L'auteur : Tito
La course : Marathon de Toulouse
Date : 28/10/2007
Lieu : Toulouse (Haute-Garonne)
Affichage : 2206 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Ca y est, c'est le jour J, le jour de mon 1er Marathon sur route qui devait être Barcelone 2008, et qui fut celui de Toulouse suite à un coup de folie de mon frero avec qui nous partageons toutes nos courses depuis que nous avons mis un terme à notre modeste mais longue carriere footballistique, mais qui je pense nous a donné le gout de l'entrainement et de la rigueur et surtout nous a mis le pied à l'étrier dans cette discipline qu'est la course a pied que nous decouvrons depuis un an environ. Depuis je m'essaye a tout, 10km , semi, Trail long 50km, trail court 20km, course de montagne (le canigou, a y être...), et maintenant donc j'ai découvert le marathon, et là les amis, je reste émerveillé par ce que je viens de vivre à Toulouse.
Dimanche matin 6h15, je décolle de de mon petit village audois à 80km de Toulouse, et comme d'habitude pendant le trajet on discutent des erreurs a ne pas commettre, des temps de passage au km, au semi, tout ça a pour but de nous rassurer, car la pression monte, même si l'on n'en parle pas, et je me ressasse toujours les mêmes questions, est tu assez préparé? as tu bien déjeuné? est ce bien raisonnable d'autant plus que celui là on devait pas le faire, l'objectif majeur est Barcelone 2008 mais je me dit que cela me donnera une base et une experience sur un vrai marathon et que il y 15 jours j'ai fait le semi de Carcassonne (n'est ce pas trop??? etc...), le doute s'installe.
7h15 on arrive a sesquières, Bouchon, je commence a m'habiller dans la voiture en attendant d'arriver, dehors il fait 3° je me dis que que ça va peler jusqu'au départ surtout qu'il faut qu'on prenne un navette.
7h45 on se gare enfin, on fini de se préparer et on se rend sur l'aire de départ des navettes où une longue file indienne attend patiemment. On est gelé, on a pas pris d'affaires chaudes car on nous a pas dit qu'il y avait un système de vestiaire au départ, et en plus je ne vois pas de navette, je me dit que l'organisation promet. Au bout d'1/4 d'heures d'attente une horde de bus de ville a soufflet arrive et embarque tout ce beau monde d'un coup, là je me dit, l'organisation pas mal.
8h30 on arrive sur le site du départ devant la fierté Toulousaine qu'est l'A380, impressionnant l'engin..., On décide d'aller courir un peu afin de se réchauffer, je peste de ne même pas avoir fait suivre un sac poubelle, d'autant plus qu'on en avait parlé, cela fait maintenant une heure que je me gèle!
9h15 on décide d'aller se placer sur la ligne de départ afin de ne pas partir dans l'arrière du peloton, le soleil pointe et les coureurs se pointent sur la ligne, j'ai moins froid, mais je me dis que j'ai dû perdre pas mal de calories, Ca y est, la musique du départ, les frissons me montent dans le dos, je me dis que c'est beau et c'est pour ça que j'aime ce sport, tout ce monde qui se lance sur 42km, et tous ces gens qui nous prennent pour des fous qui nous encouragent, On ressent a ce moment des émotions indescriptibles, qu'est ce que c'est bon!
On part sur un objectif 3h15, non pas par hasard mais par rapport a nos temps sur semi qui tournent sur 1h28, les sensations sont bonnes les premiers kilo se passent sans problèmes, on est en avance sur le temps prévu, 4,37/km, le 1er ravito arrive et là, je me retrouve devant un festin, et le top du top des petites bouteilles qui permettent de courir tout en buvant, en plus on a le choix avec ou sans bouchon, ce sont tous ces détails qui font la difference entre une bonne organisation et une très bonne, donc note pour les ravitos 19/20.
