L'auteur : bluesboy
La course : 100 km de Millau
Date : 29/9/2007
Lieu : Millau (Aveyron)
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Distance : 100km
Objectif : Pas d'objectif
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Préparation
On est tous rassemblé dans le parc de la victoire après le pointage de départ et on s’en va rejoindre le départ réel .Le temps est frais 6° mais la journée s’annonce belle, pas trop chaud le jour, la nuit pas trop fraiche, ce qui peut laisser entrevoir des performances .Je discute avec Nelly une coureuse jurassienne qui fais son premier 100 km, je l’avais connue lors de mon second marathon en 1995 C’est mon deuxième 100 km ,2 ème Millau et si pour mon premier 100 j’avais commencé à y penser un an avant la date ,je n’ai commencé à préparer cette course que 7 semaines avant mais en mettant les bouchées doubles,d’abord perdre les 5 kilos accumulés au début de l’été,finis les apéros prolongés ,le fromage,la glace ,les desserts et augmentation des km avec 3 ou 4 sorties par semaines .Je laisse tomber les sorties longues par manque de temps pour des sorties plus courtes avec du dénivelé ,en marchant vite dans les cotes ( mon point faible) et en essayant de courir régulièrement dans les descentes Un 10 km quinze jours avant la date confirme que la forme arrive, seule ombre mon genou qui me titille par moment. Dernière semaine j’arrête l’entraînement j’en suis à 86 kg, j’ai découvert le meilleure méthode pour maigrir ………manger moins et bouger plus, je vais pouvoir écrire un livre !!!!! (Perdez 5 kilos en 1 mois) facile. On repart avec pratiquement avec la même équipe Christian le plus entraîné, Patrick et Jean Michel tous les deux un peu en manque d’entraînement .Jean Marie est blessé, il ne pourra pas nous accompagner mais j’ai convaincu mon frère Dominique à venir, pour son premier 100 km .Nous partons tous les cinq le vendredi matin sous des trombes d’eau jusqu'à Lyon le reste du voyage est plus clément .Nous avons réservé des chambres dans la même auberge situé après le viaduc avant de descendre sur Saint Georges .Le soir au repas ,pâtes bien sur ,c’est l’anniversaire de Jean Michel qui espère arriver le jour de ses 50 ans,c'est-à-dire avant minuit
Pour moi 3 objectifs
- Etre à l’arrivée - Battre mon temps 15 h 56 - Faire moins de quinze heures
Millau Le Rozier
C’est le départ, deux minutes pour passer la ligne mais là pas de bousculades, on a tout le temps .On avait décidé de courir ensemble mais après les arrêts pipi le groupe se sépare très vite et au bout de 5 km je me retrouve seul, j’essaie de garder une allure régulière, le parcours est plat çà facilite les choses .Dans mes souvenirs de 2005 je pensais que la première partie du parcours était plus vallonnée, je n’ai plus trop de souvenirs de la partie marathon . Les ravitaillements se succèdent, je m’alimente bien et j’alterne eau et coca .On arrive au Rozier
Le Rozier Millau
A partir de là le parcours devient plus difficile, je marche dés que la route s’élève, le km 25 est passé en 3 h, je regarde si les pansements sur mes tétons tiennent, je repense a ma mésaventure d’il y a 2 ans, pour l’instant pas de problème .Le temps se couvre et par moment le vent souffle un peu de face Je crois apercevoir un maillot du club devant moi au loin, après 1 km je vois que c’est Patrick que je rejoins au ravito de Paulhe Nous finissons le marathon ensemble en marchant un peu avant Millau car j’avais tablé sur 5h 15 au parc et nous sommes un peu en avance, nous arrivons au parc de la « demi victoire »en même temps qu’un coureur déguisé en gaulois.Je change une chaussette car une ampoule commence à poindre, les marathoniens en finissent, sur l’écran géant dans la salle je vois Jean Michel qui arrive .Nous repartons ensemble
Millau Le Viaduc
Je croise Dominique dans le parc ,il s’est économisé sur le marathon ,devant nous à la sortie de Millau se trouve la meneuse d’allure des 14 H j’arrive à sa hauteur et je m’accroche un peu au wagon ce qui me fait revenir sur Patrick,je me dis alors que le rythme est trop rapide et en abordant la cote du viaduc je décroche avec regrets de la jolie meneuse .Les meneurs d’allure ont beaucoup d’intérêts pour étalonner notre course ,savoir ou on en est ,mais c’est difficile de les suivre pendant toute la course comme sur un marathon par exemple,la différence de profil sur un 100 km comme Millau et les multiples ravitaillements font que chacun doit gérer sa course sans s’occuper des autres .Je pense à çà juste au moment ou Jean Michel nous rattrape au milieu de la cote ,on se retrouve les 3 sans l’avoir voulu ,les jambes marchent bien et le haut de la cote est bientôt atteint
Le Viaduc Saint Rome
