Récit de la course : Trail des Caracoles 2007, par Papy

L'auteur : Papy

La course : Trail des Caracoles

Date : 1/5/2007

Lieu : Namur (Belgique)

Affichage : 3156 vues

Distance : 60km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Un Aveugle(Hareng) au gout de Pockémonito ! (3 parties)



[I] Un Aveugle(Hareng) au gout de Pockémonito !


Salutatouss,

Je me fends d'un petit CR car depuis longtemps je n'avais plus eu l'occasion d'en raconter, cirant amoureusement le banc de la Naze Bean Team.

Ayant appris hier, que le Mogwaï, remisant tous ses défis au placard, allait bientôt revendiquer une place de choix, il m'a fallu penser, et réfléchir à haute voix (et oui avec mon neurone frippé depuis tant d'années, la haute voix me permet la musculation neuronale).

"Soit je rachète un bout de banc, soit je laisse ma place..."

Voyant le prix des matières premières à l'heure actuelle, j'ai opté pour la seconde idée... J'ai donc l'objectif de tenter de faire aussi bien qu'en 2004, quand je faisais <1h4' à la printanière (1h8' cette année), 1h22' sur semi.... (oui je sais j'ai fait mieux, mais aujourd'hui c'est plutôt 1h26') et Senart en emmenant le Dob' sur 3h...
Vouimééé, mon estomac sera t il d'accord ? Je ne vous rappelle pas que j'ai commencé mon troisième traitement différent la semaine dernière, comprenant un suivi quotidien et un autre juste avant les compétitions. Dimanche, j'ai testé le "avant les compétitions" et j'ai été géné 2 bonnes heures...
Est ce une coincidence ? Dans tous les cas, depuis que j'ai un moteur sur le vélo, je suis d'une facilité déconcertante, emmenant tous le groupe et répondant à toutes les attaques, finissant même tout seul échapé...

J'ai donc un bon moral en arrivant à Namur, même si cela fait des mois et des mois qu'aucun résultat correct vient m'aider à me décoller de ce satané NBT banc ! J'apprends le lachage du Mogwaï qui va pouvoir mettre l'HTV au grenier ou dans son garage.
(a ce sujet, j'ai retrouvé un pied dans ma ouature, heureusement qu'il part en retraite sinon l'HTV sans le pied aurait été bancal !)

Sur ce je me motive pour ne pas décevoir comme l'an dernier... Bizz à tous, Poulet, Hareng(Aveugle), Empereur, Mogwaï (pas déguisé arf...), parcours en main, le départ est donné... J'ai quelques restes de courbatures de la sortie de Dimanche en vélo (nous sommes Mardi pour les étourdis...) mais les 32MY m'ont permis d'écourter le temps de selle. Malheureusement ce départ au sommet de la citadelle n'est jamais bon pour moi. En effet, je ne désire pas laisser ma place (étant soit disant bon en descente...) et donc, je colle au premier...Triste Dès les premières pentes difficiles, je sens que la casse musculaire est importante ! En effet, ne m'échauffant plus pour les courtes distances, je l'ai encore moins fait pour 60kms... Vouimééé, dans ce contexte de descente, c'est très intéressant ! J'aurais "du" amener mon elliptique, arf... Nous voilà au bas de la citadelle, je n'ai que quelques coureurs devant moi, le temps est au beau, nous allons passer la Meuse et...
Je suis déjà à la bagarre !!! Non pas la bagarre pour une place... Non... La bagarre pour ne pas marcher !!! J'ai mal de partout suite à cette descente, je souffle comme un "porc", j'ai comme des palpitations et un estomac en brindelle... Je n'ai pas de pulsemetre, mais j'ai la sensation que je suis à 170, souffle court jambes lourdes... Je me raisonne, soutenant dans mon débat personnel que c'est une question de minutes qu'après l'échauffement cela ira mieux... Je maudis ce médicament, même s'il n'y est pour rien !
Le résultat est que je laisse partir tout ce petit monde, une bonne dizaine de coureurs, en peloton et qu'imperceptiblement je serais laché. Sensation de dérive, comme en fin de course, l'impression que tout le monde va vous doubler...Triste

Je reste sur la position "je me raisonne" et tente de "rentrer en moi même" pour me positionner en finisseur, peut importe le temps et de profiter du parcours. Nous passons pour l'instant dans des cités et j'ai encore en point de mire le groupe. Mais j'ai des doutes lorsqu'ils disparaitront. La rubalise est blanche et bleue, quasi illisible dans le paysage, heureusement que des points orange parsème les chemins. Première grimpette et confirmation... Cela ne sera pas mon jour !!! Je suis mal de chez pas bien, celui qui vit à coté de l'abandon déraisonné... Je me fais, en plus, rattraper par d'autres coureurs.

Même pas 10kms de fait et je sens tous les coureurs bien frais et moi bien laid ! C'est une catastrophe et en approchant de l'aire d'arrivée de la printanière, au collège d'Erpent, je me sens comme au final de cette course, aussi explosé, le souffle aussi court... Nous prenons la route pour traverser la N4 (Je n'ose pas imaginer une course qui traverse une 4 voies en France, sans signaleurs, arf... C'est possible ici, il suffit de prévenir les coureurs de faire gaffe...) et je me fais rattrapper par un coureur bondissant. Quelques échanges puis celui ci part... Je maugrée car je ne peux suivre... Alors je fais appel à la méthode Coué et me répète "ils sont tous partis trop vite, il n'y a que moi qui suis parti intelligemment"... Lorsque l'on est au fond du trou, il est des fois utile de se mettre des peaux de saucissons sur les yeux... Celles ci n'arrangeront pas mes foulées et je manque de m'étaler plusieurs fois

J'avais cadré sur le plan que le collège était à 10kms du départ, alors je me prépare mentalement pour gérer les cinquante derniers (Heureusement que je n'avais pas la carte exacte, car celle ci ne m'indique que 8kms!) Je laisse passer le camarade et recommence mon introspection. Il me vient une idée qui me guidera jusqu'au ravitaillement n°2, me servir de la carte pour ne pas m'enflammer. Je tente de repérer les différents passages, passage sous l'autoroute (Km11), Fort d'Andoy (13,5km) ou 2 avions me dépassent manquant de me renverser. Retour proche de l'autoroute (15km) ou c'est un avion du RC Namur qui me passe... Pffff... Que suis je venu faire dans cette galère ? C'est quoi le bon rythme, le mien ou le leur ? De plus, ne sachant pas exactement à quel kilomètrage je me situe, je ne regarde pas le chrono et reste concentré sur ma foulée. Je vous rassure, ma gestion interne, lié à la pratique du vélo m'indique que je suis à la vitesse "lipidique"(sic), mais j'ai toujours autant de mal au bide, de palpitations et de souffle court. Un peu comme un marin qui a de l'eau dans son bateau, mais qui espère que le trou dans la coque est tellement petit, que le voyage se terminera bien...

