L'auteur : legg
La course : Annecime
Date : 19/5/2007
Lieu : Annecy (Haute-Savoie)
Affichage : 5150 vues
Distance : 80km
Objectif : Terminer
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Samedi 19 mai , 3h50 , je suis sur le Paquier, point de départ de l'Annécime. Je recherche les dossards de Tounik et Minifranck mais je ne les trouve pas. Ca m'occupe et ça m'évite de trop cogiter . Plusieurs mois que j'attends ce moment mais je l'imaginais beaucoup plus zen. Je me voyais bien préparé, prêt à en découdre avec les kilometres et la dénivellée de ce Trail peu médiatisé (a tord ) mais dont l'aspect technique et le site m'avait sérieusement motivé.
Mais voilà , zappés les trails de préparation pour x raisons , annulé le raid Vallon pont d'arc que j'avais inclus dans ma pseudo préparation, me reste que les entrainements hebdomadaires que je n'ai pas réussi à faire décoller et 3 sorties longues, pour donner un peu de consistance. Bref pas de quoi être zen avent d'entamer ce qui est quasiment mon premier Trail, un vrai Trail, long, dur .
Pas zen, y-a de quoi, mais pas vraiment stressé non plus. Raideur à la base, j'ai déjà fait des épreuves longues, je connais quelqu'unes de mes faiblesses, et puis là je suis tout seul, pas de pression pour un eventuel abandon. C'est un peu osé de rentrer dans le monde du trail par cette épreuve mais ça va me permettre d'apprendre beaucoup et peut-être conforter mon attirance pour les épreuves longues et « engagées » . Et puis je reste confiant, je vais beaucoup marcher, donc ménager la monture, par conséquent je vais voyager loin !!
4h c'est parti , petite boucle sur le paquier puis on longe le lac en trottinant pour rapidement arriver au premier gros morceau, la montée du Semnoz . A la lumière des frontales, cette montée est longue et régulière . Je monte à un rythme normal, ni trop rapide, ni trop lent, les petits groupes se forment. Mon inexpérience fait que j'hesite souvent à dépasser quelqu'un qui semble être au même rythme que moi, du coup je fais quelques portions à un rythme peut-être un peu en dessous. C'est pas grave, de toute façon ça ne changera pas la donne, mais c'est vrai que parfois j'aurais pu accrocher des wagons plus véloces sans forcement me cramer. Ce rythme me permet en tout cas de m'alimenter et de boire régulièrement, ce qui sauvera peut-être la suite.
Arrivée au sommet (horaire ?) la vue est magnifique, le temps de sortir l'appareil photo et direction le ravitaillement . Ravito pour rien car en fait j'ai tout ce qu'il me faut, et j'ai même bien trop. Echaudé par quelques déconvenues alimentaires sur des raids se soldant par de grosses hypoglycemies et ne connaissant pas les ravitos de l'annécime , je me suis chargé en sucré et en salé , dans le sac à dos et dans une banane. Certes je ne manque de rien mais je suis surtout bien trop lourd ; erreur à corriger à l'avenir.
Depuis le Semnoz
J'attaque donc la descente sur Leschaux, descente qui va pas trop mal compte-tenu des sensations futures dans les autres denivellées négatives.
A l'issu de cette descente je suis rattrapé par un groupe qui progresse d'un bon rythme, je prend wagon jusqu'à l'entame de la montée des chalets du sollier . Je suis bien, je monte bien, et je reviens sur quelques concurrents .
Nouvelle descente vers Mont-derrière qui se négocie dèjà beaucoup moins bien . Des douleurs sont apparues au niveau des tendons autour des genoux . Je suis un peu inquiet car la route est longue jusqu'à Annecy . Vais-je supporter de telles douleurs tout le long ? Je serre les dents mais c'est frustrant car je suis repris par de nombreux concurrents . Tout ce que je peux gagner dans les montées, je le perds et bien plus dans les descentes.
Montée du col de la Frasse, elle se passe assez bien, régulièrement Et je n'aurais rien eu a dire si juste avant le sommet, je n'avais pas été doublé par une fleche orange ; Dawa en petite foulée dans la montée . Je savais que je n'étais pas rapide, mais je pensais pas qu'il me passerait aussi tot. Sympathique, impressionnant de facilité, LE TOP !!
Depuis le col de la Frasse
Après le col nouvel épisode difficile, la longue , trop longue descente sur Lathuile et sa cohorte de coureurs qui passent facilement pendant que je serre les dents.
Lathuile 10h45 . Déjà 40 km de fait mais pas les plus durs . Je suis déjà content d'avoir fait 50% du tracé . Les sensation sont globalement bonnes, mis à part ces douleurs tendineuses.
Je remet un maillot sec, fait le plein du camel et en profitte pour m'alleger un peu. Je me ravitaille, sucré, salé et j'en profitte pour appeler Sophie qui m'attend à Annecy et lui dire qu'elle risque d'attendre un peu longtemps.