km 50 juste avant la route qui mène à l’auberge ,pas question de s’arrêter pour l’instant,j’aborde la descente très à l’aise je reviens sur Jean Michel qui avait pris 100 m d’avance .Le leader de la course nous croise ,il est facile d’autant plus qu’il a course gagnée,je suis content car je le croise plus loin que Bruno Heubi en 2005 alors que JJ Moros est en avance sur le temps du vainqueur de 2005,c’est bon moralement j’allonge un peu et je prend quelque mètres à Jean Mi .Passage dans Saint Georges puis c’est les longues lignes droites monotones en faux plats montant ,ce n’est pas la partie que j’aime le plus ,j’ai beaucoup de mal à courir mais je ne suis pas le seul, beaucoup marche comme moi, je me fixe un point au loin et je me force à courir jusqu’ à ce point . Pendant un court instant je me demande ce que je fais là, ce sera la seule fois de la course, puis c’est le ravitaillement dans la campagne ou une sono marche à fond, puis à nouveau la route interminable jusqu’a Saint Rome ou je mange bien, je m’assied même un peu pour me masser les jambes en vue de la cote qui s’annonce, je repars alors que Jean Michel et Patrick arrivent
Saint Rome Saint Afrique
Tranquillement j’attaque la cote de Tiergue ,j’aime bien cette cote qui me rappelle mes lieus d’entraînement dans le jura ,on commence à croiser beaucoup de coureurs .Jean Michel me rejoins assez vite,c’est bien d’avoir un copain pour me tirer dans la cote, je me rend compte que je monte de mieux en mieux les cotes en marchant Nous arrivons dans les lacets du haut de la cote ou la pente deviens moins raide ,j’aperçois Patrick sur la route en contrebas et je l’encourage en hurlant « Allez Patrick »et au même moment Dominique nous rattrape ,il a fais une montée rapide,et il a l’air très bien alors que moi je commence à sentir quelques petites crampes monter .Ravitaillement du haut de la cote on se retrouve les 4 (belle course d’équipe)Dominique me donne des pastilles d’arnica contre les crampes et j’attaque la descente avec mon frère, pas trop vite au début car cette descente est longue, j’avais été obligé de m’arrêter en 2005 pour m’étirer .J’essaie de courir souplement pour éviter les crampes ,Dominique s’arrête pour soulager un besoin naturel .Je croise Christian qui remonte de Saint Afrique accompagné d’Olivier son suiveur ,il est en forme car il trottine aisément en montant .J’avais terminé le marathon d’Annecy avec lui mais avec son entraînement, il a bien ½ heure d’avance sur moi . Entrée de Saint Afrique pour un petit tour de ville toujours en courant, j’ai bien négocié la descente .J’entre dans la salle je prend mon sac et je croise Nelly tout sourire qui s’apprête à repartir, ça va bien pour elle. Je me change ,maillot manche longue,chaussettes j’inspecte mes pieds ;l’ampoule n’a pas évoluée ça devrais tenir jusqu’au bout .Je change de chaussures quand même pour de plus légères j’enlève le bidon je ne devrais plus en avoir besoin,je n’oublie pas la lampe et quelques barres énergétiques .Je demande de la crème à une soigneuse pour me masser seul ,mais elle m’en verse une grosse dose et j’ai beaucoup de peine à tout faire pénétrer Je repars après ¼ heure d’arrêt avec les jambes toutes blanche de crème,c’est pas grave il fait nuit et le ridicule ne tue pas. Je finirais de me masser au prochain ravito ,je signale mon départ à Patrick, mon frère finis de se changer
Saint Afrique Saint Rome
Patrick arrive assez vite à ma hauteur et on fait la montée ensemble, peu de coureurs nous doublent dans cette longue cote,Patrick a un bon rythme et je m’accroche tant que possible à ses pas .La nuit est agréable mais je transpire beaucoup , rien à voir avec la fraîcheur des nuits précédentes je guette au loin la lumière du ravitaillement qui approche .Je bois beaucoup toujours un verre d’eau et un de coca mais je commence à ne plus avoir envie de manger ,il ne reste qu’une chaise de libre pour finir de me masser en enlevant l'excés de créme et c’est repartit pour la descente mais j'avais oublié qu' il reste un km de cote ou Patrick me distance un peu mais je le rattrape au début de la descente et la c’est moi qui mène la chasse ,on double quelques coureurs, je suis quand même plus à l’aise dans les descentes ,80 ème km je sais depuis Saint Afrique que sauf blessures j’arriverais au bout,Saint Rome arrive très vite
Saint Rome - Saint Georges
Je m’assied un tout petit moment au ravitaillement ,un verre de coca et on est reparti ,si l’arrêt est trop long ,le redémarrage est trop difficile .On cours pendant 3 km sans s’arrêter,on ne marche qu’en vue du ravito ou la musique est assez forte( un blues de Gary Moore) dans la nuit puis direction saint georges .La nuit écrase le profil de la route ,on ne sais plus si c’est un plat montant ou descendant,on alterne marche et course ,Patrick devant pour la marche,moi devant pour la course ,on traverse la ligne de chemin de fer et un coureur tombe devant nous ,je le reconnais il était dans l’auberge avec nous hier soir ,il s’est foulé la cheville dans un trou de la route mais il devrait arriver à Millau .Je vois l’église de Saint Georges ,je repense qu’il y a deux ans je passais là au moment des 12 coups de minuit ,je regarde ma montre il n’est pas encore onze heures, c'est une bonne nouvelle .
