L'auteur : Crocobitume
La course : 24 heures de Saint-Maixent
Date : 15/9/2007
Lieu : St Maixent L'Ecole (Deux-Sèvres)
Affichage : 1607 vues
Distance : 0km
Objectif : Pas d'objectif
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Récit de la course des 24h de ST Maixent 2007.
10H : j arrive sur les lieux, les jambes un peu engourdies du voyage en voiture, mes parents sont là et vont assurer grandement leurs rôle d'accompagnateurs pendant tout le weekend.
10h45 : séance photo; la tension monte, je retrouve quelques coureurs des 24h de Plouvorn dont Jean-Claude, dossart 74, sarthois lui aussi, on n' a pas exactement le même niveau, lui a fait un 100km en guise de prépa, moi ma dernière course fut un 10 km et quand un entrainement dépasse les 25 km , c est un exploit. Mais bon, apres mes 102km de l'an dernier à Plouvorn, l'objectif est au moins faire autant peut-etre 110. En tout cas, le mois précédent cette course, j ai effectué quelques sorties longues (de 2 à 3 heures) afin de ne pas être trop ridicule.
11h : c'est le départ, comme je sais que je suis moins endurant que les autres, autant gagner quelques km au départ; je me situe donc aux alentours de la 20eme place pour la première heure. Tout va bien, je reste prudent, la journée va être longue et la chaleur pointe le bout de son nez. Les 85 participants discutent beaucoup en ce début de course, l'ambiance est excellente. Je fais mes deux premiers tours en 14 min et mes 6 premiers tours (7 km) en 44 min.
12h : Le tour faisant 1,2 km, je me ravitaille un verre d'eau+1verre de glucose tout les 2 tours voire tous les tours, je garde un rythme de course correct, n hesite pas à m'arrêter 1min pour discuter : ça change de Plouvorn où j'avais fait 2 premieres heures de course sans souffler, limite en prenant les ravito à la vollée comme sur un 10! Le terrain est moitié bitume, moitié stabilisé, cette partie faisant beaucoup de poussières.
12h17 : 9 tours (11 km) // 8,44km/ heure de moyenne // place : 34ème/85
13h : 2h de course, tout va bien, je demande à mon père de me préparer une platée de nouille pour 14h30.
14h01 : 21 tours (25 km) // 8,36 km/h de moyenne // place : 54ème
14h40 : 25 tours (30 km) // 8,40 km/h de moyenne // place : 51ème
14h36 : je sors du circuit pour la première fois et me rend au camping car des parents situé à 50m. Je me délecte d'un plat de nouilles, mmhh délicieux.
15h 08 : je repars, ça fait du bien d'avoir mangé
15h28 : 27 tours (32,5 km) // 7,27 km/h de moyenne //place : 64ème
La reprise est assez difficile mais c est supportable pour le moment.
15h55 : la souffrance ineluctable arrive et avec cette chaleur, ça n'arrange rien, je surveille de plus en plus le soleil : vivement la nuit et sa fraîcheur.
16h : 30 tours (36 km) // 7,26 km/h de moyenne //place : 64ème
16h53 : 35 tours (42 km) // 7,18 km/h de moyenne // place : 61ème
17h : ¼ de course, 43 km
17h 41 : 39 tours (47 km) // 7 km/h de moyenne // place : 59ème
18h : là j'ai mal , maximal : je m installe a l'ombre dans l herbe et profite d'étirements faits par papa, ça fait du bien.
18h31 : 43 tours (52 km) // 6,92 km/h de moyenne // place : 57ème
19h : 54 km au bout d' 1/3 de course
19h24 : 47 tours (56 km) // 6,75 km/h de moyenne // place : 56ème
19h30 : Etirement, je dis à mon père que j'aimerais bien faire les 100 km avant de me coucher, je me relève, ouille, j'ai mal, je revois mes ambitions à la baisse, 90 avant de se coucher ??
