Récit de la course : SaintéLyon 2004, par phil78
L'auteur : phil78
La course : SaintéLyon
Date : 5/12/2004
Lieu : St étienne (Loire)
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Distance : 68km
Objectif : Se défoncer
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ce sera le bronze
Le WE s’annonçait particulièrement intéressant avec en premier lieu la rencontre avec Gamajade Marathman et Fabienne( membres de ClM) puis le resto avec les Ufos, tous unis pour cette grande messe de la saintelyon. Peu importe les performances de chacun on était là pour le plaisir et passer un bon moment.
Qu’elle idée ai je eu de me lancer dans cette course c’est la question que je me suis posée dès la première côte du parcours de la saintélyon qu allais je faire dans cette galère mois qui n’est jamais dépassé les 42kms et toujours sur le bitume. Et je m’inscris la fleur au fusil dans la doyenne des ultra avec plus de 1000m de dénivelé positif et 68kms au compteur moi qui n’est jamais participé au moindre cross ou trail mais maintenant il faut assumer et juste par fierté personnelle arrivée jusqu’au bout et dans un temps raisonnable.
Sur la ligne de départ le morale est bon gamajade et marathman sont là et ne laissent rien paraître on plaisante on rit jusqu’au moment du départ.
A minuit tous ces fous noctambules sont lâchés et on a 7km pour s’échauffer et se préparer à affronter le pire (pour moi en tout cas).
St Etienne- les Sorbiers
Je pars tranquillement la route est longue et j’ai décidé depuis longtemps de courir en dedans jusqu'à st Genoux car la fin du parcours sur bitume me conviendra mieux.
Sorbiers arrive sans problème et je continue mon chemin. Dès la première grosse côte je décide de marcher à bon pas pour ne pas laisser toutes mes forces je double un concurrent avec un fort accent canadien qui me dit la course est encore longue, j’acquiesce et continue de monter dès que la pente me le permet je recommence à courir et vaille que vaille j’avance tant bien que mal avec la peur de l’inconnue, de la nuit et de l’abandon.
Jusque là tout se passe bien.
Les sorbiers- st Christo
Le parcours est encore facile et je n’éprouve pas de difficultés particulières le temps est clément et je commence à m’habituer à courir la nuit j’éprouve même un certain plaisir. J’arrive à St Christo en 1h31.37 donc à plus de 10km/h de moyenne peut être un peu trop vite mais pour le moment tout est ok. Je passe par le ravito rapide et dès la sortie une cote que j’entame en marchant en appliquant toujours mon principe.
St Christo- Ste Catherine
Ça n’arrête pas de montée, je lève les yeux et je vois toujours des frontales plus haut toujours plus haut ça n’arrêtera donc jamais de monter ? puis c’est la descente sur sainte Catherine un appui mal assuré et je manque de tomber je me rattrape par miracle et là pour la première fois je décide de marcher dans cette descente, j’ai peur de la chute qui ruinerait tous mes espoirs de terminer et cette descente me fait mal aux genoux et chevilles.
J’arrive à Ste Catherine en 2h53.55 je suis encore à plus de 10km/h.
Ce qui est intéressant dans cette course c’est que l’on sait que dans plus ou moins 10 km il y a un ravitaillement et un peu de réconfort à la clef et puis on se dit quand tu y seras il ne restera plus que xx km et surtout ne pas penser l’inverse.
Sainte Catherine- St Genoux
C’est la partie la plus sombre du parcours, la plus difficile pour moi presque le trou noir 1h10 pour faire cette portion, je n’avance plus je me souviens de ce passage en sous-bois mais pas grand-chose de plus et cette montée vers St Genoux qui n’en fini pas, le ravito arrive avec plaisir.
St Genoux- Soucieu en Jarrest
On redémarre avec une cote mais cette fois c’est sur du bitume et la route se fait plus clémente, je retrouve mon terrain de prédilection les jambes ne sont pas trop mauvaise et j’arrive à trouver un rythme ou je me sens bien, j’arrive à rattraper pas mal de concurrents et au classement par catégorie je passe de la 643ième place à la 237ième le parcours Ste Catherine- Soucieu à vraiment fait des ravages. J’arrive à Soucieu en 4h59 13
Soucieu- Lyon
Tout cette partie c’est faite au mental, je repars de soucieu avec un bon moral le bitume est toujours présent et j’avance toujours correctement jusqu’au moment ou l’on commence à descendre a travers les vergers qui m’annoncent rien de bon car nous nous dirigeons tout droit vers le garon pourtant la passerelle n’y est plus mais le voisin a accepté que l’on passe chez lui et je prends un sérieux coup au moral je n’avance plus j’ai mal au genoux et aux bouts de mes pieds, on m’attend à Chaponost et je commence à me poser la question si je ne vais pas arrêter là.
Non je ne le ferai pas ils se sont levés à 5h pour me voir et me ravitailler je ne vais quand même pas arrêter devant eux, ils m’attendent place de l’église je la vois au loin que ça paraît loin virage après virage et toujours pas d’église quand enfin des visages familiers, j’abandonne mon camel back il ne reste que 14kms je vais les faire je vais réussir il le faut.
Toute cette fin de parcours je vais les faire plus en marchant qu’en courant mes genoux n’en peuvent plus dès que je commence à courir.
La côte de Sainte Foy arrive puta…. Qu’elle est longue je commence à zigzaguer de gauche à droite pour qu’elle me paraisse moins dure les rares spectateurs doivent me prendre pour un fou mais j’avance.
Un calcul rapide me fait penser que je peux encore obtenir le diplôme de bronze mais pour cela il faut que je cours un peu mais c’est faisable je m’accroche à cette idée j’ai mal mais il faut que j’y arrive, je guette avec impatience les panneaux kilométriques mais qu’ils sont longs à apparaître les kilomètres font plus d’un kilomètre habituellement ça arrive plus vite et enfin le panneau du dernier, il faut que j’appelle ma famille je veux leur faire partager mon bonheur mais à 8h elle dort encore je laisse un message « j’ai gagné j’ai fini la course » sur le répondeur mais avant de raccrocher je m’aperçois que j’ai parlé en pleurant alors pour la rassurer je fini par je suis content oui content, la ligne d’arrivée est passée en 8h05 et là je ressens d’un seul coup un grand vide plus rien, soulagé sûrement content certainement et fier de m’a performance.
Et puis ce sont les retrouvailles avec marathman et gamajade surpris d’apprendre qu’il est juste 3 minutes devant moi.
Le temps de prendre une douche et de manger un peu, l’envie de retrouver mon lit est la plus forte alors amis de ClM à un prochain rendez-vous sur semi ou marathon et pourquoi pas sur la saintelyon 2005.
Ce fut un WE exceptionnel qui marque la vie du coureur amateur que je suis.
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