Saint Georges - Millau
Dernière difficulté, la cote du viaduc ,que je monte assez facilement derrière mon lièvre Patrick,on n’est doublé que par deux ou trois coureurs et bien vite on aperçois le viaduc qui nous attire vers Millau ,on se remet à courir après le rond point et c’est la descente ou j’accélère ,on double un bon nombre de coureurs qui marchent même en pleine descente,j’ai un petit coup de chaud vers le bas de la cote,j’ai peut être accéléré un peu trop mais ce n’est plus l’heure de s’économiser .Dernier ravitaillement rapide ,je n’ai plus mangé depuis le haut de la cote de Saint Afrique .Les cinq derniers km sont indiqués ,on va les faire entre 7 et 10 minutes au kilo suivant que l’on marche ou que l’on court .Entrée de Millau,passage sur le pont, un coureur me dit qu’on fait une belle course d’équipe avec Patrick ,ça fait la troisième course ou on finis ensemble cette année .Au 98e km çà monte encore un peu dans la ville je marche un peu ,puis c’est l’ultime km Patrick me dit de courir jusqu’au bout ,la parc de la « grande victoire » est devant nous, je m’étonne d’avoir encore les jambes pour courir dans la petite montée du parc ,nous pénétrons ensemble dans la salle en 14 h 43 ,je suis très fier de ma course mais avec moins d’émotion qu’en 2005 . Christian nous félicite et je vois Jean Michel déjà arrivé ,en fait il est reparti avant moi de Saint Afrique,seul mon frère n’est pas encore arrivé .Nous l’attendons avant de manger en regardant les centbornards arriver Nous allons l’attendre pendant plus de deux heures,il a subit un gros coup de barre sur la fin et a fait les 30 derniers km en marchant ,proche de l’abandon il a trouvé des forces pour finir quand même .Je lui dis que çà lui laisse de la marge pour la prochaine fois et que pour un premier cent km l’objectif numéro 1 est d’arriver Nous allons manger, maintenant je commence à avoir très faim, avant de rejoindre l’auberge pour une courte nuit .Jean Michel toujours serviable va chercher la voiture pour nous éviter une longue marche. Le lendemain c’est le retour, avec plein de courbature et un mal de jambes qui va durer jusqu’a jeudi, avec en plus un mal de dos (qui n’a peut être rien à voir avec la course).Finalement, je suis beaucoup plus atteint physiquement qu’en 2005, je n’ai recommencé à courir que seulement 15 jours après Quand je compare mes deux 100 bornes j’ai du mal à expliquer cette progression, 1h 13 de gagné , avec un entraînement presque similaire ,un poids identique .Seules différences ,l’expérience d’un premier cent km ,le temps aussi qui était idéal , le moral meilleur et aussi le fait d’avoir couru avec les copains,ça aide .Tout s’est incroyablement bien passé .J'ai encore constaté aujourd'hui qu'il existe en chacun de nous ,des forces insoupconnables qui peuvent nous aider à se dépasser et à realiser des performances que nous pensions impossibles
Quelques chiffres Inscrits 1586 Partants 1446 Arrivants 1236 85,47 %
Arrivants par catégories
Masculins Féminines
221 Seniors 19 Seniors
415 V1 56 V1F
335 V2 56 V2F
96 V3 19 V3F
18 V4 1 V4F
Résultats
1er JJ MOROS 7H 15
12éme VERNET Anne Marie 8H 52
CHRISTIAN 13H 50
NELLY 14H 12
JEAN MICHEL 14H 34
PATRICK 14H 43
DOM 17H 27
Mes temps de passage
25 Km 3h 42 km 5h 09 (1030 éme) 70 km 9h 38 (926 éme) arrivée 14h 43 (886 éme)
Je voudrais remercier les organisateurs pour cette magnifique course ,les spectateurs pour leurs nombreux encouragements et les bénévoles pour leurs soutiens tout au long de la journée .Millau reste la référence dans le monde des cent bornards et c’est mérité
J’ai fais ce CR pour encourager ceux qui veulent se lancer sur 100 km en comparant mes deux expériences .Après une opération du genoux en 1997 les médecins m’avais plutôt déconseillé la course à pied, je ne pensais pas courir un 100 km un jour .C’est en lisant des récits sur ce site et parce que des copains avait fait Millau que je me suis dit que c’était possible .
2 commentaires
Commentaire de lulu posté le 08-11-2007 à 16:45:00
Belle leçon de courage !
Encore bravo..
Commentaire de Fimbur posté le 13-11-2007 à 16:30:00
Bravo ! belle course, belle gestion de ton effort !
ça commence à me trotter dans la tête de faire les 100Km de Millau.
Fimbur
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