Récit de la course : La Course de l'Escalade 2006, par Campa 3
L'auteur : Campa 3
La course : La Course de l'Escalade
Date : 2/12/2006
Lieu : Genève (Suisse)
Affichage : 861 vues
Distance : 7.25km
Objectif : Pas d'objectif
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47248....
47248 baskets sur le pavé de la vieille ville de Genève, dont plus de 3500 coureurs français et..3 "Campa", pour cette 29 ième édition de la plus grande course suisse.Courses de folie, dans une ambiance unique, terminées, de nuit, par la Marmite et ses 3500 déguisés.
Départ très matinal( 5h 30 ) de la capitale des Ducs de Bourgogne. Dès les premiers kilomètres de rocade et autoroute, les petits "Campa" prolongent leur nuit à l'arrière du monospace. 260 km d'autoroute déserte, sous un ciel peu nuagueux et sans brouillard, ni douaniers et c'est l'arrivée dans un Genève encore endormi.Il faut être parmi les lève-tôts pour avoir une place de parking près du parc des Bastions, centre vital de la course de L'Escalade. La chance aidant, nous voilà stationné à 10 m de l'entrée du parc où passeront les 23000 coureurs entre 10h 40 et 18h 30.
Tout est encore calme; les stands, déjà montés, sont encore dépleuplés, seuls les camions de livraison circulent.Pendant que les jeunes "Campa" se réveillent doucement, je descend vers l'immense tente, moitié hall d'exposition, moitié salle de restaurant, où sont distribués les dossards.Ceux- ci obtenus (à la vue d'une justification d'identité ), je flâne dans les stands commerciaux. Je suis invité gracieusement par une masseuse qui me triture les épaules " pour me faire oublier les heures de conduite", puis par les étudiants de l'Université.
Déchaussé, deshabillé, mesuré, pesé, je me retrouve allongé, électrodes au pied et à la main: petites chatouilles électriques. On enfourne les résultats dans l'ordinateur, qui crache rapidement la feuille de résultats (avec le récapitulatif des années précédentes ) que commentent les assistants. Mon I M C est meilleur: je suis bon pour la course!
Dehors, l'activité va croissante, les cuisinières commencent à préparer les 2000 litres de soupe aux lardons avec râpé et croûtons. Plus loin, les serveuses tartinent de crême-apéritive, des milliers de tranches de brioche et de pain,près des marmites de vin chaud qui commencent à fumer. Là, on rempli les caddies de barres céréalières, distribuées gratuitement, comme le reste, tout au long de la journée.
L'heure des premiers départs approche, le parc devient une fourmilière; les écoles ont chacune leur tente, près desquelles s'agglutinent les élèves et leurs familles. Les plus jeunes sont déjà entrain de s'échauffer en musique et cadence au pied du mur des Réformateurs.
10 h 40 : coup de canon..le demi- millier de poussins (nés en 2000 et après )partent pour 1820 m...
"Campa 1" le minime (ici cadet B ) et "Campa 2" le cadet, transformés en coureurs, commencent leurs échauffements au dessus des remparts surplombant l'avenue du départ. Tous les quarts d'heure, une meute est lâchée.
12h 10 : le coup de canon libère les 1400 écolières; il faut s'approcher du lieu du départ.Les 700 cadettes de la course suivante avancent déjà vers la ligne, derrière une corde ; en même temps les cadets s'agglomèrent 50 m en arrière: les "Campa" auront du mal à être dans les premiers rangs, sérieux handicap pour qui vise une place dans le "top ten". Le speaker intarissable, alterne avec la musique hurlée par la sono. Les cadettes sautent sur place au son de l'inévitable YMCA des Village People, retenues derrière les larges épaules des footballeurs américains qui matérialisent la ligne de départ. Au coup de canon, ils piquent un sprint en s'écartant pour libérer la chaussée.
12h 25 : Elles sont parties, les 800 cadets se bousculent, derrière leur corde. Je ne vois plus les "Campa", noyés dans la masse. J'espère qu'ils ne sont pas trop mal placés. Ils ont bien comme les autres une puce pour le temps réel, mais le classement se fait au temps officiel: coup de canon commun-passage de la ligne d'arrivée individuel.
Bien placés, ils l'étaient:en haut de la première montée, le cadet est dans les 10 et le minime dans les 30. Le circuit tortueux permet, avec de courts déplacements, de voir les coureurs pluieurs fois par tour, les nombreux moniteurs des caméras TV pratiquement à chaque virages,renseignent sur le reste du parcours.Au second tour, le cadet est remonté en cinquième position, le minine n'est plus qu'en 35 ième position, doublé par les cadets, mais il semble être le 6 ième minime. Battu au srint, il termine à la septième place. Bravo! Pari tenu, ils sont contents, moi aussi...quoique je sais maintenant qu'il me faut faire une sacrée performance pour réaliser ce que nous avions envisagé: la somme de nos trois places égale 20 au maximum!
13 h :place aux dames pendant une heure.