Au fil des kilomètres et donc du temps, de plus en plus de monde se trouve au bord pour nous encourager, par moment c'est presque impressionnant, j'ai même envie de lever le pied pour en profiter encore plus, Nous passons au semi en 1h34 j'ai l'impression de ne pas avoir forcé (mais gare aux impressions...), 3 minutes d'avance par rapport a notre bracelet rouge avec les temps indiqué (pas bonne l'idée????), au kilo 28 nous avons 4 minutes d'avance sur l'objectif, c'est mon frero qui tient les comptes, moi j'ai remis par mégarde mon garmin a zero au kilo 18 environ et je ne sais plus ou j'en suis, en plus quand je cours j'ai du mal a faire des calculs, ce que je sais c'est que les jambes commencent à me tirer et que le rythme devient difficile a tenir, mon frère a une douleur sous le pied et me dit de continuer à mon rythme de ne pas l'attendre, le capitole arrive, derrière les barrieres une foule enorme qui nous encourage et nous appelle par nos prenoms, mais j'ai les yeux rivés au sol et je commence a serrer les dents et je sais que c'est a partir de ce moment que la course commence reellement, il faut aller chercher toutes les bonnes raisons pour ne pas lacher prise et garder ces quelques minutes d'avance qui en cas de defaillance peuvent fondre comme neige au soleil, je me sens seul, très seul, je pense souvent a ma petite fille de 5 ans, je pense a mon frère qui doit souffrir lui aussi, mais je ne me retourne pas car s'il me voit je ne veut pas lui donner l'impression de vouloir le lacher, j'ai les yeux rivés sur les basket d'un gars devant moi, kilo 33, kilo 35, kilo39 ou 37 je sais plus, j'ai mal aux jambes, j'ai mon cardio qui s'affole, et la cerise sur le gateau j'ai le ballon rouge qui me passe, le moral en prend un coup, ou sont passés mes 4 minutes, kilo 40, une derniere montée, celle de trop, mes jambes me lachent je tetanise, je vois trouble, (aie, aie aie...),je dois monter a 6km/h, mon frère me passe et me dit "allez c'est fini", c'est fini tu parles!, il reste 2 kilomètres et 195 metres de trop, le mur au 40ieme je suis mal, je marche 20 ou 30 secondes mon frère s'éloigne, gros moment de solitude, je repart, prend le dernier ravito et là le prix de l'excellence pour l'organisation, 50cl de boisson energetique, au fil des mètres je sent que cela va mieux je bois les 1/2 litres rapidement, et me dit que je vais rentrer en 3h30 minimum, je ne regarde plus mon garmin, de toutes façons je ne comprend plus ce qu'il m'indique, je n'entends plus les encouragements, j'ai qu'une obsession, la ligne d'arrivée, je reconnais enfin la barriere rouge et blanche de l'entrée du stade, j'entend le speaker, j'entre sur la piste et vois le chrono qui indique 3h17min54s (temps reels 3h18min04s), c'est pas possible j'étais si près du but, je passe la ligne m'assoit sur le banc, on m'enlève la puce, je suis dans le vague, je ne pense plus, je récupère, je me relève au bout de 5 minutes et rejoins le frero , il est rentré une minute avant moi, j'avais l'impression qu'il était très loin devant, Ah mais c'est vrai il restait que 2 petits kilometres, 2 kilomètres de trop... 2 kilomètres qui m'on paru plus long que les 40 précédents... A MEDITER
BRAVO AU PUBLIC, BRAVO A L'ORGANISATION, BRAVO A TOUS LES COUREURS
MAGNIFIQUE MARATHON, RDV a BARCELONE 2008 (Objectif 3h) et + si affinités...
3 commentaires
Commentaire de l'ourson posté le 01-11-2007 à 22:36:00
Bravoo Tito pour ce 1er marathon ! Tu vas cartonner à Barcelone ;-)
L'Ourson_TAF_DAK_avec_toi_pour_les_2_derniers_kilos_;-))
Commentaire de Pasqui posté le 03-11-2007 à 22:51:00
Salut Tito! Alala...que c'est dur la fin d'un marathon! Comme tu dis, les derniers kilomètres sont toujours plus longs que les 35 premiers!
Merci pour ce récit! Ca fait plaisir de revivre la course à travers les impressions d'un autre coureur :) Et je crois revoir ma détresse en te lisant...
Bravo pour ta course et ton chrono! Barcelone et ses 42,195km n'ont qu'à bien se tenir!
Commentaire de Le CAGOU posté le 11-12-2008 à 17:12:00
BONSOIR,
LONGIN DE LONGIN SUPERBE TA COURSE ET DE PLUS LE PREMIER FELICITATION !!! ET ENCORE MERCI POUR TON CR. POUR MA PART JE FERAI MON PREMIER A MARSEILLE LE 26/04/09 ET AVEC TA COURSE TU ME FAIS PEUR!!!
CONGRATULATION A TON FRERE. SPORTIVEMEN LE CAGOU
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