20h : La fraîcheur arrive, maintenant je marche beaucoup plus que ne cours, la nuit fait du bien au moral, tu te dis qu une bonne partie de la course est passée puisque tu cours depuis le matin 11h, mais après un eclair de lucidité, tu te dis : merde, je ne suis même pas à la mi-course et là le moral tombe à nouveau dans les chaussettes sales.
20h05 : 50 tours (60 km) // 6,63 km/h de moyenne // place : 57ème
20h30 : je passe à la salle des coureurs pour un petit repas de nouille qui fait du bien, je ressors, il fait nuit noire et elle sera longue ..
20h52 : 53 tours (64 km) // 6,47 km/h de moyenne // place : 55ème
21h : Mon objectif est revu à la baisse, pourquoi pas 72 avant de se coucher, ça correspond au kilométrage fait à Plouvorn avant de ma coucher à 4h du mat (mais départ à 15h).
21h30 : Lavage de pieds et changage de chaussettes. Mes pieds sont nickels, pas d ampoules, rien.
21h53 : 56 tours (67,5 km) // 6,2 km/h de moyenne // 61ème
22h : mon père toujours là, pas couché, a encore la force de me filmer.
22h30 : Je me dis qu'il faut que je fasse 80 km avant de me coucher. Je ne fais que marcher, les encouragements quand je passe devant les contrôleurs font du bien.
00h00 : Les 80 bornes sont atteintes, j'en peux plus, je rejoins péniblement la salle de couchage et met mon réveil à sonner à 2h, j essaie de ne pas trop faire de bruit pour les autres coureurs (mais peu sont ici, tous sur la piste). Je suis usé, transpire sur mon lit de camp, pas vraiment envie de m'endormir car peur du réveil douloureux. Je dors 1h environ quand même. Quand le réveil sonne, je suis réveillé depuis longtemps.
2h02 : je m'assois péniblement sur le lit, prend mon courage à deux mains, enfile mon tee-shirt, 1 sweat en dessous, mes baskets (aie). Je me lève, horreur, je n'arrive pas à marcher, enorme douleur au niveau du talon, impression qu'un tendon a laché ou un truc comme ça. Le 1er tour est le plus long des 24 h, il est interminable, je fais 2 tours en une heure environ, à la vitesse astronomique donc de 2 km/h.
3h : je m'arrête, je commande des pâtes. Ça fait du bien. 1 des bénévoles plaisante, il me dit qu il me voit toujours là et jamais sur la piste! Lol. En tout cas, 1 grand merci aux organisateurs, ils furent parfaits, tout ceci dans une ambiance sympa, familiale. 2/3 de la course.
3h20 : Retour sur la piste, toujours aussi mal. 1 concurrent m'invite à aller me faire masser. C'est clair qu' à ce rythme là, les 100 bornes vont être dures à atteindre même si d'après mes calculs(durs à effectuer vu ma lucidité), je dois être à 84 environ.
3h45 : 25 minutes pour ce tour. Je m'arrête me faire masser, j avance plus. Le masseur me dit que mes muscles sont encore souples, c'est bon signe. Je suis regonflé à bloc, et ça dur ... 5 mètres, le temps de m'apercevoir que le calvaire va continuer.
4h10 : Je passe une nuit difficile, un des organisateurs me dit qu il y aura des croissants au lever du jour, c'est bien mais moi mon souhait, c'est qu il soit 11h. J'en peux plus, qu'est ce que je fous là, je me dis que plus jamais je referais ça. Je me fixe un nouvel objectif : 90 km avant de me recoucher car je suis très fatigué.
4h59 : 75 tours (90 km) // 5,03 km/h de moyenne //61ème
La moyenne a bien baissé depuis hier soir mais ma j'ai maintenu ma place au classement, la nuit a donc calmé un peu tous les coureurs.
5h28 : 77 tours (93 km) // 5,03 km/h de moyenne // 63ème
5h35 : je me recouche avec mes 90 km, je me dis 10 qui restent, c'est faisable, il reste 6 heures de course, je met mon portable à sonner à 7h, ah un message de Jen, une copine, même pas la force morale et physique de le lire. Je divague à moitié dans mon lit, révasse sans vraiment dormir. Un peu plus de monde couché que tout à l'heure, la fatigue des 24h a fait son oeuvre.
