Récit de la course : Olne-Spa-Olne 2006, par tm
L'auteur : tm
La course : Olne-Spa-Olne
Date : 26/11/2006
Lieu : Olne (Belgique)
Affichage : 2398 vues
Distance : 65km
Matos : Ceinture porte-bidons (2x600ml)
Objectif : Faire un temps
2 commentaires
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OSO millésime 2006, belle dégustation
AVANT LA COURSE
Voici venir le dernier objectif de la saison ! Après un bel enchaînement de courses depuis septembre (victoires et belles places en raid multisports et amélioration de mes temps sur courte distance) au terme duquel je me suis presque senti Mr Indestructible, je sens que la machine commence à montrer malgré tout quelques signes de fatigue. A moins qu’inconsciemment, je ne somatise à l’approche de l’échéance. En effet, si l’expérience en raid commence à porter ses fruits, avec un ultra tour de Liège en 7h42 et une Magnétoise en 8h38, j’ai comme qui dirait parfois un peu de mal avec mon objectif de 6h30…
Mais bon, une semaine de récup après le dernier raid, une semaine assez chargée orientée course à pied, une semaine normale et une dernière semaine « jus » où je case difficilement une sortie d’une heure… Yapluka !
LA COURSE
Avec Serge, mon coach, nous décidons que je courrai aux pulses : 148-150 sur le plat (hum, s’il y en a…), récup en descente (145, 135, …) et maximum 165 en côte en courant le plus possible.
Petit coup de fil de Philap la veille au soir. Sympa. Je sens qu’il serait bien de la partie mais il se contentera de « faire » spectateur en raison d’un léger manque de kilomètres ces derniers temps. Par contre, ce genre de détail n’arrête pas Michel qui se la joue invité-surprise-de-dernière-seconde… Sacré Michel !
Eric semble en bonne forme. Et pdm, Dac, Bugs, le Dahut et ses béquilles, le grand Hervé, Mister Closon, et cæteri et cætera…
La météo s’annonce excellente et c’est avec le sourire que nous prenons le départ de cette 10e édition d’OSO (comprendre Olne-Spa-Olne). Et c’est parti pour 65km et 1900m de D+.
Je me mets vite dans mon tempo. 150 pulses au compteur. Tout baigne.
Je suis d’emblée très surpris du nombre de coureurs devant ! Bigre, espérons que je ne fais pas fausse route avec mon cardio. A noter qu’Hervé est à peine quelques mètres devant. Bonne nouvelle puisque je sais qu’il vise aussi les 6h30, moins bonne nouvelle car le grand bonhomme a parfois tendance à partir trop vite (j’apprendrai plus tard que ma présence l’a plutôt rassuré puisque j’ai tendance à partir prudemment… ;-)
Première montée vers forêt et passage au km5 en 25’. En avance sur le timing, tout baigne. Dans la côte vers Gelivaux-Hansez, je rejoins Hervé et Philippe (qui découvre l’ultra-trail) et taille une petite bavette avec Gregory Bilocq (que je ne connaissais qu’électroniquement). Sympa.
On redescend (tiens donc !) ensuite vers Fraipont. Petit coucou à Philap et passage au km10 en je ne sais plus combien. Première grosse côtelette qui passe plutôt bien avant de m’étaler une première fois de tout mon long. Pas de bobo, c’est déjà ça. Grrrrrr.
Nouvelle petite côte sympatoche vers Banneux. Pas d’apparitions mais une nouvelle gamelle, dans la gadoue pour changer. Jamais 2 sans 3 ? Espérons que non !
Premier ravito (km18.1) en 1h39. Je remplis mes 2 bidons et repars directement dans la foulée d’Hervé et Philippe. L’occasion d’expliquer ma logistique du jour : première tentative avec une ceinture porte-bidons (2x600ml de Caloreen dosé à 60gr/L que je remplirai aux 3 premiers ravitos), 4 barres au miel, 2 nougats et un WCup (pour la fin). Je grignote un demi truc toutes les 30’ et bois 100ml toutes les 10’ (bip montre). Passage au km20 en 1h49, toujours en avance…
Le temps est idéal et le parcours d’enfer. Je profite.
Passage à Spixhe où la voie ferrée de mèche avec une ligne haute-tension sabote ma réception cardio. Petit stress de devoir faire un reset et perdre mes données. J’attends de voir, le signal reviendra un peu plus loin, je peux retourner dans ma course…
Km25 en 2h14. Avant d’attaquer la côte pour monter vers Chawion, nous nous faisons la remarque (Hervé, Philippe et moi) que nos jambes sont déjà lourdes, dures et, personnellement, je préfère ne pas me projeter dans ce qu’il me reste à parcourir. Une côte à la fois.
Je me fais dépasser par un grand gaillard en maillot orange fluo. Est-il parti trop lentement ? Est-ce moi qui faibli ?
Km30, dans la descente, en 2h43 et passage à la mi-course en 2h55. J’y recroise Philap qui m’aide à remplir mes 2 bidons. Pas la peine de s’exciter, me dit-il, car on « rattaque » directement par un raidillon…
Effectivement… Pfffff. Je rejoins Hervé qui a laissé Philippe souffler un coup au ravito. Espérons qu’il n’est pas trop mal car il reste encore quelques gros morceaux…
Portion boisée agréable et assez roulante qui nous amène au km40 en 3h45.