Avec toujours les oeillères de la méthode coué bien mise !!! J'arriverais sur les talons du Namurois (il fini à quel place ?) qui ne s'arrète même pas... Pour ma part, tranquillou, je bois mes 2 verres de Coca et me fait rappeler à l'ordre par l'Empereur pour ne pas en jeter un par terre... (Une petite poubelle, 15 metres après un ravitaillement, permettrait outre de jeter des verres, mais aussi rappellerais d'y jeter ses détritus) Je regarde mon chrono, 1h45', c'est très bien si je ne faiblis pas, c'est catastrophique si je me fie à mes sensations, je suis au delà de la 10ème place. Me voilà reparti dans les bois...

Le parcours est classique, sans grande difficultée, juste un peu trop de goudron à mon gout, mais j'ai encore de l'élasticité dans les muscles malgré la sècheresse de la terre qui durcit les impacts. Je regrette, d'ailleurs, d'avoir mis mes trails moins amortissantes que des routes, plus pertinentes ce jour.
Je signale que je fais la même remarque 1 an plus tôt !
L'expérience n'a pas servi !
Je tente, quand même de dialoguer avec les quelques spectateurs, autant profiter de la balade puisque de résultat il n'en est plus question...
Mais alors, que foutez vous là, vous demanderez vous ? Les ratés du Papy, vous commencez à en souper...

C'est la même question, ratés du Papy en moins, qui est venu à la tête des gens de Mozet (km23) lorsque carte en main je leur demandais le nom du village. Il s'en est suivi des échanges savoureux entre un bricoleur qui refait ses huisseries en équilibre et un "randonneur" qui se rassure sur sa route.
En effet, même si le balisage fut correct, il n'y en eu rarement trop. D'ailleurs, dans ce village de Mozet, c'est des passants qui m'indiquèrent la voie à suivre. A force de me faire doubler et d'aller lentement, mon estomac se calme et les palpitations deviennent rares. J'entame une grande descente vers le Pont-Fond St-Martin (km27) et le plaisir revient. Plus d'angoisse, un estomac qui semble se rendormir, un rythme certe lent, mais une impression de pouvoir durer longtemps...
D'ailleurs, bonne nouvelle, je ne perd plus de terrain, puisque j'ai en point de mire le Namurois ! En arrivant au fond du fond (re-sic), un panneau passage interdit me fait croire que nous entrons dans la carrière. Mais ou est passée la Meuse ? Je ne l'ai pas vu ? Suis je bourrée à ce point ? Ou me suis je trompé de parcours ? Une personne au pied de la grimpé vers Thon me rassure, je suis sur la bonne route. Je me rapproche du Namurois et nous nous trouvons dans une clairière ou je suis le chemin à gauche... Alors qu'il y avait une balise dans des branchages à droite... Petit moment de panique et je repars sous les arbres... la jonction sera pour plus tard, j'ai perdu mon point de mire...

Dans cette grimpette des sensations me reviennent et rafraichissent ma mémoire (qui en avait bien besoin vu la chaleur non encore mentionné à ce point du récit). En effet, ces dernières années, celles ci étaient redevenues mon cauchemar, mes Zamis du Mercantour s'en souviennent, et je souffrais milles morts à chaque attaque en trail. Je perd même ma troisième place à la Maurice Galloy à cause de l'incapacité à accélérer dans la dernière cote. Rien de tout cela aujourd'hui, je suis cohérent dans les bosses, balance bien les bras, sent très bien mes quadriceps fonctionner. C'est soit que le vélo m'a fait beaucoup de bien sur ce plan, soit que je vais tellement lentement que je ne suis pas entamé. Vous voyez une troisième solution ? Avec tout cela la redescente sur Thon est fini et nous regrimpons derechef. Même remarque que précédemment, y rajoutant quand même que la jonction avec le Namurois est faites, mais que je ne reste que peu de temps avec lui. Je monte à ma main et je remarque que nos rythmes sont bien différents. Cela me mets du beaume au coeur, surtout si je pouvais finir comme cela.
Nous arrivons au sommet des falaises de Samson...
Pardon ?

LES FALAISES DE SAMSON !!!!



Jusqu'à présent les Caracoles étaient un trail sans prétention, avec un parcours sympa, mais somme toute banal... Et là, nous voici au dessus des falaises de Samson ! Nous devons surement à la luminosité ambiante l'extraordinaire de la vision. Je n'ai malheureusement, après renseignement, vu qu'un promontoire sur les 3 existants. Mais je me suis arrété longuement, me moquant bien du retour des poursuivants, pour admirer cette vue magnifique. Je démarre la descente non sans déjà la nostalgie de l'endroit. Si un passage peut marquer une course, c'est bien ici dans ces falaises. Les autochtones trouveront peut être insignifiante cette vue, mais pour les touristes, c'est grandiose. Je suis ragaillardi car malgré mon arrêt, et mes maugréations sur le manque d'appareil photo, personne n'est revenu sur moi, pas même le Namurois. Descente difficile mais avec toujours des muscles élastiques et dans la tête une petite musique lancinante ("économise tes cuisses...")... Fin de la descente, numérotation des abattis... Je suis content, ils sont nombreux car j'ai de plus en plus de plaisir à continuer sur le même rythme. J'ai oublié de préciser que les températures sont estivales, bien au dessus des 20°C et que finalement, si je finis pas trop cassé, cela sera déjà une performance... Je traverse la route à grande circulation Namur-Andenne, je repouf intérieurement sur les signaleurs obligatoires en France sur ces points (minimum 4 à cet endroit...) et m'engage sur le chemin de halage... Et là... SURPRISE !!!! Je vois la mi-parcours symbolisé par le pont de Namèche et...