7h : Le portable sonne. Cauchemar. Je remets mes sales chaussettes et chaussures pleines de poussières. Je me lève comme si j'avais 108 ans, je vois mon père entrer dans la salle, il ne me trouvait pas sur la piste. J'enfile 1 Kway en plus de mon pull.
7h15 : Je remets le nez dehors avec beaucoup d'appréhension : j'ai ENORMEMENT FROID, notamment aux doigts, j'avance pas, chaque pas est un exploit, mon père rigole un peu de moi.
7h59 : 79 tours (95 tours) // 4,54 km/h de moyenne // 65ème
8h : A nouveau des étirements de Super Papa, en plus de tous ceux d'hier soir, ça soulage mais pas de miracles, la douleur revient à chaque fois très vite.
8h30 : 81 tours (98 km)
9h : j 'essaie de recourir un peu, en gros 1/5 du temps. Les 100 km sont atteints, mon père me dit que les 110 sont possibles, je lui dis que impossible vu dans quel état je suis.
9h27 : 84 tours (101 km) // 4,51 km/h de moyenne // 62ème
9h30 : Ma mère réapparaît au bord de la piste après une hibernation d'à peu près 12h. Le soleil réchauffe les coureurs, autant leurs corps que leurs coeurs car il reste plus qu'1h30 de course.
10h : Je marche pratiquement tout le temps. La souffrance est indescriptible. Vu le nombre d'abandons (14), je me dis que c'est déjà pas mal d'être toujours sur la piste. En plus, ma perf (102,5 km) de Plouvorn de l'an dernier est battue. Depuis 8h30, je m'étire à chaque tour toujours au même banc, ça dure quelques minutes et ça fait du bien sur le moment.
10h24 : 87 tours (105 km) // 4,5 km/h de moyenne // 62ème
10h30 : Je discute avec le dossard 74, sarthois, déjà à Plouvorn aussi, lui est à plus de 180 bornes, on fait un tour ensemble tranquille.
10h37 : 88 tours (106 km) // 4,5 km/h de moyenne //62ème
10h40 : On est à 20 minutes de l'arrivée, le bout du tunnel, un ami du sarthois avec qui je cours lui dit qu en accélérant un peu, il va pouvoir atteindre les 190km, alors il accélère, quelques minutes après, j' accélère aussi progressivement, me sentant poussé des ailes.
10h50 : Je cours maintenant aussi vite que mes jambes peuvent, j'ai l'impression de voler, je double tout le monde, j'oublie ma douleur, c'est l'euphorie de fin de course.
10h55 : j'ai plus mal !! je cours à toute vitesse, enfin c'est mon impression, c'est incroyable, le speaker et le public m'encouragent, le speaker annonce que je suis le benjamin de la course.
10h59 : je donne mes dernières forces, mon dernier tour est mon meilleur tour en course (environ 5min pour 1,2 km !!).
11h : c'est le décompte final, 3,2,1 ... coup de pistolet, c'est terminé, tout le monde s'arrête et attend pour le mesurage de la distance faîte sur le dernier tour, verdict : 109,5 km , 61ème (j'ai gagné une place grâce à mon accélération). Si on compte les abandons, 59ème au final.
Conclusion : super content d'avoir fini, soulagé, très usé, bravo à l'organisation, merci aussi aux coureurs et a leurs encouragements sympatiques, excellents moments passés lors de ces 24 h, grosses émotions, inoubliables !
1 commentaire
Commentaire de robin posté le 26-10-2007 à 10:32:00
Hello le sarthois,
Merci pour le C.R.
Pas facile le voyage en circadie ! il faudra que j'y aille faire un tour un de ces jours.
Le sarthois que tu as rencontré Jean-Claude doit être la même personne que j'ai côtoyé aux 6 heures de Chateauroux.
Félicitations encore pour ce 24 heures et au plaisir de te rencontrer
Robin le Manceau
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