C’est assez marrant de voir les différences de rythme entre Hervé et moi selon que ça monte ou ça descend ! Le résultat étant que l’on reste globalement ensemble.
Si ça à l’air d’une promenade de santé, il n’en est rien. J’ai les articulations (chevilles et genoux) qui trinquent et commence déjà à en avoir marre de ces p*t**ns de descentes avec moultes cailloux recouverts de feuilles qui m’empêchent de dérouler un peu et de « récupérer ». A ce propos, on sera particulièrement gâtés à l’approche du viaduc de Polleur ! Si je tenais le c*n qui a tracé ce parcours… ;-)))
J’ai de plus en plus mal aux chevilles. A tel point que je m’arrête pour resserrer mon laçage afin de mieux caler mon pied. Et comme je serre un peu trop fort, je suis de la revue pour un nouvel arrêt… Mes camarades de route en profitent pour filer et je suis obligé de tirer un peu pour revenir lentement mais sûrement.
Passage au km45 en 4h24. Que ces 5 kilomètres m’ont paru interminables !!! Et il en reste 20 !
Traversée de prairie avec un très agréable dévers (hum), je suis presque heureux de retrouver un peu de bitume pour pouvoir courir normalement… Arrive enfin le 3e ravito au km 47.7 en 4h39. C’est toujours ok pour l’objectif mais je commence à prendre conscience qu’il ne faudra pas traîner. Petit coucou à Marco qui m’aide à ravitailler. Juste le temps de remplir mes bidons pour mieux attaquer une superbe côte en lacets qu’il faut presque terminer en s’aidant des mains ! Km50 en 4h55, toujours un peu d’avance… Je ne suis toujours pas loin d’Hervé. On revient sur quelques coureurs mais les premières féminines nous talonnent. :-)
On longe la Hoëgne et le parcours est toujours aussi grandiose ! C’est beau, mais c’est dur, pour paraphraser l’autre…
Petite gripète (tiens, tiens) pour quitter Pepinster et aller vers le Château des Mazures. Je pense que c’est à cet instant qu’Hervé enfile sa paire d’écouteurs et met, sûrement en rythme, une petite accélération… Perso, je garde le rythme.
On rentre dans les bois de Fraipont où je devrais apercevoir le km55 qui n’arrive pas. Les relances au sommet des côtes sont de plus en plus dures mais je me fais violence. Nouvelle petite descente « de la mort » mais heureusement petite. J’aperçois toujours Hervé de temps à autre, bref, je gère… Le km56 en 5h42 me rassure même si chaque minute va être comptée.
En fait, si je veux cet objectif, va falloir tout donner et ne pas attendre pour le faire ! Je pense à ma petite famille qui vient me voir pour la première fois et place mon « accélération » aux alentours du km58. Je suis assez surpris de voir que mes jambes répondent encore pas si mal dans la descente avant Goffontaine. Voilà qui est encourageant. Gros coucou à mes deux trolls qui m’accompagnent quelques mètres. Bisou à ma tendre et douce ponctué d’un « Pff, c’est dur. » Je me sens un peu coupable de ne pas leur consacrer un peu plus de temps. Je leur fait un dernier signe, passe le km60 en 6h03 et 33 seconde, m’enfile mon WCup et rassemble mes dernières forces afin de n’avoir aucun regret !!!
Et ça monte ! Je relance dès que la pente est moins raide. Même pour quelques foulées. J’ai les yeux rivés sur ma montre et la hantise de voir 06:30:XX à l’horloge officielle décuple mes forces. Km61 en 6h08’51. J’y arriverai pas et pourtant j’en remets une couche.
Km62 en 6h13’34. Je dépasse encore dans la dernière descente, il ne me reste plus qu’une dernière gripète avant l’arrivée. Je remonte encore un coureur et relance de plus belle.
Km63 en 6h20’02. Je me rapproche. Si je suis le tracé affiché le matin, il ne reste pas 2 kilomètres. Je ne pense plus qu’à courir. Courir encore.
J’aperçois mes 2 trolls à l’arrivée. Mon épouse à leur côté. L’horloge affiche 6h24’28. Le speaker m’annonce 41e.
Que du bonheur. :-)))))
APRES LA COURSE
Pas très original… Pour le reste, ce sera Leffe, douche, Leffe, pringles, Leffe, potée aux carottes et re-Leffe. :-) Je prends des nouvelles de Bernard et de Cédric, respectivement 9e et 6e, Eric passe sous les 8h complètement laminé, chapeau, Michel aura quand même couru 46km et Le Dahut, après quelques hésitations, aura quand même fait rallier l’arrivée à ses bâtons… Et hop là !
Merci à ma petite famille qui était à mes côtés, à Philap, à Serge, aux potes raideurs et autres célestes, à Félix ainsi qu’aux nombreux et forts sympathiques bénévoles.
Et vivement le millésime 2007 !
2 commentaires
Commentaire de Le Hareng Saur posté le 07-12-2006 à 14:25:00
Une fois de plus, le Goupil a frappé fort.
Il ne lui reste plus qu'à se préparer consciencieusement pour les Caracoles. Là, ce sera une toute autre histoire... Il y aura du sang et des larmes.
Le Hareng Saur
Commentaire de oufti posté le 28-12-2006 à 18:32:00
Salut tm!
Bravo pour ton chrono et ta belle course!
J'espère que l'on pourra se rencontrer sur une prochaine course.
Olivier
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