L'auteur : vial
La course : La Foulée Blanche - 42 km
Date : 20/1/2008
Lieu : Autrans (Isère)
Affichage : 2950 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
Une belle dame tant désirée
Mes premiers amours avec la foulée blanche remonte à ma jeunesse. Je désirais la rencontrer depuis longtemps, mais elle s’était souvent soustraite à mes approches. Pour ne s’offrir en totalité que cette année. Dans les années 80, il fallait se pencher sur son berceau : ce n’était qu’une enfant. La première rencontre fut annulée par manque de neige, la seconde je n’étais pas très bien, la troisième mon taxi m’oubliait sur les bords d’une avenue lyonnaise, et dépité je rentrais bien seul sans avoir pu rejoindre son domicile dans le Vercors.
Depuis elle a grandi, je l’ai rencontré plusieurs fois, mais 2008 était la première fois où je la découvrais en totalité. Le jour de ses trente bougies.
Cette année, l’enneigement permet un départ depuis le village. Et me voilà inscrit à la dernière minute. Départ en quasi dernière ligne, l’organisation attribuant les meilleures lignes en fonction de la rapidité d’inscription. Cruel dilemme lorsque vous habitez loin des pistes et souhaitez être certain d’avoir des conditions acceptables. Cette année c’est très correct (peut être grâce aux canons à neige, très décriés ?).
Arrivé tôt depuis Grenoble, lieu de mon hébergement en veille de course, nous déambulons avec mon ami Bernard BORDET (second dans les 15 km seniors du jeudi) dans la grande salle d’accueil entre Radio Bleue recevant les meilleurs locaux, le sourire chaleureux de la serveuse de thé chaud qui nous réchauffent (le thé et la serveuse), l’inévitable ballet aux toilettes. Après avoir manqué la vedette du jour –Raphael POIREE nous gagnons très tôt les starting-block afin d’être bien placé. Avec beaucoup d’incivisme, nous remontons deux lignes, bravant la frêle rubalise garante d’un placement de départ aberrant. Tous les niveaux mélangés, bonjour le départ. Avec cette règle nouvelle, Nordine, coureur local ayant participé aux JO de Torino, se retrouve en dernière ligne ! Reconnu, chacun le remet à sa place, à la bonne place vers les lignes avant. Ce qui ne l’empêchera pas de se faire accrocher au départ et de chuter : mauvais jour pour lui. Sous un beau soleil le départ est donné, c’est large et chacun se place avant un premier retour dans la zone départ. La course est lancée depuis une dizaine de km, durant lesquels j’ai eu le loisir d’apercevoir la tête de course sur le retour du village : avec Poiré jeune retraité du ski de fond ça envoie bien devant. Passage discret dans le bouclage, sous les cris de mes voisins venus assistés au départ. Je me fais tout petit d’autant qu’un peu plus loin les passages rétrécissent sacrément. Nous sommes dans le village –super sympa- de passer au pied de la boulangerie –« en tendant le bras j’prendrais bien un croissant j’ai un petit creux »-. Le petit creux en arrangent bien certains : au ras des maisons passent trois bolides rouge et jaune -les Espagnols d’Autrans- lancés en tête du 20 km. Alors que nous brassons sacrément dans la neige rapportée dans les rues du village.
Maintenant nous attaquons la longue montée sur Gève, lieu de repli des départs lorsque la neige manque. 6,5 km de montée régulière, mais incessante. La caisse n’est pas au rendez-vous et pourtant je paie cash mon manque de km, vois passer les concurrents mieux entraînés que moi. Patience, rien ne sert de se griller pour coincer, tout la haut sur le plateau dans les montées des années précédentes. Je cherche un rythme pour limiter la casse. Petit coucou aux canons à neige, grandes sentinelles de notre bien-être de fondeur, mais si coûteux en énergie. Où sont les neiges d’Antan ? Arrivé sur le plateau c’est l’habituel passage du petit pont de bois, s’où lequel s’écoulent (s’écroulent ?) les skieurs qui bouclent le huit. Ensuite succession de petites bosses et descentes, l’organisation ayant allégé le dénivelé des montées précédentes, avantageusement remplacé par la longue montée sur Gève. Le fart est top, j’ai fait le bon choix et, agréable surprise je tiens dans les bosses et lâche plusieurs concurrents dans les petites descentes : après la descente aux enfers dans la montée, voilà la montée au paradis dans les descentes : ça me rappelle une petite route vers chez moi qui a fait la une des journaux ; frein à main desserré, la voiture dévale….la montée.
C’est maintenant qu’il faut desserrer le frein à main. C’est la plongée sur la station : 6 km de pur bonheur. Le fart suit bien et les quelques virages passent à merveille, dérapage, pas tournant, trace directe. Mais qu’est-ce qu’ils font ces deux là en train de déchausser en travers de la piste. Les « touristes » se rangent et ça passe juste. Ca passe juste aussi pour un écureuil suicidaire qui me traverse la piste au ras des spatules : l’inconscient. De toute façon j’aime pas le ragoût d’écureuil.
La patate revient. La patate chaude car le soleil tape bien, la patate chaude qui me fait passer de main de maître de coureur en coureur. On pousse sur chaque côté sur les deux derniers km, histoire de grignoter quelques places à ceux qui n’ont plus la « gnaque », histoire de se rassurer un peu pour l’avenir – la transju avec un grand T, 76 bornes qui ont déjà tant hantées mes nuits.
L’arrivée : 386 ième en 2h 41mn 56s. Voilà c’est fini pour la première grande course de la saison. Ils en restent deux pour m’entraîner sur la transju. En espérant qu’un calendrier course à pied très fourni en 2007 n’a pas trop laissé de séquelles sur les prochains rendez-vous.
2 commentaires
Commentaire de Davidou le minou posté le 28-01-2008 à 09:27:00
excellent récit Vial, tu maitrises la plume :-)
En plus t'as la santé et tu remontes tout le monde comme un pro sur la fin. Ca ressemble à ma course de Bessans, la glisse en plus. En tout cas ça donne envie :-)
David.
Commentaire de Jerome_I posté le 29-01-2008 à 12:33:00
bravo Michel pour ce compte rendu,
content de te lire surtout pour une telle course... Ca fait envie.
A bientot
Jérome
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.