Récit de la course : Trail de la Vallée des Lacs 2002, par Le Hareng Saur

L'auteur : Le Hareng Saur

La course : Trail de la Vallée des Lacs

Date : 2/6/2002

Lieu : Gerardmer (Vosges)

Affichage : 4502 vues

Distance : 53km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Ma Vallée des Lacs

Ce dimanche avait donc lieu le 1er Trail de la Vallée des Lacs à Gérardmer.
53 kms dont 2250 D+ en boucle, en passant par le sommet du Hohneck.

Quand, après le Sparnatrail, j'avais entendu eul'Toutou dire que c'était une
course de tafiolles, je m'étais posé quelques questions, parce que je
trouvais que ce n'était pas particulièrement plat. Eh bien, si, il avait
raison, l'Toutou.

Passons sur l'accueil chaleureux de l'organisateur Bernard Liégeois, et
venons-en directement à la course.

Départ à 7h.
Ma stratégie de ravitaillement était de boire toutes les 10 minutes de l'eau
Caloreenée à 100gr/litre (avec ajout de quelques granules homéopathiques -
Arnica, Rhus Tox, Ruta, Zincum, China, Acidum Phosphoricum, Acidum
Sarcolacticum), et de manger une barre énergétique (Overstimm) toutes les
heures.
Objectif avoué : aux environs de 7h30.

Tout de suite, alors qu'ils avaient prévu un temps limite de 9h, ils
annoncent qu'en raison des difficultés, le temps limite est augmenté d'une
heure, donc, 10 heures.
Largement assez, me dis-je in petto!!!

Deux ravitaillements sont prévus, au 16ème km et au 36ème km, sommet du
Hohneck.

Apparement, la course se présente comme suit:
Départ en montée sur 3kms (de 850 à 1100m), puis parcours en balcon avant de
redescendre dans la vallée au ravitaillement à 550m. (Temps limite : 3h)
Ensuite longue montée jusqu'au Hohneck (à 1350m) (Temps limite : 7h)
Enfin la dernière section comporte, semble-t-il, une descente de 8kms, puis
une montée de 6kms et enfin l'arrivée sur 3kms de descente.

Voyons voir comment ça s'est passé pour moi.

Première partie : de Gérardmer au pont du Bas.

Je démarre à l'aise, il reste une dizaine de coureurs après moi, sur les
250 partants. Je discute le coup avec deux zigues qui croient encore que la
coupe du monde ne peut pas échapper à la France (mmmmmffff): ça aurait pu
m'achever, mais j'ai de bons abdos, j'ai donc pu résister à la crampe.
Toutes les dix minutes, donc, je prends le temps de boire. Je prends
beaucoup de plaisir sur ce chemin technique mais pas trop, très beau,
assurément la plus belle partie de la course.
Après 5 arrêts pipi et un
arrêt-que-le-papy-va-dire-que-depuis-Florence-je-ne-sais-plus-m'en-passer,
j'arrive à l'aise au premier ravito en 2h05, et j'en repars après 2h15.
Petit problème qui me semble avoir été la clé du reste: il me restait de
mes deux litres de Caloreen, à peu près 1/2 litre, donc 50g de Caloreen.
J'ai
rajouté de l'eau pour faire 2 litres, plus les 200gr de Caloreen, ce qui
fait au total 250gr pour deux litres. J'y reviendrai.

Deuxième partie : du pont du Bas au sommet du Hohneck.