Il se fait tard !!! :-) Je vais me permettre de vous laisser là sur le bord de cette Meuse raffraichissante et vous retrouvais lors de l'explication de ce penchant Pockemonitesque du Hareng... Nous pourrions écrire aussi qu'il y avait un arrière gout de Raid28, mais vraiment lointain car vu la sècheresse, il n'y a que le Mogwaï qui a eu droit à la vrai nostalgie Raid28 !!! Dernier point sur la récupération... Hier j'ai voulu faire du HTV... Mouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarf...
J'avais peur, vu le mal de cuisse, de tomber du vélo avant même d'être stable sur les rouleaux, j'ai donc opter pour 29' d'elliptique... Autant c'est plus facile à monter (pas de HTV à déplier, on monte et zou...) Autant les douleurs... RESTENT !!! Avec le HTV au bout de 3' à 4' de moulinette, les douleurs sont parties et roule-mimile... Avec l'elliptique, j'ai eu mal 29' !!! Que ce fut ch*ant !!! J'ai bien bu, suer, mais que c'est usant !!! Alors que sur le HTV, la souplesse revient rapidement et est gardé de longues minutes après. Ma séance ne fut pas inintéressante, car aujourd'hui je n'ai pas le contre coup des "48h d'après", mais je garde un très mauvais souvenir d'hier soir et je pense que je me forcerais à monter le vélo la prochaine fois !!!

Bonne soirée-t-a-tous...
A Dopu...
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L'Papy Ming_qui-regrette-de-navoir-pa-pu-accueillir-Guirlande-et-Mogwaï

"©Il n'y a qu'une vérité, mais chacun a la sienne !"
"Ces écrits n'engagent que moi et ma personne... Ce n'est l'expression d'aucun club, association ou autre groupement de personnes !"
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[II] Un Aveugle(Hareng) au gout de Pockémonito !

< La suite dès que j'aurais fini de me battre avec l'interface CR du BOEUF !!>Mort de rire

.../... Fin de la descente, numérotation des abattis... Je suis content, ils sont nombreux car j'ai de plus en plus de plaisir à continuer sur le même rythme. J'ai oublié de préciser que les températures sont estivales, bien au dessus des 20°C et que finalement, si je finis pas trop cassé, cela sera déjà une performance... Je traverse la route à grande circulation Namur-Andenne, je repouf intérieurement sur les signaleurs obligatoires en France sur ces points (minimum 4 à cet endroit...) et m'engage sur le chemin de halage... Et là... SURPRISE !!!!

Je vois la mi-parcours symbolisé par le pont de Namèche et...
Le soleil est revenu, un nouveau jour est là, vous aussi... Surprise ?
Effectivement en arrivant sur le chemin de halage je vis le pont de Namèche ensoleillé comme une journée d'été avec sur son tablier... Des coureurs !!!

Quelle joie !
Je ne m'étais donc pas perdu et mon petit rythme lent maintenu me permettait de me rapprocher de mes prédécesseurs. La chaleur augmentant, je louais l'idée d'avoir pris finalement ma casquette, il se pourrait que devant il y ait de la casse. Alors, pourquoi pas une place dans les 10 premiers ?
Je me relance sur le chemin de halage, lorsque j'entend des pas derrière moi. Zut, je ne suis pas le seul à remonter, mais je ne regarderais pas avant le pont. Arrivé à celui ci, un grand escalier, typique des entrainements montagne des Nantais, je me retourne et voit le Namurois au pied des marches, je me raisonne, cherche à ne pas m'enflammer, ce n'est pas grave, il me faut rester dans mon rythme...
Celui ci sera rapidement orienté vers le bas, en effet, une bonne grimpette se présente dans Namèche. Marche rapide, bras balancier, a ce moment j'imagine que ceux qui ont des batons ne doivent pas vraiment être avantagés aujourd'hui. Vu la dureté du sol, l'importance du goudron et l'abscence de très longues montées, je pense même que c'est un désavantage.
Certains "coup de c*l" sont tellement courts, malgré leur raideur, qu'il est presque possible de les monter "dans l'élan"...

Arrivé au sommet c'est l'entrée dans la carrière.

 

J'ai d'abord une grosse crainte, celle ci paraissant travailler aujourd'hui. Je vois un gros nuage de fumée derrière un camion. Celui ci passant non loin de moi, j'ai peur pour mes allergies, ne me rappelant pas si j'ai pris mes anti-histaminiques, et comme je suis en période d'asthme, j'angoisse un peu.
En avançant à l'intérieur du site je remarque que le camion est venu se faire une "toilette". Il y a bien des voitures au parking, mais l'ensemble parait calme, il ne devrait plus y avoir d'autres nuages de fumée.
J'aperçois, au loin, un coureur qui se retourne. A ce stade de la course, se retourner montre une fatigue trop avancée. Je me délecte déjà, tel un prédateur, à le rattrapper à mon rythme... Un virage à droite, les pieds dans du sable jusqu'à la cheville et me voilà sur la route indiquée par un militaire (pas de balise) à la sortie de la carrière. Une femme me demande si je ne retourne pas à Namur et me propose de m'emmener, je lui répond, avec le sourire par la négative...
J'avoue que je n'ai pas compris sa démarche, surtout que courroucée, semble t il, par mon refus, elle a démarré comme une bombe, sautant sur un "chapeau de gendarme" et retombant lourdement, endommageant son parechoc avant... ????