C'est reparti, direction Doussard sur la route, je trottine un peu puis remarche . Ca va pas trop mal mais c'est tout de même pas la grande fraicheur.
L'amorce de la montée au col de La Forclaz se fait sur un bon rythme et je reviens a nouveau sur des coureurs .
Ces bonnes sensations ne dureront malheureusement pas . Je commence à avoir des nausées, le rythme ralenti et l'assencion commence à se faire difficile. Il y a quelquechose qui ne passe pas ; les cacahuetes !! Elles m'ont fait de l'oeil à Lathuile mais j'ai l'impression qu'elles vont me jouer un mauvais tour. Commence alors une assencion laborieuse pendant laquelle je me dit que je ne vais pas voir Annecy.
J'arrive au col de la Forclaz , je me dit que si je dois abandonner c'est maintenant, mais je n'arrive pas à jeter l'éponge. Je bois de l'eau fraiche au col mais n'essaye même pas de manger quelquechose, je ne reve que de vomir, et je n'y arrive pas.
Depuis le col de la Forclaz (site d'envol a peine plus haut)
Je décide de continuer mais la montée au Chalet de l'Aulpqui n'aurait pas été une partie de plaisir avec tout mes moyens devient plus que laborieuse. Je me traine comme une grosse limace, je n'arrive même pas à apprecier le paysage (heureusement je prendrai tout de même des photos).
J'arrive tant bien que mal au chalet de l'Aulp, je m'arrête pour completer mon camel ; ça dilue la potion magique ajoutée au derneir ravito mais de toute façon il n'y a que ça qui passe.
La Tournette
A partit de ce moment les nausées vont cesser petit à petit mais je ne mangerai rien hormis une compote au ravito de Planfait.
Les douleurs toujours présentes et la fatigue de plus en plus importante font que j'apprécie moins cette portion.
J'arrive à Planfait, petit arret au ravito et je decide de repartir assez rapidement. Bien que bien entamé physiquement, je reste assez frais et lucide et je sais que le chemin est encore long.
J'ai l'impression que je vais y arriver, faut pas que je lâche.
J'ai de l'avance sur la barrière horaire du col de Bluffy, mais je crains cette dernière partie. Je ne connais pas le tracé mais la lecture de la course de Runstephane en 2006, et ce que j'ai entendu en route m'inquietent . Tout le monde semble dire que cette portion est interminable. Vu ma fraicheur que vais-je en penser ??
J'attaque la montée du col des contrebandiers, et c'est vrai que c'est long ! Et pourquoi part-on si loin ? Pourquoi un tel détour ? Je me dis que plus je m'éloigne et plus ça sera long de revenir sur les cretes.
Malgré tout ça , dans la tête ça va encore. Après le col et sur les cretes je fais un bout de route avec un concurent qui à les mêmes problemes que moi, a savoir des genoux defoncés . On est beau tous les deux clopin-clopant comme des vieux. On discute un peu avec les benevoles qui pointent au sommet du mont Veyrier, surtout pour les remercier de leur sympathie et de la qualité de cette courses.
Sue les cretes du Veyrier
Ca sent l'ecurie, malgré mes douleurs j'attaque la descente plus facilement que mon compagnon et le lâche assez rapidement. J'en doublerai même d'autres dans la descente, incroyable !
J'arrive enfin sur la promenade . Je suis rejoins par un concurent a peu près dans le même état que moi, on decide de finir ensemble en tapant la discute tranquillement. Contrairement à d'autres je ne trouverai même pas ces deux kilometres trop longs, on fini en marchant sauf les 10 derniers metres, pour faire bien .
Voilà je l'ai fait !!!
en 16h11 , peut-être un peu long mais je suis allé au bout.
Bilan :
-J'aime vraiment bien les épreuves longues, une préparation minimum, une volonté en beton et des dents bien serrées et on peu y arriver.
-Je reviendrai sur l'Annecime ne serait-ce que pour mieux faire mais surtout pour preparer l'UTMB que j'aimerai tenter en 2008 .
-Il va falloir que je me fasse les dents sur d'autres épreuves longues pour parfaire la logistique et la composante alimentation.
-Il va falloir que je trouve un bon moyen pour préparer les descentes et ne plus souffrir comme cette année.
Merci à l'organisation pour la qualité de cette épreuve.
Merci à Sophie de m'avoir attendu si longtemps pour ensuite me voir dormir dans la voiture sur le chemin du retour.
1 commentaire
Commentaire de tounik posté le 12-06-2007 à 16:34:00
Il me semble t'avoir aperçu au départ, mais le temps de réagir et tu avais disparu dans la foule.
Normalement on se retrouve l'année prochaine. Je veux absolument finir cette course pour préparer l'YTMB en 2008.
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