelque chose d’inaccessible; à votre tour de rêver !
Mardi 18 novembre, 9h30.
Le rendez vous est donné à Roissy pour les 80 participants ( run, VTT et rando ). On commence à faire connaissance mais déjà il faut se dépêcher. Les vététistes doivent enregistrer leur monture. L'aventure et l'angoisse commencent pour nos cyclistes; les Suisses Catherine et Nicolas négocient pour faire embarquer leur tandem !
Après une courte escale à Bahreïn, nous sommes accueillis à l'aéroport de Bangkok où de charmantes hôtesses nous remettent un collier d'orchidées et de jasmin. La chaleur, l'humidité et la fatigue du voyage nous achèvent. Une douche et un somptueux repas de spécialités Thaï remettent sur pieds tous les aventuriers.
Maï, notre interprète et organisatrice d'excursions nous propose la visite du palais royal et du temple au bouddha d'émeraude. Une visite en barque dans le quartier des Klongs avec son marché flottant nous berce; la température de 35°C nous berce également. Les odeurs et saveurs de fruits et de fleurs nous réveillent; tant les paupières que l'estomac.
Enfin, nous nous dirigeons vers la gare centrale où nous attend le train de nuit pour Chiang Maï. Les heures passées dans ce train resteront longtemps gravées dans nos mémoires. Le wagon-restaurant avec son ambiance discothèque des années 50 nous endort rapidement.
Au réveil, une bonne douche et encore un bon repas Thaï ( qu'est ce que l'on mange en Thaïlande ! ) nous permet d'attendre Bernard BODO et son staff pour la présentation du raid et rappels de consignes sanitaires par l'équipe DOC PLUS de Pierre . Les vététistes sont rassurés; ils viennent enfin de récupérer leur VTT. Pendant qu'ils effectuent les derniers réglages, les runners et les randos profitent de la piscine de l'hôtel. En fin d'après midi, nous embarquons dans les taxis brousse pour se rendre sur notre premier bivouac.
Notre première nuit en bivouac fut fraîche et humide. Nous supportons facilement des vêtements manches et jambes longues; ce qui nous protège également des moustiques. Au lever du jour, nous découvrons des bosquets d'orchidées; il y en a partout. Mais notre principale occupation sera la première étape.
Sur le road book, le profil est le suivant : 28 km avec 400m de dénivelé positif et 550 de négatif. Bref, une formalité pour ce parcours traversant jungle et rizières. A l'arrivée, certains coureurs commencent à se poser des questions pour la suite des hostilités : la chaleur nous écrase contre les pistes en latérite et les descentes nous déchirent les cuisses. Les premières courbatures apparaissent. L'équipe du 2e Régiment du génie est contente, elle prend les 1e, 5 et 6e place; Stéphane DELMAS est en tête chez les runneurs.
Le profil de la deuxième étape est déjà plus parlant et annonce le profil du raid Thaï : 30 km avec 650m de dénivelé positif et 500 de négatif. Les écarts se creusent, la fatigue et la chaleur font souffrir les muscles qui apprécieront la douche improvisée avec un jet d'eau. Les enfants du village s'amusent à nous voir. Les plus téméraires d'entre eux se hasardent sur le tandem. Ces échanges avec les enfants sont de remarquables souvenirs; leur sourire et leur innocence sont appréciés de tous.
Les raideurs commencent à bien se connaître et découvre que chaque coureur est un Monsieur : il y a les champions comme Thierry GUICHARD ( vice-champion du monde de 100km ), des amateurs, des raideurs avertis ( nombre sont ceux ayant le Marathon des Sables, la Désert Cup, la Trans 333, le raid des Trolls à leur palmarès ) et il y a surtout Jacqueline GIVELET, une grande et jeune femme septuagénaire qui du haut de ses 11 raids règne par sa joie de vivre et son dynamisme.
Notre dernière nuit en bivouac s'annonce courte. Le départ de la troisième étape est donné à 5h15. Une étape difficile et longue de 30km avec 900m de dénivelé positif et 700 de négatif. Les consignes sont strictes, la sécurité. Les vététistes comme les coureurs décident de faire la partie nocturne ensemble afin d'éviter de se perdre. Le lever du jour annoncera les hostilités; Bertrand LEPOUTRE ( 2e au classement général ) décide d'attaquer Stéphane DELMAS; le ton est donné. Jusqu'à la dernière étape, chaque seconde sera disputée…
Dans l'ascension nocturne, je perdrai tout mon ravitaillement; je terminerai cette étape avec une hypoglycémie.
Nous rejoignons Chiang Maï et le luxe de l'hôtel. Après 1h30 de taxi brousse, nous sommes au départ de l'avant dernière étape. Etape de repos se disait il dans le peloton au vue du profil de la course : 27 km avec 250m de dénivelé positif et 500 de négatif. Jacques, le pisteur, nous rappela à l'ordre : le parcours n'est pas ombragé, vous allez souffrir de la chaleur ! Tout le long de la piste, longe une rivière, théâtre d'excursions en rafting où le bruit des rapides nous rafraîchit l'esprit. A détour d'un virage, nous faisons des rencontres insolites : des éléphants. Victime la veille d'une hypoglycémie, la chaleur et la difficulté des parcours auront raison de moi; je terminerai difficilement l'étape.
Après un bain rafraîchissant dans la rivière et un bon repas, les Indiana Jones thaïlandais partent pour une nouvelle aventure : randonnée à dos d'éléphant et descente de la rivière en radeau de bambou. Nous arrivons enfin à l'hôtel pour notre dernière nuit de course.
La 5e étape est redoutée de tous : 28 km avec 1250m de dénivelé positif et 500 de négatif. Cette étape de montagne se terminera au temple de Doi Suthep. Les 5 premiers kilomètres autour du lac sont nécessaires pour mettre la machine en route, usée par la chaleur et les courbatures occasionnées par toutes ces descentes vertigineuses. Vient ensuite la montée de Doi Suthep : une côte 12 km à 10 % ; merci Jacques !!!
La tête de la course est toujours autant convoitée; mais le premier à franchir la ligne d'arrivée n'est pas Stéphane, ni Bertrand; il s'agit de Laurent CHEVAL qui après avoir dévalé à grande vitesse la descente, l'emportera. Quant à moi, je pars prudemment, accompagné d'un triathlète parisien Michel HALAMA. Mon objectif étant de rallier l'arrivée et de classer l'équipe.
Ce soir là, Bernard et son staff nous réservent une belle surprise. Un repas traditionnel avec spectacle de danse. L'accueil souriant et charmant des hôtesses nous enivrent (ou serait ce le cocktail maison proposé ? ). A la fin du repas, nous avons eu la cérémonie de récompenses du raid. Une ambiance chaleureuse et conviviale régnait alors.
Le podium fut annoncé :
Stéphane DELMAS remporte le raid en 11h59, suivi de Bertrand LAPOUTRE et de Patrick RENAULT.
Notons également la belle performance de Laurent CHEVAL qui termina 4e; quant à moi, je terminerai 21e.
Au classement par équipe, le 2e Régiment du génie terminera 2e sur les 13 équipes engagées; la 1e place étant pour Bertrand LAPOUTRE, Patrick RENAULT et Jacques REY.
Mickael GRASMUCK
Informations complémentaires sur le site http://raidthai.free.fr
Photos de Jean Luc GINOLIN
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