Je poursuis sur la route et ralentis (déjà que je n'allais pas vite), puis m'arrète, il n'y a plus de balise ! Rapide coup d'oeil circulaire... Rien, je recommence... Rien... Pffff... Je regarde le plan sur lequel il y a un coude à droite. Je pense qu'il est quelques centaines de mêtres plus loin, je démarre, un klaxon me fait me retourner et là j'aperçois une rubalise noyé dans les branchages à coté de la centrale électrique(Km35,5).
Je bougonne de nouveau et je me relance dans la bosse. Passé l'ire d'avoir perdu du temps, je suis encore satisfait de ma manière de grimper les 80D+ en quelques centaines de metres. C'est d'ailleurs au sommet que je retrouve un coureur légèrement entamé. Celui ci prend mon train de sénateur et tente de monter dans le porte bagage. Nous rentrons dans des bois et longeons un camp cloturé. Entendant des chiens je demande à mon suiveur s'il sait ce que c'est. Je ne comprend rien à la réponse et en déduis qu'il ne sait pas plus que moi. Au fur et à mesure que nous avançons le long des clotures, le monde, de l'autre coté de ce grillage, augmente sérieusement.
J'espère simplement que nous n'allons pas nous retrouver bouchonné par ce flot ininterrompu de personnes ? A force de longer des grilles, nous sommes arrivés devant l'entrée. Effectivement, une file continue de personne rentre et sort de ce parc. Je demande si ceux ci ont vu des coureurs et à mon grand désapointement, il m'est répondu en me montrant la longue file des gens qui montent et descendent de l'endroit. Il nous faut donc passer par là ?
Il s'ensuit une longue litanie de "Pardon", Excusez moi", "Bonjour", Attention... Attention... ATTENTION !!!", "A droite, je suis à droite, A DROITE !!!!!! Heu... Bon, restez là, je passe à gauche, NON A GAUCHE !!! Pffff..."
J'essaye de lacher mon suiveur au départ, puis, me rappelant mes conseils de prévention, je refais des petits pas testant l'élasticité des quadriceps... Cela répond bien, tant pis si je ne lache pas mon suiveur... Nous arrivons près d'un étang avec parking et surtout, beaucoup de gens, relativement indifférents à nous, voire certains mêmes assez agressifs devant notre besoin de courir. Je n'imagine pas un instant que le stand devant moi fait parti du trail des Caracoles, au contraire, je comprenais l'installation au bord de l'eau comme QG d'un concours de pèche...
Je file vers la sortie lorsque j'entend crier bien fort...

"PAPYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY... C'est ICI !!!!"

Mon suiveur me hèle et me fait faire les tours de rubalises. Ce n'est qu'en apercevant l'Empereur que je me rend compte que je suis au second ravitaillement de Marche les Dames (37,5Km), je file remplir ma poche à eau. J'entends que nous sommes à l'endroit de la surprise conçue par le Hareng(Aveugle) Saur... Je comprends, suite a un briefing et quelques questions que je vais devoir poinçonner quelques balises, 4 pour être plus précis. Je me ravitaille bien, bois bien mes 30cl minimum de cola et file chercher ma feuille. Celle ci en main je cherche à comprendre lorsque l'on me pose la question "- tu le fais ou quoi ?" "- Bien sur que je le fais, je passe par ou ?" "- Avant de partir il te faut t'habiller !" "- M'habiller ?" Je suis dirigé vers un harnais et là c'est l'image du Pockemonito qui me revient en tête.

Il est vrai que je devais être à Montpellier pour faire le rituel des Pèlerins, trail'Orientation de haute tenue dans les gorges de l'Hérault. Chaque fois le Pockemonito nous réserve une nouvelle surprise...

 

Mais cette année elle fut mauvaise, puisqu'initialement il nous avait prévu une arrivée plein centre de Montpellier avec balises à faire en tram et qu'en fait cela s'est transformé en annulation pure et simple de son organisation. Il y a 2 ans ce fut la traversée de l'Hérault en Tyrolienne, l'an dernier une descente en rappel de 30 metres... Sacre Pockémonito... A t il surmonté sa déception de voir sa course anéantie par des bureaucrates ? Je n'en suis pas sur...

Je chasse la nostalgie de mon esprit car je suis quand même dans une compétition.
On m'enlève la casquette, me met un casque et m'explique que je reviendrais la chercher là...
Ah bon ? Je n'ai pas tout compris, mais je pars arnaché dans la direction indiquée. Je remarque qu'autour de moi il y a plein d'atelier, pourtant, nous ne sommes pas dans un parc aventure ? Tiens ceux sont des militaires, leurs tenues camouflages sont plus vertes claires que les françaises. C'est peut être une journée portes ouvertes de l'armée de terre belge ?
J'arrive à une cloture ou je vois une balise. Je poinçonne lorsque deux coureurs descendant la colline m'expliquent très rapidement que je n'ai pas besoin de le faire. Pardon ???
Au briefing, le Hareng(Aveugle) nous avait bien montré les balises à faire ? De plus, en regardant le parcours sur la feuille, je ne comprends pas comment je vais faire pour trouver les 3 autres balises. Je vois de la rubalise, je la suis. Mon suiveur est aussi interloqué que moi même, mais, contrairement à moi, il rebrousse chemin. J'aperçois une pancarte du trail marqué "Sommet"... Je tente de grimper, mais avec cet arnachement, c'est dur ! Je vois un soldat me héler...
Pardon ? Il faut que je vienne par ici ? Mais pourquoi ??? Le militaire m'accueille avec un grand sourire et m'explique que je suis 7ème ! 7ème ??? Mais ou sont passé les autres ? J'ai bien vu un coureur du peloton me précédent papoter tranquillement au bord de la route, un autre qui parait explosé près du ravitaillement mais il m'en manque ? C'est lorsque le militaire me pousse que je me rappelle qu'il y a au moins 2 autres coureurs devant moi, ceux que j'ai vu descendre de la colline... Ce n'est qu'en approchant du sommet que je comprends, enfin, qu'elle était la surprise de l'Aveugle(Hareng)... Ce n'était point un ajout de CO dans un trail, mais un ajout de Tyrolienne... L'ombre du Pockémonito repassa...
VOUIMééééééééééééééééééééééééé...
Maintenant que je sais ce qu'il faut faire, ais je bien fait d'accepter ??? Par principe je trouverais idiot de refuser de faire un exercice proposé dans une organisation. En effet, nous venons ici pour nous amuser, peu importe le résultat, l'important est d'avoir des émotions... VOUIMééééééééééééééééééééééééé...
Je suis au bord du trou, dont la hauteur (je l'ai appris ce matin) est de 41,5m pour une tyrolienne de 85m de long... Presque 20% de MY dans la descente !!! D'ailleurs ce n'est pas une poulie, mais un gros mousqueton sur la corde !!! Ce n'est pas le harnais qui me tiendras, mais mes bras "costaud". En effet, ceux sont par des anses que je tiens le dessous du mousqueton. Le militaire m'explique qu'il faut faire une Graaaaand saut dans le vide. Je m'accroupis au bord et... Pffff... Que c'est haut... Que cette corde parait fine et le mousqueton faible... M'enfin, il y en a qui sont déjà passé, alors, autant foncer !!! Je me jette, ai du crier puis je m'agite pour rester de face.
En effet, sur les tyrolienne j'aime me mettre à l'horizontale pour amortir à l'arrivée avec mes pieds une vitesse qu'aérodynamiquement je prends vite. Là... La vitesse est TRES rapidement prise, mais j'arrive à redresser. De plus pas de soutien du harnais, tout dans les bras et les abdos. Je fais donc l'équerre (Heu... Pas très angle droit... Arf...) et le sol se rapproche très très vite. J'ai juste le temps de me demander comment font ceux qui arrivent en arrière, que le frein, par sa violence, me fait déraper sur la droite rendant inutile mes efforts. J'ai ma réponse et l'hilarité des organisateurs, dont un Empereur content de l'effet. Ce fut extra, dommage que je n'ai pas pu remettre cela. J'ai juste le temps de me demander si le Mogwaï osera monter la haut ?

