Récit de la course : Raid du Golfe du Morbihan - 175 km 2007, par paulo
Le récit
Le défi de cette année était de faire une grande et belle course. Après avoir pensé voyager hors des frontières je me suis rabattu sur le territoire national et j'ai trouvé le site du raid golfe du morbihan. Vu, lu, revu relu et tourné dans tous les sens, j'opte pour ce raid. Mais voilà, dilemme, le grand ou le petit. Tant pis je prends le grand. Je verrais bien. Me voila parti sur un grand entraînement de trois mois, avec une fin très perturbée, mais j arrive à sauver le tout.Après une mauvaise nuit à Vannes, je fais connaissance avec Port Crouesty, charmant port breton. Le temps l'est aussi, « breton ». Le camion de l'armée de terre sur le parking me renseigne sur le site d'arrivée et après un rapide contact avec des bénévoles je suis renseigné sur le départ des navettes et surtout leur emplacement.Je profite du temps pour repasser le matériel obligatoire, faire et défaire le sac. Un léger et bon repas au port, et préparation du bonhomme avant de rejoindre la navette pour partir vers le site de départ. Confiant, je ne doute pas. Pas plus que les compétiteurs rencontrés sur le stade. On évoque tous les mêmes courses, Le MDS, Le raid de la réunion, quelques 100 bornes et autres courses. Chacun y va de son expérience et de son petit truc. Un peu de pluie et enfin une belle éclaircie.18H : Enfin le départ au son de la corne de brume après une longue attente. Du monde et bien sur quelques embouteillages au passage de muret ou d'étranglement et nous voilà très vite au bord de l'eau et aussi vite dans les bois. Quelques photos, et première frayeur, je tombe l'appareil photo. Demi tour et un grand merci au concurrent qui me tend ma boîte à images. Le temps passe et tout s'enchaîne pour le mieux. Premier contrôle, premier ravitaillement, pâtes de fruits et eau gazeuse et c'est reparti.Le nuit tombe et là je prends les bâtons surtout que ce maudit crachin qui va se transformer en pluie ne va pas arrêter de la nuit. Passage boueux alternant avec du beau stabilisé et de la route et vogue la galère. Dans cette nuit noire, on aperçoit quelques lucioles, ce n’est pas plus mal car le balisage n’est pas trop visible et il faut être vigilant. Vigilance que je perdrait au moins deux fois pour me retrouver face à des carrefours sans traces. Demi tour, et comme par miracle la belle flèche indiquant la direction est bien présente. On râle un peu, surtout contre soi même. Les chemins s’enchaînent les uns les autres tantôt du bon tantôt plus mauvais, mais j’arrive à gérer, marche aux endroits difficiles côte et mauvais passage et course en descente. La nuit est propice à la fête, et mon attention est attirée par les chansons de trois fêtards qui rentrent d’un pas décidé vers leur demeure. Mais dieu que le chemin va long pour eux. Partout sur le passage, nous recevons des encouragements, personnalisés par notre prénom qui était inscrit sur le dossard. C’est là, à ma grande surprise qu’un groupe me souhaite une bonne fête. Quoi de plus normal alors de remercier et de faire un petit demi tour pour la bise de circonstance. Nous étions au Bolo, au passage d’un magnifique pont suspendu. Le jour se lève, et les oiseaux nous accompagnent de leur chant. Tout cela semble parfois magique, mais le besoin d’un bon café se fait ressentir et il tarde d’arriver au ravitaillement. Comme d’habitude et cela se vérifiera sur tout le parcours, les bénévoles sont au petit soin. Café et encore café, tout est pour el coureur, même si parfois il voudrait bien en profiter un peu. L’arrivée à vannes se fait par quelques détours et on m’indique que nous sommes sur le parcours du marathon de vannes. Passage devant les grands catamarans dont celui d’Orange. Une photo et c’est reparti vers de belles lignes droites qui finissent par me faire monter un peu de pression. Passage dans la ville presque dans l’indifférence, à la limite il faut que je me fasse petit pour pas gêner. Arriver enfin au point de repos dans un joli parc. Une heure d’arrêt pour reprendre des forces, un petit repas, changement de chaussettes et passage au Nok des pieds et autres endroits sensibles et je repart. La mise en route est plus difficile mais enfin ça roule. Arrivée à Sené, je me sens bien. On plaisante avec quelques estivants sur le casse croûte, une parole agréable avec des bénévoles et une halte au point ravito où comme d’hab, pâtes de fruits eau gazeuse. J’apprends qu’à Vannes il y a eu beaucoup d’abandon. Pour l’instant on verra bien, 110 kms au compteur c’est mon plus grand parcours d’une seule traite et c’est surtout plus qu’en une semaine d’entraînement. Je repart, et là, la grande galère commence. Impossible de me remettre à trottiner, plus de jus, envie de sommeil, impossible d’accélérer le rythme en marchant. Je me dis que cela va passer. Après une petite halte sur un banc je reprends mon chemin, mais c’est de pire en pire. La moyenne est presque de 2 km heure. J’ai l’impression de divaguer, et première borde, je passe directement sur une belle croix rouge, oubliant de fait de tourner. Cela m’arrivera une deuxième fois, et ce n’est certainement pas la faute du balisage. Lassé, vidé, sans envie, je trouve plus de raisons d’arrêter que de continuer. Coup de fil à l’organisation, c’est terminé, fini. Abandon. Je me retrouve dans le fourgon avec d’autres concurrents d’infortune. Chacun à ses motifs, ses doutes ses blessures. Je louerais encore une fois la gentillesse des bénévoles qui vont directement aux tentes récupérer les affaires pour nous éviter de marcher. On se remonte un peu le moral et nous voilà de retour à Port Crouesty.Je passerais une bonne nuit. La journée du dimanche est consacrée à la remise des prix, quelques échanges avec d’autres concurrents, encore quelques trucs, quelques impressions, quelques conseils. J’écoute tout en me disant que ce n’est pas possible, je n’ai pas pu abandonné alors que le bilan physique est bon. Mais voilà, j’étais sur une grande et belle épreuve hors norme et je crois qu’il faut être encore plus au top, tant physiquement, que moralement. C’est décidé, je reviendrais et j’espère qu’alors, je finirais.Merci à tous ceux qui m’ont encouragé, merci aux bénévoles et habitants locaux pour leur gentillesse et leur grande disponibilité.
1 commentaire
Commentaire de gdraid posté le 03-07-2007 à 17:38:00
L'abandon c'est très dur paulo.
Ton courage c'est d'en faire un récit sincère.
Ton courage, c'est aussi de garder le moral, comme tu l'as fait, et d'envisager déjà de t'inscrire sur la même épreuve l'an prochain, avec une meilleure préparation.
JC
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