Je repars donc tout guilleret dans un sentier de 2 kms, où on se tape une
dénivellée de 300m (à vue de nez): je le monte en groupe avec quelques
belges d'Habay-la-Neuve. Avant d'arriver sur les crêtes menant au Hohneck,
un petit sentier nous amène au-dessus d'un très beau lac (lac des corbeaux).
Un peu avant, j'avais rencontré une famille de randonneurs avec lesquels
j'ai discuté quelques minutes.
Alors que ma technique de ravitaillements avait jusque là été impeccable, à
partir de la 4ème heure, j'ai commencé à ne plus pouvoir rien avaler sans
dégoût: ma préparation au Caloreen était sûrement trop concentrée et me
provoquait des nausées. Quant à mes barres, j'ai décidé alors de ne plus en
manger qu'une demie toutes les demi-heures, espérant que ça passerait mieux.
Plus d'une heure après les avoir quittés, je suis retombé sur la famille de
randonneurs: je peux vous dire que ça fout un coup au moral, que toi tu
cours et que eux marchent et qu'ils vont plus vite que toi;)))
L'arrivée au Hohneck est pénible moralement: d'abord toutes les montagnes
russes entre les cols (Brabant, Vierge, Bramont), puis enfin on voit un
sommet qui doit être le Hohneck. En fait, c'est le Kastelberg, situé à la
même altitude, mais à 2 kms du Hohneck. Il faut donc encore redescendre de
100m avant la remontée finale pour le deuxième et dernier ravitaillement.
Dans cette dernière montée, je rencontre deux promeneurs, dont un me demande
si c'est bien raisonnable ce qu'on fait là. Et moi, je lui réponds que oui,
bien sûr, un peu comme le mec qui ouvre sa troisième bouteille de whisky et
à qui on pose la même question: jamais il ne dira que ce qu'il fait n'est
pas raisonnable... Ce n'est qu'après, longtemps après, comme disait Jacques
Brel!!!
Le poste de ravitaillement du Hohneck est vraiment, vraiment le bienvenu.
J'y arrive après 6h25 de course, j'ai donc mis 4h10 pour faire les 20 kms
qui y menaient. Je prends mon temps, demande conseil quant à mes propres
ravitaillements et je décide de ne plus boire que de l'eau pure jusqu'à
l'arrivée, en essayant de manger un peu, mais je n'y suis jamais arrivé...
Quelques-uns de mes partenaires décident de stopper là les frais. Je repars
donc après 6h40, me disant qu'il reste une descente de 8 kms ("Ca ira
vite!") puis rien qu'une petite montée de 6kms, puis le retour vers la
station sur 3kms. On y est, quoi;))

Troisième partie : du Hohneck jusqu'à Gérardmer.

Je commence donc la descente, vers le col des Feignes. On descend
rapidement et on perd de l'altitude, puis, après le col de Feignes, une très
longue portion de plat sur un sentier de 50 cms de largeur avec beaucoup de
pierre peu stables sur un endroit fortement escarpé ne permettait pas de
courir beaucoup. Toujours est-il que j'arrive au lac après 8h de course, en
ayant dépassé 4 ou 5 concurrents. 1h20 pour faire 8 kms de descente, qui
dit mieux?
Au poste de secours du km 44, on nous dit que le début de la montée est dur.
En effet, on passe de 750m à 950m en 1,2 kms. Le problème est que les 700
premiers mètres sont tout à fait peinards, mais les 500m suivants, mes
aïeux!!! J'évalue ça à du 30% ;(( Dur, dur, dur!! Et hop, je dépasse
encore deux congénères.
Après le Collet des Mines, longue, très longue portion de chemin (qu'ils
auraient pu, semble-t-il, éviter en prenant des sentiers), pour arriver au
sommet de la Tête de Grouvelin, à 1110m: hop, 3 dépassements non autorisés.
Heureusement pas de radar!!!
Il reste 1 km : la descente d'une piste rouge de ski (le Tétras), à prendre
de face (ouille, les cuisses!!). Hop, un dépassement et un belge que je
rattrape, mais que je laisserai passer devant à l'arrivée. Arrivée après
9h38' (202ème sur 250 partants, je ne sais pas combien d'arrivants) alors
que ceux qui sont arrivés sont en train de manger après la course.
Applaudissements émouvants: on a l'impression d'être un héros quand on
termine une course de la sorte. Ce ne sont pas des applaudissements polis,
comme lors d'un jogging: tu sais que ceux qui te félicitent savent que ce tu
as fait... ils l'ont fait aussi!!!
Je me suis laissé dire que le premier fait 4h50' et que le 20ème fait déjà
6h... à vérifier.

Mes conclusions.

Très belle course, mais j'ai crevé.
Au niveau chaleur, je n'en ai pas trop souffert, une grande partie de la
course se déroulant dans les bois, la partie sur la crête étant accompagnée
d'une petite brise bien agréable.
La dernière partie, notamment après le Collet des Mines, mérite autre chose
que la longue portion de chemin.
Aucun problème quant au cheminement: toujours bien marqué par des rubalises,
des marques au sol ou des flèches.
Mon grand problème aura été dans le fait que je n'ai plus rien su avaler
après la 5ème heure. Quand ça a pu aller mieux, j'ai remonté assez bien
d'autres coureurs, qui dont avaient plus dur que moi à encaisser ;))

A bientôt.


L'aveugle saur, qui ne l'était pas trop ce coup-ci!!

1 commentaire

Commentaire de steve63 posté le 14-05-2007 à 14:46:00

felicitation pour cette course !
je vais m'y inscrire cette année en esperant finir car c'est mon premier trail !

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