 

BELLE VUE DU PROMONTOIRE AVANT DE SAUTER DANS LE VIDE ! 

 

Le temps de me rhabiller et me voilà reparti vers de nouvelles aventures !
Je fais le constat que je suis super bien. En haut j'étais essouflé, mais le saut m'a requinqué. Le plaisir m'a surement rempli quelques accus car je n'ai plus mal nul part. Je me paume dans le parking, demande ma route à des badauds pas au courant, jusqu'à ce que j'aperçois le beau frère de la Clète qui m'indique une route au loin...
Rassuré je reprend mon cheminement. Je regarde le chrono : 3h30' au 37èmeKm saut compris, c'est très correct, je n'ai pas baissé de rythme. Tentons de conserver celui là !
Malheureusement, au milieu de cet océan de bonnes nouvelles, mes pieds me rappelle que je n'ai pas changer mes trails comme prévu depuis de longs mois !
(Cf CR l'an dernier, c'est les mêmes !!!)
Je pensais les finir au pèlerins l'an dernier, mais depuis j'ai fait 3 trails et le raid28 avec toujours les mêmes "grolles"... J'ai donc des ampoules, du à la sècheresse de la chaussure qui commencent à monter. J'espère qu'elles se feront oublier malgré un terrain difficile ou même les ornières de tracteurs semblent sculptée dans de la roche dure !

J'ai le sourire car après un passage routier, nous rentrons dans de la forêt... Forêt ???
Drôle d'endroit ou les organisateurs nous font passer. Le chemin est à peine visible, nous marchons comme des dahus, levant les jambes bien haute pour ne pas trébucher sur les différentes ronces, lierres ou autres plantes/racines qui jonchent le sol. Plusieurs fois je m'arrète pour être certain que c'est bien là le passage. J'ai souvent des doutes car le chemin est discontinu. Je rale car j'ai l'impression de me tromper et qu'il doit y avoir un chemin plus haut, certainement plus praticable. C'est très fatigant, quasi impossible de courir, je n'en vois plus le bout... Ou plutôt, si, je le vois tellement bien, qu'il n'y a plus de chemin derrière la dernière rubalise !
Je fais demi-tour, je cherche, repasse la rubalise... Pas plus de chemin qu'auparavant, lorsque d'un coup, opposé à mon coté je vois une marque orange en contrebas... Impossible à voir, dans mon état à ce moment là, lorsque la dernière rubalise est passée... Je m'insulte car je suis sur que je me fais rattrapper et m'engage sur le pont... Qui est en fait (du moins si je me rappelle bien de l'endroit) un tronc d'arbre, qui... Roule... Quelques secondes d'équilibrisme, et j'ai la chance de passer sans mouiller les pieds...

 

Je suis toujours seul dans cette forêt de Forêt de Marche-les-Dames(Km41,5), personne devant, je m'y attendais, mais personne qui me remonte. Soit ils se sont trompés, soit ils ont autant peiné que moi... Arrive une sacré descente ou je continue à jouer l'élasticité des cuisses. Cela répond toujours bien, même si je ne sais pas si je vais plus vite que les autres...
Presque en bas de la cote, nouvelle surprise de l'Aveugle(Hareng). Une gentille damoizelle m'indique le chemin pentu à prendre et je crois comprendre que je suis 8ème... Il y en aurait au minimum 1 qui aurait arrété ou qui se serait perdu dans le devers...
Nous remontons, ENCORE, 80m D+ en quelques centaines de mêtres. MAIS c'est tellement rapide, qu'une corde est mise tout le long. Je commence à tirer fort sur les bras, mais le souci est que la cote est longue et que tirer de "traviole" pendant tout ce temps là risque de me "déglinguer"... Rapidement j'arrive à mettre la corde entre les jambes et je tire de manière symétrique en accélérant. Tellement fort que j'aperçois un point de mire... Après quelques secondes d'euphorie, je me calme aussitot car j'estime qu'il reste encore 20kms et... Beaucoup de soleil !!! La montée est donc faite plus calmement qu'initialement prévue et effectivement je fais la jonction quelques mêtres après le sommet. En débouchant sur la clairière, nous apercevons un autre coureur arrété que nous rattraperons rapidement. Il nous fait comprendre de ne pas s'occuper de lui, qu'il rentrera tranquillement...

J'ai donc fait la connaissance de Marc Evrard... Mais ceci sera pour une autre fois... Il y a Séné ce WE, bon courage aux circadiens de tout poils et au Shadock avec la Souris inscrites sur le 12h ! L'Papy_pas_de_Duathlon_de_Sezanne_ce_WE_trop_mal_aux_cannes_du_trail_des_Caracoles...

PS : Hier soir j'ai fait du Karting sur un circuit plein air avec de l'excellent matériel, bien protégé et des sorties de routes bien dégagées. Nous étions 10 au départ, 4 manches, ce fut super excitant... C'est la première fois que j'en fait, j'espère renouveler l'expérience. En plus, la pluie est tombé dans l'après midi et s'est arrété 1heure avant le départ. Vous imaginez la patinoire ??? Extraordinaire !!!
A Dopu...
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"©Il n'y a qu'une vérité, mais chacun a la sienne !"
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[III] Un Aveugle(Hareng) au gout de Pockémonito !


Je reprends donc !!!