13 h 30 : les 2300 jeunes et moins jeunes vétéranes sont parties; les premiers des plus de 50 ans sont déjà en position derrière la corde; mines souriantes, visages crispés, tenues de pro, shorts de plage, survêt du siècle dernier: il y a de tout. Musique d'ambiance année 70 à la demade, le musicien est sur le podium de départ à côté du speaker qui cherche et trouve des jubilaires ( ils sont 32 a avoir fait toutes les éditions ).
La grande horloge lumineuse égrène les secondes, la troupe s'avance de 5 m vers la ligne, les corps se contorsionnent, les épaules se touchent pour gagner quelques places...de vrais juniors les anciens ! Les dossards blancs des plus âgés sont perdus dans cette foule. Dix.....cinq, quatre, trois, deux, un, coups de pistolet et de canon confondus, démarrage des footballeurs, la meute tumultueuse des premiers rangs s'élance pour 400 m d'une montée de plus en plus pentue. Parti sur le côté, je suis bien content que le trottoir soit interdit au public, mais à mi- pente, la rue, plus étroite et le strès nombreux spectateurs sur les trottoirs favorisent les bousculades. En haut les larges boulevards plats calment la multitude,; chacun prend sa place en fonction de ses capacités, avant d'attaquer la partie tournicotante du circuit, partie mal pavée, toute en relances et coup de cul bien raides. Une descente, un passage devantl'écran géant, une remontée en long faux plat dans le parc et voilà 2320 m de fait en 11' 08"( précision suisse; le temps et le classement au tour seront disponibles dès l'arrivée.)
Sorti du parc, on attaque le second tour par une montée encore plus pentue que la précédente. A mi- pente, le milieu du peloton, avec un demi tour de retard,longe la tête de course dans un boucan insupportable, acclamations, encouragements divers, crécelles largement distribuées; "hop,hop,hop" crie une blonde dans son mégaphone:..c'est l'étape de l'Alpe d'Huez!!!
Dans le relatif calme du plateau, les groupes se forment; je reconnais les dossards blancs, bientôt nous sommes quatre. Nous replongeons dans la foule hurlante, croisant la cathédrale sur des pavés disjoints, ralentis dans les virages très serrés.Seconde descente dans les Bastions, passage au niveau de la ligne d'arrivée, reste à faire 2465 m ( en 11' 33"). L'excitation du speaker, annonce l'arrivée des premiers: nous avons failli prendre un tour!Le groupe des 4 entame une dernière fois la côte au dénivellé assassin, le sommet verra deux tandems bien distincts se former. Relative récupération sur le plat, plongée dans la vieille ville, un dernier coup de reins de mon" adversaire": je suis lâché, je le vois disparaitre au milieu des "jeunes vieux".
Un coup d'oeil en arrière, pas de dossard blanc, je savoure la dernière ligne droite, passage de la ligne (dernier tour en 11' 16" ). Un bénévole me tend au vol un papier: je suis dans les 10 premiers de ma catégorie, rendez-vous dans 30 minutes au podium.
Canalisé par des barrières infranchissables, je traverse la tente des récompenses, puis celles des ravitaillements, retrouve mes trois comparses (tous ont une invitation, je suis donc huitième dans le plus mauvais cas, challenge réussi 5+7+8=20!! )
Je retrouve mon vestiaire personnel, changement rapide de tenue et je rejoins mes enfants , déjà au courant, les résultats des 100 premiers étant affichés dans les 5 minutes. Nous regardons la course élite féminine sur l'écran géant intérieur. Podium des vieux. Nous retournons dehors pour l'élite homme, impossible de regarder "en direct" avec les trois rangs de spectateurs, on ne voit que des têtes. Heureusement, l'écran super géant extérieur est là. Course magnifique spectaculaire..un duo se détache...puis explose : l'autrichien Weidlinger prend 10 m au kényan Kogo( meilleur performer 2006 du 10 km ), ce dernier revient recolle, terrible srint final...1/10 de seconde d'écart sur la ligne! Epoustouflant! Moins de 20 minutes pour les 7250 m record battu.
Les courses suivantes se succèdent, nous déambulons dans le parc, goûtant une soupe par là, un vin chaud par çi, une tartine ,un petit pain...
17h 45: le gros millier des juniors part pour la dernière véritable course de la journée, avant de laisser la place aux 2 ou 3000 déguisés de la "Marmite"..course festive avec classement...par ordre alphabétique!!!Quelques gouttes tombent, les guggenmussik redoublent d'ardeur...la longue journée se termine...il faut songer à rentrer..Dijon n'est pas la porte à côté.
Kikoureurs, venez voir une fois, de préférence la prochaine, le 1/12/07 pour la trentième édition.Il y aura, pour les allergiques aux corridas, une course spéciale de 15 km sur route en Reigner et Genève.
Merci d'avoir lu jusque là. Sportivement, à l'année prochaine.
N.B. Toutes les caractéristiques chiffrées proviennent du livret des résultats( 320 pages avec photos couleurs ) envoyé à chaque famille de concurrent en décembre.
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