Revenons quelques semaines en arrière….

Mes 2h56 à Barcelone m’ont confirmé que j’avais retrouvé de bonnes jambes et alors que je me dirigeais vers une préparation pour les 100 km de Chavagnes fin mai une idée saugrenue a germé dans ma tête : participer à un deuxième marathon de printemps.

Cela aurait pu être Paris mais le choix se portera sur un marathon en Italie : Le Marathon de Turin.

Une préparation sur 6 semaines, 2 semaines de récup, puis 3 semaines intensives avec de super séances à allure marathon et pour finir 1 semaine de régénération.

La super forme est là, le poids idéal avec 1 kg de moins qu’en Espagne quant à deux jours de l’épreuve la tuile : une méchante toux accompagnée d’un bon 39 de fièvre.

Je décide de partir quand même à Turin et je vais donc passer la journée de samedi à alterner sirop contre la toux, aspirine et doliprane. Pour corser le tout je n’ai pas réservé d’hôtel  je dormirai donc dans la voiture.

Dimanche matin, je tousse toujours mais la fièvre a disparu on va tenter le coup !

Le temps est magnifique il va faire chaud, en principe j’aime ça…

Bang c’est parti, léger faux plat descendant sur des pavés pour le départ.  Pour être bien placé sur la ligne de départ vu qu’il n’y pas de sas de prévu j’ai écourté mon échauffement, résultat j’ai du mal à suivre le rythme, je souffre des mollets.

Le premier km est passé en 3’55, le deuxième en 3’59, vite beaucoup trop vite. Je suis très mal cela double dans tous les sens, je suis incapable de suivre le moindre groupe. Les pavés ont disparu, je surveille mon cardio et me cale à 170 puls, j’essaie de récupérer après mon départ trop rapide. Les 10 premiers kilomètres sont très durs mentalement car je continue de me faire doubler régulièrement, heureusement que je surveille mes temps de passage pour me rendre compte que c’est les autres qui vont vite. 41’12 au passage je suis dans le rythme mais franchement je ne crois pas que je tiendrai.

.La chaleur continue de croître je me force à boire plus que d’habitude pour éviter tout problème. Encore 5 km où mentalement je suis proche de craquer, l’allure est moyenne et surtout je suis toujours persuadé que je ne tiendrai pas.

 Je me fixe un objectif simple, effectuer chaque kilomètre en moins de 4’10 et de ne penser à rien d’autre. Le résultat est immédiat, les douleurs  aux mollets ont disparu, je vais mieux.  Et là un événement important va se produire : pour la première fois  depuis le début de la course je remonte un concurrent. La sensation est incroyable de chassé,  je deviens le chasseur. Je commence à me sentir bien, au fil des kilomètres je continue de remonter des concurrents qui m’avaient dépassé.  Je tourne désormais à 4’05/km et je décroche un à un les coureurs qui essaient de s’accrocher à ma foulée. Je passe au vingtième km en 1h22’30 (41’12 pour cette tranche de 10 km).

La chaleur semble poser des problèmes à pas mal de monde, moi je suis super bien. Je sais que j’ai passé le plus dur en tenant pendant les 15 premiers kilomètres maintenant je sais que j’irai au bout. Je vais atteindre le 30 eme km en 2h03 (tranche de 10km en  41’17). Je suis persuadé que je ne vais pas craquer car je suis super bien. Le parcours se complique un peu avec la traversée d’un parc avec des ponts à franchir, des chemins de terre, j’essaie de maintenir l’allure mais cela devient difficile car un léger vent défavorable est de la partie et la route monte légèrement. C’est vraiment la retraite de Russie, la chaleur (26°) et le parcours un peu plus dur ont fait craquer pas mal de monde. J’ai du mal à relancer l’allure je tourne désormais plutôt en 4’15. Voila le 40 eme km (10 km effectué en 42’35), l’arrivée est proche, 41 eme je lance toutes mes forces dans la bataille. 3’55 pour le dernier kilomètre sur une longue ligne droite.

A deux cent mètres du de la ligne j’aperçois le chrono qui égrène les secondes, je sais que je peux passer sous les 2h55 ! Je lance le sprint pour 200 mètres de folie effectués à plus de 18km/heure. Je franchis la ligne au moment ou le chrono affiche 2h55’00 (ramené avec mon temps puce en 2h54’58)

Je suis ravi, j’ai réussi mon pari d’enchaîner deux marathons en 6 semaines pour réaliser un chrono.

Analyse de la course

·         Mauvais échauffement qui a entraîné un début de course douloureux

·         Départ trop rapide sur les deux premiers kilomètres

·         Les 30 premiers km effectués à vitesse constante (41/41’12/41’17) ont été parfaitement équilibrés

·          Le passage le plus délicat du 30 eme au 40 eme est le ralentissement (+1’20 environ) est plus dû au parcours et au fait que j’ai couru quasiment tout seul  qu’à un fléchissement.

·         Les 2200 derniers mètres que j’ai pu faire à fond me laisse penser que j’ai bien gérer la totalité de la course

Les objectifs à venir :

·         Après une semaine de récup , préparation des championnats de France des 100 km sur 4 semaines avec un objectif sous les 8h45.

·         Ensuite récupération puis travail de la VMA (objectif + de 19) avec participation à des 10 km avant d’attaque fin août la préparation du marathon D’Amsterdam. Objectif 2h52.