.../... Tellement fort que j'aperçois un point de mire... Après quelques secondes d'euphorie, je me calme aussitot car j'estime qu'il reste encore 20kms et... Beaucoup de soleil !!! La montée est donc faite plus calmement qu'initialement prévue et effectivement je fais la jonction quelques mêtres après le sommet. En débouchant sur la clairière, nous apercevons un autre coureur arrété que nous rattraperons rapidement. Il nous fait comprendre de ne pas s'occuper de lui, qu'il rentrera tranquillement... J'ai donc fait la connaissance de Marc Evrard... Marc Evrard...

Marc Evrard ?



Un des organisateur de la Bouillonnante ? OU ? Mais à Bouillon !!! C'est ou ça ??? Heu... Vous voyez Godefroy de Bouillon ? Oui ?

"Godefroy est né fils cadet en 1060. Son éducation de chevalier est faite par son oncle Godefroy III le Bossu à Bouillon. À la mort de ce dernier il hérite de ses terres.../... En 1096, pour financer son départ, il vend le château de Bouillon à Otbert, prince-évêque de Liège..." Donc Godefroy avait un chateau...

A Bouillon, En belgique ! Voir sur Wikipédia

La Bouillonnaise est un sacré trail, à la belge, arpentant les dévers de la vallée de la Semoy....
Ceci écrit, nous avons entamé une discussion à batons rompus sur la course à pieds, ses bienfaits et le Vélo !!! En effet, ce brave garçon, coureur à pieds comme beaucoup ici(sic), envisage, LUI AUSSI, de faire Embrun !!! Mais très fort ou très inconscient, il a à peine commencé cette année sa préparation pour tenter de le faire en Aout ! Comme il n'a pas d'antécédent vélo, vous imaginez, certains ont l'expérience, le "gap" que ce garçon là doit franchir ! Je lui renouvelle tous mes voeux de réussite sachant qu'il est au pied d'une montagne difficile, mais pas impossible !

Nous discutons pendant au moins 1,5kms. Ce fut rafraichissant et reposant. Je l'en remercie encore ici car lorsqu'il m'a laissé, j'ai eu l'impression d'avoir les accus rechargé et la foulée souple. C'est d'ailleurs lui, à la traversée de la N80 qui m'indiqua, grace à sa carte, dans quelle direction il fallait s'engager. En effet, après être passé sous la N80, j'ai loupé l'embranchement à droite, j'ai du donc revenir en arrière, puis, lorsque j'ai grimpé sur le pont, plus d'indication !!!
En fait, il y a avait un point orange sur un poteau, pas évident et c'est Marc qui me l'a montré après avoir consulté sa carte... Je repars donc plein Nord-nord-est(sic) (KM46,5), petit embranchement à gauche et je me concentre sur la recherche de terrains de foot... En effet, j'avais rangé ma carte pour faire le grand saut de Marche, mais je me rappelais que des stades à droite allait m'indiquer qu'il ne resterait que 11kms avant l'arrivée. Il s'ensuit donc une recherche active de poteaux de foot, voire mieux, d'éclairage de stade, au cas ou ceux ci en auraient. Ma foulée n'est quand même plus aussi efficace qu'auparavant. En témoigne le fait que je ne décroche pas mes poursuivants que j'aperçois, de loin en loin, lors des innombrables virages de cette course. Passage sous l'autoroute A4, petite remontée à droite, personne devant à perte de vue... C'est peut être cette impression de ne plus avoir de concurrent à rattrapper qui me ralentis imperceptiblement. J'ai quand même mal au dos... Je ne cours jamais avec un sac et à ce moment là de la course, j'ai même l'impression d'avoir le dos à vif. Pourtant les réglages sont bien resserrés, le sac ne ballote pas alors...
Que se passe t il ? En fait, n'ayant pas l'habitude de courir avec un sac, mes muscles dorsaux se sont tout endoloris, créant une zone inflammée du au support d'un poids non habituel. Je resterais longtemps torse nu après la course, ne supportant pas le t-shirt. La route, après course, fut pénible, mais à part un gonflement caractéristique de l'inflammation, ce n'était absolument pas visible !
La douleur restera vive 4 jours.

Malgré une tentative de concentration sur la recherche d'un stade, j'ai quand même cette douleur qui me mine un tantinet... Balade le long des comognes, virage à droite, descente et...Derrière les fourrés voici les stades, ou tout du moins, ce que je prends pour des stades. Il m'a quand même fallu quelques minutes pour en être sur car les arbres cachaient les premiers spécimens. Mais en bas de la lègère descente, nous longeons le 3ème(?) et me voilà ragaillardi... En effet il ne reste plus que 11,5kms, je me dis 12 pour être tranquille et je commence le décompte. Un spectateur m'indique 500m de descente puis une remontée... Je me prépare à la descente finale sur Namur, je vais commencer à tenter de guetter la citadelle de loin. N'ayant plus de coureur devant à rejoindre, je m'installe dans un faux rythme, un peu lénifiant. Pas d'attaque, mais un faux train qui risque de me faire perdre quelques minutes au final. En effet je suis très bien et pour la première fois dans une course, je respecte les biiip de ma montre (Toutes les 8') pour ne pas omettre de boire. Les paysages a ce moment là ont été oublié jusqu'à une montée "La rue des VII Vôyes"...

Une charmante jeune fille grimpe sur la gauche, je la hèle et lui demande si la course passe bien par là... Réponse négative de sa part, elle m'explique qu'elle n'a vu personne devant ni derrière. J'ai un moment de doute, elle le remarque et m'indique que ce n'est pas parce qu'elle n'a rien vu que ce n'est pas le passage. Tout cela avec un magnifique sourire !!! Je reprends la grimpette et aperçois une marque de la course, lui indique et reçois en retour quelques mots de soulagement (elle ne voulait pas m'induire en erreur) et de nouveau un joli sourire... Ceci combiné au fait qu'il me semble qu'au loin, je crois apercevoir un coureur en bleu... Mirage ou pas, je repars sourire au coeur, merci mademoiselle.


Je rentre dans les bois des tombes en espérant ne pas avoir halluciné. Je dois rapidement me rendre compte que j'ai révé car personne, pas de concurrent bleu aussi loin que je peux voir. Ni coureur, ni citadelle... Je garde le rythme mais je sens que j'arrive au bout. En effet, la foulée se fait plus lourde, beaucoup moins élastique, le manque d'émulation me fait ressortir toutes mes misères dont le mal au dos de plus en plus insistant. Je vais bientôt sortir du bois lorsque... Lorsque... Lorsque je vois apparaitre sur ma gauche un coureur marchant. Celui ci, en blanc et non en bleu, vient de remplir sa gourde et j'ai l'impression qu'il est au plus mal. En passant je l'encourage, mais il me fait un signe de dénégation. Je suis partagé entre la joie de gagner une place et l'intérêt d'une petite bagarre qui aurait écourté ce final qui commence à être long... Je continue à mon rythme jusqu'à Frizet - N934 (KM54)... Dans mes calculs volontairement pessimiste depuis le stade, j'estime qu'il me reste 7kms. Nous entrons dans un lotissement ou je me trompe, je m'arrète et en me retournant je vois arriver Amar Cherchari, mon coureur qui a ravitaillé dans les sous-bois. Nous prenons ensemble la bonne route, lui quelques mêtres derrière moi...
Avant la sortie du lotissement, il me passe, dodelinant de la tête, avec un style à la Momo Magroun, en plus petit. Impressionnant, ce rush me laisse sur place et comme par hasard, j'ai mal de partout, arf... Il me prend 20 bons mêtres avant d'entamer une descente dans une "garrigue" toute namuroise...

La descente c'est mon point fort, en plus dans des chemins et non du goudron, je devrais pouvoir recoller. De fait, quelques raidillons descendu, je repasse devant, un passage plutôt cross me permet même de creuser l'écart que je pense presque définitif. Je vois bien que nous descendons vers une zone urbanisée, mais pas de citadelle en vue. Je rumine mes pensées en me demandant si une autre bosse ne cache pas encore l'arrivée. Je prie pour que cela ne soit pas vrai et que bientôt je verrais la Sambre !
Ne connaissant pas la topologie de la liaison au pied de la citadelle, il me souvenait un passage sur le halage, mais pas plus. J'arrive au bas de la descente, questionne des amoureux pour la direction du parcours et tombe sur une "entrée verte" dans Namur, portion de goudron de 600/800m pour rejoindre la voie SNCF...
Mais ou est la Sambre tant attendue ?
Je me donne encore entre 3 et 4 kms, mais je ne crois pas que je pourrais tenir à ce rythme ! Je ne pourrais pas ? Et pourtant, il le faut ! Amar est surement un coureur spécialiste de la route car le goudron revenu, il fait pareil !!!
Il me repasse alors que je croyais être à fond ! Il me prends rapidement 5 metres avant que je ne réagisse et tire plus fort sur les bras. Lequel des 2 va exploser le premier ? Je ne sais pas, mais en tout cas, cela pimente cette fin de course. Je m'accroche et ce n'est pas facile, la foulée d'Amar sur le goudron est bien fluide. Je crois que nous allons monter sur un pont, je tente de couper, mauvais choix !!! Je reperds 2 metres sur ma locomotive. Nous arrivons au bout de cette voie et Amar coupe à droite, je suis mais je n'ai vu aucune rubalise... C'est lui qui s'aperçoit que nous devons passer sous la voie de chemin de fer sinon, peut être serais je encore en train de chercher la marque salvatrice. Il est toujours devant lorsque nous arrivons au bord de la Sambre. Cela me fait du bien, mentalement je me mets à 3kms de l'arrivée et peut commencer à lacher mes dernières réserves. Je remonte au niveau d'Amar sur le quai puis régulièrement imprime, à l'aide mes bras qui tirent haut, un rythme de plus en plus soutenu. A chaque fois qu'il revient dans mes jambes, j'augmente la vitesse. Tout cela jusqu'au boulevard Frère Orban ou je ralentis pour récupérer de ce coup de bluff... Amar contre attaque et prend le trottoir, je reste sur le goudron. Mauvais choix, nous devons traverser la Sambre sur un pont et au moment de tourner, cela lui donne 3 mêtres d'avance... Je rage, étant en phase récup, et la traversée du pont se fait presque au sprint en repassant Amar. J'ai d'ailleurs du mal à freiner de l'autre coté car il faut prendre un petit escalier sur la gauche que je prend le premier.
Impossible d'être doublé dans cet escalier, je récupère un peu tout en pensant que par ma position j'aurais 2 mêtres d'avance si je démarre bien sur la dernière marche. Je relance la machine sur un rythme soutenu sur 200m puis j'entends le retour d'Amar.
Je ralentis car nous tournons à droite et il y a des escaliers...
Des escaliers ?
3 séries de 7/8 marches ou je veux tester si j'ai encore de la souplesse musculaire pour la montée proche... Je monte 3 à 3 les marches, manque de m'étaler sur un rebord, accélère, je sens que le trou est fait et musculairement c'est bon !!! J'arrive sur l'avenue Renée Astrid, pas de signaleur, normal, mais je manque de me faire écraser...
Je freine avec difficulté car je prenais mon élan pour la montée en face. Je suis obligé d'attendre que 3 voitures passe à gauche, puis une autre à droite. Si Amar me remonte maintenant, je m'assoie sur une pierre et je pleure...
Apparemment le coup des escaliers fut le bon car après avoir entamée la montée, je ne vois rien derrière. Mais je ne suis pas rassuré, alors je tire encore sur les bras... J'arrive sur le virage de l'avenue Jean 1er, j'ai des encouragements, bienvenue, je me retourne, personne... Du coup, j'ai de nouveau mal de partout, grrrrrr... Je m'engage dans le chemin de la foliette, et me met en mode marche rapide récupération, au cas ou Amar réussirait son Nième retour... Rien derrière, par contre de plus en plus de spectateurs à l'approche du sommet et des applaudissements toujours autant bienvenue...


Denivelé route Merveilleuse



Me voilà sur la route merveilleuse, proche de la grand'place du sommet et je relance la mécanique. Je ne crois plus à un retour de mon acolyte alors je cours cool, saluant les gens, content de ma journée. Je ne sais quelle place je fais mais je sais que j'ai réussi ma course, il me reste à regarder mon chrono...
Légère déception, j'ai largement dépassé les 5h30'... Même si certaines parties "marchées" étaient plus nombreuses, je trouve l'écart important. J'entre dans l'aire d'arrivée, les félicitations que je reçois me montrent qu'il n'y a pas beaucoup de coureurs devant moi, je suis content.
L'Empereur m'accueille au micro en expliquant que le Papy ne fera pas, pour cette fois, la place du c*n, je m'imagine 5ème, lorsqu'il rajoute "dans sa catégorie"... Ah bon, 5ème dans ma catégorie ? Il y avait tant de coureurs devant moi ? "...Puisqu'il remporte sa catégorie"... Oufff... Mes douleurs qui avaient réapparues soudainement, sont très vite reparties !!! J'embrasse tout le monde, je suis bien, même si j'aurais eu du mal à en faire plus... Malgré des remontrances je n'ai pas suffisamment bu sur la fin, pris par ma bagarre avec mon compagnon de route, Amar, que j'accueille 1'30" plus tard et que je remercie sincèrement pour son final !
Qu'écrire en conclusion...


Les moins :
* Le balisage... Il va vraiment falloir mettre de la rubalise rouge, car celle de la ville de Namur, si elle est plus économique, est quasi invisible par instant. Il m'est arrivé de chercher, arrété, une indication pendant 30" (c'est long 30" arrété), alors que la rubalise se balançait à moins de 2 metres de moi !!! Certains endroits relevés dans le récit furent difficiles. Mais lorsque l'on lit vos soucis avec les administrations à ce sujet, il est sur que les solutions ne sont pas évidentes.
* Les ravitaillements... J'ai trouvé que ceux ci étaient trop proche du départ, et donc, trop loin de l'arrivée. Il restait 23 kms à faire après le second ravitaillement, avec un soleil qui montait et théoriquement tout ravitaillement extérieur est interdit (même si certains ont des suiveurs). Pour ceux qui sont du BOP(Back of Top) c'est beaucoup d'heure avec souvent que 0,5l d'eau ! AMHA il est préférable de mettre les ravitaillement à 40% et 75% de la distance totale, pour prévenir au mieux les soucis finaux. De plus il serait plus facile d'encadrer les coureurs en étant positionné comme cela, alors qu'au 17ème km, il y a peu à faire ! Je suis prêt à détailler ce point s'il semble obscur.
* Le briefing... Je n'avais rien compris si ce n'est qu'il y avait une surprise et que je croyais que faire les balises en faisait partie. Il ne faut pas être timide, une explication plus claire de la logistique de la surprise sans donner plus de détails aurait été très pertinente. Même les bénévoles ne savaient pas trop quoi faire, j'en veux pour preuve que je suis parti avec le papier à poinçonner et que je croyais dur comme fer qu'il fallait le faire !

Les plus :
Ils sont nombreux sur cette course qui sent bon la convivialité (c'est le bon coté de la médaille de l'amateurisme) je ne citerais que :
* Le parcours... Même si les dénivellées sont beaux, la région est fortement urbanisée, il est donc quasi impossible d'éviter les longues lignes droites lénifiantes, souvent en goudron. Mais il y a quelques pépites cette année qui pourraient devenir référence dans ce trail. Le rocher de Samson, la Carrière, la forêt de marche les dames avec sa grimpette corde, sont 3 des points qui m'ont le plus fortement marqués. L'arrivée dans Namur, hors la traversée de l'avenue Renée Astrid dangereuse "en bagarre", est aussi superbe...
* La surprise... Il va être difficile de faire aussi bien... Pourquoi pas, réellement, une petite CO ? Prendre des conseils, peut être, auprès du Pockémonito, pour que celle ci soit à la portée de tous... Sinon, je suis prêt à recommencer ce style d'exercice ! J'avais bien aimé, la première année la traversée en bateau... Tiens, pourquoi pas du canoé ?
* La gentillesse des bénévoles... J'en connais certains, cela aide, mais par contre j'en ai vu d'autres, inconnus, qui discrètement mettaient la main à la pate avec un petit mot sympa, une action prevenante, pour nous coureurs... Nous sommes loin des grosses organisations, mais c'est comme une bouffée d'oxygène de vivre cela.

Pour l'aire d'arrivée, c'est contrasté... C'est un gros plus de profiter des infrastructures de l'école, mais nous avons eu la chance du beau temps, je me demande comment nous aurions fait sous la pluie...

Voilà, je termine ici ce long CR comme il n'y en a plus eu depuis longtemps, ce n'est pas une resurection, mais c'est déjà un progrès. Nonobstant cela, j'ai marché en canard pendant 4 jours, j'ai du annuler ma participation au Duathlon de Sézanne et j'ai fait 120kms dont 105 du "trophée des grimpeurs" de Mardeuil... Ouille, ouille, ouille... Oui, j'ai un nouveau vélo... Oui, il est léger, nerveux, c'est une bombe... Oui, j'ai frimé lors de mes 2 premiers sorties... Oui j'ai fait les 4 premières bosses en tête... Vouiméééééé, Au 60ème kms, je n'avais plus de cuisses(devinez pourquoi ?) Une course poursuite post ravitaillement (Grrr, la prostate...) m'a lessivé... J'ai explosé dans les 2 bosses suivantes, j'ai rattrappé au second ravitaillement, ou, croyant à une possible hypoglycémie, je me suis goinfré... Rien n'y a fait, lorsque vous n'avez plus de cuisses, même bien ravitaillé, vous galérez...J'ai sauté sur la 7ème bosse, presque recollé au bas de la 8ème, monté en rythme la 9ème, fini seul la dixième... Pour quand même un rythme de 28,6MY sur 120, dont 10 de récup... Mais qu'est ce que j'étais mort en rentrant chez moi, arf...

D'autres photos sur le site du Papy : www.conseil.org/papy
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A peluche tutti... A Dopu...
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L'Papy Ming_kiva_se_requinquer France
"©Il n'y a qu'une vérité, mais chacun a la sienne !"
"Ces écrits n'engagent que moi et ma personne... Ce n'est l'expression d'aucun club, association ou autre groupement de personnes !"

2 commentaires

Commentaire de titifb posté le 28-05-2007 à 12:52:00

Quel humour !!! Bravo pour ce CR !!!!

Commentaire de Pegase posté le 03-06-2007 à 19:30:00

Merci pour ton cr.
J' y étais aussi et j' ai souffert du manque d' eau sur la fin. En plus de la côte au 39ème Km, un petit malin à modifié les balises. Avec d' autres coureurs, nous avons fait une boucle supplémentaire dans la forêt et monté une seconde fois le mur avec la corde.
En revanche, un super trail (un peu trop goudronnné par endroit) et une ambiance du tonerre.

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